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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une histoire émouvante, sensible, une petit rayon de soleil qui emporte le lecteur, en passant par le rire et les larmes. On suit Coyote, Rodéo, Salvador et sa mama, et sa tante, Val, sans oublier Ivan et Gladys à travers un road trip à travers les Etats Unis. Tout commence par un chat, et pendant quelques milliers de kilomètres, l'aventure se poursuit. La vie avance pour chacun, chacun porte ses valises et chacun fait comme il peut.
Oui, j'avoue, j'ai versé par moment ma petite larme. Et pourtant, il y a peu de livres qui me mettent dans cet état.
Pourtant cette histoire n'est pas une histoire vraie, ni une histoire dramatique où tout est noir et catastrophique. C'est une très jolie histoire, simple, vivante, lumineuse, faite de rencontres, d'amitié, d'amours, de peines, et l'auteur arrive à toucher le lecteur sans fioriture. Alors, certains diront peut être que cette histoire est trop facile, mais il ne faut pas toujours faire compliquée pour toucher au coeur.
C'est une sacrée belle histoire d'ado, mais c'est aussi et simplement, juste une belle histoire à lire entre 7 et 77 ans !!
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Coyote, 12 ans, vit sur les routes à bord d'un ancien bus scolaire aménagé avec Rodéo, son père. Prénoms inventés par leurs soins, look hirsute, langage fleuri, scolarité très approximative, générosité et confiance instinctives, errance sur les routes sans but, ou plutôt pour fuir...
Alors clairement, ça manque régulièrement de crédibilité à mon avis. Mais franchement cela n'avait pas vraiment d'importance. J'y ai cru tout de même, j'ai cru aux sentiments exprimés, fuis ou cachés, j'ai voulu croire aux relations humaines, à la confiance, à la bonté. Cette gamine m'a touché, son père aussi. J'ai même versé ma larme !
Les personnages sont beaux, les vies sont dures, mais l'espoir, le bonheur sont toujours à portée de main, ne dépendant que d'eux.
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Ha ! Voici un livre qui fait un bien fou ! Quel plaisir !
Si vous avez aimé le petit roman « Venise n'est pas en Italie » de Ivan Calbérac ou le film « Little miss sunshine », ce livre-ci est fait pour vous. Embarquez les yeux fermés avec Coyotte Sunrise !

Coyotte a 12 ans. Elle et son père, Rodéo, sillonnent les Etats-Unis à bord de Yageur, ancien bus scolaire réaménagé pour une vie nomade.

Coyotte et Rodéo fuient, ils fuient un passé plus que douloureux : il y a 5 ans leur famille a été décimée dans un accident de la route : la maman et deux des enfants ont trouvé la mort… Coyotte et Rodéo fuient leurs souvenirs, ceux qui font mal, qui tordent les tripes. Pour laisser le passé où il est, ils vivent au présent, ne prononcent pas les « interdits » : le nom des personnes chères disparues, de l'endroit d'où ils viennent, leurs propres vrais prénoms… Mais voilà, suite à un appel téléphonique à sa grand-mère, Coyotte a besoin (un besoin impérieux !) de retourner dans sa ville d'origine, ville que son père évite viscéralement depuis 5 ans. Pour elle, il va falloir « la jouer fine » pour parvenir à ses fins.

Vous voilà partis dans un road trip américain en compagnie de ce drôle de duo follement attachant et de personnages secondaires et de quelques animaux improbables, qui vont prendre, au fil du livre, de plus en plus d'importance.

C'est beau, c'est tendre, c'est joyeux, … C'est aussi triste mais de cette tristesse qui fait partie de la vie et qui fait ressortir la beauté des choses présentes, c'est totalement bourré d'amour et d'amitié. J'ai souri, ri et pleuré tout au long de ce formidable roman.

C'est un roman à destination de la jeunesse (à partir de 11 / 12 ans pour de bons lecteurs) mais il trouvera son public également chez les adultes.

