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sur 896 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le journaliste franco-libanais se penche sur le passé de ses parents, une vie qui débute au Liban puis qui doit faire face à la guerre à partir de 1975. Avec une plume sensible, on découvre comment la guerre du Liban a été vécue par les Libanais et notamment sa famille, qui arrive ensuite en France. Un récit documenté, avec de courts chapitres. On est touchés par l'histoire de la famille du narrateur qui se cherche entre une France stigmatisante et un pays en guerre qui s'effrite sous leurs yeux et qui n'est plus que l'ombre de lui même. On voit comment les parents réagissent lorsque l'auteur souhaite creuser leurs passés pour ce livre. Des choses ressortent, des sentiments se mélangent, le père et la mère n'ont pas les mêmes réactions face à des souvenirs qui refont surface. L'auteur ne passe pas à côté des ambivalences que sa démarche fait émerger auprès de ses proches. "Beyrouth-sur-Seine" est un très beau bouquin de Sabyl Ghoussoub, teinté de nostalgie. Un texte fort sur la filiation.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Sabyl Ghoussoub est né à Paris à la fin des années 1980 de parents libanais venus s'installer en France en 1975 peu de temps après leur mariage. Ils avaient prévu de rester à Paris deux ans, le temps pour son père de passer un doctorat de théâtre et de langue arabe à la Sorbonne, puis de rentrer à Beyrouth.

La guerre qui allait démarrer quelques semaines plus tard a changé à tout jamais leurs projets.

L'auteur a toujours eu le sentiment que leur vie familiale, leur vie quotidienne, la vie professionnelle de son père (traducteur, journaliste et poète) tournaient autour du Liban.

Ses parents étant maintenant âgés, il a décidé de les enregistrer afin de recueillir leur témoignage : » Mon père n'arrête pas de jouer avec son micro. L'idée d'être enregistré lui déplaît, mais pour son fils, il est prêt à faire un effort. Ma mère est dans la cuisine et me prépare un petit-déjeuner. A chaque fois que je lui rends visite, elle me sert à manger, elle pense ainsi me retenir plus longtemps dans son appartement. »

On découvre avec lui le destin des membres de sa famille chrétienne pendant la guerre, les difficultés de la vie quotidienne des Libanais, les valeurs familiales qui se retrouvent même au sein de la Diaspora installée en France.

Chaque chapitre a un titre particulier et est daté dans le temps mais il n'y a pas de réelle chronologie. Ce qui donne un peu parfois un sentiment de bazar. C'est un peu déroutant mais, en y réfléchissant bien, c'est quelque part le reflet de ce qui se passe encore aujourd'hui dans ce pays.

Il m'a fallu une centaine de pages pour réellement m'intéresser à ce que Sabyl Ghoussoub nous raconte. Ce qui m'a finalement accrochée, ce n'est pas de comprendre ce pays complexe et son histoire, mais le témoignage d'un exil forcé avec ses douleurs, ses adaptations au pays d'accueil, l'espoir de retourner un jour vivre dans son pays, puis, la vieillesse venant l'acceptation du renoncement à cette idée.

» Je n'arrivais pas à croire que mon père qui a grandi au Liban se retrouvait soixante ans plus tard dans cette cave parisienne, située au troisième sous-sol d'une tour, à chercher dans ses cartons, entre ses poèmes et ses articles de jeunesse, ses fiches de paye pour finir son existence dans ce pays qui n'était pas le sien. Je trouvais cette vie injuste. Injuste qu'elle l'ait arraché à son pays, mais aussi qu'il ne soit pas dans toutes les bibliothèques, qu'il ne soit pas devenu un metteur en scène et un poète incontournable. Que la guerre lui ait volé ses rêves d'enfance. Mais aurait-il été le père qu'il a été avec moi s'il avait fait « carrière ». «

Je remercie les Editions Stock et Cultura de m'avoir permis de découvrir ce roman de la Rentrée Littéraire 2022.
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Pour le #1mois1paysenlivres de février me voilà partie pour le Liban avec ce roman de Sabyl Ghoussoub et je dois dire que j'ai beaucoup aimé faire la connaissance de sa famille. Quand les parents de Sabyl sont arrivés à Paris en 1975 ils ne pensaient pas y rester et finalement c'est bien en France que Sabyl naîtra. Aujourd'hui, il essaye de les interroger sur cet exil, sur ce Liban dans lequel il se rendra plusieurs fois et tentera aussi d'y vivre mais en vain.

