Au vu du résumé et de cette magnifique couverture, je voulais savoir comment Larry Hoover rentrerait dans la légende bien que j'en avais une petite idée.
C'est un sujet qui a été traité plus d'une fois mais lorsque c'est fait avec talent, j'en redemande. Et c'est le cas ici. L'auteur mêle habilement les faits historiques à son roman. du coup, je me demande à la fin de ma lecture si ce Larry Hoover n'a pas réellement existé. Et cela nous montre le talent de l'auteur ! Bien sûr, il suffit de regarder les grandes figures qui ont marqué l'histoire dans la lutte pour les droits de la communauté noire pour se dire qu'il existe de nombreux Larry Hoover, et qu'il y en aura encore beaucoup d'autres !
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Larry est le cadet de la famille Hoover et vit avec sa famille à Harlem dans les années 58. Son père s'est enfui de la maison après la naissance de sa petite soeur. Il a un grand frère, Mike, qui voue une passion à la boxe et qui a pour modèle Cassius Clay.
Larry est intelligent mais plutôt passif. C'est également un rêveur, il rêve d'un monde meilleur où les Noirs auraient les mêmes droits que les blancs. Dans une Amérique encore empreinte de ségrégation, c'est une chose qui n'est pas prête d'arriver.
Un jour, Il va se voir contraint et forcé d'aller combattre au Vietnam et de défendre le drapeau de cette même Amérique qu'il le méprise à cause de sa couleur de peau. Il va passer du rôle de spectateur à celui d'acteur.
La guerre peut vous anéantir, vous briser ou vous rendre plus fort, plus résistant. Là où certains se perdent, d'autres s'affirment. Ce sera le cas pour Larry, cette guerre va le révéler, va lui prouver de quoi il est capable. Il va oser affronter son chef blanc et va devenir un héros. Mais ce qu'il vivra là-bas, durant cette guerre, va le changer à jamais.
La légende est en train de naître.
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L'histoire, qui prend une tournure à laquelle je ne m'attendais pas, est découpée en quatre parties : quatre pans essentiels dans la vie de Larry Hoover qui pourraient être intitulés ainsi : l'innocence, la prise de conscience, la renaissance et la sentence. J'ai senti un peu de longueur dans la 3e partie jusqu'à ce que la haine de Larry explose mais le récit prend ensuite encore en intensité.
Une histoire pendant laquelle la musique jazz et les chants gospel tournent en boucle dans ma tête.
Alan Alfredo Geday a construit, peaufiné son personnage durant deux ans et ça explique pourquoi ce Larry Hoover est tellement authentique, humain. L'auteur nous montre bien son évolution, nous sommes témoins lorsqu'il perd son « innocence », lorsqu'il rentre du Vietnam.
Je lis des choses qui me prennent aux tripes comme le fait qu'Harlem puisse être un lieu qui semble être une douceur de vivre pour les noirs en comparaison avec l'état d'Alabama, là où le Ku Klux Klan sévit en toute impunité et avec l'appui des blancs. Quelle différence ça fait de partir faire la guerre au Vietnam ou de la faire dans son propre pays afin d'avoir un minimum de considération !
C'est une question choc, je l'admets mais une question que je me suis posée.
L'auteur a une écriture forte, empathique qui réussie à transmettre des sentiments forts comme la colère de ses personnages. Une écriture forte qui nous plonge dans
L Histoire avec une facilité déconcertante.
Cette histoire dramatique nous montre à quel point il est difficile d'être noir et américain en même temps. Et pourtant, les Etats-Unis se veulent un pays où tout est possible (sauf si vous êtes noir).
Malgré la lutte, les combats de tout ces Larry Hoover d'hier et d'aujourd'hui, le problème me semble loin d'être résolu, si je m'en réfère à l'actualité.
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