Une chose est sûre, je vais le déposer avec beaucoup de tendresse entre les mains de ma grande fille de 11 ans. J'ai hâte de partager avec elle les sentiments forts que ce livre ne manque pas d'engendrer.
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Coyote Sunrise a treize ans et elle voyage avec son père Rodéo dans un vieux bus scolaire jaune surnommé Yageur, diminutif de Élèves voyageurs. Il lui dit toujours "Va où ton coeur te mène, où que ce soit et ne te retourne pas". Elle a perdu sa mère et ses deux soeurs, Ava et Rose il y a cinq ans dans un accident de voiture et depuis lors, elle voyage avec son père sur les routes des Etats-Unis. Ils sont en Floride quand sa grand-mère lui apprend que des travaux de voirie vont détruire le parc, Sampson Park à Poplin Spring dans lequel elle a enterré avec sa mère et ses soeurs la veille de l'accident une boîte de souvenirs qu'elles avaient promis de récupérer dix ans plus tard. Dès lors, Coyote veut absolument sauver cette boîte et elle invente un stratagème pour persuader son père de traverser les Etats-Unis de la Floride à l'état de Washington, soit 5.700 kilomètres alors que son père a toujours refusé de retourner dans la ville où il a vécu heureux avec sa femme et ses filles. En route, ils adoptent un chaton, Ivan en hommage au livre préféré de Coyote, le seul et unique Ivan.

Ils prennent en stop Lester Washington qui joue de la contrebasse dans un groupe de blues, les Strut Kings ; celui-ci veut rejoindre sa fiancée, Tammy à Boise dans l'Idaho qu'il aime, bien qu'elle n'accepte pas sa passion pour la musique. Ils accueillent ensuite Esperanza Vega avec son fils Salvator Peterson ; celle-ci fuit un mari violent et veut rejoindre sa soeur Concepcion dans le Michigan. Enfin, ils emmènent plus tard Valérie Beckett, une jeune fille que sa famille a mis à la porte quand elle a révélé qu'elle était lesbienne. Ils ont traversé l'Oregon, le Colorado, la Caroline, l'Alabama avant d'arriver en Floride et ils repartent pour la Géorgie puis le Tennessee et doivent aller dans le Wisconsin pour les Vega bien que ce ne soit pas du tout la route, ils traversent le Minnesota, le Dakota, le Montana puis l'Idaho pour rejoindre l'état de Washington.

Dan Gemeinhart a déjà publié cinq romans pour la jeunesse aux Etats-Unis. Il est l'auteur de la vérité vraie paru dans la collection R' jeunesse chez Robert Laffont que nous avions sélectionné en coup de coeur. C'était l'histoire d'un garçon, Mark qui fuguait en quittant Wenatchee dans l'état de Washington par le train jusqu'à Seattle avec son petit chien Beau. Il voulait effectuer l'ascension du Mont Rainier que son grand-père lui avait promise quand il était petit. Souffrant d'un cancer, il voulait vivre ce dernier instant avant sa mort. Ce roman dans la veine de la sicklit' était original par l'alternance des voix, celle du héros, Mark qui racontait son propre périple, avec des phrases courtes et sèches, et des petits chapitres qui entrecoupaient ce récit et racontaient les réactions des parents de Mark, de sa meilleure amie Jessie et les réactions médiatiques avec toute l'émotion qui s'emparait petit à petit de la population de l'Etat pour ce jeune homme atteint d'un cancer. le jeu des voix de narration, la mise en abyme, la mise en scène rendaient ce roman bouleversant.

L'incroyable voyage de Coyote Sunrise est un roman extraordinaire, Dan Gemeinhart nous emmène dans un superbe roadtrip à travers les États-Unis de la Floride à l'état de Washington dans un vieux autocar scolaire jaune. L'héroïne, Coyote - en vrai, Ella - est extrêmement attachante, elle a perdu sa mère et ses deux soeurs dans un accident de voiture et elle vit seule avec son père qui fuit sur les routes des Etats-Unis pour ne pas affronter son chagrin. Elle entame ce voyage initiatique pour sauver une vieille boîte de souvenirs qu'elle a enterrée dans un parc avec sa mère et ses soeurs mais elle va surtout décider d'affronter son chagrin, son deuil et s'opposer à son père afin de le forcer à regarder la vie en face. le bus va accueillir petit à petit de nouveaux protagonistes qui sont autant d'adjuvants pour aider l'héroïne dans sa quête. Les aventures de tous ces héros sont bouleversantes et parfois rocambolesques avec de beaux moments d'émotion.

