Libre.
Vincent aurait aimé l'être totalement. Mais on n'est jamais vraiment libre. Enchaîné par ses sentiments, ses passions, ses pulsions. Ses besoins, ses envies. Les devoirs qu'on s'impose, les prisons dont on perd la clef. Les souvenirs et les rêves.
Tout ce qui fait qu'on est vivant.
L'Ancolie est une fleur aussi belle que toxique. Belle, à l'image de certains souvenirs. Toxique, à l'image de certains regrets.
L'Ancolie, c'est aussi le nom d'un chalet perdu en pleine montagne.
C'est là que vit Vincent, un homme seul et meurtri. Rejetant son passé et redoutant son avenir, il préfère vivre dans le présent. Une existence éprise de liberté qu'il consacre entièrement à sa passion pour la montagne et à son métier de guide.
Jusqu'au jour où la mort frappe tout près de lui, l'obligeant à sortir de sa tanière.
Aux yeux de tous, un tragique accident, une chute mortelle. Seul Vincent est persuadé qu'il s'agit d'un meurtre, que ce n'est pas la montagne qui a tué, et que les vrais coupables doivent payer.
Alors, aidé par Servane, une jeune recrue de la gendarmerie avec laquelle il a noué une étrange relation, il se lanc
La scène était insoutenable. Il avait pris dans ses bras le corps cassé, martyrisé, comme s'il voulait le consoler. Ce pantin avec qui elle avait joué, qu'elle s'était amusée à disloquer. Un cadavre, déjà froid. Déjà loin. Déjà absent et pour toujours. Il serrait contre lui cet être si cher. entre colère et désespoir, il demeurait immobile, impuissant. Il se surprit alors à haïr celle qu'il aimait tant. Qu'il aimerait toujours. Elle qui venait pourtant de dévorer un de ses enfants.
On est toujours tellement impatient de vieillir à cet âge-là. On appuie sur l'accélérateur, en vain. Jusqu'au jour où on se surprend à chercher la pédale de frein... En vain.
La lâcheté a quelque chose de fascinant. Peut-être parce qu'elle ne connaît pas de limite, contrairement au courage.
Libre.
Vincent aurait aimé l’être totalement. Mais on n’est jamais vraiment libre. Enchaîné par ses sentiments, ses passions, ses pulsions. Ses besoins, ses envies. Les devoirs qu’on s’impose, les prisons dont on perd la clef. Les souvenirs et les rêves.
Tout ce qui fait qu’on est vivant.
Un monde sans femmes, ce serait comme ... un monde sans eau, sans chaleur, sans ... lumière. Un monde où on aurait toujours soif, toujours froid et toujours peur.
Elle s'épanouissait ici comme une de ces fleurs d'altitude. Le reflet de l'eau dans ses yeux avait quelques chose de féerique. Ses cheveux si clairs, capables d'emprisonner la lumière, sa peau d'une blancheur immaculée...Elle n'était pas de celles que l'on trouve belles au premier regard. Il fallait s'attarder sur chaque détail de son visage. Sur chaque courbe de son corps. Sur le ton un peu grave de sa voix et l'éclat de son rire.
Mais non, il ne fallait pas.
Vincent tourna la tête et plongea à son tour dans les eaux glacées du lac. Pour éteindre le feu dans son regard.
La lâcheté a quelque chose de fascinant. Peut-être parce qu'elle ne connaît pas de limite, contrairement au courage.
-ça va mieux? s'enquit Servane.
il ne prit pas la peine de répondre, elle se trouva stupide d'avoir posé la question. Mais on est toujours si maladroit face à la détresse de l'autre...