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Citations sur Portrait d'après blessure (59)

Le photographe nous avait épinglés comme des papillons. Son cliché avait contaminé chaque compartiment de nos vies et tout éclaboussé sur son passage. Nous étions victimes d'un hold-up biographique qui- et c'est ce qui me révoltait le plus- ne semblait pourtant pas scandaliser grand monde.
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p.181 et 182 "Lisant ces jugements et l'insolente mauvaise foi qui suintait des plaidoiries, je comprenais surtout qu'une mécanique de presse cupide, dont le travail ressemblait plus à un tapin sur le boulevard de l'horreur qu'à du journalisme, détournait à son profit les lois qui n'avaient pas été écrites pour elle ; je constatais l'incroyable hypocrisie de cette entreprise - mais n'était-ce pas au fond celle de n'importe quel plan social truqué, de n'importe quelle créance pourrie -prête á vendre la dignité de n'importe qui pour quelques parts de marché, le bon plaisir des actionnaires ou trois grammes de notoriété supplémentaire ?
Pour ces gens-là, nous n'avions rien été, et même moins que rien - juste un paramètre susceptible d'améliorer un tirage hebdomadaire."
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Ce n'est pas seulement la solitude qui me retient d'assister. C'est la honte que nous ayons tous deux été montrés ainsi, dans ce que nous avions de plus faillible et de plus démunis. Un photographe a fait de nous, par provision, les traîtres que nous n'étions pas. Son image à défloré, vendu, soumis à l'avance les mots que nous n'avons pas eu le temps de prononcer.

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La campagne d'automne était grise, détrempée. Mais cela n'ôtait rien à sa beauté. Au contraire, le vide des prés et des collines était exactement ce qu'il me fallait pour laver mon esprit de son trop-plein d'images.
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Mais quelles étaient-elles, au juste, ces fameuses "nécessités de l'information"? Le spectacle de la mort en direct était-il devenu un dû? on avait bien d'autres pudeurs quand il s'agissait de masquer le visage d'un confrère retenu en otage. Et nous-mêmes dans tout cela? Quel genre d'êtres stupides, engourdis de violence étions-nous devenus, qu'il nous faille voir le sang en double page pour admettre qu'il avait coulé?
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je ne pouvais, en vérité, qu'avouer ma défaite devant le très vieux goût du meurtre, de l'écrasement et de la haine qui habitait ces clichés. Et constater que notre seule, infime, dérisoire pouvoir consistait à nous refuser à ceux, prédateurs, qui n'avaient pour autre objet que de nous imposer la vue du résultat encore palpitant de leurs lamentables chasses à courre
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J'avais juste oublié l'essentiel.
Parce que si je me suis souvent demandé, pendant ces entretiens, ce qu'avaient ressenti ceux qui avaient pris ces photos, je me suis rarement interrogé sur ce qu'avaient éprouvé les photographiés au moment du déclic.
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p.222 "Comme pour tout le monde dans la salle, les explications du juge m'ont d'abord fait l'effet d'un coup sur la tête. Mais, de façon étrange, elles m'ont soulagée d'un poids. La pensée d'un jeune irresponsable, pour moi, est moins intolérable que celle d'un fanatique venu semer la mort en toute connaissance de cause. En même temps, il sera difficile de ne pas être amer : nous ne sommes pas les victimes d'une idée, d'une théorie , d'un fanatisme ; juste celles d'un hasard, d'un mauvais enchaînement, d'un ratage, de quelque chose qui aurait tout aussi bien ne pas arriver ou, pour le dire autrement, qui n'aurait jamais dû arriver."
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Les personnages s'appellent Olivier et Héloïse, ils ne se connaissent pas mais leurs destins vont être pratiquement les mêmes. Ils vont tout les deux déjeuner, mais la rame de métro dans lequel ils sont, est gravement endommagée par une explosion. Dans ce livre ils se bâteront pour réparer les dégâts que cette image aura causé dans leur vie. Une photo prise par les médias juste après cette explosion.
J'ai beaucoup aimé ce livre, car il montre que part une seule photo, les souvenirs ne s'oublient pas. Même si on veut les effacer, ils seront toujours là. J'ai beaucoup apprécié la fin, qui se termine très bien.
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Le livre Portrait d’après blessure d’Hélène Gestern raconte l’histoire de deux collègues, Olivier et Héloïse, empruntant une rame de métro pour aller déjeuner à Paris et se retrouvent victimes d’une explosion durant leur trajet.
Alors que la scène décrite est terrifiante, bouleversante et choquante, une photo de ces deux amis durant leur évacuation bouleversera leurs vies respectives. Tous deux n’auront plus qu’une chose en tête ; réparer les dégâts de cette image. C’est avant tout l’histoire de deux êtres aux prises avec le pouvoir des photographies, qu’elles parlent la langue de la dignité ou celles du désastre alors qu’ils ont été victimes d’un carnage.
Outre les blessures psychologiques qu’ils ont vécues dans cette explosion, ils doivent se battre au quotidien pour tenter de reprendre une vie sociale déchiquetée par la vision publique que l’on a fait d’eux à travers la diffusion de cette image.
Ce livre m’a vraiment captivé grâce à la mise en page qui ressemble à un journal intime, dans lequel se livrent Olivier et Héloïse. On ressent ce bouleversement qui va tout faire basculer dans leurs vies mais également autour d’eux.
Portrait d’après blessure est mordant, il donne envie de le lire grâce à cette intrigue romancière, d’en savoir plus sur les deux personnages et a laissé libre court à mon imagination, comment est-ce que je réagirai si cela m’arrivait. Mon imagination est fortement renforcée en cette période d’attentats où beaucoup d’images circulent sur la toile et me font fréquemment penser à cette situation romanesque qui pourrait devenir une situation réelle.
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