AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,19

sur 288 notes
5
42 avis
4
21 avis
3
11 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Miranda, 34 ans, photographe naturaliste, débarque sur les îles Farallon, véritable réserve naturelle, à 45 km a l'ouest de San Francisco (surnommées l'archipel des Morts 😵). Elle a choisi cet endroit singulier pour préparer son nouveau livre de clichés extrêmes.
Elle va passer une année en compagnie de 6 biologistes, qui sont autorisés à y vivre toute l'année pour mener leurs recherches.
Leur accueil est froid et distant, la cohabitation va se révéler bien vite difficile dans l'unique maison de l'île...
Qui de la nature sauvage ou des humains va se montrer le plus terrible?

Au final, un premier roman fascinant, dépaysant, hypnotique et troublant.
L'auteure parvient à maintenir un suspense tout au long du récit et nous accrochent avec des descriptions passionnantes de ces îles Farallon et des espèces animales (requins, baleines, phoques, oiseaux).
Un magistral huis-clos en milieu hostile.
Commenter  J’apprécie          201
Énorme coup de coeur en ce début 2021 pour ce roman à la croisée du thriller qui se passe au large de la Californie sur les îles Farallon. Des îles inhabitées sauf sur l'île principale où stationnent quelques biologistes, six au total auxquels s'ajoutent Miranda, photographe passionnée depuis l'adolescence par cet art et qui en a fait sa profession. Miranda, sacrée bout de femme qui va découvrir une île merveilleuse, elle l'amoureuse éternelle de ces terres isolées, peuplée selon la saison de divers animaux. Elle va aussi y vivre des expériences traumatisantes au point qu'on ne sait plus si le plus grand danger vient des humains ou du reste de la nature. Miranda est le personnage principale et sur un malentendu elle se fera appeler là-bas Melissa et ne le démentira que tardivement.

Le roman est déroulé en cours chapitres et d'une très belle écriture, je pense que la traduction est parfaite car on ressent très bien l'atmosphère de huis-clos que peut ressentir l'équipée aux Farallon et encore plus Miranda qui au final s'incruste dans un groupe social se côtoyant depuis des mois. Assurément beaucoup de suspense dans ces merveilleuses pages d'une narratrice que j'ai beaucoup appréciée et pour laquelle j'ai ressenti beaucoup d'empathie.

A lire absolument sans oublier la faune de l'île, à elle seule personnage à part entière !
Commenter  J’apprécie          171
Les îles FARALLON, un archipel sauvage au large de San Francisco, un groupe d'îlots, de rochers abrupts…

Des îles poétiquement sauvages et inhospitalières.

Une lecture des plus aventureuses et dépaysantes !
Embarquer pour ces îles c'est une expérience de survie.

Une écriture qui met en avant la perception animale des ressentis et un profond respect pour la nature, sa beauté, dans toute son hostilité.

On découvre un environnement dangereux et sublime.
« Il n'y avait rien au-delà de la ligne d'horizon. Il n'existe pas de lieu plus solitaire que les îles Farallon. (…) le reste du monde peut disparaître (…) nous serions les derniers à l'apprendre ».

On se laisse envoûter par la puissance évocatrice naturelle extrême.
Des îles inspiratrices…
« Les traumatismes et la souffrance sont les fondements de l'art ».

Une histoire où le style est imprégnée de musicalité étourdissante, sons chantants des espèces vivantes de ces îles, des éléments naturels ; une myriade de nuances sombres ou lumineuses, bleu de l'horizon, gris des rochers, blanc et noir des prédateurs – leur silence sinistre, blanc et gris des goélands criaillant ; rouge – celui de la colère, du sang qui entoure la naissance, la vie, la mort…– il y a toute une palette de couleurs et de textures dans les descriptions.
« Les requins blancs étaient noirs ».
« C'est un dessin au fusain qui va de la tâche noire au gris cendre ».
« J'étais comme un diapason qui donnerait le "la" de la solitude ».

Un roman qui recadre notre petitesse, nous humains isolés au milieu d'une faune précieuse et protégée, devant les merveilles et les dangers de la nature ; notre ignorance sur encore bien des mystères quant aux espèces vivantes, notre impuissance à saisir la pensée d'autrui, animal ou humain.

Miranda débarque sur les îles Farallon. Photographe, elle sera hébergée dans le seul refuge sur l'île où sont déjà présents six scientifiques, des biologistes. Accueillie dans une ambiance indifférente et glaciale, les masques tombent avec le temps qui s'écoule au gré des migrations saisonnières, des vents et marées.
« Ces lieux ont quelque chose d'intemporel. le temps ne dépend pas de la météo, mais des animaux ».

Exploration des âmes, de l'océan foisonnant de vie, des îles, de ses habitants, oiseaux – baleines – requins – phoques – éléphants de mer…

La loi de la nature à l'état brut, violente, sans état d'âme.

Fascinant, oppressant, dans cette immensité sous tension !