Alors que le sujet peut sembler dramatique, c'est avant tout une aventure joyeuse, dynamique et optimiste. Dan Gemeinhart confirme son talent.

Coup de coeur absolu.
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Coyote, douze ans, vie avec son père Rodéo dans un bus scolaire qui sillonne les États-Unis au grès de leurs envies. C'est une vue fait d'insouciance où chaque jour apporte son lot de rencontre. Mais quand la grand-mère de Coyote lui apprend que le parc de son ancienne ville va être détruit, cela la chamboule. Elle doit a tout pris y retourner même si son père a juré de ne plus y remettre les pieds.

C'est un roman rafraîchissant qui se lit comme un page turner. Nous suivons Coyote dans sa folle entreprise, où nous apprenons à la connaître et pourquoi il leur est si difficile de retourner dans leur ancienne ville. le personnage de Coyote est lumineux, Salvador un ado près a tout pour protéger sa mère, Lester près à tout pour retrouver celle qu'il aime et Rodéo un père près à tout pour faire plaisir à sa fille. Tout les personnages sont attachants a leur façon. C'est une lecture plaisante, parfois triste mais le plus souvent joyeuse. Mention spéciale pour la chèvre Gladys.
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Tout simplement magnifique !
Ce livre à l'intrigue à première vue assez simple, touche à un sujet principal extrêmement sensible : le deuil, et notamment tout ce qu'il peut avoir d'impossible… Ainsi, notre héroïne Coyote sillonne les routes avec son père, appelé Rodéo, dans un vieux bus scolaire aménagé qui leur sert de maison, dans une fuite en avant sans fin. Lorsqu'elle apprend, par sa grand-mère avec qui elle entretient un contact téléphonique mais qu'elle n'a plus vue depuis plusieurs années, que le parc de son enfance va être rasé, elle décide de tout faire pour retourner, malgré le fait qu'elle sait que Rodéo refusera de regarder vers l'arrière de quelque façon que ce soit, son leitmotiv étant d'aller vers l'avant.
Dès lors, elle va devoir se trouver au moins un allié… et de route en station-service, le vieux bus scolaire embarque divers passagers qui vont se compléter dans une histoire époustouflante et pleine de rebondissements !

C'est une écriture toute en délicatesse et sensibilité, qui aborde le thème central par petites touches récurrentes, toujours bouleversantes et de plus en plus présentes, comme une basse continue qui va crescendo, jusqu'à devenir la mélodie principale. À coups de petites vérités toutes simples de la vie de tous les jours, sur l'amour ou l'amitié, pleines de bon sens et très souvent aussi d'humour, ces petites phrases ou parfois groupes de phrases qui deviennent autant de citations que l'on note précieusement, l'auteur nous emmène sur le cheminement des deux protagonistes principaux vers l'acceptation de leur deuil, en compagnie de ceux qui vont devenir de véritables amis.

On sourit beaucoup, on rit carrément parfois, on pleure aussi beaucoup, surtout à la fin – je crois bien que mes larmes n'ont cessé de couler durant les derniers chapitres, mais je ne pouvais même plus les sécher tant j'avais envie d'arriver au dénouement ! Ce sont des émotions brutes et tellement humaines, qui en plus ouvrent la porte à deux animaux bien typés et qui participent à cette ambiance générale de bienveillance, d'humour léger et du bonheur d'être ensemble pour un bout de chemin.

Un enchantement, à lire absolument !
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Depuis cinq ans, la jeune Coyote, douze ans, vit avec son père Rodéo dans ancien bus scolaire réaménagé et ils sillonnent les routes des Etats-Unis au gré de leurs envies. Ils roulent pour oublier le passé qui les hante et avancent coûte que coûte sans regarder en arrière, n'hésitant pas à tendre la main de temps à autre en accueillant des passagers inattendus.

Jusqu'au jour où la fuite n'est plus possible. Coyote doit à tout prix rentrer chez elle avant que les bulldozers ne détruisent le parc de son enfance qui détient de précieux souvenirs. Une course contre la montre s'engage alors avec un voyage chargé en émotions.

