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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Harald Gilbers est de la même veine que Philip Kerr, très documenté mêlant Histoire et fiction avec brio, ce quatrième roman des aventures du commissaire Oppenheimer est une réussite.

On ressent à travers ce roman la vie des Berlinois après la guerre en 1946, les privations, la survie de chacun dans une ville en ruines, la faim, la peur, le froid, la dénazification, l'injustice... Des milliers d'Allemands n'y survivront pas.

J'ai hâte de lire la suite...

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Ce quatrième tome des enquêtes de l'ex-commissaire Oppenheimer est autant un roman policier classique, avec tueur en série et enlèvements, qu'un récit historique sur le Berlin de l'immédiat après-guerre, un moment où la population pourrait espérer reprendre son souffle après des années de fascisme.

Germania, le premier tome de la série, avait surpris en lançant dans le Berlin de la toute fin de la guerre, un ex-policier juif, chassé de son emploi par les nazis, et néanmoins requis de nouveau par le régime en raison de ses compétences. Les liens avec la série de Philip Kerr sur Bernie Günther semblaient évidents, mais, plus les tomes ont passé, plus le personnage de Richard Oppenheimer a pris de la consistance. Oppenheimer n'est pas un héros, c'est un survivant. Quelqu'un qui a du se cacher, accepter tous les emplois. Il a pactisé avec Ed le Mastard, le trafiquant, qui a pris des risques pour lui dans Derniers jours à Berlin. Ses amis, comme l'aristocrate Hilde, étaient engagés contre le nazisme. Elle a fait de prison et a échappé de justesse à l'exécution dans Les fils d'Odin. La guerre est finie, Berlin est en ruines et des mois après la libération, la maison d'Hilde a été requise pour loger en plus d'Oppenheimer et de quelques amis de Hilde, des inconnus. Tous souffrent des problèmes d'approvisionnement et de la pénurie d'électricité. L'hiver 1946 arrive et le froid s'installe.

Oppenheimer a trouvé un petit emploi au service des des personnes disparues, que leurs proches espèrent retrouver. Comme ses collègues, il frisonne de froid en classant des fiches. Mais le colonel Aksakov des forces russes qui occupent Berlin, qui a pu déjà apprécier les compétences d'Oppenheimer, lui demande de suivre une enquête de la police allemande. Un dirigeant communiste allemand, réfugié pendant la guerre à Moscou, a été interpellé à côté d'un cadavre dénudé, le bras gauche curieusement tatoué de nombreux noms. L'homme avait manifestement été enlevé. le dirigeant communiste est le suspect numéro un. Une situation inacceptable pour les Russes. Oppenheimer reprend donc du service aux côtés d'un de ses anciens collègues. Et le tueur frappe de nouveau. Ses victimes ont toutes leurs secrets.

Gilbers dans les tomes précédents réussissait parfaitement à rendre la vie quotidienne à Berlin à l'époque, mais la partie policière était parfois moins concluante. Ce tome concilie ces deux aspects. L'auteur déroule une vraie enquête, prenante, angoissante, et non dénuée d'ambiguïtés. Toujours très documenté, il montre comment, un an et demi après la fin de la guerre, la vie quotidienne reste profondément affectée par les évènements. Les Berlinois subissent les ordres et contre-ordres des forces d'occupation. Les alliés sont désormais divisés. L'Union Soviétique cherche à imposer ses poulains, restés tranquillement à Moscou pendant les années de nazisme. La dénazification ne concerne pas ceux qui peuvent être utiles à un camp ou à l'autre. La ville voit arriver des trains bondés d'Allemands « de l'étranger », expulsés de Prusse Orientale ou de Silésie. Ils sont réorientés vers d'autres destinations et ne peuvent rester à Berlin, où la population les voit comme des nuisibles. Certains subsistent comme ils peuvent dans les ruines, sans tickets de rationnement. Les trains amènent aussi les derniers survivants des camps de concentration. Derniers des derniers, regroupés dans un camp de fortune. Pas mieux traités que la population locale…

