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sur 896 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sabyl Ghoussoub rend un bel hommage à ses parents, au Liban à travers ce roman.
Il nous raconte cette souffrance des déracinés, l'éloignement, l'inquiétude, l'importance de la famille, les sentiments mitigés envers le Liban, entre amour et rejet.
Amour pour ce beau pays, cette belle mixité avant la guerre.
Rejet de cette guerre fratricide, un pays devenu chaos.
J'avoue m'être un peu perdue dans les récits "des guerres" au Liban, les différents protagonistes. Mais est-ce important? Ce que je retiens?
La violence, les morts, les familles qui se déchirent, une ville, des vies détruitent par la fureur des hommes.
Entre ce chaos, l'auteur nous livre la vie de ses parents, un peu de sa famille, de lui, de Beyrouth à Paris, avec tendresse et humour.
J'ai ressenti une ambiguïté tout au long de ce roman, un sentiment de ne pas être pas à sa place, entre Beyrouth et Paris, de même pour les différents protagonistes des conflits, ni pour les uns ni pour les autres, juste un rejet.
Encore une fois, j'apprécie le choix des lycéens, sans être un coup de coeur, il m'a happé, et instruit. Et vous? 😊
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Pas facile de questionner ses parents sur leur vies. C'est ce que veut faire Sabyl Ghoussoub et le narrateur de ce texte.
Né en France, ses parents se sont installés dans les années 70 à Paris et n'ont jamais quitté la capitale, à cause des guerres du Liban. Il questionne alors son père et sa mère, un micro branché sur la table basse du salon, au milieu des plats que sa mère lui prépare chaque fois qu'il revient à la maison. L'auteur nous fait un portrait truculent de ses parents et de leurs perpétuelles disputes sur leurs souvenirs, sur leurs sentiments, sur leurs nostalgies.
Grâce à des photos, des lettres, des souvenirs, des recherches il va raconter la vie de la diaspora libanaise en France et leurs liens qu'ils conservent avec leur pays. Il va tenter de comprendre ce pays et les perpétuels conflits qui jalonne l'histoire récente du Liban. Il va aussi se questionner, lui un enfant né en France mais qui se sent tout de même exilé. Il va d'ailleurs tenter de s'installer dans le pays de ses parents.
Ce texte m'a beaucoup touché et les recherches que fait l'auteur, des recherches pour tenter de comprendre le pays du Liban, que ce soit à travers la chronologie du pays, les implications des conflits en France (il décrit très bien les périodes où de nombreux attentats ont eu lieu en France et où les conflits du Moyen Orient ont influencé la politique française). Il parle aussi des implications de ces différents conflits dans les familles et l'histoire d'oncles ,de tantes, qui n'étaient pas toujours dans le même camps. Il est difficile de comprendre ce pays, les différents épisodes de ces conflits, des alliances entre pays, des intérêts des différents pays voisins et il décrit très bien la difficulté de prendre partie. de belles pages sur les relations familiales, de succulents échanges sur les groupes de discussion sur WhatsApp.
De belles pages sur ses parents, sur ce qu'ils acceptent de raconter, sur leur ressenti, sur la difficulté de transmettre leurs espoirs, leurs nostalgies. de belles pages sur les oncles, la tante, sur des amis de ses parents. Sur les propres souvenirs de cet enfant et de ses vacances au Liban. Des souvenirs grâce à des photos, à des ressentis, à des plats, à des odeurs et ce sentiment d'être d'ailleurs.
Ce Beyrouth sur Seine est un bel hommage aussi à ce qui fait la France et sa diversité. Intéressée de découvrir la richesse de cette culture de diaspora, qui reste en lien étroit avec leur pays mais s'ouvre aussi à celle qui les accueille. Son père ne pourra pas être l'écrivain et le metteur en scène qu'il rêvait d'être jeune au Liban mais il va encouragé son fils à le devenir. Sa mère, une succulente mama, est un personnage haut en couleur et ai aimé ce bel hommage (de belles scènes quand elle se promène dans Paris, où quand elle cuisine pour les amis, les parents qui viennent dans le petit appartement parisien.)
“Tout indique dans ces images que nous sommes au Liban, la (les) langue(s) parlée(s), les visages, les attitudes, les plats sur la table, la musique, les sujets de conversation, sauf quand le dernier plan, lorsque la caméra se tourne vers la fenêtre et que la tour Eiffel apparaît au loin, à moitié floue”.
L'auteur a réussi à tenter de comprendre la situation du Liban (mais personne n'en ai capable d'ailleurs) et de nous parler de façon intime de sa famille, avec beaucoup de sensibilité et d'humour.
Je vais m'empresser de lire les autres textes de cet auteur.
#BeyrouthsurSeine #NetGalleyFrance
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Dans les années 70, un couple de Libanais vient en France et s'y installe. Ils vivront depuis Paris les évènements tragiques du Liban, auront des enfants et retourneront régulièrement au pays où vit une partie de leurs familles respectives. Drame d'une famille d'immigrés, avec un pied ici et un pied là-bas. C'est aussi le regard de leur fils, Sabyl, devenu écrivain, qui est né en France, a vécu en France puis a passé quelques années au Liban, pour se rendre qu'aujourd'hui avec son métier, il ne peut vivre au Liban. C'est l'histoire aussi de sa femme, elle aussi Libanaise d'origine, et de toute leur famille.
J'ai pas mal d'amis Libanais, avec toute leur histoire familiale, des familles éclatées aux quatre coins du monde (Afrique, Europe, Canada) et de leur attachement et nostalgie à un pays de leur enfance.
C'est un roman familial, nostalgique qui parlera à tous ceux qui sont des immigrés de première ou deuxième génération.
Pour être plus précis, il y a des pays qui créent cette nostalgie. Mon père issu de Pologne et ma mère de Lituanie n'ont jamais eu cette nostalgie et veulent oublier ce passé (et leur famille aussi). A l'opposé ma femme, virée de Tunisie a la nostalgie de son pays de son enfance.
Plus globalement, pour un Français de souche, c'est le retour au terroir. Je suis surpris d'entendre des Parisiens de deuxième ou troisième génération parler de leur Bretagne ou Sud-Ouest natal.
Intéressant sur le rapport à nos racines.
Et vous, où sont vos racines ?
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Le conseil de la librairie Herbes Folles pour un thème que je n'aurais pas spontanément choisi mais c'est précisément cela la valeur d'une libraire : je sors de quelques allers et retours en Paris et Beyrouth pour découvrir par la plume de Santo Ghoussoub la beauté mais aussi les souffrances innombrables de ce pays et de ses citoyens de là-bas ou de la diaspora.

