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3,42

sur 896 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Roman ou récit de vie franco-libanais ou libano-Français ???

Derrière un humour très caustique se cache le désarroi de l émigration due à la guerre/ Guerre clanique , idéologique, religieuse mais aussi la corruption érigée en système de gouvernement

Bien qu'ayant suivi toute la période de 1970 à maintenant en géopolitique des compléments de référence étaient nécessaires

Bel hommage d'un fils à ses parents
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La 4ème de couverture étant très bavarde, je ne vais pas résumer le livre.

De parents libanais, Sabyl Ghoussoub, décide de raconter la vie de ses parents, arrivés en France en 1975. Puis, il s'intéresse à l'histoire de la famille, essentiellement oncles et tantes et sa soeur. le portrait de la mère est saisissant de vitalité.

Fatalement, la guerre n'épargne pas la famille. Il y a ceux qui sont restés au pays et les autres. le récit est agréable à lire, sauf que la chronologie est un peu bousculée et qu'il est bien difficile de trouver des points d'ancrage dans ce chaos perpétuel : Septembre noir, guerre civile, massacres de Sabra et Chatila, assassinats, terrorisme… le conflit va aussi s'exporter à Paris (1982 attentats de la rue des Rosiers, 1986 attentats de la rue de Rennes, etc). de bien sombres années empêchent la famille de retourner au Liban, alors à partir de photos, de souvenirs et de messages WhatsApps, l'auteur nous raconte avec sensibilité l'histoire familiale.

Sabyl Ghoussoub est chroniqueur et journaliste pour la presse française. Il écrit aussi pour "L'Orient-le-Jour" un journal libanais francophone, c'est la raison pour laquelle je m'attendais à un récit moins fragmentaire et plus construit. Dommage que l'auteur ait abandonné l'idée de comprendre la situation libanaise.

Une petite déception par rapport à mes attentes !
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Beyrouth sur Seine.... Une claque immédiate, un appel profond! Evidemment, Beyrouth sur Seine!
Tous ces libanais de la diaspora qui vivent à Paris mais dont le coeur et l'âme sont restés au Liban. Tiraillés en permanence entre leur attachement profond à leur nouvelle vie et leur besoin viscéral de regarder à l'est vers Beyrouth....

