AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,95

sur 128 notes
5
8 avis
4
12 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Suite de la série de l' ex-commissaire de la Kripo de Berlin Richard Oppenheimer, chassé de celle-ci car de confession juive avec la montée du nazisme.
Il aura traversé, et survécu, avec sa femme, les années de guerre plus ou moins cachés dans Berlin, aventures narrées dans les trois premiers tomes.

La guerre est finie, les alliés présents dans cette ville dévastée, l'ont découpée en zones d'influences ; mais pour autant la vie quotidienne des autochtones est très difficile dans un hiver terrible, meurtrier, et les survivants, tout à la lutte pour encore et toujours survivre dans cette ville à terre, au sens propre et figuré, n' apprécient qu'à peine la paix et la liberté retrouvée.
La guerre froide, les luttes d'influences politiques s'installent et aboutiront quelques années plus tard au mur de Berlin.
Dans ce maelström de destins divers et variés, dans lequel l'on retrouve les personnages importants des tomes précédents, le commissaire Oppenheimer, qui n'a pas réintégré son métier d'avant-guerre, se retrouve à enquêter officieusement pour la police berlinoise, les russes et les américains avec l'aide anglaise sur une série de meurtres violents et énigmatiques, semblant incompréhensibles, et les soldats et représentants des forces alliées ne doivent pas être soupsonnables.
Cette partie policière peut paraître parfois un poil capillo-tractée mais amalgamer l'ensemble des forces d'occupation dans la trame narrative, la description de la dureté delà vie au quotidien, et offrir un suspense convenable, n'etait pas chose aisée et le résultat se tient.

Ce roman, comme les précédents, très bien écrit et documenté, est une véritable leçon historique de la vie juste après guerre dans l'Allemagne vaincue. Par la vie au quotidien de ses protagonistes et l'intrigue policière, il décrit la difficile survie d'un peuple vaincu, harassé, qui tente de se relever, et pose les jalons de ce qui va devenir la guerre froide et l'affrontement in-situ des blocs communistes et capitalistes sur les terres allemandes.

J'aime particulièrement ces polars ancrés dans L Histoire et qui la décrivent par le truchement d'enquêtes policières.
Gilbers est un tout bon en ce domaine de la période liée à la seconde guerre mondiale, au même titre que Kerr, et ses oeuvres sont prenantes.
Seul bémol, il faut lire la série dans l'ordre pour bien comprendre le canevas et les personnages.
Commenter  J’apprécie          380
Tout comme Philip Kerr, Cay Rademacher ou encore Luke Mc Callin; Harald Gilbers nous fait vivre la seconde guerre mondiale du point de vue allemand avec son commissaire Oppenheimer, sa famille et son entourage toujours prêts à lui donner leurs avis, aide et conseils.

Dans cet opus, la guerre est terminée, les alliés se sont partagés Berlin mais les morts sont toujours le quotidien de la police comme la famine est celle des habitants.

Le passé, pas si lointain, ressurgit avec des meurtres rituels et il faudra toute la determination d'Oppenheimer et d'autres policiers pour trouver le responsable en cherchant du côté d'un incident ferroviaire et d'un rescapé des camps qui ne pense qu'à la vengeance, d'où le titre donné à ce livre.
Commenter  J’apprécie          1611
Quatrième épisode de la vie mouvementée de l'ex-inspecteur de la Kripo Richard Oppenheimer dans Berlin dévasté, placé désormais sous la férule des puissances alliées en cet hiver 1946 – 1947, celui justement de ma naissance.

En Allemagne, cette période fut connue sous le nom d'« hiver de la faim » et il faut se représenter ce que pouvait être la survie des habitants de cette capitale où les conduites d'eau ont intégralement gelé, où les coupures de courant sont constantes, le charbon une denrée rare, les façades des maisons éventrées, le rationnement notoirement insuffisant, le marché noir omniprésent.

Richard Oppenheimer a trouvé refuge avec son épouse Lisa dans la propriété de son amie médecin Hilde. Il travaille désormais à la recherche des familles déplacées, au milieu du maelström des réfugiés des territoires de l'est et des rescapés des camps de concentration.