Si la couverture de ce roman jeunesse est très attrayante, le contenu est loin d'être en reste. À travers les yeux de la jeune adolescente, un fabuleux road-trip commence jonché de belles rencontres.

Une aventure humaine palpitante autour d'un duo particulièrement attachant. J'ai été touchée par le lien fort qui unit le père et la fille, par leur complicité et les rituels qu'ils ont instaurés dans leur quotidien. La famille est ainsi au centre de ce récit mais aussi l'amitié, la solidarité, le manque.

Une fois embarqué à bord de ce bus, vous ne pourrez plus lâcher cette lecture addictive, pleine de rebondissements et qui fait chaud au coeur. Une histoire poignante, douloureuse mais également lumineuse, pétillante et drôle qui m'a fait vivre un périple extraordinaire. Une superbe pépite jeunesse.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Durant toute mon enfance, puis mon adolescence, je me suis demandée ce que cela faisait, d'avoir des amis. Cela me semblait absolument merveilleux, fabuleux, mais à quel point ? A quoi ressemblait la vie avec un ami ? Moi qui ne connaissais, au mieux, que la solitude et, la plupart du temps, le rejet pur et simple de la part de mes « petits camarades de classe », je peinais à imaginer ce que ça pouvait être, d'être non seulement acceptée mais aussi appréciée. Je rêvais de cette Amitié, sans vraiment savoir ce que je cherchais véritablement, sans vraiment oser espérer la trouver un jour : j'ai appris à me méfier des espoirs et des rêves, car plus on les nourrit, plus on est déçu lorsqu'ils sont brisés. Et puis, alors que je pensais avoir fait le deuil de cette Amitié qui m'apparaissait de plus en plus illusoire, la vie a placé sur mon chemin de vraies amies. de ces amitiés discrètes mais solides, sans aucun doute moins « fusionnelles » que celles dont on rêve enfant, mais autrement plus profondes et indispensables. Désormais, je peux répondre à la question qui m'a si longtemps taraudée : avoir des amis, c'est encore plus merveilleux, fabuleux, que je ne l'imaginais. Il y a quelque chose de magique dans le fait de recevoir, un beau matin, un petit colis de livres car une amie a senti qu'on n'avait pas le moral, même si on ne lui a pas dit clairement … Et il y a quelque chose d'encore plus magique quand cette amie a su trouver exactement les livres dont on avait besoin pour aller mieux. Alors mille mercis, Aurélia, d'être une si bonne amie, merci, merci, merci !

En l'espace de cinq ans, Coyote, treize ans, a fréquenté plus de stations-services, aires de repos, portions d'autoroute ou parkings que tous les autres adolescents de son âge n'en verront de toute leur existence : depuis cinq ans maintenant, Coyote et son père – pardon, son Rodeo – sillonnent les routes à bord de leur bus scolaire réaménagé en maison ambulante. Cinq ans à rouler d'un bout à l'autre des Etats-Unis au gré de leurs envies, sans jamais jeter un seul coup d'oeil en arrière : l'important, c'est ce qu'il y a devant, pas question de ressasser sans cesse le passé, celui-ci est bien et bien terminé et n'apporte rien de bon. Cinq ans de petites habitudes bien rodées, de petits rituels bien exécutés. Jusqu'au jour où tout a commencé à déraillé. Tout d'abord, il y a eu Ivan : le plus adorable petit chaton que le monde ait jamais porté, et que Coyote a adopté sur un coup de tête sur le parking d'une station-service, sans demander la permission à Rodeo, qui aurait à coup sûr désapprouvé la présence de ce petit animal dans son bus, et plus encore le besoin de Coyote de se lier à un autre être vivant que lui. Et puis, il y a eu l'annonce fracassante de sa grand-mère, au téléphone : le parc de sa ville natale va être détruit, pulvérisé par des bulldozers implacables, qui n'ont absolument aucune idée du trésor qui se cache au creux des racines d'un des arbres. Et il est absolument hors de question pour Coyote de les laisser faire cela … Mais comment convaincre Rodeo de retourner là-bas, là où tout a basculé, lui qui refuse catégoriquement de laisser le moindre souvenir refaire surface ?