Ce livre de Sabyl Ghassoub m'a happée, et renvoyée à l'exil de mes parents en 1976....Il m'a emmenée chez ma tante Paulette quand elle faisait des kebbés, mon père qui allait chez Rafik dans les années 1980 trouver des pistaches et des noix de cajou à prix d'or, m'a rappelée les coups de fil du dimanche pendant les années de guerre quand mon père passait des heures à essayer d'avoir la ligne et quand cela passait enfin ses conversations hurlées sur un réseau défaillant pour essayer de prendre des nouvelles de notre grande famille, Notre Dame du liban rue d'Ulm, Les délices d'Orient où nous nous ravitaillons régulièrement.... Les très courts chapitres dépeignent cette fragmentation de la société libanaise, pas d'ici mais plus de là-bas... Une envie maintenant : vite aller à Beyrouth pour vibrer au rythme de ce Liban tant aimé.
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Est-ce en raison de l'emploi récurrent du verbe peu académique "whatsapper" que ce récit a été distingué par le Goncourt des lycéens ? Non, sans doute, mais la mention du recours quasi addictif à cette application de messagerie remplaçant avantageusement le téléphone dès les années 2010 a pu séduire une génération biberonnant du réseau social à haute dose. Ce n'est d'ailleurs pas l'auteur qui utilise compulsivement l'application mais sa mère, pourvoyeuse frénétique de messages débordant d'émojis à l'attention des membres du groupe "Liban", autrement dit la famille et les amis restés au pays. Ce livre, hommage de l'auteur à ses parents qui ont fui le Liban au moment où se profilait une guerre civile sans merci qui ensanglanta le pays durant quinze ans, retrace, par petites touches, leur difficile assimilation dans une société pourtant relativement accueillante pour des étrangers appartenant comme eux à la classe moyenne cultivée. La mère de l'auteur, surtout, nourrit l'espoir – ou entretint l'illusion – de se réinstaller là où elle avait grandi, perpétuant à Paris ses pratiques (culinaires, vestimentaires) beyrouthines. Mais la Seine n'est pas la Méditerranée...
À la liste, effroyable, des attentats terroristes perpétrés à Paris, au milieu des années 1980, par une mouvance extrémiste libanaise répond celle, tout aussi atroce, de la vingtaine d'hommes politiques libanais de toutes confessions assassinés depuis 1975, début "officiel" de la guerre civile, et qui n'ont pas cessé avec la fin de celle-ci. Comment, dans ces conditions, envisager avec sérénité de finir ses jours dans un pays dont les vives couleurs de cartes postales ont laissé la place à un noir et blanc sinistre ?
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Je ne ferai pas beaucoup de commentaires sur ce livre sympathique et sincère, car la critique de Boookycooky est exhaustive et joliment écrite.
J'ajouterai simplement que ce livre, s'il est une déclaration d'amour douloureuse pour un pays que l'Histoire a torturé, il est avant tout le chant d'amour d'un fils à ses parents qui sont la vivante incarnation d'une terre perdue à jamais et inaccessible.
L'exil, la nostalgie sont présents à chaque page, mêlés cependant à l'humour et à l'auto-dérision, domaine dans lequel l'auteur excelle.
L'émotion et le rire s'entremêlent pour donner une oeuvre originale, où le passé et le présent se font face comme dans un jeu de miroirs.
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En septembre 1975, Kaïssar et Hanane, étudiants libanais et jeunes mariés, arrivent à Paris pour un séjour de deux ans afin de terminer leurs études. Mais le déchirement du Liban a déjà débuté ; ils ne repartiront jamais vivre dans leur pays. Quelques décennies plus tard, Sabyl, leur fils « né à Beyrouth dans une rue de Paris », enquête et recueille les témoignages de ses parents. Plus son récit progresse, plus les frontières s'estompent. Les peurs se mêlent, celle pour les leurs, restés sur le sol libanais, celle des bombes qui, dans les années 80, les frôlent et installent le conflit libanais dans leur quotidien parisien.
Dans son troisième roman, Sabyl Ghoussoub pose les jalons de l'histoire du Liban, de 1975 à 2021. Il observe ce territoire laminé, recense les engagements individuels, les querelles de pouvoirs, l'escalade de la violence. Dans le même temps, il refuse l'explication et l'analyse pour ne retenir, dans cet enchaînement et enchevêtrement de faits, que l'absurde et l'indéchiffrable. le lecteur est saisi et touché par ce roman qui place l'individu et la famille au-delà des événements. Dans cet exil forcé, le territoire familial est l'ancrage, la boussole, la terre d'adoption. L'art, au coeur de la vie, pacifie et ouvre une voie plus lumineuse dans laquelle la figure du père, journaliste et poète au destin bouleversé, se détache avec une intense tendresse.
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J'ai trouvé cette tentation de lecture chez Athalie , je lui avais dit que je lirai ce livre car j'ai des amis libanais, leur histoire me rend si triste et pourtant ils ne se plaignent jamais. Je ne regrette absolument pas cette lecture, je les retrouve dans tellement de détails et surtout dans l'humour dont ils font preuve en beaucoup d'occasions. Mais là où le récit est le plus proche d'eux c'est dans la façon dont ils reçoivent tous les gens qu'ils aiment avec un repas digne des plus grandes tables avec des plats préparés pour 10 même si nous sommes 4 autour de la table.

Je n'ai mis que quatre coquillages alors que j'ai beaucoup aimé ce livre car je le trouve un peu désordre, l'auteur part dans tous les sens, j'ai bien aimé le suivre même si parfois, je me suis un peu perdue. Visiblement les lycéens de 2002 ont été plus enthousiastes que moi, bravo à eux !

Sabyl Ghoussoub veut comprendre la vie de ses parents et en même temps comprendre les conflits qui ont bouleversés le Liban et cela depuis si longtemps, c'est peut-être pour ça que son récit est compliqué car franchement comprendre pourquoi des chrétiens se sont assassinés entre eux, sont allés tuer des palestiniens pour ensuite se faire assassiner par le Hezbollah, c'est incompréhensible. À la fin du livre, l'auteur fait la liste des gens connus assassinés et c'est une liste qui semble sans fin.

En partant à la recherche des membres de sa famille, l'auteur est d'une honnêteté implacable, il nous parles de ses cousins qui ont été des assassins et ce doux pays qu'il a tant aimé en particulier le village de sa mère qui se teinte alors d'une cruauté sans nom.

Ce n'est pas les moment que je préfère même s'ils sont indispensables à la compréhension du Liban, ce que j'ai adoré c'est le portait de ses parents, son père qui a besoin d'aller boire son café tous les jours en faisant son tiercé et qui a fait tant de métiers car il ne pouvait plus vivre de sa plume ni devenir le poète qu'il aurait aimé être. Sa mère qui passe sa vie au téléphone ou sur Whatsapp et qui veut absolument que son fils réponde au téléphone à toute la famille quand il vient la voir. J'adore aussi quand il raconte son agacement vis à vis des gens qui parlent du Liban, soit des Libanais qui n'y vivent plus depuis très longtemps soit des Français qui y ont passés quelques jours de vacances.

