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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après la série "notre mère la guerre" me voilà une fois encore au front mais là c'est plus édulcoré. Déjà l'histoire commence à Collioure, avec le soleil, les vignes et l'amour. Mattéo d'origine espagnole est exclu d'incorporation obligatoire, ce qu'il lui vaut des reproches des villageois. Pensez-vous, qui pouvez s'imaginer l'horreur des tranchées. Et l'honneur, Monsieur, l'honneur de servir la patrie ! ça tombe bien Mattéo est espagnol et pacifique comme son père le lui a enseigné ainsi que sa mère. Mattéo a d'autres préoccupations pour l'heure, son coeur vire au noir, sa belle Juliette n'a d'yeux que pour son Guillaume qui lui s'est engagé dans l'aviation. Et il n'en faut pas moins pour émoustiller la belle Juliette, un bel aviateur qui sert son pays. Alors Mattéo, trouve cette solution de faire reluire aussi son prestige auprès de Juliette, mais je ne vais pas vous conter la suite.
J'ai bien apprécié justement le côté arrière de la guerre, avec la vision qu'en avait les "planqués" et comment ils étaient traités par la population.
Ce que j'ai surtout apprécié c'est les dessins sublimes, et la plume extra, les dialogues, la répartie, la mot qui fait mouche, mais aussi la sensibilité dans l'écriture.
Une réelle découverte, je suis une daube en BD mais là je commence à réaliser qu'il y a vraiment des pépites dans le genre.
c'est balaud j'ai pris que le volume 1 il va me falloir attendre pour récupérer le volume 2.
Pour résumé : beaucoup de talent, une histoire qui se trame à merveille, des couleurs, de la lumière, de l'amour, du réalisme, de l'amitié aussi, de la poésie parfois, tout un ensemble qui fait que cette BD est à découvrir.
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Il est difficile de produire autre chose qu'un long cortège de louanges pour ce premier tome du parcours de Mattéo à travers la première moitié du XXè siècle. le premier tome démarre en 1914, le 5è boucle tout en 1940. Je ne dévoile rien, la série est close.

Tant au niveau du dessin qu'au niveau du scénario et des ressources historiques, on ne peut être que séduit. Pourtant, les ingrédients du récit sont assez connus, 1914, la guerre se prépare. Mattéo est un Espagnol, il vit avec sa mère sur une exploitation viticole. le proprio utilise abondamment cette main d'oeuvre corvéable et silencieuse. le fils des de Brignac choisira l'aviation, c'est prestigieux, classe, aristo. Les amis de Mattéo seront fantassins à ramper dans la boue et les morceaux de corps.

Mattéo, il aimerait s'engager, pour briller aux yeux de Juliette... Shakespeare aurait pu le lui dire... Mattéo et Juliette, pas besoin d'un balcon pour savoir que cela ne peut pas marcher.

Le lent cortège de l'Histoire va dérouler son lot de misère et de viscères. Que doit faire un immigré pour être accepté? Doit-il être plus français qu'un Français? Beaucoup semblent le penser. Voilà un sujet qui résonne amèrement fort aujourd'hui.

