Tu as été le midi de notre crépuscule, et ta jeunesse nous a donné des rêves à rêver. Tu n'es parmi nous ni un étranger ni un hôte, mais notre fils et notre tendrement aimé. Ne souffre pas que nos yeux aient soif, dès maintenant, de ton visage.
Lorsque l'amour te fait signe, suis-le,
Même si ses chemins sont escarpés et malaisés.
Lorsque ses ailes t'enveloppent, abandonne-toi à lui,
Bien que l'épée mêlée à ses plumes puisse te blesser.
Et lorsqu'il te parle, crois en lui,
Même si sa voix risque de briser tes rêves comme le vent du nord dévaste un jardin.
Votre vie quotidienne est votre temple et votre religion.
Je pars avec le vent, peuple d’Orphalese, mais non pour m’enfoncer dans le vide ;
Et si ce jour n’est pas l’accomplissement de vos aspirations et de mon amour, qu’il soit alors la promesse d’un autre jour.
En vérité, toutes ces choses se meuvent en votre être dans une perpétuelle et demi-étreinte, ce que vous craignez et ce que vous désirez, ce qui vous répugne et ce que vous aimez, ce que vous recherchez et ce que vous voudriez fuir.
Ces choses se meuvent en vous comme des lumières et des ombres attachées deux à deux. Et quand une ombre faiblit et disparaît, la lumière qui subsiste devient l’ombre d’une autre lumière.
Une grande part de votre douleur a été choisie par vous. C’est l’amère potion avec laquelle le médecin qui est en vous guérit votre moi malade. Faites donc confiance au médecin et buvez son remède en paix et en silence.
En vérité, ce que vous appelez liberté est la plus solide de ces chaînes, même si ses maillons brillent au soleil et vous aveuglent.
La raison, gouvernant seule, est une force limitée ; et la passion, livrée à elle-même, est une flamme qui brûle jusqu’à sa propre extinction.
Que votre âme élève donc votre raison à la hauteur de la passion, en sorte qu’elle puisse chanter ; et qu’elle laisse votre raison guider la passion afin que votre passion puisse vivre chaque jour à sa résurrection et, comme le phénix, renaître de ses propres cendres.
Votre joie et votre tristesse sans masque, et ce même puits d’où monte votre rire a souvent été rempli de vos larmes.
Et comment en serait-il autrement ?
Plus la tristesse creusera profond dans votre être, plus vous pourrez contenir de joie.
Et qui êtes-vous pour que des hommes se déchirent la poitrine et dévoilent leur fierté, afin de vous laisser voir leur dignité nue et leur fierté intacte ? Voyez d’abord si vous-même méritez de donner et d’être l’instrument du don. Car en vérité c’est la vie qui donne à la vie – tandis que vous n’êtes qu’un témoin, qui vous considérez comme un donateur.
N 'oubliez pas que la terre prend plaisir à sentir vos pieds nus et que les vents aspirent à jouer avec vos cheveux.