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4,2

sur 187 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En ce moment il faut croire que ce sont les récits autobiographiques portant sur le poids de la famille qui attirent mon attention. Soit. Après Un bon fils de Pascal Bruckner, témoignage puissant de l'auteur sur la figure honnie d'un père antisémite et violent, j'enchaîne avec Mikal Gilmore et son étrange famille, creuset de violences, de culpabilité et de rédemption, fruit du mormonisme marqué par l'expiation par le sang, saupoudré de vieilles rancoeurs et de mensonges (tout cela est très sympathique vous en conviendrez). Une famille qui - toujours selon l'auteur - fut le terreau favorable (si ce n'est la principale cause) du destin tragique de son frère, Gary Gilmore, qui fut condamné à mort, refusa de faire appel et fut exécuté (cet homme inspira le célèbre roman le chant du bourreau de Norman Mailer).

Mikal Gilmore a peu connu ce frère qui dès son plus jeune âge enchaîna vols et séjours en prison. Bien que la douleur ne s'efface jamais, l'auteur a éprouvé le besoin d'écrire sur sa famille aux destinés non moins tragiques (l'un de ses frères mourut également jeune, sa mère et son père furent un couple infernal, son père ne ménageant pas les coups de ceinturon sur ses fils) et qui façonnèrent l'Homme qu'il est devenu aujourd'hui. Est-on prédestiné dès sa naissance, de par son éducation, son milieu social/culturel/familial, à sombrer dans les affres de la délinquance ou au contraire à réussir tout ce qu'on entreprend parce que privilégié ? Peut-on aller à l'encontre de ce déterminisme ?

Mikal a réussi non sans peine à se sortir de ce gouffre de violence. Ses autres frères quant à eux sombrèrent. Tel est le récit que propose Un long silence et le moins que l'on puisse dire est qu'on entre de plain-pied dans le sordide, les non-dits mais pourtant, au coeur de ce maelstrom, régna l'amour (et oui comme quoi). Celui de 4 frères imparfaits qui s'aimèrent malgré les différences et les différends, celui d'une mère, dépassée, qui ne sut pas protéger ses fils, celui d'un père qui ne sut témoigner son amour que par les coups (excepté le jeune Mikal qui fut le seul épargné).

Long travail de mémoire qui a nécessité de son auteur de revivre des moments et épisodes douloureux, ce roman est aussi et avant tout un manifeste d'amour. Celui du benjamin de la famille qui plus protégé que ses frères, se sentit dès son plus jeune âge exclu du cercle des « élus » et donc toujours en marge. On sent à chaque page la souffrance et la peine avec laquelle Mikal a extrait chaque souvenir porté par une écriture précise et implacable.

Constat flagrant de l'échec d'une famille, Un long silence ne sombre ni dans le misérabilisme ni dans la vindicte. C'est ce que j'ai apprécié. C'est un roman dur, c'est un roman d'amour d'un frère qui voulut comprendre, le roman des Gilmore ou comment mal aimer. Roman qui frappe les mémoires. Si vous n'êtes pas prêts à cela, passez votre chemin.
Lien : http://www.livreetcompagnie...
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Une mère folle, élevée parmi les mormons aux mythes fondateurs sanglants. Un père escroc, évanescent et terriblement violent.
Ces deux êtres s'unissent et forment un couple infernal qui engendre quatre fils. Tous choisiront la destruction : tournée vers eux-mêmes ou vers autrui.

Gary, qui est d'abord un voleur à la petite semaine qui enchaîne les condamnations, finira par se rendre coupable de deux meurtres gratuits et encourra la peine de mort nouvellement réintroduite en Utah. Il demandera lui-même à être exécuté sans attendre, par un peloton d'exécution... car ce n'est que lorsque le sang se répand sur la terre que les péchés sont expiés. Son histoire deviendra tristement célèbre aux États-Unis...

Les trois autres frères auront eux aussi un lien particulier avec la pulsion de mort puisque l'un mourra assassiné, tandis que les deux autres se perdront dans une existence faite d'errance, d'alcoolisme et de désespoir.
Le fantôme des liens familiaux animés par la brutalité, les coups et le désamour les hantera tous et pèsera sur leur vie comme une malédiction.