Je remets une couche de louanges sur le dessin et la mise en couleurs. C'est de l'art à ce niveau.
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Le départ,
Pour la plupart des jeunes,
Partir la fleur au fusil, la gaieté au coeur, l'assurance de revenir demain.
Pour d'autres,
Être jeune et ne pas partir à la boucherie en ayant "la conviction superficielle des idées acquises par héritage".
Pour tous ces anciens,
Voir partir ses enfants, être confiants de la supériorité de l'armée française, être fiers de sa progéniture.
Et puis ...
Ne plus revenir ou revenir en morceau,
Attendre l'affreuse nouvelle et "ne plus être assez vivant pour souffrir de la misère des autres".
Le retour,
Essayer de dire "à quoi ressemble la vie d'homme au front, ce que les mots peuvent vous inspirer d'horreur et de dégoût, cela ne reste qu'un petit échantillon de la misère des hommes..."
Bande dessinée émouvante, graphisme recherché, couleurs réalistes, texte épuré et pointu.
Finir l'histoire avec une renaissance, une naissance d'occasion.
Pourquoi pas, ce n'est peut être pas une mauvaise idée, nous verrons avec le tome suivant.
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Autre bande-dessinée rachetée à mon amie et autre jolie découverte même si pour apprécier véritablement l'oeuvre, il me faudra lire les volumes suivants, je pense.
Ce premier tome pose les bases de l'histoire et présente les différents personnages au lecteur. Comme le sous-titre l'indique, l'intrigue prend place au début de la Première Guerre Mondiale, alors que les hommes commencent à être appelés pour aller sur le front. Mattéo lui, ne reçoit pas l'ordre car d'origine espagnole, ce qui rassure beaucoup sa mère mais déçoit Juliette, la jolie jeune femme du coin, largement impressionnée par l'engagement des hommes, notamment celui du beau Guillaume.
Une intrigue qui met donc en avant les sentiments d'un jeune homme sur fond de guerre... mais le tout reste assez "léger" pour le moment. On suit les tergiversations de Mattéo sur plusieurs planches, amoureux transi de sa Juliette qui le regarde à peine, complètement sûr de lui lorsqu'il annonce qu'il part sur le front et finalement revenu sur terre lorsqu'il découvre l'horreur de la guerre des tranchées. On tourne les pages avec l'envie de savoir ce qu'il adviendra du héros (sortira-t-il vivant de l'enfer de la guerre ?) et s'il parviendra à ses fins avec la demoiselle mais il faudra lire les volumes suivants pour obtenir les réponses à nos questions.
Outre l'intrigue amoureuse et le devenir de Mattéo (la vie du héros est au centre de la bande-dessinée), c'est aussi le contexte historique qui a son intérêt ici. C'est l'occasion de découvrir comment l'annonce de la Première Guerre Mondiale a été prise par les français, ce que pouvaient ressentir les jeunes hommes appelés à briller sur le terrain (l'envie de faire ses preuves puis la désillusion face à la barbarie réelle) et évidemment ce qu'ils ont pu vivre une fois sur place, laissant famille et amis derrière eux, bravant les attaques et supportant les pertes quotidiennes de leurs alliés.
Je ne suis pas entièrement convaincue par le fond, attendant de lire la suite pour me faire une meilleure idée de ce que vaut le scénario, mais je suis déjà complètement conquise par le coup de crayon de Jean-Pierre Gibrat, notamment en ce qui concerne les visages de ses figures et les couleurs utilisées, plus généralement. J'ai souri en découvrant le joli minois de Juliette qui n'est pas sans me rappeler celui de l'actrice Evangeline Lilly, que je trouve absolument sublime, notamment dans Lost. Bref, visuellement, ça m'a beaucoup plu.
Convaincue par la forme, je fouillerai dans les autres oeuvres de Jean-Pierre Gibrat pour faire plaisir à mes mirettes ; pour le fond, j'attends d'avoir l'occasion de lire la suite pour me prononcer définitivement car pour le moment, c'est plutôt un volume d'introduction qui reste en surface. L'intérêt sera de voir l'évolution du héros au fil des années et des périodes historiques qu'il traversera.
Lien : http://bazardelalitterature...
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Belle bande dessinée par la qualité de ses dessins et de son texte.
Matteo d'origine espagnole vit à Collioure en 1914. Etranger, il n'est pas mobilisable. En outre, fils d'un père anarchiste décédé dont il partage les idées, tout dans la guerre le révulse. C'est sans compter les regards des villageois qui le voient comme un "planqué", sa mauvaise conscience et surtout l'amour de la belle Juliette qui le pousse à s'engager. Las de vivre à l'arrière au milieu des vieux et des femmes, de passer pour un pleutre, il finit par se porter volontaire pour partir au front malgré la mise en garde de son ami Paulin revenu aveugle à cause des gaz.
Hélas Juliette épouse le riche Guillaume de Brignac, fils de la famille qui l'a recueillie. Matteo déserte lors d'une permission et se rend en Russie où la révolution a éclaté et où tous les espoirs sont permis...
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C'est vrai qu'on se dit qu'il est bien bête ce fier Mattéo de partir à la grande guerre pour épater sa Juliette qui a le coeur qui balance pour un autre homme issu d'une famille bourgeoise. Pourtant, avec un père antimilitariste et anarchiste qui a dû fuir l'Espagne, cela aurait dû le conduire à y réfléchir à deux fois. Même son ami qui revient estropié du front ne le fera pas changer d'avis. Il va vite déchanter notre Mattéo au fin fond des tranchées qui enterrent ses dernières illusions ! On nous promet une épopée époustouflante sur fond de passion romantique.