Le livre est touchant par cette démarche qui évoque les parents de l'auteur, la famille au pays, l'exil, l'attente du retour, la guerre civile qui l'interdit. il fut de même a cause de nombreux conflits (Vietnam, Algérie…)

Le 'ecteur se laisse empirter par la plumr alerte de l'autzur et par son empathie ppur toutes les personnes qu'il evoque, meme les plus détestables d'entre elles aux mains pleines de sang.

On rêve avec lui d'une paix durable pour le pays de ses ancêtres, du ciel bleu et de la mer rayonnante.
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Si je regarde ce roman autobiographique d'un point de vue strictement littéraire, je dirais que l'écriture/la langue est parfois maladroite, la ligne narrative inexistante à cause des allers-retours dans le temps et l'espace et des changements de points de vue, parce que se mêlent sans arrêt histoire des parents, histoire de la "famille" (au sens très large du terme), histoire du Liban, histoire de l'exil et de l'immigration en France, histoire du terrorisme moyen-oriental en France, quête de l'identité et considérations sur son travail d'écriture de l'auteur ... bref, c'est un grand mêli-mêlo dont je conçois parfaitement que certains aient abandonné la lecture ou n'aient pas "accroché" et ne s'y soient pas retrouvés....
Si vous cherchez un texte pour tout comprendre de la guerre au Liban dans les années 1980 (enfin, "la" guerre ....), ce n'est pas la bonne lecture, c'est vrai ....