Mikal Gilmore est peut être celui d'entre tous qui s'en est le mieux sorti, mais non sans être lui aussi totalement et cruellement abîmé... Il retrace à travers ce livre biographique, la chronique de cette violence quotidienne; de cette violence ancrée dans les racines-mêmes de l'héritage familial et cherche à répondre à la question : peut-on échapper à son destin ? L'un d'eux avait-il la moindre chance de choisir la vie ?

Une enquête familiale délicate, sensible et passionnante bien qu'elle aurait peut être gagné à être plus ramassée (le livre fait plus de 600 pages). Un livre qui nous plonge dans la noirceur d'existences fracassées et qui ne laisse pas de temps de respiration.
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Dans la même veine que de sang froid , ici l'histoire fut écrite par le frère du condamné qui mêle le récit familial, l'histoire personnelle et les faits qui ont aboutis à la sentence et l'exécution d'un homme que le passé a rattrapé et même dépassé. L'hérédité, l'héritage familial, culturel sont au coeur de cette tragédie.
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Gary Gilmore....un vague souvenir pour les plus anciens d'entre nous...Il fut l'homme qui exigea que la peine de mort à laquelle il avait été condamné soit appliquée. Il fut fusillé le 17 janvier 1977, et semble-t-il, ce fut lui qui donna l'ordre de tir aux cinq hommes chargés de la basse besogne "Let's do it" : ..."faites le".
Il avait tué de sang froid durant les hold-up d'une station-service et d'un motel deux jeunes pères de famille. Il les avait fait s'allonger au sol, à plat ventre, et il les avait froidement exécuté d'une balle dans la tête..pour quelques dollars
Sa volonté dernière d'être exécuté avait fortement dérangé et interrogé à la fois les hommes politiques - la peine de mort n'était plus appliquée depuis presque soixante dans l'Utah - les membres de la commission de remise de peine, sa famille, les opposants à la peine de mort, les artistes.... Comment refuser la volonté du condamné..Hypocrisie d'un système !
On retrouvera cinq impacts dans son coeur déchiré. Son frère Mikal Gilmore écrira : "La tradition de l'Utah – et peut-être aussi sa loi – veut qu'un peloton d'exécution soit constitué de cinq hommes, mais que seuls quatre d'entre eux aient des fusils chargés. le cinquième a une balle à blanc. Comme ça, si l'un des hommes a des problèmes de conscience, il peut toujours raisonnablement douter d'avoir véritablement tiré sur le condamné." Alors pourquoi cinq balles ? Étaient-ils tous fiers de cette mission, désireux de participer à cette mort de penser "je l'ai fait"?
Une longue tradition et la culture du sang dans cet état rigoriste, de religion mormone...Une religion qui prône "l'expiation par le sang" : tu as fais couler le sang, alors tu périras dans le sang, fusillé, égorgé, pendu. Dans le passé les nombreuses exécutions capitales étaient publiques, exécutions spectacles importantes pour former les jeunes enfants dans la rigueur de la foi...
Mikal Gilmore petit frère du condamné, nous trace un portrait dérangeant de l'histoire de cette culture mormone, de ses principes et interdits, et déroule la vie de la famille, une vie d'errance de ville en ville, afin de fuir la justice et les risques de condamnation du père à la suite de ses escroqueries permanentes. La famille couchait dans les hôtels minables, dans la voiture, dans des maisons hantées...Sa mère, spirite adepte des planches Ouija, ne connaissait pas le passé de son mari. Elle supposait ses mauvais coups, ignorait les noms sous lesquels il les avait fait, le nombre et les noms de ses autres enfants, de ses autres femmes. Elle a été marquée par son éducation religieuse rigide, par son père qui la forçait à assister et à regarder les exécutions publiques.
Curieusement l'état civil ne connaissait pas Gary: à sa naissance ses parents le déclarèrent sous le nom de Faye Robett Coffman...il ne sut jamais pourquoi. Comment voulez-vous avoir la tête qui tourne rond dans ces conditions?
Le père de Gary, ancien artiste de cirque, se déclarait fils d'Houdini, le prestidigitateur. Il s'imposait par une violence quotidienne envers ses enfants et son épouse, coups de ceintures, coups de cuir pour affuter les rasoirs...Des coups jusqu'au sang, qui loin d'éduquer les gamins ont fait d'eux très tôt des petits délinquants. "L'enfer, c'était la famille". Gary était battu jusqu'au sang, pour un oui ou un non, il connut tôt les maisons de redressement, leur violence, les viols. Afin de s'imposer, il devint lui aussi de plus en plus violent. Les condamnations successives étaient sans effet. Au retour de la prison, les mauvais coups permettaient de gagner quelques dollars, les coups du père reprenaient.Gary devenait de plus en plus dangereux pour la société
Les frères aussi furent délinquants, connurent la prison, eurent des morts violentes..
Mikal Gilmore, bien plus jeune que ses frères, devint rédacteur en chef du magazine Rolling Stones. Lui aussi a frôlé la délinquance. Il écrit un livre dérangeant par bien des aspects et toujours présent à mon esprit. Un livre qui connait quelques longueurs, quelques redites, des retours en arrière faisant parfois perdre la chronologie des événements. Un livre qui, malgré ces petits défauts, fournit une information utile sur l'histoire américaine, sur une certaine société américaine, violente, sur cette justice américaine, punissant, réprimant, violente elle aussi. Un système judiciaire dont les décisions, loin de remettre dans le bon chemin, imposent au condamné, au fils des peines successives, d'être de plus en plus violent, y compris en prison pour s'imposer et éviter le viols collectifs.
On est bien loin du rêve américain, du bling-bling, du fric qui s'étale partout... C'est peut-être là que se trouve la source de toute cette violence, dans ce Dieu dollar..Un vrai démon.
On ne peut empêcher de transposer ces situations, cette violence dans ce que nous appelons maintenant pudiquement "les quartiers".
Ce cercle de violence qu'il faudra bien briser un jour. Par la violence ?
Livre utile et dérangeant.
Mikal Gilmore fait souvent référence dans ce livre à un autre livre qui obtint le Prix Pulitzer : "Le chant du bourreau" de Norman Mailer...Je viens de le commander en occasion sur Recyclivre. J'en parlerai bientôt.

