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Citations sur Les nourritures terrestres - Les nouvelles nourritures (306)

Intarissable fraicheur des rivières, jaillissement sans fin des ruisseaux, vous n’êtes pas ce peau d’eau captée que naguère mes mains trempèrent, et qu’on jette après parce qu’elle n’a plus de fraicheur. Eau captée, vous êtes comme la sagesse des hommes. Sagesse des hommes vous n’avez pas l’intarissable fraicheur des rivières.
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– « Don du poète, m’écriais-je, tu es le don de perpétuelle rencontre » – et j’accueillais de toutes parts. Mon âme était l’auberge ouverte au carrefour ; ce qui voulait entrer, entrait. Je me suis fait ductile, à l’amiable, disponible par tous mes sens, attentif, écouteur jusqu’à n’avoir plus une pensée personnelle, capteur de toute émotion en passage, et de réaction si minime que je ne tenais plus rien pour mal plutôt que de protester devant rien.
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Tu n'auras pas raison de moi, tristesse !
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Que ta vision soit à chaque instant nouvelle. Le sage est celui qui s'étonne de tout.
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…à mon troisième verre de kirsch, un sang plus chaud commença de circuler sous mon crâne ; à mon quatrième verre, je commençai de ressentir cette légère ivresse qui, rapprochant tous les objets, les mettait à portée de ma prise ; au cinquième, la salle où j’étais, le monde me sembla prendre enfin des proportions plus sublimes, où mon sublime esprit, plus librement, évoluait ; au sixième verre, en étant un peu fatigué, je m’endormis. (Toutes les joies de nos sens ont été imparfaites comme des mensonges.)
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Je haïssais les foyers, les familles, tous lieux où l'homme pense trouver un repos; et les affections continues, et les fidélités amoureuses, et les attachements aux idées - tout ce qui compromet la justice; je disais que chaque nouveauté doit nous trouver toujours tout entiers disponibles.
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Il y a des livres qu’on lit, assis sur des petites planchettes :

Devant un pupitre d’écolier.
Il y a des livres qu’on lit en marche
(Et c’est aussi à cause de leur format) ;
Tels sont pour les forêts, tels pour d’autres campagnes,
Et nobiscum rusticantur, dit Cicéron.
Il y en a que je lus en diligence ;
D’autres couché au fond des greniers à foin.

Il y en a pour faire croire qu’on a une âme ;
D’autres pour la désespérer.
Il y en a où l’on prouve l’existence de Dieu ;
D’autres où l’on ne peut pas y arriver.

Il y en a que l’on ne saurait admettre
Que dans les bibliothèques privées ;
Il y en a qui ont reçu les éloges
De beaucoup de critiques autorisés.

Il y en a où il n’est question que d’apiculture
Et que certains trouvent un peu spéciaux ;
D’autres où il est tellement question de la nature
Qu’après ce n’est plus la peine de se promener.

Il y en a que méprisent les sages hommes
Mais qui excitent les petits enfants.

Il y en a qu’on appelle les anthologies
Et où l’on a mis tout ce qu’on a dit de mieux sur n’importe quoi.
Il y en a qui voudraient vous faire aimer la vie ;
D’autres après lesquels l’auteur s’est suicidé.


Il y en a qui sèment la haine
Et qui récoltent ce qu’ils ont semé.
Il y en a qui lorsqu’on les lit semblent luire
Chargés d’extase, délicieux d’humilité.
Il y en a que l’on chérit comme des frères
Plus purs et qui ont vécu mieux que nous.

Il y en a dans d’extraordinaires écritures
Et qu’on ne comprend pas, même quand on les a beaucoup étudiées.

Nathanaël ! quand aurons-nous brûlé tous les livres !

Il y en a qui ne valent pas quatre sous ;
D’autres qui valent des prix considérables.

Il y en a qui parlent de rois et de reines ;
Et d’autres de très pauvres gens.

Il y en a dont les paroles sont plus douces
Que le bruit des feuilles à midi.

C’est un livre que mangea Jean à Patmos,
Comme un rat, — mais moi j’aime mieux les framboises —
Ça lui a rempli d’amertume les entrailles
Et après il a eu beaucoup de visions.

Nathanaël ! quand aurons-nous brûlé tous les livres !!
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Ne permets pas qu'aucun amour du passé te retienne. Vers l'avenir élance-toi. La poésie, cesse de la transférer dans le rêve ; sache la voir dans la réalité. Et si elle n'y est pas encore, mets-l'y.
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Les peuples auront pitié de nous plus tard lorsqu'ils auront tiré parti de la lumière et de la chaleur du soleil, pitié de nous qui extrayons si péniblement notre éclairage et notre combustible des entrailles du sol et qui gaspillons le charbon sans souci des générations à venir. Quand donc l'homme, industrieusement économe, apprendra-t-il à capter, à canaliser sur tous les points ardents du globe la chaleur intempestive ou superflue? On y viendra On y viendra [...] quand le globe commencera à se refroidir, car c'est alors aussi que l'on commencera à manquer de charbon.
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Alors, je me dis que ça ne doit pas être si difficile de mourir, puisque, en fin de compte, tous y parviennent. Et ce ne serait peut-être, après tout, qu'une habitude à prendre, si seulement on ne mourait pas rien qu'une fois.
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