Attachez bien vos ceintures : ouvrir ce livre, c'est plonger dans un road-trip des plus mouvementés en compagnie d'une « joyeuse » équipée haute en couleur. Il y a tout d'abord le « noyau dur » : Coyote et Rodeo. Ils sont tout l'un pour l'autre … sauf peut-être ce qu'ils devraient être : un père et sa fille. Terrassés par le drame qui les a jeté sur les routes il y a cinq ans, ils refusent (ou plutôt, Rodeo refuse, Coyote brave parfois cet interdit) d'évoquer ou même de penser à leur passé. de se souvenir de ce qu'ils ont perdus. de ce qu'ils étaient avant que la vie ne les transforme en quelqu'un d'autres : ils étaient un père, un mari, une fille, une soeur, et ils ne sont plus qu'un homme veuf et sa fille orpheline de mère. Amputés d'une partie de leur identité. Mais tâchant de se convaincre qu'ils s'autosuffisent, qu'ils sont très bien tous les deux, qu'il leur suffit de veiller l'un sur l'autre et de veiller à ne jamais laisser le passé les rattraper. Et pour cela, la meilleure solution, c'est de fuir. de rouler. Sans jamais s'arrêter plus de quelques heures. de se laisser porter par leurs envies du moment, pour ne pas s'attarder trop longuement sur ce dont ils ont envie plus profondément. Mais voilà qu'un caillou se glisse dans l'engrenage : un caillou gros comme des bulldozers, gros comme un projet immobilier. Un caillou gros comme une promesse à tenir coûte que coûte. Gros comme une petite boite à souvenirs enfouis bien profondément dans la terre, et que Coyote se doit d'aller déterrer. Même si c'est interdit. Surtout si c'est interdit. Car Coyote a beau aimé son Rodeo, elle aurait parfois besoin de son Papa …

Mais Coyote et Rodeo ne vont pas rester seuls bien longtemps : nomades au grand coeur, ils n'hésitent pas à ouvrir grande la porte du bus aux voyageurs embarrassés, aux âmes en peine. Et c'est ainsi qu'Ivan, le premier, se fait sa petite place sur le tableau de bord. Ivan le chat, personnage à part entière de ce roman : il représente la première « infraction » de Coyote aux règles bien tranchées de Rodeo. Ne pas s'attacher. Surtout pas à une petite boule de poils qui va crotter partout dans le bus. Mais Ivan est un chat « incroyablement raisonnable et propre pour son âge », alors il a eu le droit de rester. Et non, sa petite bouille adorable n'a absolument pas contribué à faire craquer Rodeo … pas du tout. Et puis, Lester est arrivé. Musicien tourmenté par une histoire d'amour compliqué, il doit absolument se rendre chez sa Tammy pour tâcher d'arranger les choses. Coup de chance pour Coyote, la destination de Lester rapprochera le bus de sa destination à elle en toute discrétion, et en plus, il a le permis (et on avale plus de kilomètres à la journée avec deux conducteurs qu'un seul). Quelques questions plus tard, Lester est accepté à bord. Et s'entend comme larron en foire avec Rodeo. Et puis, voici que Salvador et sa mère rejoignent la petite troupe, fuyant un homme violent et courant après un nouveau travail : Coyote se fait la réflexion que même s'ils sont est de plus en plus à l'étroit dans le bus, ils commencent à ressembler à une drôle de famille, et ce n'est pas si désagréable que cela. D'autant plus que Salvador a tout du meilleur ami idéal : lui aussi a des regrets plein le coeur, et déteste être pris en pitié. Et il ne laisse jamais tomber ceux qu'il aime. Bon point, très bon point. Il ne manque plus que Val, jeune fille chassée de chez elle, et Gladys, dont je ne dirai rien de plus, pour compléter cette improbable compagnie aux quêtes diverses et variées, mais finalement si similaires.

