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En 1996, une femme quitte à regret son mari malade. Elle le laisse en Chine aux bons soins de sa belle-fille. Après cinquante-cinq ans, elle retourne en Corée sur sa terre natale.
Dans la maison de partage où elle à trouvé refuge, elle raconte sa vie à Keum Suk Gendry-Kim. le récit alterne les rencontres des deux femmes et le passé raconté par Oksun.
En 1934, le Japon occupe la Corée du Sud est depuis une trentaine d'années. Oksun vit avec sa famille à Busan. Elle rêve d'aller à l'école comme son frère. Mais ce n'est pas le destin des filles de familles pauvres réduites à la famine.
Après l'accident de son père, sa mère la donne à l'adoption en lui promettant qu'elle pourra ainsi aller à l'école. Pur mensonge ! Elle devient une bonne à tout faire dans un restaurant puis dans un bistrot de courtisanes.
En 1942, en pleine guerre sino-japonaise, deux coréens kidnappent Oksun, seize ans. Elle retrouve dans un aérodrome chinois comme femme de réconfort (esclave sexuelle) pour les soldats japonais. Elle devient Tomiko et connaît les souffrances des viols, de la violence des hommes, des traitements au mercure contre la syphilis.
A la fin de la guerre, ces femmes sont abandonnées à la mendicité.
Ce récit poignant et romanesque est admirablement servi par le graphisme de Keum Suk Gendry-Kim. Les illustrations en noir et blanc sont d'une grande précision dans les courbes des silhouettes ou les traits des visages. Les masses noires des paysages donnent une densité particulière à l'environnement. Tout est sombre. Et pourtant de cette noirceur émerge le sourire d'Oksun.
Keum Suk Gendry-Kim, jeune autrice de bande dessinée sud coréenne est très engagée politiquement. Elle s'intéresse particulièrement à la place des femmes dans l'histoire coréenne. Elle rend ici hommage à toutes celles qui furent vendues comme esclaves sexuelles à l'armée japonaise.
C'est un récit puissant, vibrant mais sans pathos qui laisse une large place à l'histoire d'Oksun tout en s'appuyant sur quelques données historiques.
Oksun Lee participe chaque mercredi aux manifestations du mercredi qui réclament reconnaissance de l'esclavage sexuel. Un premier accord entre la Corée et le Japon signé en décembre 2015 lui semble inacceptable. Depuis le tribunal a accordé reconnaissance et dédommagement à quelques coréennes. Mais cela reste marginal.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Si comme moi vous étiez passé à côté de la publication du manhwa Mauvaises Herbes de Keum Suk Gendry Kim chez Delcourt, les éditions Futuropolis nous offre une séance de rattrapage avec cette belle édition qui rend hommage à ce titre incontournable. Ce témoignage bouleversant d'une femme devenu esclave sexuelle des japonais durant la guerre est terrifiant et montre toute l'abjection de l'humanité dans ce qu'elle peut être de pire à la fois du côté japonais que du côté coréen...
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1996, Lee Oksun revient enfin sur sa terre natale. Elle retrouve Busan et la Corée du sud qu'elle a quittée il y a 55 ans. Un pays où elle a été déclarée morte. Elle y revient à l'initiative d'une chaîne de télévision. Pour témoigner. En 1943, Oksun a été femme esclave sexuelle de l'armée japonaise.

Les éditions Futuropolis ont la bonne idée de rééditer cet album paru initialement chez Delcourt en 2018, traduit en 30 langues et multi primé à l'international. C'est l'occasion pour moi de découvrir un récit marquant, Keum Suk Gendry-Kim a recueilli la parole de celle qui, jeune fille, s'est vue forcée à l'esclavage sexuel pour l'armée du Japon qui occupait alors la Corée.