mais, si je lis ce texte avec mon coeur libanophile de Française ayant vécu et enseigné deux ans au Liban entre septembre 2006 et juillet 2008, je dirais pour résumer "ayda el loubnan", cette petite phrase que j'ai vite apprise, pleine autant de fatalisme, de colère et de déception que d'amour et d'espoir : "c'est le Liban".
J'avoue avoir parfois eu les larmes aux yeux à la lecture de certains passages, parce que j'y ai retrouvé des mots, des réflexions, des paradoxes que j'ai entendus là-bas mais aussi auprès de Libanais (ou de Syriens) en France.
J'ai aussi pensé aux textes de Amin Maalouf : le roman @Les désorientés ou son étude @Les identités meurtrières ... être né ici avec des racines là-bas, ici se voir reprocher d'être de là-bas et là-bas entendre qu'on est pas vraiment de là-bas parce qu'on vit ici (avec tous les fantasmes que porte le "ici"), c'est le ressenti de tous les exilés, 1° et 2° générations, et ce besoin de mettre les gens dans des cases ...
Je ne connaissais pas l'auteur, mais j'avais choisi cette lecture motivée par deux éléments : le thème de l'exil et le Goncourt des Lycéens. Je ne regrette pas ce choix et pense chercher les autres textes de SG.
Une lecture qui m'a furieusement donné envie de prendre un billet d'avion pour Beyrouth ... ou plutôt vu mes finances et la situation actuelle (rien de neuf, hélas, "le pays danse -toujours- au bord du gouffre" titre de reportages et documentaire), de manger libanais le plus vite possible !
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Guerre - Famille - Déracinement.

Est-il événement plus affreux, insensé et inhumain que la guerre ?...

Cette calamité s'étendant dans l'espace et dans le temps peut induire et spolier toute une existence au point que tous autres événements la composant ne peuvent s'envisager qu'en relation avec elle. Et lorsqu'elle s'étend sur plusieurs générations, la souffrance, de aiguë devient de plus en plus confuse pour la descendance.

La guerre qui a ravagé le Liban de 1975 à 1990 en est une poignante illustration. D'un pays idyllique composé de communautés ethniques et religieuses différentes vivant en paix, l'ingérence de conflits extérieurs (Israélo-palestinien) des pays voisins va entraîner une dislocation de cette entente entre ces groupes et communautés.

Cette guerre aux origines et raisons inextricables va faire des centaines de milliers de victimes puis causer l'exode de plus d'un million de personnes.

le roman rassemblant biographie et chronique, titré "Beyrouth-sur Seine" de Sabyl Ghoussoub nous plonge dans ce déchirement lié à l'exil où l'horreur de la guerre le dispute parfois au pittoresque, à la drôlerie jusqu'à l'humour pour une famille d'expatriés libanais.

Cette lecture nous transporte dans un incessant va et vient entre ces deux nations : le Liban et la France et les décennies 70-80 du siècle dernier et 2000 à 2020 de ce 21e siècle. 45 années tumultueuses d'un côté et remplies de nostalgie de l'autre.

Si le style narratif est fluide, ce balancement dans le temps et dans les lieux, lui, n'est pas toujours facile à suivre. Il semble qu'il n'y ait pas d'ordre chronologique dans les suites du récit où les événements historiques et personnels s'enchevêtrent au gré des remontés de souvenirs tantôt douloureux, tantôt cocasses et imprégnés de la banalité du quotidien.

A cette complexité d'une guerre civile aux revirements aussi imprévisibles qu'incessants et donc difficilement explicables, s'ajoute les engagements, actions, mais aussi exactions, pétries de charges émotionnelles, parfois vives, des membres d'une famille écartelée par des prises de positions totalement opposées, ensemble de parents proches ou éloignés, s'inscrivant dans une galerie de personnages dont on a du mal à retenir tous les noms, motivations et implications dans le fouillis des conflits, et politiques, et armés...

De ces descriptions se dégage beaucoup d'humanité et il est indéniable que l'auteur en relatant le vécu de ses parents face à cette vilaine guerre, leur voue une grande admiration et tendresse. Bien que ne comprenant pas toujours leurs choix et motivations, Il a, pour sa mère et son père, beaucoup de compassion et autant d'amour. Ils constituent aussi le fil rouge de cette histoire qui, au premier chef, est la-leur. Ce sont eux les déracinés...

Mais comment cela se répercute-t-il sur leur descendance ?

En parcourant les pages on découvre qu'au delà des drames et des inquiétudes, la cocasserie du quotidien vient effacer les aléas de ce déracinement, des pans de bonheur se superposent aux angoisses de l'exil et de l'éloignement des membres de la famille restés au pays.

Les chapitres, tous titrés, sont courts et, dans une première partie, s'ils se suivent chronologiquement, dans une, deuxième partie, c'est selon une alternance entre présent et passé.

*Nostalgie quand tu nous tiens !* ... L'auteur questionne ses parents vivant en France depuis le début de la guerre, sur leurs origines, leurs jeunesses respectives, leurs aspirations, leur rencontre et tout ce qu'ils ont vécu là-bas... puis en France à Partir de 1975.