On va dans le passé puis le présent, ça part dans tous les sens, on s'y perd presque et pourtant cela ne m'a pas gêné, si en terminant ce livre j'ai toujours du mal à comprendre ces guerres au Liban, je me suis laissé porter par ce récit. J'ai adoré partager cette intimité avec la famille Ghoussoub, l'impression d'être avec eux à feuilleter l'album de la famille, on rit par moment et on s'émeut à d'autre. Certaines phrases choquent et donnent une boule au ventre, c'est là qu'on voit qu'un roman vient des tripes.

La plume est honnête, pleine de tendresse, d'humour et aussi de questionnements. J'ai trouvé cette rencontre avec cette famille attachante très émouvante. Des témoignages, des souvenirs, des photographies personnelles pour découvrir ce Liban et grâce auxquels on découvre tout l'amour que l'auteur a pour ce pays. Beaucoup de citations m'auront émue, un livre percutant que je vous recommande chaudement. Merci pour ce voyage et vos mots Sabyl.
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Pourquoi un livre est choisi pour le “Goncourt des Lycéens”, un des prix les plus célèbres de la littérature jeunesse en France ? Cette question m'a rendu curieux. Quelles sont les caractéristiques qui ont placé ce livre au palmarès de 2022 ? Je l'ai acheté pour trouver la réponse..

D'abord, ce livre a une structure qui, probablement, plaît aux jeunes. Tous les chapitres sont courts et chaque chapitre raconte une histoire qui commence et qui finit dans le même chapitre. Autrement dit, chaque chapitre est une histoire courte qui demande une brève période de lecture. Cet aspect plaît probablement aux jeunes lecteurs qui sont habitués aux “tweets” sur internet avec pas plus de 280 mots.

La combinaison de ces petits morceaux construit ce livre de mémoires. Avec eux, le écrivain raconte l'histoire de ses parents, qui arrivent à Paris en 1978 et envisagent leur retour au Liban un ou deux ans plus tard. Malheureusement, la guerre de huit ans ne leur permettra pas de retourner chez eux. Ils vont finir pour vieillir en France même s'ils se rêvent de retourner au Liban pour revoir leurs mémoires de jeunesse.