Il est à nouveau contacté par le colonel Aksakov pour tenter de disculper Georg Hüttner, un allemand très impliqué dans les sphères communistes – un moscoutaire – d'un meurtre étrange commis en secteur américain. Oppenheimer va donc enquêter de façon non officielle en collaboration avec son vieux camarade de la police criminelle Billhardt. Cependant, ce cadavre, retrouvé nu mais le corps recouvert d'inscriptions à l'encre indélébile, va s'avérer le premier d'une longue série.

J'ai jadis appris l'Allemand en première langue car mon père disait que si nos deux peuples se connaissaient mieux, ils cesseraient de « se foutre sur la gueule ». Je me souviens aussi des confidences du père de ma correspondante Karen Ostertag, m'expliquant comment, revenu blessé du front de l'est, il avait commencé à photographier les survivants au milieu des décombres de la capitale du Reich déchu. Sa fille, avec laquelle je suis toujours en contact, est devenue une grande photographe … Il m'avait fait visiter Berlin, peu après l'érection du Mur …

Mais à travers un roman de cette qualité, on ressent ce qui devait se passer pendant ces premiers mois après l'effondrement, comment les berlinois se sont « débrouillés » pour survivre, comment des milliers de personnes n'ont pas survécu aux privations et aux séquelles de cette guerre perdue, même après la cessation des combats, la chasse aux anciens nazis et les procédures incertaines de dénazification. Harald Gilbers fait oeuvre d'historien autant que de dramaturge. J'attends avec impatience les prochains épisodes de cette saga.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          150
Quatrième rendez-vous avec le commissaire Oppenheimer :
dans la première moitié de "La vengeance des cendres" ,
la description du cadre historique prend le pas sur l'enquête proprement dite ... et le personnage principal est en réalité l'hiver berlinois .
Celui de 1946-47 fut terrible . Dans la capitale en ruines , les habitants ,
bien que soulagés par la fin de la guerre , manquent de tout . Ils souffrent du froid glacial et de la faim . Ils survivent en se débrouillant
comme ils peuvent , grâce au troc et au marché noir .
On est en pleine période de dénazification .
C'est dans cette atmosphère que l'ex-commissaire Oppenheimer apporte son aide à la police . Il doit innocenter un cadre du parti communiste , accusé de meurtre . le véritable assassin est un tueur en série qui a déjà fait plusieurs victimes .
Comment les choisit-il ? Quel est son mobile ?
L'intrigue policière prend plus d'intensité et devient plus palpitante
dans la 2e moitié du livre .
Tant par la description historique que par l'intrigue , "La vengeance des cendres" est un très bon livre , l'un des meilleurs livres de Harald Gilbers .
Commenter  J’apprécie          110
Certains d'entre vous le savent mais je m'intéresse pas mal à ce qui concerne la période de la Seconde guerre mondiale que ce soit au niveau documentaire que fictif.

Après tout, il y a souvent une part de vrai dans la fiction.

Alors forcément, je me suis laissée tenter par ce polar historique et j'ai bien fait !

Tant l'intrigue que ce que j'y ai appris m'ont convaincu et m'ont permis d'apprécier ce roman à sa juste valeur.

Je vous parle aujourd'hui de la vengeance des cendres de Harald Gilbers paru aux éditions Calmann-Levy.

C'est une lecture qui est longue à se mettre en place parce qu'il faut pouvoir assimiler toutes les informations historiques que nous fournit l'auteur. Et ça il y en a un sacré paquet je dois dire !

Alors, c'est vrai, au début j'ai un peu galéré à raccrocher tous les wagons entre eux mais après cent pages, la machine était mis en route et je pouvais savourer pleinement ce polar.

Un polar qui se situe donc quelques temps après la fin de la guerre, dans une Allemagne séparée et qui doit elle aussi se reconstruire. Elle et ses habitants surtout. Des citoyens qui se retrouvent avec des tickets de rationnement, qui vivent de façon précaire et qui doivent être vigilants à ce qu'ils disent s'ils veulent pouvoir vivre le plus sereinement possible.

En effet, si la Seconde guerre mondiale est terminée, une autre prend place peu à peu : la guerre froide et le conflit qui oppose les américains aux russes.

Et dans tout ce petit bazar, un corps marqué à l'encre d'une liste de noms est retrouvé dans une cour d'immeuble.