Un roman que j'ai beaucoup aimé, découvert grâce aux amis babélio et notamment HundredDreams, merci Sandrine !
Commenter  J’apprécie          162
"Photographe, nomade, orpheline de mère. Une épistolière, laissant derrière elle une traînée de papier et de mots partout dans le monde, comme celle d'un avion. une artiste avec un appareil photo en guise de cerveau: froid, précis, calculateur. Une femme en noir." Ainsi se définit a posteriori Miranda, la narratrice qui va passer une année sur les Farallon slands. Des îles tout sauf hospitalières où ne vivent que des biologistes chargés d'étudier la faune locale.
Rebaptisée Melissa, voire Souricette, la narratrice va peu à peu prendre ses marques et se laisser fasciner par cet environnement violent et meurtrier, peu accessible,où "tout est dangereux, même la peau des requins", ce qui nous donne un étonnant huis-clos en plein air.
Roman initiatique, se déroulant dans un environnement oppressant, où les distinctions entre humains et animaux ont disparu aux yeux des biologistes qui semblent détachés et sans empathie, Farallon Islands distille une sourde fascination qu'il faut prendre le temps de laisser agir. Un roman riche aussi en informations étonnantes sur les animaux qui la peuplent, avec un mention spéciale pour le poulpe "domestique", Oliver. Abby Geni, par son écriture précise, nous fait ressentir l'odeur du guano, sentir les poux d'oiseaux ou les attaques des goélands furieux avec une acuité sans pareille. Un roman puissant qui file sur l'étagère des indispensable
Commenter  J’apprécie          160
Le ton est donné dès les premières phrases, les premiers mots employés. le rythme d'écriture est haletant, sec, cassant, et offre ainsi une mimétique parfaite de l'ambiance tapissée par Abby Geni dans ce premier roman.

Consacré de prime abord à la découverte d'une île mystérieuse, le voyage réalisé par cette jeune photographe et l'équipe de biologistes qu'elle accompagne se transforme progressivement en un enchaînement de situations de survie. Férocité des animaux, magnificence et terreur des paysages, cette île semble regorger de secrets, constituant alors une aura qu'aucun des hommes ne parvient à percer.

La richesse du travail des chercheurs provient directement de là : comment capter, comprendre ce lieu et les regards qu'il comporte ? Finalement, la photographie semble être le moyen le plus adéquat pour transporter et transformer les espèces naturelles présentes.

Mais ce qui provoque réellement le sentiment d'obscurité et de danger, ce sont les hommes plus que les rochers, les animaux ou encore les vagues. A la croisée des chemins entre Shutter Island de Dennis Lehane et les Dix petits nègres d'Agatha Christie, Farallon Islands suggère un univers étouffant, angoissant, voire agonisant dans lequel les disparitions et la violence rythment les journées de cette équipe scientifique.

Grâce à cette écriture elle-même porteuse d'une certaine terreur, l'auteure nous entraîne dans un tourbillon noir, qui tangue tantôt avec l'imaginaire d'une narratrice déboussolée, tantôt avec une frontière poreuse entre réalité et fantastique. On cherche à expliquer un enchaînement des événements parfois scabreux : cette île est-elle à ce point mystérieuse, à ce point vivante, qu'elle réparerait elle-même les injustices des hommes qui l'habitent ?

Mais plus que l'endroit, le danger provient des personnages. le recours à la focalisation interne dans la construction du récit participe à cette impression d'isolation et d'étouffement qui ressort de la lecture. Nous voyons, nous ressentons à travers la narratrice, Miranda. Située derrière l'objectif de son appareil, elle est constamment dans une position d'observatrice du paysage et des personnes qui l'entourent.

Désir de retrait, de protection, elle va pourtant prendre pleinement conscience de son existence sur cette île suite à un événement brutal qui la poussera à (enfin) agir. Mais trouver sa place d'artiste et de femme dans cette communauté ultra restreinte se révèle finalement beaucoup plus difficile que de s'accoutumer du lieu et du mode de vie qu'il impose. le temps s'étire, les animaux domestiques sont exotiques, la nourriture affamante.

Rien ne semble fonctionner comme de coutume sur cette île qui impose un rythme à la fois infernal et terriblement long, déconnecté. Même l'isolement que s'impose la narratrice dans sa chambre ne lui offre pas de répit, de respiration, et l'entraine malgré elle dans cette spirale infernale qui l'engloutit un peu plus chaque jour. Une seule question parcourt l'esprit du lecteur lorsqu'il parvient à se détacher de ce récit hypnotique : Miranda repartira-t-elle vivante de Farallon Islands ?
Lien : http://www.laplumedeco.fr/fa..
Commenter  J’apprécie          100
C'est un roman paru en poche il y a déjà deux ans, conseillé avec enthousiasme par un libraire lyonnais avant de partir en vacances.

Je l'ai lu et durant 379 pages j'ai été transportée sur ces îles inhospitalières, sauvages et envoûtantes au large de San Francisco.

🦭 Quand Miranda débarque sur les îles Farralon, pas de comité d'accueil ou de bienvenue, pas de végétation qui fait le charme de bien des îles mais un paysage quasi lunaire, une mer déchaînée autour du ferry qui l'amène.