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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ISBN : 9782757823538

Shot in the Heart
Traduction : Fabrice Pointeau

Extraits


Le 7 octobre 1976, Gary Gilmore, coupable de deux meurtres de sang-froid, est condamné à mort par un jury de l'Utah. Cela fait quelques mois que la Cour Suprême, cédant à la pression de l'opinion publique, a rétabli la peine de mort dans cet Etat mais personne n'est pressé de la remettre en application. Gary Gilmore va stupéfier non seulement son entourage proche mais aussi toute l'Amérique et le monde entier, en renonçant à toutes les manoeuvres que la loi met à sa disposition pour pour tenter d'échapper à sa peine. Mieux : à la profonde indignation des adversaires de la peine capitale, il exige d'être exécuté, et le plus tôt possible. Son souhait est exaucé le 17 janvier 1977, date à laquelle il est fusillé dans la cour de la prison de Draper, dans l'Utah.

Norman Mailer s'est emparé de cette histoire pour cet énorme pavé qu'est son "Chant du Bourreau". Il a fouillé, enquêté, cherché à comprendre ce destin qui, dans l'univers des tueurs, demeure exceptionnel. le livre est dans l'une de mes PALs mais je ne l'ai pas encore lu. Appréciant peu la personnalité de Mailer - je n'ai jamais très bien compris l'engouement dont il est l'objet en France face à des écrivains qui, comme Capote et Gore Vidal, lui sont à mon sens bien supérieurs - j'ai préféré attaquer le problème par le livre que Mikal Gilmore, le petit dernier de la fratrie, a consacré, après de longues années, à celui qui fut son frère.

Livre sans concession, livre qui cherche avec désespoir à se montrer totalement intègre, et envers tous, "Un Long Silence", qui aurait gagné à voir son titre traduit presque littéralement par "En Plein Coeur", recompose le destin de Gary le Petit Délinquant, de Gary le Drogué, de Gary le Tueur, en se penchant, bien des années avant sa naissance, le 4 décembre 1940, à Waco, Texas, sur les racines de ses parents : le père, Frank Gilmore, homme aux mille identités, probablement bigame à ses heures et escroc professionnel ; la mère, Bessie Brown, de vingt ans sa cadette, à l'enfance aux relents incestueux, les deux pieds solidement ancrés, pour son malheur et celui des siens, dans cette énième religion qui se veut la seule valable : la religion mormonne.