Un suspect est arrêté parce qu'il était là au mauvais moment, au mauvais endroit.

Et c'est là qu'entre en scène le commissaire Oppenheimer qui va tenter d'éclaircir cette affaire en faisant preuve de la plus grande diplomatie possible puisqu'il va devoir côtoyer les russes et les américains.

Et entre toutes ces données historiques que l'on intègre au fur et à mesure que défile les pages, l'intrigue se place elle aussi en douceur pour monter crescendo.

Pas trop vite mais sûrement. Et c'est ce qui fait tout le charme de la vengeance des cendres.

En effet, au final on est pas dans un polar où l'enquête prime sur le reste.

Ici, c'est avec une vue d'ensemble que doivent composer nos protagonistes pour parvenir à leur objectif final. Et le lecteur également par la même occasion.

En ce qui concerne les personnages, on se prend d'affection pour eux parce qu'il respire la simplicité. Chaque personnages gravitant autour d'Oppenheimer apporte son petit quelque chose ce qui ne fait que renforcer l'intérêt naissant que j'ai pu avoir pour l'histoire.

J'avais envie de les recroiser ici et là entre deux chapitres. Ils sont toujours présents même si ce n'est qu'au second plan.

Au final, je vous parle de la période historique, des personnages mais pas vraiment de l'enquête.

Alors qu'en est-il ?

C'est simple, si au début il est difficile d'y voir clair face à la masse d'informations qu'on nous balance, peu à peu tout devient plus limpide et c'est avec une certaine délectation que j'ai suivi cette enquête.

Une enquête qui va renvoyer à de sombres moments et qui entraîne plus d'une interrogation.

Tout comme Oppenheimer, on patauge sur le début, on doute sur la moitié et on reprend confiance sur la fin.

Un dénouement où le suspens est à son comble parce qu'au final on ne sait pas vraiment ce qui nous attend sur ces dernières pages.

Surtout, je ne savais pas de quelle façon je voulais que cela se termine…

En bref,

La vengeance des cendres est un polar va vous transporter dans une autre époque, là où chaque jour est une survie et où il faut composer avec ce qu'on possède.

En plus de nous divertir à travers l'enquête du commissaire Oppenheimer, ce polar aborde plusieurs aspects socio-économique de l'époque permettant ainsi d'en apprendre plus sur l'Allemagne d'après-guerre et des conditions de vies de ses habitants.

Certes, c'est dense, il faut pouvoir assimiler toutes les informations que l'on nous transmet mais c'est surtout enrichissant. L'enquête nous mène dans des sentiers tortueux où diverses émotions vous traverseront, le meilleur comme le pire.

Pour ceux qui aiment les polars historiques et cette période de l'histoire je ne peux que vous le conseiller.
Lien : https://maviclit.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          101
Harald Gilbers nous offre une formidable restitution historique de Berlin en cet hiver polaire de 1946.
Le froid dévastateur, la famine et les conditions de vie d'une grande pauvreté.
La partition de Berlin et les enjeux géopolitiques qui s'ensuivent.
Un contexte historique, social et humain d'une extrême dureté.

Un contexte propice aux règlements de compte et, dès lors, on retrouve des corps parcourus de noms écrits à l'encre …

L'intrigue est remarquable et habilement construite. Pas le moindre temps mort.
Par contre j'ai trouvé la fin un petit peu abrupte, un sentiment de bâclée.

