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Citations sur Les nourritures terrestres - Les nouvelles nourritures (306)

Tu m'écrivais, Athman:
Je garde les troupeaux sous les palmiers qui vous attendent. Vous viendrez! Le printemps sera dans les branches: nous nous promèneront et nous n'aurons plus de pensées...
- Tu n'iras plus Athman, sous les palmiers, gardeur de chèvres, m'attendre et voir si n'arrive pas le printemps. Je suis venu; le printemps a paru dans les branches; nous nous promenons et nous n'avons plus de pensées.
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La peur du ridicule obtient de nous les pires lâchetés.
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Parce que ma bouche se tait, pensez-vous que mon coeur se repose?
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La peur de trébucher cramponne notre esprit à la rampe de la logique. Il y a la logique et il y a ce qui échappe à la logique. (L’illogisme m’irrite, mais l’excès de logique m’exténue.) Il y a ceux qui raisonnent et il y a ceux qui laissent les autres avoir raison. (Mon cœur, si ma raison lui donne tort de battre, c’est à lui que je donne raison.) Il y a ceux qui se passent de vivre et ceux qui se passent d’avoir raison. C’est au défaut de la logique que je prends conscience de moi. Ô ma plus chère et ma plus riante pensée ! qu’ai-je affaire de chercher plus longtemps à légitimer ta naissance ?

Les Nouvelles Nourritures Terrestres
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Du jour où je parvins à me persuader que je n’avais pas besoin d’être heureux, commença d’habiter en moi le bonheur ; oui, du jour où je me persuadai que je n’avais besoin de rien pour être heureux. Il semblait, après avoir donné le coup de pioche à l’égoïsme, que j’avais fait jaillir aussitôt de mon cœur une telle abondance de joie que j’en pusse abreuver tous les autres. Je compris que le meilleur enseignement est d’exemple. J’assumai mon bonheur comme une vocation.
Eh quoi ! pensais-je alors, si ton âme avec ton corps doit se dissoudre, réalise au plus tôt ta joie. Si peut-être elle est immortelle, n’auras-tu pas l’éternité pour t’occuper à ce qui ne saurait intéresser tes sens ? Ce beau pays que tu traverses, vastu le dédaigner, te refuser à ses blandices, à cause qu’elles te seront bientôt enlevées ? Plus rapide est la traversée, plus avide soit ton regard ; plus précipitée est ta fuite, plus subite soit ton étreinte ! Pourquoi donc, amant d’un instant, embrasserais-je moins amoureusement ce que je sais que je ne pourrai pas retenir ? Âme inconstante, hâte-toi ! Sache que la fleur la plus belle est aussi la plus tôt fanée. Sur son parfum penche-toi vite. L’immortelle n’a pas d’odeur.
Âme naturellement joyeuse, ne redoute plus rien de ce qui pourrait ternir la limpidité de ton chant.
Mais j’ai compris à présent que, permanent à tout ce qui passe, Dieu n’habite pas l’objet, mais l’amour ; et je sais à présent goûter la quiète éternité dans l’instant.

Les Nouvelles Nourritures Terrestres
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Ne me dites pas trop que je dois aux événements mon bonheur ; évidemment ils me furent propices, mais je ne me suis pas servi d’eux. Ne croyez pas que mon bonheur soit fait à l’aide de richesses ; mon cœur sans nulle attache sur la terre est resté pauvre, et je mourrai facilement. Mon bonheur est fait de ferveur. À travers indistinctement toute chose, j’ai éperdument adoré.
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Nathanaël, je veux t’apprendre la ferveur.
Nathanaël, car ne demeure pas auprès de ce qui te ressemble ; ne demeure jamais, Nathanaël. Dès qu’un environ a pris ta ressemblance, ou que toi tu t’es fait semblable à l’environ, il n’est plus pour toi profitable. Il te faut le quitter. Rien n’est plus dangereux pour toi que ta famille, que ta chambre, que ton passé. Ne prends de chaque chose que l’éducation qu’elle t’apporte ; et que la volupté qui en ruisselle la tarisse.
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La vraie éloquence résigne l’éloquence ; l’individu ne s’affirme jamais plus que lorsqu’il s’oublie. Qui songe à soi s’empêche. Je n’admire jamais tant la beauté que lorsqu’elle ne sait plus qu’elle est belle.
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Il est une certaine intensité de délices que l'homme peut à peine dépasser et non sans larmes.
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Tant de fois j'ai senti la nature réclamer de moi un geste, et je n'ai pas su lequel lui donner.
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