L'auteur explique très bien tous les problèmes auxquels sont confrontés le Liban, pays que l'auteur adore autant qu'il en déteste certains aspects . On peut dire qu'aujourd'hui ce pays qui est dirigé par une mafia criminelle aux mains pleines de sang . En revanche, il exprime bien toute sa tendresse pour ses parents qui habitent donc Beyrouth sur Seine, comme toute sa famille, sauf un frère et une soeur qui essaient de vivre au Liban. Si ce récit n'est pas totalement autobiographique, il suit de très près la destinée familiale de l'auteur. Un superbe hommage à des gens courageux et qui ont gardé leur plaisir de vivre et leur humour quelles que soient les difficultés auxquelles ils ont dû faire face.
Lien : https://luocine.fr/?p=15671
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L'auteur veut en connaître plus sur son histoire familiale : il enregistre son père et sa mère et les interroge sur le Liban, leur arrivée à Paris et leur vie dans la capitale…

J'étais passée à côté de ce livre quand il était paru : pourtant sélectionné pour le Goncourt, il avait bénéficié d'une publicité plutôt discrète (il n'était même pas en rayon dans ma petite librairie !). Maintenant auréolé du prix Goncourt des lycéens, il trônait en bonne place et m'a attiré l'oeil. Et j'en suis contente ! 😊 Structuré en courts chapitres, le livre dresse un portrait attachant des deux parents (le père, fin lettré, pudique ; la mère volubile avec un fort caractère), avec des anecdotes savoureuses (la librairie Gibert, le système d'entraide mis en place par la mère…) ou plus émouvantes (le retour dans la ville natale, la prise d'otages…). Il y a une réflexion que j'ai trouvée intéressante sur l'identité, l'exil, le sentiment d'appartenir ou non à un pays. Un bémol cependant : ce qui m'a un peu gênée, c'est le contexte historique, car je me suis perdue dans l'Histoire du Liban , que l'auteur évoque par bribes et allusions, faisant souvent des retours en arrière. Il le dit lui-même : il a dû faire des recherches pour mettre de l'ordre dans ses pensées et certains chapitres ne sont constitués que d'énumérations (d'attentats/ d'évènements…). Cela reste un livre que je conseille et qui m'a donné envie de lire d'autres ouvrages de cet auteur !
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L'auteur est né à Paris en 1988. Ses parents ont immigré du Liban avec sa grande soeur, Yala, en 1975. Il est obsédé par ce pays dans lequel il n'est pas né mais baigne dans la culture par ses parents qui ont recréés une sorte de Beyrouth à Paris. Il décide d'interviewer ses parents pour comprendre d'où il vient et les connaître. Il les interroge d'abord timidement, n'osant par leur poser des questions. Puis peu à peu il prend de l'assurance, essaye de croiser les réponses de ses parents. Il fait des recherches en parallèle, interroge d'autres membres de la famille.
Le roman est ponctué de quelques photos noir et blanc issues des albums de famille.
Ce livre ne m'a pas permis de mieux comprendre le conflit au Liban. Je me suis un peu perdue dans les termes et les faits. Mais finalement ce qui m'a le plus intéressée, c'est le récit intime, le cheminement de l'auteur. Pour moi c'est un roman sur l'exil, l'identité et la famille. C'est une magnifique déclaration d'amour d'un fils à ses parents. J'ai noté de très beaux passages.
Ce roman a reçu le Prix Goncourt des lycéens 2022.
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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Je lis toujours les prix du Goncourt des Lycéens, souvent aussi bons, voir meilleurs que le Goncourt tout court.
Et cette année encore, j'ai préféré Beyrouth-sur-Seine.
Dans ce livre, l'auteur d'origine libanaise, né en France, interroge ses parents sur leur histoire, leur émigration vers la France, et leurs liens indéfectibles avec le Liban.
Pour suivre l'histoire de ses parents, l'auteur essaie de replacer le contexte historique, au Liban avec la guerre, et en France avec les attentats. Ce livre permet donc de mieux comprendre la situation au Liban, même si, comme l'auteur le dit lui-même, c'est tellement compliqué qu'on finit par s'y perdre.
L'auteur exprime également les difficultés de sentiments d'appartenance de ses parents en tant qu'immigrés en France, émigrés du Liban, mais aussi les siens en tant que français d'origine libanaise.
C'est un livre sur l'héritage de l'histoire familial, plutôt grave, avec beaucoup de références historiques.
C'est plutôt un livre témoignage qu'un roman. C'est très intéressant.
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