À lire …
Commenter  J’apprécie          90
Du Philip Kerr, sans les stéréotypes classiques du polar, l'humour en moins et une subtilité historique en plus. Une immersion passionnante dans le Berlin de l'après-guerre. J'ai aimé et ne tarderai pas à m'attaquer au premier tome de cette saga " Germania ".
Commenter  J’apprécie          70
Passionnant que ce roman historique qui se déroule durant l'hiver 46 qui fut particulièrement intense et froid à Berlin. On y suit l'ex commissaire Oppenheimer qui cherche à survivre dans la villa de son amie Hilde et qui va devoir enquêter sur un tueur en série qui s'attaque à des ex collaborateurs nazis ou des profiteurs de guerre pour disculper un militant soviétique.
On y découvre les orphelins (ou presque) abandonnés dans la grande ville, la pègre qui aide l'ex flic, les personnages qui gravitent dans la villa d'Hilde...tout un petit monde foisonnant qui cherche à survivre dans un monde particulièrement dur! A lire.
Commenter  J’apprécie          50
Dans le Berlin géré par les alliés et les Russes, la ville est dévastée, gangrénée par la famine, les restrictions, les déblaiements des gravats, la lutte quotidienne contre le froid (l'hiver le plus froid enregistré), et la guéguerre entre les 4 occupants.
Dans une ville à terre, Oppenheimer est chargé, par un colonel russe, d'innocenter un membre du parti communiste, accusé de meurtre… le véritable assassin continue dans l'ombre de traquer certains loyaux acteurs nazis. Quel est son but ? sa volonté ? Comment les choisit-il ?
Dans ce maelström, le commissaire, toujours pas réintégré, doit gérer les égos, les arcanes des pouvoirs, et officieusement travailler avec la police berlinoise –et un ex-collègue -, les russes, les américains (qui se tirent dans les pattes !) avec l'appui, étonnant des britanniques – qui oeuvrent pour autre chose…
Harald Gilbers nous conte, entre deux descriptions de la dureté du quotidien, de la faim, des enfants perdus, des rancoeurs, de l'antisémitisme présent sous-jacent, offre une enquête sur des meurtres violents et énigmatiques, sauf pour le tueur…
Entre fausses pistes, influences, et autres joyeusetés personnelles, Oppenheimer marche littéralement sur des oeufs (gelés).
Toujours bien écrit et documenté, il offre une perspective sur la vie après-guerre en Allemagne entre reconstruction, volonté de détruire l'Allemagne par certains, d'annexion ou, tout simplement, de remise en route d'un pays rongé par la culpabilité ou la haine de l'autre persistante.
La deuxième moitié voit l'intrigue s'accélérer et devenir plus que palpitante… on distingue aussi l'affrontement et la guerre froide qui se dessine dans les propos des protagonistes et la peur des allemands.
Encore un très bon opus de cette saga.
Commenter  J’apprécie          40
De l'historique sur fond de polar

Quatrième tome de la série du commissaire Oppenheimer. Peut se lire indépendamment même si...

Clairement ce livre est poignant. Les pauvres survivants de la seconde guerre mondiale ne sont pas pour autant sortis d'affaire... cet hiver 1946 atteint des records de froid et, par conséquent, d'approvisionnement de nourriture et de chauffage ... la survie continue.

Côté style, même s'il y a pas mal de digressions historiques, elles ne sont jamais barbantes.  Elles apportent vraiment à la compréhension  générale et l'état d'esprit de l'époque. D'ailleurs la première moitié du livre est plus historique et la seconde plus centrée sur l'enquête. Mais jamais on ne perd le fil conducteur.

Côté personnages, on est toujours dans l'empathie la plus complète. Difficile de parler d'eux sans spoiler les anciens tomes ... mais notre ex commissaire (destitué car juif) est vraiment d'une très grande bonté et sensibilité. Même si (... ) il a su garder son humanité et sa rage de justice.

Niveau intrigue ... elle est indissociable avec L Histoire historique. Sans rien divulguer qui n'est pas dans le résumé, on va y découvrir la "nouvelle" vie de certains anciens nazis qui se refont une virginité. Entre les pots de vin et manipulations, qui croire et en qui avoir confiance?
A quelles extrémités psychologiques les allemands ont du faire face pendant la guerre ?

Ce que j'aime dans cette série, c'est de comprendre et d'apprendre cette guerre vue côté allemand et général et berlinois en particulier ... car non, tous les allemands n'étaient pas nazis, et nombre d'entre eux ont aussi été des victimes. Et doublement punis entre l'arrivée des communistes et les déplacements de populations subis.

En conclusion, un livre autant historique que polar, autant poignant et émouvant que passionnant et enrichissant  autant addictif que dense.
On va y découvrir le meilleur comme le pire de cette population allemande qui continue de subir, de souffrir et de mourir. Quand les anciennes victimes doivent cohabiter avec leurs anciens bourreaux. Ce livre est vraiment une mine d'informations historiques qui ne sont que très peu connues.
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (371) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3182 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}