Ce 1er tome réussit parfaitement à faire son effet car nous avons deux personnages qui d'un premier abord ne sont pas fait pour s'aimer mutuellement. En effet, le beau et vulnérable Mattéo vit seul avec sa mère après la mort de son père braconnier disparu en mer. Juliette est une ravissante jeune fille issue d'un milieu plus aisée qui est vêtue de belles robes jetant un érotisme troublant.

L'auteur Jean-Pierre Gibrat possède une auréole particulière dans le monde de la bande dessinée depuis ses deux chefs d'oeuvre que sont le Sursis et le Vol du Corbeau. Ce n'est pas un auteur très prolifique. du coup, ses productions sont très attendues par les nombreux fans. Graphiquement, c'est que du bonheur ! Une parfaite maîtrise des aquarelles ! Une colorisation qui sublime nos émotions. Il y a de la spontanéité dans son trait qui en fait oublier les petits défauts. Ce dessin est quasi-magnifique ! L'auteur parvient à conférer à ses personnages une véritable force tourmentée.

Je suivrai avec délectation les aventures guerrières de ce coeur perdu. La fin de ce premier tome nous promet une suite bien mouvementée. Et cette suite se produit dans un cadre qu'on n'attendait pas à savoir celui de la Révolution Rouge qui s'abat sur la Russie tsariste alors que l'Occident est toujours en proie à une horrible guerre de tranchée. On est totalement pris par l'ambiance de cette révolution jusque dans son idéologie et ses premières contradictions.
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1914, Collioure. Mattéo est le fils d'un immigré espagnol anarchiste. Alors que la guerre occupe tous les esprits et que la mobilisation s'organise, Mattéo préfère courtiser la belle Juliette qui ne lui parle que de son ami Guillaume, fils de riche propriétaire, qui va s'enrôler dans l'aviation. Cette dernière le presse de s'engager, lui aussi, pour l'honneur du pays. Rongé de jalousie et , Mattéo décide de partir au front malgré les récriminations de sa mère et de Paulin, son ami artiste, blessé à la guerre.

Gibrat nous dresse, une fois de plus, un très beau portrait de ces hommes, que la guerre a rattrapé.
Il sait nous faire partager les interrogations amoureuses et la question de l'engagement qui travaille notre héros. le récit est d'ailleurs raconté en voix-off par Mattéo lui même.
Non mobilisable par sa nationalité espagnole et vu comme un planqué, Mattéo doit choisir entre son désir de bataille et le respect de l'anti-militarisme de ses parents.
On le suivra alors dans les tranchées où il perdra ses dernières illusions.
Pourtant si la guerre est montrée, elle n'en est pas le sujet principal. A la conclusion de l'album, l'histoire semble d'ailleurs se diriger vers d'autres horizons.
Les dessins et les couleurs, tout en nuances sont, comme toujours, de toute beauté.

Bref, un album fort sur la perte de l'innocence d'un jeune homme, perdu dans les errements de son siècle.

Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Quelle merveille que ces cinq tomes !
Comment apprendre l'histoire avec plaisir : la première guerre mondiale, la révolution russe, le Front populaire, la guerre d'Espagne. J'ai eu l'impression de comprendre l'aspect humain de ces conflits, pourtant narrés sans aucune date de bataille ni lieu de victoire. Juste au moyen des destins fracassés de ces personnages, dessinés de main de maitre par Jean-Pierre Gibrat.
Seul petit bémol, j'ai eu du mal à reconnaitre certains personnages au fil des pages, ils se ressemblent un peu trop pour mon regard. Heureusement, les femmes peuvent être blondes ou brunes ! Et surtout, d'une beauté toute en simplicité.
Certaines planches de la série pourraient être agrandies, et devenir de magnifiques illustrations murales.
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Toujours dans ma quête de découverte de nouvel auteur et nouvelle lecture graphique, je me suis lancée dans la saga Mattéo, série terminée (?) en 5 tomes, écrite et mise en image par Jean-Pierre Gibrat qui est loin d'être un débutant.

