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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans le Berlin géré par les alliés et les Russes, la ville est dévastée, gangrénée par la famine, les restrictions, les déblaiements des gravats, la lutte quotidienne contre le froid (l'hiver le plus froid enregistré), et la guéguerre entre les 4 occupants.
Dans une ville à terre, Oppenheimer est chargé, par un colonel russe, d'innocenter un membre du parti communiste, accusé de meurtre… le véritable assassin continue dans l'ombre de traquer certains loyaux acteurs nazis. Quel est son but ? sa volonté ? Comment les choisit-il ?
Dans ce maelström, le commissaire, toujours pas réintégré, doit gérer les égos, les arcanes des pouvoirs, et officieusement travailler avec la police berlinoise –et un ex-collègue -, les russes, les américains (qui se tirent dans les pattes !) avec l'appui, étonnant des britanniques – qui oeuvrent pour autre chose…
Harald Gilbers nous conte, entre deux descriptions de la dureté du quotidien, de la faim, des enfants perdus, des rancoeurs, de l'antisémitisme présent sous-jacent, offre une enquête sur des meurtres violents et énigmatiques, sauf pour le tueur…
Entre fausses pistes, influences, et autres joyeusetés personnelles, Oppenheimer marche littéralement sur des oeufs (gelés).
Toujours bien écrit et documenté, il offre une perspective sur la vie après-guerre en Allemagne entre reconstruction, volonté de détruire l'Allemagne par certains, d'annexion ou, tout simplement, de remise en route d'un pays rongé par la culpabilité ou la haine de l'autre persistante.
La deuxième moitié voit l'intrigue s'accélérer et devenir plus que palpitante… on distingue aussi l'affrontement et la guerre froide qui se dessine dans les propos des protagonistes et la peur des allemands.
Encore un très bon opus de cette saga.
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Suite de la série de l' ex-commissaire de la Kripo de Berlin Richard Oppenheimer, chassé de celle-ci car de confession juive avec la montée du nazisme.
Il aura traversé, et survécu, avec sa femme, les années de guerre plus ou moins cachés dans Berlin, aventures narrées dans les trois premiers tomes.

La guerre est finie, les alliés présents dans cette ville dévastée, l'ont découpée en zones d'influences ; mais pour autant la vie quotidienne des autochtones est très difficile dans un hiver terrible, meurtrier, et les survivants, tout à la lutte pour encore et toujours survivre dans cette ville à terre, au sens propre et figuré, n' apprécient qu'à peine la paix et la liberté retrouvée.
La guerre froide, les luttes d'influences politiques s'installent et aboutiront quelques années plus tard au mur de Berlin.
Dans ce maelström de destins divers et variés, dans lequel l'on retrouve les personnages importants des tomes précédents, le commissaire Oppenheimer, qui n'a pas réintégré son métier d'avant-guerre, se retrouve à enquêter officieusement pour la police berlinoise, les russes et les américains avec l'aide anglaise sur une série de meurtres violents et énigmatiques, semblant incompréhensibles, et les soldats et représentants des forces alliées ne doivent pas être soupsonnables.
Cette partie policière peut paraître parfois un poil capillo-tractée mais amalgamer l'ensemble des forces d'occupation dans la trame narrative, la description de la dureté delà vie au quotidien, et offrir un suspense convenable, n'etait pas chose aisée et le résultat se tient.

Ce roman, comme les précédents, très bien écrit et documenté, est une véritable leçon historique de la vie juste après guerre dans l'Allemagne vaincue. Par la vie au quotidien de ses protagonistes et l'intrigue policière, il décrit la difficile survie d'un peuple vaincu, harassé, qui tente de se relever, et pose les jalons de ce qui va devenir la guerre froide et l'affrontement in-situ des blocs communistes et capitalistes sur les terres allemandes.

J'aime particulièrement ces polars ancrés dans L Histoire et qui la décrivent par le truchement d'enquêtes policières.
Gilbers est un tout bon en ce domaine de la période liée à la seconde guerre mondiale, au même titre que Kerr, et ses oeuvres sont prenantes.
Seul bémol, il faut lire la série dans l'ordre pour bien comprendre le canevas et les personnages.
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Harald Gilbers nous offre une formidable restitution historique de Berlin en cet hiver polaire de 1946.
Le froid dévastateur, la famine et les conditions de vie d'une grande pauvreté.
La partition de Berlin et les enjeux géopolitiques qui s'ensuivent.
Un contexte historique, social et humain d'une extrême dureté.

Un contexte propice aux règlements de compte et, dès lors, on retrouve des corps parcourus de noms écrits à l'encre …

L'intrigue est remarquable et habilement construite. Pas le moindre temps mort.
Par contre j'ai trouvé la fin un petit peu abrupte, un sentiment de bâclée.