Car ils sont tous un peu cabossés par la vie, chacun à leur manière. Ils cherchent tous à recoller les morceaux de leur existence, sans trop savoir comment. Ils étaient seuls avec leurs peines et leurs doutes, et les voici tous embarqués dans la même galère. Une galère de luxe, avec des plans de tomates à la fenêtre et un chat-thérapeute des plus efficaces (et même une terrasse de toit pour hurler au vent ses secrets les plus intimes, lorsqu'ils deviennent trop lourd à porter pour un petit coeur brisé). Mais une galère tout de même : la vie est parfois une sacrée galère. On avance, ou du moins on essaye, tandis que des vents contraires (les petites et grosses tragédies, les petits et gros problèmes, les petites et grosses peines) vous rejettent sans cesse en arrière. Et on lutte, inlassablement, persuadés que le seul moyen de venir à bout de ces tempêtes est de foncer dans le tas, de foncer dans le brouillard, alors que, peut-être, on devrait accepter d'être rejeté sur le rivage, là d'où on vient, pour rafistoler un peu notre bateau avant de reprendre la mer. de reprendre la route. de reprendre le cours de son existence, regonflé à bloc après avoir fait la paix avec notre passé. Avec nos racines. Qui s'entremêlent aux racines des autres, car c'est ainsi dans les forêts : les arbres sont tous reliés les uns aux autres, dans une immense toile d'entraide et de soutien. Un arbre isolé ne pousse pas. Un arbre entouré se dresse vers le ciel, soutenu par les dons de sève de ses voisins. On a tous un peu des autres en nous, même si on aimerait parfois s'autosuffire, ne pas dépendre de quelqu'un qui pourrait à tout instant nous être arraché. Mais Coyote et ses compagnons de route vont vite comprendre qu'ensemble, on est plus forts …

En bref, je pense que vous l'aurez bien compris : il ne m'a fallu que quelques chapitres pour pouvoir affirmer que ce roman serait un fabuleux, un merveilleux, un absolu coup de coeur. Comment pouvait-il en être autrement ? J'aime les personnages un peu fantasques et cabossés à la fois, j'aime les récits doux-amers, durs et doux à la fois, les romans qui font rire et pleurer tout en même temps. Les histoires qui prennent aux tripes, qui chamboulent, qui bouleversent. Les histoires qui transforment, qui métamorphosent : celles qui nous aident à cheminer dans la vie, parce qu'elles font échos à nos propres doutes, nos propres peurs, nos propres peines. Celles qui redonnent le sourire, qui redonnent des forces, qui redonnent courage. Celles qui tissent un petit cocon de douceurs et de douleurs entremêlées, les premières adoucissant les secondes, les secondes affermissant les premières. Celles qui nous rappellent que même si la vie, parfois, semble prendre un malin plaisir à nous piétiner, à nous cabosser, c'est aussi la vie qui place sur notre chemin ceux qui sauront panser nos blessures et nous aider à aller de l'avant. Celles qui nous rappellent que « le voyage est parfois plus important que la destination », que les imprévus font partie intégrantes de l'existence, mais qu'il ne faut pas les laisser nous arrêter, que les détours sont parfois plus beaux qu'une route bien droite. Et que les amis, c'est un des cadeaux les plus précieux que la vie nous fait : ça, je m'en étais bien rendu compte, justement parce que c'est une amie qui me l'a fourré entre les mains, ce roman sublime ! Alors qu'attendez-vous pour vous l'offrir, et l'offrir à vos amis ?
Lien : http://lesmotsetaientlivres...
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J'ai tout adoré dans ce bouquin : les personnages à fleur de peau, un brin loufoque mais entiers et vrais, l'émotion toujours présente et qui nourrit les récits de chaudes larmes et de sourires. J'adore l'idée même du road trip, voyage initiatique et ce bon vieux Yageur. Magie de l'instant, intensité des regards, profondeur des ressentis... Une pépite qui pétille d'énergie et de tendresse.
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Un road trip à travers les Etats-Unis dans un vieux bus scolaire aménagé inoubliable. Tout au long de la route, Coyote Sunrise et son hippie de père vont aider et embarquer des êtres perdus, cabossés par la vie comme eux. Chacun va peu à peu s'ouvrir aux autres et avancer sur son chemin malgré les obstacles et les peurs. Tous les personnages sont attachants et on ferme avec regret ce lumineux roman. J'ai adoré !
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