Après "
Ce que tu as fait de moi", je voulais lire un deuxième roman de
Karine Giebel. Voilà chose faite, avec "
Glen Affric" choisi sur les conseils avisés de Chantal et Christine.
Dès la quatrième de couverture, un des thèmes principaux est dévoilé, le harcèlement (notamment scolaire) :
"Je suis un idiot, un imbécile, un crétin. Je n'ai pas de cervelle »
Léonard se répète ce refrain chaque jour et chaque nuit, une suite de mots cruels qu'il entend dans la cour, dans la rue. Son quotidien.
« Léo le triso. Léonard le bâtard. »
Léo n'est pas comme les autres et il a compris que le monde n'aime pas ceux qui sont différents.
Alors ce qu'il aimerait lui, parfois, c'est disparaître.
Être ailleurs. Loin d'ici. À
Glen Affric..."
Karine Giebel a en effet choisi d'évoquer dans ce thriller des thèmes à la fois révoltants et touchants : le harcèlement aussi bien physique que moral, la différence, la(l') (in)justice, la vie carcérale et les difficultés de réinsertion,... Mais, heureusement, il y est aussi beaucoup question d'amour.
"
Glen Affric" est le récit croisé de trois personnages marqués par la vie et les épreuves, innocents, et vivant un cauchemar au quotidien.
Il s'agit de :
- Léonard, un jeune adolescent de 16 ans, enfant trouvé et adopté par Mona, qui est différent des jeunes de son âge, un peu attardé mais terriblement attachant.
- Jorge, le fils de Mona, qui sort de prison après avoir purgé une peine de 16 ans pour un double meurtre qu'il n'a pas commis.
- Angélique, une jeune femme orpheline recueillie par son oncle, qui lui fait subir des maltraitances physiques et mentales.
Ces personnages, et ceux qui gravitent autour d'eux, sont complexes, intéressants et attachants ; leur psychologie est très bien décrite par l'auteure.
Il est très difficile d'en dire plus sur ce livre sans risquer de "spoiler" l'intrigue, et ce serait vraiment dommage. C'est une histoire élaborée, aux nombreux événements et rebondissements, un bouquin de taille volumineuse (762 pages) mais qui est très addictif et se lit en quelques jours.
J'ai apprécié cette lecture. J'y ai retrouvé cette noirceur, cette violence et cette absence d'espoir que j'avais déjà ressenties dans "
Ce que tu as fait de moi", mais plus mesurées peut-être, avec moins de passages glauques.
J'ai retrouvé aussi son écriture fluide, incisive, percutante avec des phrases courtes et des mots simples allant à l'essentiel.
Étonnamment (pour moi), je n'ai pas été très émue par ce roman et les très (trop?) nombreuses mésaventures des personnages, mais j'ai passé d'excellentes heures de lecture en sa compagnie.