Son récit se déroule dans un premier temps pendant les premières années de la Première Guerre Mondiale où on suit le destin d'un jeune Espagnol qui vit en France. Son père disparu était un pacifiste, c'est donc à reculons qu'il entre dans cette guerre, mais l'amour l'oblige à y prendre part à l'encontre de ses convictions. On découvre alors de l'intérieur la dure vie d'un soldat au front et tout ce que cela implique.

J'ai de suite beaucoup aimé le graphisme de Gibrat. Son héros a un visage taillé à la serpe. Ses décors sont soignés et détaillés rendant le récit encore plus immersif. Mais surtout sa colorisation qui a des airs de peinture à l'eau est à tomber ! Cela donne une dimension poétique et mélancolique à ce titre pourtant très dur. Je suis fan.

Je suis plus réservée pour ce qui est de l'histoire et des personnages. J'ai aimé le héros Mattéo que l'auteur caractérise très bien. On sent le jeune homme influençable en lui, influençable par sa famille et par la fille qu'il aime. Ce côté jeune chien fougueux m'a émue. Par contre, j'ai trouvé les personnages féminins forts peu aimables, que ce soit sa dulcinée qui se joue de lui, ou sa mère qui cherche à lui imposer sa façon de penser. Seules les dernières pages m'ont apprécier celle-ci, révélant tous les drames qui se jouent en elle. A l'inverse, j'ai trouvé les personnages masculins plutôt bien campés amis ou "ennemis". L'auteur utilise certes de grosses ficelles pour les caractériser mais c'est très efficace, que ce soit pour son ami Paulin ou ses camarades du front. le seul problème, c'est que dans l'ensemble on passe très (trop?) vite sur chacun et qu'on n'a pas bien le temps de s'y attacher. C'est dommage.

En effet, l'intérêt ne vient au final pas des personnages mais plus des aventures qu'ils vivent. D'habitude ça m'empêche d'entrer dans l'histoire mais étrangement ce ne fut pas le cas ici. Il faut dire que celle-ci est tellement âpre, tellement dure, mais tellement nécessaire que cela change tout. En effet, j'ai vraiment apprécié de suivre les brefs moments avant la guerre, puis l'annonce de celle-ci et de la mobilisation depuis un petit village de campagne. On y retrouve des éléments connus depuis longtemps comme ce départ "la fleur au fusil" dont on parle dans tous les manuels, mais on voit également la réaction des villageois face à ceux qui ne sont pas partis justement et leur tristesse de plus en plus palpable à l'annonce des disparitions. C'est simple mais efficace et plein d'émotion. Puis vient le temps de se rendre au front et alors la violence crue et barbare ainsi que l'injustice de certaines situations nous sautent aux yeux. On a vraiment le sentiment de les vivre de l'intérieur et c'est le gros plus du titre qui m'a donné envie de découvrir la suite, car il en faut du talent pour me faire aimer ça, à moi qui n'aime pas les récits de guerre.

Enfin dernier point que souhaitais saluer, l'auteur a une très belle plume. Il joue énormément sur les mots. Il aime placer la bonne petite phrase au bon moment. Il a un humour grinçant qui me parle et j'ai beaucoup ri alors que le sujet ne s'y prêtait pas. C'est vraiment savoureux. On y sent ainsi une critique appuyée de cette époque et du comportement de certains qu'il fait bon de continuer à dénoncer.

Ainsi, ma découverte de Jean-Pierre Gibrat fut une franche réussite alors que pourtant l'univers de Mattéo n'était pas forcément de ceux qui me parlaient le plus. J'ai beaucoup aimé sa verve et sa patte graphique ainsi que son talent de conteur. Je compte donc poursuivre ma découverte de ce titre et de son oeuvre en général.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Dans la série "je veux parler des horreurs de la 1ere guerre mondiale", je voudrais le poète. Très beaux textes et dialogues, en contrepartie l'horreur proprement dite est plus ténue que chez un Tardi ou dans "notre mère la guerre". Néanmoins, on se laisse porter par l'insatisfaction du personnage toujours en décalage avec lui-même et les autres.
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