La démarche de Mikal Gilmore, si douloureuse qu'elle dût être pour lui, met en lumière toutes les erreurs - beaucoup volontaires, ce qui est fréquent chez les parents abusifs - toutes les menées de chantage affectif, tous les subterfuges, physiques mais surtout moraux, mis en oeuvre pour humilier, affaiblir, clouer au mur l'enfant auquel on a donné vie, ainsi qu'on clouerait un papillon pour en orner sa collection. Gilmore évoque d'ailleurs la phrase fameuse d'Oscar Wilde : "Les enfants commencent par aimer leurs parents ; devenus grands, ils les jugent ; quelquefois, ils leur pardonnent."

Il faut espérer que les survivants de la fratrie Gilmore, dont Frank Jr - l'aîné sans cesse maltraité, l'aîné sur qui Mrs Gilmore Mère a compté jusqu'au bout - à qui est dédié le livre, réussissent, un jour ou l'autre, à pardonner à leurs parents l'incroyable égoïsme avec lequel ils n'ont jamais cessé, même dans leurs meilleurs jours, de se comporter avec leurs enfants. le lecteur, lui, n'est évidemment pas confronté à ce problème. Juger, par contre, il en sera tenté. Comment ne pas le faire devant un tel gâchis lorsqu'on se dit que, si seulement les Gilmore Père et Mère avaient mis autant de passion à aimer et protéger leurs enfants qu'ils en mirent à orchestrer l'existence de folie et de violence qu'ils leur firent mener, Gary Gilmore n'aurait probablement tué personne ?

Il serait trop long d'exposer ici, point par point, toutes les embûches que la négligence, l'égocentrisme forcené ou tout simplement la sottise de ses parents firent éclore sur le parcours de Gary. Disons, pour en donner une idée et en quelque sorte résumer leur malveillance, qu'elles naissent toutes de la certitude - infondée ou pas - de Frank que Gary n'était pas son fils mais celui du rejeton qu'il avait eu de l'un de ses mariages précédents et avec qui Bessie aurait sympathisé alors que lui, Frank, s'était enfui une nouvelle fois loin de son foyer afin d'échapper aux conséquences de l'une de ses escroqueries. Cette certitude, détail à la fois si trivial, si ridicule et si infime, a disposé de toute la vie de Gary Gilmore.

Oui, mais il avait son libre-arbritre, me dira-t-on. C'est vrai. D'autant que Gary Gilmore présenta très jeune un QI supérieur à la moyenne, une grande sensibilité et un don remarquable pour le dessin. En fait, il aurait pu réussir sa vie sans prendre au passage celle de deux innocents. le problème, c'est que, convaincu - par son père et très tôt - qu'il n'était pas grand chose, convaincu aussi - et sans erreur possible - que son père le haïssait, et en vertu de ce curieux réflexe qui fait que les enfants les plus martyrisés, les plus détestés, les plus piétinés par leurs géniteurs, se refusent pour la plupart à admettre que ceux-ci sont dans leur tort, Gary développa également très tôt de terribles tendances auto-destructrices. Mieux vaut se transformer en démon que de laisser croire à quiconque que son père, ou sa mère, ou les deux, sont des monstres.

Vous vous en doutez, "Un Long Silence" n'est pas un livre de tout repos. Mais c'est un livre puissant, fascinant, qui vous prend au coeur et aux tripes et à qui vous songez encore longtemps après l'avoir fini. Je suis sûre que, le retrouvant, quelques années plus tard, sur l'une de mes étagères, sa vue me remuera encore le coeur et la mémoire. Je souhaite qu'il en soit de même pour vous. ;o)
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Mon humble avis : Norman Mailer s'est inspiré de l'histoire des Gilmore pour son fameux chant du bourreau mais qui d'autre que Mikal le benjamin de la fratrie pouvait plonger dans l'horreur de cette famille maudite et révéler ses secrets les plus noirs ? Gary Gilmore à défrayé la chronique en réclamant pour lui-même la peine de mort et son cas divisa l'Amérique à la fin des années 70. L'enquête mené par son frère et le roman ici-présent n'ont jamais pour but de réhabiliter Gary mais de comprendre son parcours, sa glissade inéxorable vers le double meurtre qui le rendit funestement célèbre. Ce témoignage se lit comme un roman, l'enquête est passionnante et l'on assiste ébahi à la succession d'événements funestes qui ont marqués l'histoire de cette famille mormone. Malgré l'horreur de ses méfaits Gary nous apparaît bientôt comme un jeune homme brisé par un père qui fait régner la terreur dans son foyer et l'on comprends son désir d'en finir, de briser la malédiction qui plane sur trois générations de Gilmore. le témoignage est cru, la violence omniprésente; Mikal exorcise ses démons avec pudeur et l'on se prends à admirer tant de résilience pour cet homme qui tente de comprendre le dysfonctionnement de ses proches. Un long silence est le livre des destins brisés, une oeuvre majeure d'où l'espoir n'est pourtant pas exclu. Un grand roman, une leçon et une claque.
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Un long silence
Mikal GILMORE