La confiance qu'Oppenheimer et ses amis pouvaient avoir dans les alliés a disparu, la méfiance est réciproque, tous les Allemands sont catalogués comme complices des nazis, et des opportunistes commencent à s'emparer des postes importants dans l'administration et la police. En ce terrible hiver 46, l'Allemagne panse ses plaies de la seconde guerre mondiale et commence à subir la guerre froide. Avec La vengeance des cendres, Gilbers réussit un remarquable roman policier historique.
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Ce polar est génial. J'ai adoré cette lecture, qui mêle enquête et faits historiques.
On y apprend la réalité de la vie d'après guerre en hiver 1946, à Berlin, l'extrême pauvreté, la famine, la misère, la solitude, la solidarité, mais aussi les relations sociales entre Allemands, pro-nazis ou non, soviétiques, polonais, etc.
L'auteur maîtrise parfaitement son style mêlant fiction et réalité, l'enquête liée à l'horreur de la seconde guerre mondiale et les camps, est très bien ficelée, sans tomber dans le polar très noir.
Je recommande cet ouvrage à ceux qui sont curieux et qui s'intéressent à l'Histoire.
Une excellente lecture.
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Après "Germania", "le fils d'Odin" et "derniers jours à Berlin" l'auteur allemand Harald Gilbers signe avec "La vengeance des cendres" le 4ème volet haletant d'une série qui met en scène le personnage principal de l'ancien commissaire Richard Oppenheimer et surtout un excellent polar dont l'action se déroule à Berlin à la fin de la deuxième guerre mondiale durant le terrible hiver 1946. C'est avant tout un polar bien construit et addictif, et une peinture de la survie berlinoise, de la réorganisation de la capitale sous l'occupation militaire de alliés dans un vaste champ de ruines, le nazisme n'est qu'une toile de fond. Pas vraiment une relève de Kerr dont on ne retrouve pas le ton acide. Un vrai page turner, qui donne envie de lire les précédents.
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Il peut faire chaud, même très chaud, l'été, à Berlin. Heureusement, la ville regorge de somptueux parcs dont le célèbre Tiergarten et l'immense Tempelhof (l'ancien aéroport qui servit de base pour établir un pont aérien avec l'ouest au temps du mur).
Mais en 1946, l'hiver fut glacial. Un hiver particulièrement rigoureux au plus mauvais moment : la ville est alors un champ de ruines dans lequel survivre n'est pas aisé, encore moins lorsqu'il gèle à pierre fendre… Comme toujours les plus modestes sont les plus vulnérables, parmi eux les enfants orphelins.
C'est dans ce contexte historique d'une extrême dureté que se déroule le dernier roman d'Harald Gilbers. On le sait, les lendemains de guerre sont propices aux règlements de compte et dans « la vengeance des cendres » un personnage les tient méticuleusement, laissant derrière lui un certain nombre de cadavres… Voici donc une enquête toute trouvée pour le commissaire Oppenheimer, personnage récurrent de l'auteur. Enquête complexe dans un contexte qui ne l'est pas moins : la ville divisée en quatre parties, chacune gérée par un des alliés. C'est entre autre ce qui fait la qualité de ce roman, le rendu de cette complexité historique, sociale, humaine. Tout y est dense et concourt à rendre passionnant cet opus et en faire une grande réussite.
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Revivre « l hiver de la faim » avec les berlinois en décembre 1946, dans une capitale allemande sous administration russe, américaine anglais et française. Une population déplacée qui survit dans une ville en ruine qui efface les stigmates du passé et survit sans eau, sans chauffage et sans nourriture frugale. Oppenheimer nous entraîne dans une enquête sur fond de vengeance ou l adage oeil pour oeil dent pour dent est de mise. Un excellent roman qui nous en apprend beaucoup sur la vie berlinoise d après guerre.
Pour moi un des meilleurs de H Gilbert bonne lecture à tous.
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Dans ce roman, la guerre est terminée. Les alliés se sont partagés Berlin et la police doit faire face à la criminalité..

Le commissaire Oppenheimer pourchasse le vengeur dont il pourrait évidemment comprendre les motivations, mais il veut que l'Allemagne enterre les années nazies et se reconstruise.

L'auteur témoigne des conditions de vie des Allemands qui doivent, au milieu des gravats, lutter contre la famine.
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Le premier bonheur, oui bonheur, à la lecture de ce récit est de découvrir un successeur au regretté Philip Kerr.
Harald Gilbers ne peut que nous faire penser au talentueux Philp Kerr qui nous manque tant...Même ambiance, même talent, même humanité.

Dans le Berlin de l'hiver 1946 1947, des crimes sont commis. le commissaire Oppenheimer est chargé de l'enquête. Il est antinazi (comme Bernie Gunther, le héros de Philip Kerr). Etant juif il a du se cacher pendant toute la durée du nazisme.
Le décor est admirablement bien planté par l'auteur : Berlin est à cette époque une ville quasiment en ruines, tous les déplacements de l'action se déroulent dans des lieux dévastés.
Et puis, le manque. le manque de tout : vêtements, nourriture, logements...la faim, le froid sont des personnages à part entière dans ce roman.
Les personnages sont attachants notamment Hilde voisine d'Oppenheimer et Joseph le petit orphelin.
Le camp de concentration de Sachsenhausen est en arrière plan du récit.

Harald Gilbers nous montre bien tous les problèmes causés par la répartition de Berlin en différentes zones d'occupation par les Alliés.

Un livre prenant, très riche en précisions historiques.

Divertissement et intérêt historique garanti.
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