Aucune mièvrerie, pas d'apitoiement dans ce témoignage, mais un récit brut et sans concession d'une femme qui, enfant, rêvait seulement d'aller à l'école et qui sera vendue par ses parents. Après la guerre, rejetée et condamnée à l'exil, Oksun ne reverra son pays que 55 ans plus tard.

Un récit brut dessiné à l'encre noire sur 500 pages. Un dessin tout aussi brut, simple, sans effet de manche, pour délivrer une vérité encore niée par les nationalistes japonais. Une encre qui trace des visages marqués sur fond blanc, qui prend vie aussi dans des planches où la nature prend toute la place, "pour qu'une nouvelle herbe sorte de terre".

Si comme moi, tu ne connaissais pas "Mauvaises herbes", profite de cette réédition pour découvrir ce témoignage poignant. le pinceau de Keum Suk Gendry-Kim rend un hommage bienvenu à ces "femmes de réconfort" oubliées de tous.
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BD très dure tant l'histoire nous fait frémir, celle de jeunes filles (enfants même) en Corée vendues par les parents pour servir d'esclave sexuelle.
Il s'agit là du récit véritable d'une des rares "femmes de confort" (belle appellation ...) qui a bien voulu témoigner.
Quand elles y survivent, elles en restent à jamais meurtries.
A lire absolument.
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Par le truchement d'un témoignage particulièrement poignant – celui d'une vieille dame, Oksun –, l'artiste Keum Suk Gendry-Kim raconte le calvaire subi par les "femmes de réconfort", ces jeunes filles coréennes qui ont été réduites à l'esclavage sexuel par les Japonais lors de la Seconde Guerre mondiale.
Réalisé à l'encre, talentueusement dessiné et peint ❤️, ce roman graphique nous permet de comprendre ce qu'elles ont enduré, mais aussi à quel point ces années ont conditionné le reste de leur existence, chargée de souffrances : déracinement, misère, isolement, rejet des familles, déni politique.
L'on constate également que pour les femmes de condition inférieure, ce fut une fois de plus la double peine :(
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Ce fut une lecture aussi dense que difficile et je mentirai si je disais que je ne m'y attendais pas. le thème fait qu'il ne pouvait en être autrement.

L'autrice nous conte le passé de Lee Oksun à travers leurs différentes rencontres où la vieille dame se livre sur son vécu et celle de ses compagnes. Issue d'une classe sociale pauvre, elle a été adoptée pour travailler dans un restaurant. Or, son caractère bien trempé fait qu'elle ne reste pas en place bien longtemps. Elle est alors vendue à un bar où des gisaengs, des courtisanes qui ont le même rôle que des geishas. Oksun refuse d'apprendre ce métier, elle est donc envoyée faire une course et est, étrangement, enlevé à ce moment-là. Simple coïncidence ? La question se pose.
C'est ainsi qu'elle devient “femme de réconfort” pour les soldats de l'armée japonaise…
Oksun et ses compagnes ont leur comptant de violences sexuelles. Là où l'autrice a fait fort, c'est que ces abus sont cachés : aucune image traumatisante, pourtant les mots, les non-dits et la mise en scène sont d'une violence ! J'en ai eu mal au coeur pour les femmes de ce récit. C'est une des forces de cette histoire.

J'ai adoré Oksun âgée, elle est attachante. Il se dégage d'elle un sentiment positif ; je n'arrive pas à mettre le doigt sur cette sensation… peut-être de l'espoir : après tout ce qu'elle a subi, elle a survécu.
Il nous est dressé le portrait d'une femme forte. Elle aurait dû être brisée… et probablement qu'elle l'a été puisque même lorsque tout est fini, elle ne trouve pas le bonheur… quand cinquante ans après, elle retrouve sa famille coréenne, sa nationalité d'origine, ce passé destructeur vient tout gâcher.