À lire …
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Décembre 1946, Berlin, zone d'occupation américain. Depuis la fin de la guerre un flot ininterrompu de réfugiés et rapatriés converge à Berlin : soldats de la Wehrmacht libérés de camps de prisonniers, populations déplacées par les nouvelles frontières, minorités germanophones revenant au pays. Richard Oppenheimer travaille depuis six mois au Service allemand de recherche, des journées entières à trier des fiches nominatives pour faciliter la recherche de disparus et la réunion de familles. L'Allemagne en tant qu'Etat n'existe plus. le Reich a été divisé en quatre secteurs administrés par les Alliés. Berlin a aussi été partagé en quatre et les dissensions entre l'Est et l'Ouest ne contribuent pas à améliorer les conditions de vie des berlinois qui souffrent du froid et de la faim.

Oppenheimer ne fait plus parti de la police mais sa réputation va le rattraper. Un allemand communiste travaillant pour les soviétiques a été assassiné en secteur américain. le colonel Aksakov ( déjà croisé dans le tome précédent ) du tout nouveau MVD impose Oppenheimer auprès de l'embryon de police allemande qui est chargée de l'enquête. L'administration américaine n'est pas en reste et exige qu'Oppenheimer la tienne au courant des recherches. Oppenheimer se retrouve propulsé comme conseiller du commissaire allemand Billhardt revenu manchot de la guerre. Une course poursuite avec un tueur en série s'engage alors. L'enquête est passionnante avec son lot de suspense et de rebondissement avec des personnages secondaires aux interventions aussi inattendues que déterminantes : Hilde ( que le lecteur connait depuis le début de la série ) pour ses connaissances en psychologie des criminels et Theo un gamin orphelin débrouillard et attachant.

Un polar historique ne se limite pas à une enquête. Harald Gilbers profite des investigations d'Oppenheimer et de Billhardt pour aborder plusieurs sujets historiques. Il y a tout ce qui touche à la dénazification : les dirigeants nazis vont être châtiés mais comment réhabiliter tous les allemands qui n'ont eu qu'un rôle mineur et passif ? L'auteur aborde aussi l'esprit de vengeance des allemands détenus en camp de concentration nazis.

Le lecteur voit se profiler la partition de l'Allemagne. L'occupant soviétique, dans l'administration allemande qu'il aide à construire, favorise les communistes allemands qui sont surnommés les « moscoutaires ». Ceux qui ont été impliqués dans l'assassinat de policiers en 1931 occupent déjà de hautes fonctions, c'est le cas de Walter Ulbricht et surtout d'Erich Mielke qu'Oppenheimer va croiser.

Je lis chaque tome de la série d'Harald Gilbers toujours avec autant de plaisir. L'auteur sait mettre en scène des personnages auxquels on s'attache. Et puis il y a l'Histoire qui défile. Après la seconde Guerre mondiale, la reconstruction de l'Allemagne et la Guerre froide s'annoncent pleines de révélations instructives.

Harald GILBERSLa vengeance des cendres , titre original « Totenliste », Allemagne 2018. Traduit de l'allemand par Joël Falcoz pour les Éditions Calmann-Lévy, parution le 17 juin 2020, ISBN 9782702166475. Réédition le 6 mai 2021, Éditions 10/18, ISBN 9782264077899.


Lien : http://mille-et-une-feuilles..
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De l'historique sur fond de polar

Quatrième tome de la série du commissaire Oppenheimer. Peut se lire indépendamment même si...

Clairement ce livre est poignant. Les pauvres survivants de la seconde guerre mondiale ne sont pas pour autant sortis d'affaire... cet hiver 1946 atteint des records de froid et, par conséquent, d'approvisionnement de nourriture et de chauffage ... la survie continue.

Côté style, même s'il y a pas mal de digressions historiques, elles ne sont jamais barbantes.  Elles apportent vraiment à la compréhension  générale et l'état d'esprit de l'époque. D'ailleurs la première moitié du livre est plus historique et la seconde plus centrée sur l'enquête. Mais jamais on ne perd le fil conducteur.

Côté personnages, on est toujours dans l'empathie la plus complète. Difficile de parler d'eux sans spoiler les anciens tomes ... mais notre ex commissaire (destitué car juif) est vraiment d'une très grande bonté et sensibilité. Même si (... ) il a su garder son humanité et sa rage de justice.

Niveau intrigue ... elle est indissociable avec L Histoire historique. Sans rien divulguer qui n'est pas dans le résumé, on va y découvrir la "nouvelle" vie de certains anciens nazis qui se refont une virginité. Entre les pots de vin et manipulations, qui croire et en qui avoir confiance?
A quelles extrémités psychologiques les allemands ont du faire face pendant la guerre ?

Ce que j'aime dans cette série, c'est de comprendre et d'apprendre cette guerre vue côté allemand et général et berlinois en particulier ... car non, tous les allemands n'étaient pas nazis, et nombre d'entre eux ont aussi été des victimes. Et doublement punis entre l'arrivée des communistes et les déplacements de populations subis.

En conclusion, un livre autant historique que polar, autant poignant et émouvant que passionnant et enrichissant  autant addictif que dense.
On va y découvrir le meilleur comme le pire de cette population allemande qui continue de subir, de souffrir et de mourir. Quand les anciennes victimes doivent cohabiter avec leurs anciens bourreaux. Ce livre est vraiment une mine d'informations historiques qui ne sont que très peu connues.
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Tout comme Philip Kerr, Cay Rademacher ou encore Luke Mc Callin; Harald Gilbers nous fait vivre la seconde guerre mondiale du point de vue allemand avec son commissaire Oppenheimer, sa famille et son entourage toujours prêts à lui donner leurs avis, aide et conseils.