Vous vous souvenez de Gary Gilmore ?
Ce détenu américain condamné à mort pour un double meurtre en 1976 en Utah qui a milité pour sa propre exécution.
Prenant de court les associations chrétiennes, mormones et les avocats commis d'office qui ont déposés plusieurs appels et recours.
Dans ce roman, écrit par Mikal le plus jeune de Gary, l'auteur tente de comprendre ce qui a pu (mal) se passer dans sa famille pour que l'un d'eux devienne ce meurtrier de sang froid.
Une enquête sur cette famille haineuse.
La mère croit aux fantômes, aux valeurs mormones et ne défend que mollement ses enfants face à leur bourreau de père avec lequel elle reste malgré la violence dont elle est aussi victime.
Le père qui violente ses 4 fils pour un retard de 5 min ou des brins d'herbes mal coupés. Qui boit, qui arnaque et fuit encore et toujours.
Des filiations mal définies, des secrets tus, une fratrie abîmée, une famille perdue...
Autant d'éléments rassemblés par Mikal (avec l'aide inestimable de son grand frère Franck jr) pour comprendre pourquoi Gary et Gaylen ont si mal tourné alors que Franck jr et lui-même s'en sont (presque) bien sortis.

Un très bon livre bien analysé et construit sur la genèse de la famille Gilmore.
Un livre redoutable sur la maltraitance physique et psychologique, sur l'emprise morale aussi.
Un roman dur, sensible, triste et révoltant.
J'ai eu autant de compassion et d'envie de protection pour ces 4 garçons que j'ai eu de révolte et d'envie de massacre pour ce père.
Un très bon complément à la lecture du « chant du bourreau » de Norman MAILER.
Des romans qui marquent ! Assurément...
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Un livre dur mais un livre passionant !
La trajectoire de cette famille est fascinante, de l'histoire familiale des parents, Bessie et Franck, leur rencontre et la naissance de leurs quatre enfants, jusqu'à la mort de Gary. Mort réclamée par Gary lui-même, dans cet état qui n'as plus mis à mort depuis si longtemps.
C'est le récit d'une longue autodestruction, qui a commencé peut-être bien avant sa naissance. Comment s'en sortir quand on ne connaît que la violence physique, verbale, le manque d'amour paternel ?. Ce livre raconte le parcours de Gary mais aucun des frères n'en sortira indemnes. Malgré les horreurs, j'ai été prise de compassion pour Gary Gilmore et j'ai détesté ces parents toxiques, immatures, malsains...je ne vois dans son parcours qu'un long suicide et la détestation de soi-même.


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Sacré coup de poing que ce livre...Si on cherche un livre autobiographique où la résilience est le maître mot, ce livre est celui qu'il faut....
Enfance chaotique, avec un père escroc, violent, une mère mormone et amère, trois frères qui sont tout sauf des anges, un finira d'ailleurs exécuté....
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Ce livre n'est pas une nouveauté. Je suis tombée dessus un peu par hasard, mais c'est un "drôle" de bouquin. "Drôle" parce qu'il raconte la longue histoire de violence familiale qui amena 3 enfants sur 4 de la famille GILMORE à vivre sur le fil du rasoir et celui qui fut l'assassin Gary GILMORE a demandé à être exécuté pour mettre fin à sa souffrance dans un état américain qui ne le pratiquait plus. C'est le plus jeune frère, Mikal qui raconte sa famille, ses frères, les liens, les destructions, la souffrance. Bien sûr, comme toujours, on parle plus du tueur, que des victimes : est-ce humain, logique, normal ? Ce qu'on voit, c'est une zone de ravages autour d'une famille, comme une épidémie qui se répand, une maladie héréditaire fatale de violence ...
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