Les illustrations sont étranges, pas très beaux, pourtant j'ai pris plaisir à détailler certaines planches qui nous plongeaient dans des sentiments parfaitement retransmis par l'auteure : souffrance, attente, espoir, etc.
Dans cette bande-dessinée, on retrouve une forte critique :
– de la société coréenne
– de la condition des femmes (qui peut facilement s'étendre à d'autres cultures et d'autres époques)
– de la guerre et des horreurs dont les hommes sont capables.

Il aura fallu 480 pages à l'auteur pour nous brosser le portrait de Oksun.
Une lecture dense comme je le disais plus haut, mais surtout une lecture passionnante. Un coup de coeur.
Lien : https://psylook.kimengumi.fr..
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" - On est où, là ?
-En enfer "
C'est réellement un pan d'histoire que j'ignorais complètement...
Dire que Oksun ne rêvait que d'aller à l'école et d'apprendre, et c'est une toute autre vie qu'elle aura connue, elle qui dit qu'elle n'aura jamais été heureuse .Elle aura quand même le diplôme de " l'université des Sarcloirs", comme elle le dit .
J'apprécie la façon dont est racontée l'histoire, les vignettes noires qui font bien ressentir cet enfer .
Je pense que, hélas dans toutes les guerres, quels que soient les moments où elles se déroulent, des femmes doivent connaître ce sort là . Et les crimes de guerre toujours aussi difficiles voire impossibles à reconnaître.
J'admire la force de vie de Oksun et son courage pour témoigner.
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une histoire intense qui nous en apprend énormément sur le sort de ces jeunes filles vendues et utilisées comme esclaves sexuelles lors du conflit sino-japonais. Bouleversant, puissant, des dessins incroyables et noirs de tristesse et de souffrance. un immense bravo à cette dessinatrice de talent.
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BD piochée un peu au hasard à la bibliothèque pour meubler ma pause, j'ai découvert un pan entier d'histoire du XXème siècle méconnu et glaçant. L'histoire vraie de cette "femme de réconfort" est un témoignage qui mérite à être connu dans le monde entier. de manière générale, je trouve que l'histoire de l'Asie, notament durant la seconde guerre mondiale, est extrêmement mal connu sous nos lattitudes et je trouve que c'est dommage. Car les horreurs de la guerre ne sont pas limitées à un seul pays mais bousculent les frontières pour des générations et des générations de personnes, laissant des cicatrices indélébiles chez les victimes.
D'un point de vue purement graphique, l'autrice à fait le choix de ne rien dessiner qui puisse choquer, simplement de l'évoquer au travers de planches en noir et blanc, se focalisant sur le décor plutôt que sur les évènements qui arrivent. Ce choix s'explique aussi par une volonté de respecter le vécu traumatique de Sun, qui a accepté de raconter son histoire après des années et des années de silence. Et je trouve cela très correct de sa part, de ne pas infliger plus de souffances que nécessaire aux survivantes de tels crimes.
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Les couvertures de ce roman graphique sont très belles. Lee Oksun âgée se regarde jeune sur la première de couverture si on ouvre le livre. Tout un symbole pour cette femme victime de guerre sous la domination Japonaise en Coréen qui confie : « Depuis ma naissance je n'ai jamais été heureuse. »

Abandonnée, vendue, trompée, prostituée, violentée, comme toutes les
« femmes de confort » exploitées sous la domination japonaise pendant 40 ans, Oksun a été brisée dès l'adolescence.
Le travail de Kim Keum Suk de recherches a été acharné pour rendre cet hommage. Ses dessins en noir et blanc sont d'une grande qualité de nuances. Les doubles pages sur la nature accompagnent très bien l'histoire.
Une histoire intime très forte qui touche à l' universel. Horreur et violence pour toutes ces femmes qui sont mortes le premier jour de leur rencontre avec les soldats japonais. Pour celles qui ont survécu à ces conditions de vie, il a été impossible de tourner la page et de se reconstruire. Elles témoignent de la souffrance qui les ronge.
Un témoignage nécessaire sur l'histoire.
Le format manhwa permet un accès à tous à cet hommage.
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