Ce n'est pas au coeur des faits que l'auteur nous plonge, ce qu'il décrit, c'est surtout les affects qu'ils provoquent en rejaillissant sur chaque membre de sa famille.

Il en ressort des anecdotes drôles, légères, parfois croustillantes mais aussi tragiques tenant aux événements touchant le reste de la famille : frères oncles, cousins restés au Liban et ceux y faisant écho se déroulant en France, à Paris, jusqu'à ceux terroristes des années 80.



Quand l'anecdotique s'inscrit dans L Histoire, il en crée une nouvelle encore plus émotionnelle et vivante...

Ainsi teinté d'humour, passant par la lorgnette des évocations familiales et du folklore, ce récit bio et autobiographique nous fait voyager surtout dans le temps s'étalant sur 45 années ; on en oublierait les 15 années de guerre suivies du démantèlement politique et économique de ce merveilleux pays libanais. La vie reprend toujours le dessus, on oublie les déchirements, les plaies du passé, les misères du présent. Ce n'est pas que de la résignation, c'est aussi de la sagesse.

Lien : https://www.mirebalais.net/2..
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Quand on ouvre le livre, on se dit que grâce à l'auteur franco libanais, on va enfin comprendre la guerre du Liban. On plonge dans son histoire familiale, intimement liée à l'histoire du pays. Et il faut bien l'avouer, car l'auteur nous le confie rapidement : plus on essaie de comprendre (sa famille ou le Liban), plus on se rend compte que c'est peine perdue. On prend conscience également à quel point l'histoire contemporaine lie la France au Liban. Un récit tout en pudeur et très factuel qui rend le drame de cet interminable conflit poignant.
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En racontant l'histoire de sa propre famille (Vous allez adorer sa maman, une vraie maman made in orient et Maghreb, le papa un hérisson enrobé de tendresse et de joie de vivre. ) c'est l'histoire du Moyen-Orient et du Liban que l'auteur nous relate ici . Avec son style classique et une écriture journalistique, l'auteur arrive à faire raconter l'histoire de sa famille par ses parents et dieu seul sait comment c'est dur de faire parler l'intime à un Oriental ou à un Maghrébin (par pudeur ou par éducation). L'auteur prendre comme fond narratif l'histoire familiale pour mettre en exergue l'Histoire, la grande histoire du Moyen-Orient et du Liban en particulier, avec une écriture passé présent et le jeu de la temporalité va être vrai décodeur pour comprendre ce conflit ou ces conflits qui ont bouleversé le quotidien des Libanais du Liban, mais aussi de France et sur le territoire français.
C'est aussi le récit de ces millions de réfugiés qui quittent leur pays en se disant, c'est momentané, c'est pour un an, deux, trois et au final pour la vie, ces personnes qui n'arrivent pas à ouvrir et à déballer leurs cartons, ces personnes qui n'arrivent pas ou n'admettent pas qu'il est temps de couper le cordon ombilical, de construire une nouvelle vie sur la terre d'exil. L'auteur fera le parallèle entre sa soeur et lui, elle dont la vie et l'avenir sont loin du Liban, lui écartelé entre le Liban de ses parents et le Liban actuel, entre Beyrouth et Paris, c'est le récit de l'histoire de Beyrouth sur Seine.un récit court et magnifique et plein de tendresse émouvant, un hommage à son père sa mère sa patrie à cet éternel combat à découvrir absolument. ,,💗
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Je me suis perdue dans toutes ces guerres, je n'ai pas forcement accroché avec la vie de cette famille, et les allers-retours d'une période à une autre. Certes, la vie culturelle et les apports de certains noms de peintres ou d'auteurs m'ont permis d'approcher une certaine culture libanaise
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L'auteur passe en revue la vie de ses parents à Beyrouth dans les années 70/80, à Paris dans les années 80 et aujourd'hui, toujours à Paris.
Sa famille élargie est traversée par la tragédie libanaise, entre le communiste et le phalangiste, comme ce pays encore aujourd'hui déchiré et que l'explosion d'août 2020 à encore affaibli.
L'auteur met en avant la double culture, la difficulté à vivre au Liban, où il se vivra quelques années et en France ou sa mère a recrée un "petit Liban" à la maison.
J'ai bien sûr pensé à Mouawad, même si Gloussoub est plus jeune.
J'ai été un peu gênée par les chapitres courts, qui se succèdent avec une logique qui m'échappe parfois.


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