🦭 Miranda, venue pour photographier les lieux, doit s'adapter au climat rude, à une nature dangereuse. Coupée de tout, elle doit aussi apprendre à vivre dans la promiscuité avec six biologistes entièrement absorbés par leurs recherches dans la seule maison de l'île.

🦭 Plongée passionnante dans la vie des espèces (phoques, éléphants de mer, requins, oiseaux ...) qui rythment les saisons, Farralon Islands dissèque aussi les âmes avec un sens de l'observation aigu.

🦭 Entre nature writing et thriller psychologique, Abby Geni (traduite brillamment par Céline Leroy) m'a tenu en haleine jusqu'au bout !

A lire absolument notamment si les îles vous fascinent !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          82
Quel étrange roman : entre le roman épistolaire, le roman nature writing et le thriller psychologique !
Alors, si ce n'est pas déjà fait, laissez vous embarquer vers les iles Farallon ! Venez partager le quotidien d'un groupe de scientifiques taiseux, venez en apprendre un peu plus sur la faune locale, venez prendre une grande bouffée d'air glacial...mais ne vous attendez pas à une photographie d'agence de voyage car les îles se rapporochent plus du cauchemar que du rêve ! Et dans tout cela trouve-t-on un brin d'humanité ? Et bien peut être vous découvrirez vous une âme de gardien de la lumière ou plutôt celle d'un chasseur.
Mais quoiqu'il en soit, ne passez pas l'hiver sans un frisson...de froid ou de peur...je vous laisse vous faire votre opinion !
Commenter  J’apprécie          80
Les Farallon Islands ? Un ensemble d'îlots rocheux déchiquetés au milieu de nulle part, au large de San Francisco, battu continuellement par les pluies et les vents hurlant : l'image même de la désolation. Ici, la nature dicte sa loi, les animaux marins le rythme des saisons : attaque de requins l'été, chant des baleines l'automne, mugissement des phoques l'hiver, piaillement des oiseaux le printemps. Une terre hostile, propice aux mystères et légendes sanguinaires, les humains n'ont pas le droit d'interférer avec cet environnement, seulement de se poser en observateurs scrupuleux de la marche des événements. Cette loi fondamentale qui régit la mini-société de biologistes veillant sur l'île est appliquée à la lettre, voire poussée à l'extrême. Ceux qui choisissent un tel exil se révèlent des êtres marginaux, souvent porteurs d'une douleur muette. C'est le cas de la photographe Miranda venue passer une année sur cette île. Se confiant régulièrement par le biais de lettres à sa mère partie trop tôt, le lecteur découvre à travers cette correspondance singulière les secrets de l'île et de sa communauté réduite, en étant invité à se questionner sur des thèmes tels que l'isolement, la mémoire, la perte et le deuil, l'instinct animal, l'art photographique, la beauté sauvage de l'océan…
Ce récit doté d'une belle écriture met en scène de façon remarquable les sentiments humains les plus sombres comme les plus lumineux. Un bijou ? Non, une pierre d'estomac !

Commenter  J’apprécie          70
Gros coup de coeur ! J'ai tout aimé dans ce roman et je ne trouve pas les mots pour le dire, d'autres les ont trouvés...
bonne lecture !
Commenter  J’apprécie          70
Pour un premier roman, c'est un coup de maître. D'abord le cadre: Les îles Farallon. Abby Geni en fait une description si pittoresque (dangerosité, sauvagerie, isolement...) que je pensais qu'elles étaient fictives. Et bien non, les îles Farallon existent ! Et elles sont bel et bien telles que l'auteure les décrit: un sanctuaire pour animaux marins, scrutés à la loupe par une poignée de biologistes monomaniaques vivant en autarcie dans un manque de confort monacal. Tout ceci ne favorise pas les relations sociales, loin s'en faut. C'est ce que va vite comprendre Miranda, personnage principal, jeune photographe spécialisée dans la faune sauvage, orpheline de mère inconsolable et, elle aussi, handicapée de la vie. Tout de suite, on est oppressé. On sent qu'il va se passer quelque chose et quelque chose de "mal". Mais on n'est pas dans un thriller classique qui avance brutalement avec ses gros sabots. L'angoisse qui suinte de Farallon islands est distillée au goutte à goutte entrecoupée de purs moments de grâce sur la vie, l'amour et la nature. Cette dernière est un des personnages principaux du roman: elle illumine; elle tue; elle console; elle menace; elle est instable et on ne peut la dominer. Et puis comme le lecteur est plongé dans un milieu de biologistes, on apprend quantité de choses (réellement passionnantes) sur les animaux marins: les phoques et leurs "pierres d'estomac", le deuil des baleines, la furie meurtrière des goélands. C'est aussi un livre qui amène à s'interroger sur les finalités de la photographie. Vraiment super !
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (590) Voir plus



Quiz Voir plus

Nature writing

Quel philosophe est considéré comme le fondateur du Nature writing?

Ralph Waldo Emerson
Henry David Thoreau
Benjamin Franklin

10 questions
100 lecteurs ont répondu
Thèmes : nature writing , écologie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}