Si les chapitres courts et indépendants de ce livre plaisent aux lycéens, quelque chose se perd dans cette structure. On ne peut pas raconter des histoires plus complexes ou plus longues. Ça ne me plait pas. de plus, je n'aime pas certaines descriptions de faits et opinions qui n'ajoutent rien à la narration. Néanmoins, j'aime quand l'écrivain raconte des habitudes bizarres de ses parents ou l'histoire de la guerre du Liban à travers ses oncles et grand-parents. En conclusion, même si ce n'est pas un livre étonnant, sa lecture facile et engageante va attirer l'attention des lecteurs jeunes et adultes.
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Il y a de l'humour. Heureusement. Comment vivre entre deux pays. Comment vivre la guerre. Comment être séparé du reste de sa famille.
L histoire ne donne pas de leçon. Nous recommençons encore et encore.
On ne peut pas lire ce livre sans tristesse. Sans penser à ce beau pays. Mais aussi à l'Ukraine, la Palestine, Israël, la Syrie, le Soudan, le Niger... et à toutes ces vies déchirées.
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Jolie chronique hommage aux parents de l'auteur mais aussi à leur pays d'origine: le Liban. On n'en ressort pas expert en géopolitique de la région ni spécialiste de la cause des multiples conflits qui ont meurtri le pays. On en voit cependant un tout petit peu les conséquences à travers cette destinée familiale contaminée par une douce et tendre mélancolie.
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Livre sur le Liban bien sûr mais aussi une réflexion sur l'identité dand l'exil.
Qui être lorsqu'on ne sait plus d'où l'on est, que l'on n'est pas d'ici mais que là-bas n'existe plus sauf dans les mémoires ?
Quelques belles pages sur la douleur de la perte de son enfance et à travers elle de son identité.
Et une plongée dans ces guerres "dégueulasses" qui ont secoué le Liban, et le Proche-Orient de manière plus large. Tellement compliqué de comprendre à quel point les anciens alliés ont fini par se battre, puis retourner leur veste de nouveau, avec des protagonistes libanais manipulés par les pays frontaliers... Un pays disparait, une culture de l'exil apparaît. La douleur de la perte pour tous.
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J'ai acheté ce livre grâce à son prix Goncourt des lycéens, qui m'a rarement déçu.
Cette fois encore, j'ai été séduit
Je me disais que peut-être il me permettrait de comprendre la ou les guerres du Liban, qui m'avaient toujours paru ténébreuses; je constate qu'après lecture elles le sont toujours, parce qu'effroyablement compliquées.
L'intérêt principal de l'ouvrage n'est pas là, mais dans le témoignage extrêmement touchant de cet homme sur sa famille, à commencer par ses parents, déracinés à Paris. Ce témoignage désordonné comme la vie exprime toute la sensibilité de l'auteur.
Je suis en général assez allergique aux auteurs qui se regardent le nombril, j'ai trouvé cette fois une volonté de sortir de soi même pour faire partager cette affection familiale, mais aussi cette histoire si particulière liée à cet attachement à ce petit pays toujours en guerre et à ses habitants.
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Ce livre m'a beaucoup touchée.
Je ne veux pas faire comme ces touristes dont il parle et qui disent connaître le Liban par coeur, non, mais le si peu que j'ai eu du Liban m'a laissé une écorchure douloureuse.
Et j'ai eu beaucoup d'empathie pour Sabyl.
Son livre est avant tout une déclaration d'amour à ses parents. On sent l'énorme tendresse qui lui gonfle le coeur. Ses parents sont foutraques, un peu déjantés, un peu poètes, mais surtout ils sont libanais jusque dans la moelle. Et on comprend à travers le regard incisif, dérangeant et salutaire du fils, tout ce que ça veut dire, quitter son pays et ne plus pouvoir y revenir.
C'est aussi une ode désespérée au Liban. Liban qui a connu des années de guerre fratricide terribles, et qui se bat maintenant avec l'impéritie de ses dirigeants, la corruption endémique et la misère.
Sabyl Ghoussoub, le fils de la deuxième génération, essaie d'y voir plus clair dans l'histoire, en fouillant sa mémoire et celle de ses parents, mais on sait bien que la mémoire est mensongère. Il tente de recoller les bribes familiales, dans le puzzle il manque des pièces, la chronologie est éclatée, il a du mal et nous aussi.
La famille justement. La famille qu'on aime quoiqu'il en coûte, même s'ils ont du sang, beaucoup de sang sur les mains, quand les victimes sont aussi les bourreaux et qu'on ne sait plus pourquoi on se fait la guerre.
En quittant le livre, j'ai ressenti une infinie tristesse.
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L'auteur s'intéresse au rapport qui ont ses parents, qui vivent à Paris depuis 40 ans, avec le Liban, à leur déracinement, à leurs sentiments par rapport à la situation catastrophique qui vit leur pays depuis des années et qui les a empêchés d'y retourner pour vivre.
Le récit entremêle l'histoire familiale avec l'histoire dramatique d'une façon assez habile qui donne de la fluidité à la lecture malgré un sujet compliqué.
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