Dans cet opus, la guerre est terminée, les alliés se sont partagés Berlin mais les morts sont toujours le quotidien de la police comme la famine est celle des habitants.

Le passé, pas si lointain, ressurgit avec des meurtres rituels et il faudra toute la determination d'Oppenheimer et d'autres policiers pour trouver le responsable en cherchant du côté d'un incident ferroviaire et d'un rescapé des camps qui ne pense qu'à la vengeance, d'où le titre donné à ce livre.
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Côté polar : une intrigue bien montée, une enquête bien ficelée, un dénouement bien travaillé.

Côté Histoire (avec un grand H) on y découvre la vie berlinoise juste après-guerre (1946), un Berlin coupé en quatre ou plutôt en deux, les alliés d'un côté les Russes de l'autre, un Berlin où il manque de tout ce qui donne vie à tout un tas de truandages, petits et grands, un Berlin où la chasse aux anciens nazis est ouverte.
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Quatrième rendez-vous avec le commissaire Oppenheimer :
dans la première moitié de "La vengeance des cendres" ,
la description du cadre historique prend le pas sur l'enquête proprement dite ... et le personnage principal est en réalité l'hiver berlinois .
Celui de 1946-47 fut terrible . Dans la capitale en ruines , les habitants ,
bien que soulagés par la fin de la guerre , manquent de tout . Ils souffrent du froid glacial et de la faim . Ils survivent en se débrouillant
comme ils peuvent , grâce au troc et au marché noir .
On est en pleine période de dénazification .
C'est dans cette atmosphère que l'ex-commissaire Oppenheimer apporte son aide à la police . Il doit innocenter un cadre du parti communiste , accusé de meurtre . le véritable assassin est un tueur en série qui a déjà fait plusieurs victimes .
Comment les choisit-il ? Quel est son mobile ?
L'intrigue policière prend plus d'intensité et devient plus palpitante
dans la 2e moitié du livre .
Tant par la description historique que par l'intrigue , "La vengeance des cendres" est un très bon livre , l'un des meilleurs livres de Harald Gilbers .
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Du Philip Kerr, sans les stéréotypes classiques du polar, l'humour en moins et une subtilité historique en plus. Une immersion passionnante dans le Berlin de l'après-guerre. J'ai aimé et ne tarderai pas à m'attaquer au premier tome de cette saga " Germania ".
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Quatrième épisode de la vie mouvementée de l'ex-inspecteur de la Kripo Richard Oppenheimer dans Berlin dévasté, placé désormais sous la férule des puissances alliées en cet hiver 1946 – 1947, celui justement de ma naissance.

En Allemagne, cette période fut connue sous le nom d'« hiver de la faim » et il faut se représenter ce que pouvait être la survie des habitants de cette capitale où les conduites d'eau ont intégralement gelé, où les coupures de courant sont constantes, le charbon une denrée rare, les façades des maisons éventrées, le rationnement notoirement insuffisant, le marché noir omniprésent.

Richard Oppenheimer a trouvé refuge avec son épouse Lisa dans la propriété de son amie médecin Hilde. Il travaille désormais à la recherche des familles déplacées, au milieu du maelström des réfugiés des territoires de l'est et des rescapés des camps de concentration.

Il est à nouveau contacté par le colonel Aksakov pour tenter de disculper Georg Hüttner, un allemand très impliqué dans les sphères communistes – un moscoutaire – d'un meurtre étrange commis en secteur américain. Oppenheimer va donc enquêter de façon non officielle en collaboration avec son vieux camarade de la police criminelle Billhardt. Cependant, ce cadavre, retrouvé nu mais le corps recouvert d'inscriptions à l'encre indélébile, va s'avérer le premier d'une longue série.

J'ai jadis appris l'Allemand en première langue car mon père disait que si nos deux peuples se connaissaient mieux, ils cesseraient de « se foutre sur la gueule ». Je me souviens aussi des confidences du père de ma correspondante Karen Ostertag, m'expliquant comment, revenu blessé du front de l'est, il avait commencé à photographier les survivants au milieu des décombres de la capitale du Reich déchu. Sa fille, avec laquelle je suis toujours en contact, est devenue une grande photographe … Il m'avait fait visiter Berlin, peu après l'érection du Mur …

Mais à travers un roman de cette qualité, on ressent ce qui devait se passer pendant ces premiers mois après l'effondrement, comment les berlinois se sont « débrouillés » pour survivre, comment des milliers de personnes n'ont pas survécu aux privations et aux séquelles de cette guerre perdue, même après la cessation des combats, la chasse aux anciens nazis et les procédures incertaines de dénazification. Harald Gilbers fait oeuvre d'historien autant que de dramaturge. J'attends avec impatience les prochains épisodes de cette saga.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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