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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce délicieux roman se passe au fin fond de la campagne, dans ces années 60 qui verront exploser pas mal de codes, de coutumes, de moeurs, même si l'on est encore loin de tout cela dans ce village. Il commence comme un roman d'enfants qui ont envie de s'occuper ensemble, qui vont fréquenter la même école à la classe unique, qui vont s'unir pour la vie avec l'inévitable échange de serment. Contrairement à ce que pourraient laisser penser le titre et mon résumé, ce n'est pas un roman jeunesse. C'est un hommage appuyé et revendiqué à Enid Blyton, la romancière britannique et à sa série mondialement connue le Club des Cinq, qui avait en son sein : François (même prénom ici), Mick (joué par Michel), Claude (interprété par Marsel-Claude), Annie (les soeurs Hanni qui s'y mettent à deux, normal pour des jumelles) et Dagobert dont le nom oscillera pour les Six entre Dago et... Lechien. Mais, contrairement à la série anglaise, on fait connaissance avec les parents des enfants qui deviendront des personnages importants, au même titre que leurs rejetons. Tous sont typiques, sympathiques, même lorsqu'ils ont des relations compliquées avec les autres, on sent une vraie souffrance, un mal-être qui les empêche de vivre sereinement. Et si c'était un secret ? Celui que tout le monde tente de cacher, sans y parvenir vraiment. Ou un autre, plus personnel ?

Une mention particulière pour Placide Hanni, le père des jumelles, représentant en spiritueux, qui ne peut s'empêcher de partir dans des envolées lyriques souvent émaillées de mots rares : "Va cuver ailleurs ! Madame Labasle peut prétendre à un autre... sigisbée*.", ou encore, un peu plus loin : "Oh, Dame Labasle ! Il me revient de vous gratifier, répondit Placide. Votre charme mérite plus que ma modeste sympathie. Ne vous turlupinez point, je pars de ce pas afin de le ramener dans sa... hum... thébaïde.**" (p.87) ; mais aussi souvent parasitées par des néologismes, des à-peu-près souvent drôles (comme ce "gratifier" ci-dessus). Je l'imagine bien faisant de grands gestes en même temps qu'il parle, je le visualise parfaitement.

Un roman fort agréable, écrit de très jolie manière, élégante, fine et délicate. Plus profond que le titre et le thème laissent à penser, grâce aux beaux personnages. J'ai beaucoup aimé cette chronique villageoise qui fait la part belle à l'humain, à la rencontre : chacun des protagonistes s'ouvrira à l'autre et se découvrira des talents, un hymne à la découverte de l'autre et à son enrichissement personnel grâce à la différence ici, plus sociale qu'ethnique, lieu et période obligent.

Pour les incultes (comme moi, puisque j'ai usé du dictionnaire -merci Larousse-, je connaissais les mots mais point leurs significations) :

*Sigisbée : chevalier servant d'une dame

**Thébaïde : lieu isolé propre à la méditation

Je lis, avec ce titre, mon troisième livre édité par les éditions de la Rémanence, tous très différents (Au-delà des 125 palmiers, Travers de routes) et je salue le travail de découverte et d'originalité. Je ne peux que vous inciter à vous pencher sur cette jeune et petite maison de Vénissieux.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Immédiatement plongé dans les années 60, le lecteur de cette génération revivra, la campagne d'un chaud mois de juin, les bonbons de cette époque et les copains, copines pour tuer l'ennui de ces longues vacances d'été.

François, fils de l'institutrice débarque dans ce village sans son père, les commérages vont bon train.

Les enfants du village, eux et en particulier Michel sont subjugués par la différence, la télévision et les nombreux jeux dont bénéficie François.

Ils sont bien décidés, à ne pas écouter leurs parents et à suivre leur instinct.

François, Michel, Garcille (surnom de Marsel-Claude), Betty et Roselyne (les fausses jumelles) et lechien rebaptisé Dago; seront le club des six.


Comme des enfants, sans le souci des cachotteries des adultes, ils vont s'attaquer au mystère de la naissance de Marsel-Claude et aux secrets des adultes qui les entourent.

De ces aventures, ce petit monde se retrouvera soudé, les enfants comme les adultes.

Henri Girard est une vraie madeleine de Proust.

Lecteur, vous avez entre les mains un petit bijou de "nostalgie heureuse", avec une écriture de la langue française, ciselée comme une pièce d'orfèvrerie.
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Même s'il est évident qu'en ce moment, j'ai une prédilection pour les auteurs morts ou américains, je les préfère quand même vivants et talentueux, dans l'espoir de les rencontrer un jour et d'échanger avec eux. Henri, je l'ai rencontré avant de l'avoir lu et lui m'a lue avant de me rencontrer, si ce n'est pas un signe ça!
Donc, Henri est très vivant et diablement talentueux. Peut-être est-il aussi américain, ce qui me ravirait au plus haut point mais là n'est pas l'essentiel. Il fait partie des vivants écrivains exigeants sur la synthaxe, l'ortographe, le style. Si l'on ajoute à ces critères, une bonne intrigue et bien, c'est simple comme une addition, on obtient un bon livre, voire plusieurs dans son cas.
le premier que j'ai lu, " Droit devant toi"( ed l'Argannier ) a rempli le principal objectif que je demande à un livre à savoir, me foutre une droite en pleine gueule. Suivra " jubilé" ( ed l'Argannier ) tout aussi bien tourné mais qui m'a moins émue que le précédent. Ces derniers jours, j'ai lu aussi son " Secret du club des six" ( ed Remanence ) qui m'a replongée en enfance par la grâce de la plume d'Henri qui, le premier, je crois, n'en est pas vraiment sorti.
Ce petit topo récapitulatif, pour ceux qui ont eu le courage de lire jusqu'ici, pour en venir à " L'Arlésienne de Tidbinbilla" ( ed In Octavo ) que j'ai terminé cette nuit à trois heures du matin, et des poussières d'étoile dans les yeux. J'avoue que le titre, difficile à prononcer et à retenir ne m'évoquait rien et pourtant, quelle erreur! Dès les premières pages, je sus que je partais en régalade, en dégustation littéraire, en promenade parmi mes semblables.
Henri le pudique, le taiseux est un in(fatigable) observateur de ses congénères, qu'il brosse avec beaucoup d'ironie mais aussi une grande tendresse. Son langage chatié et impeccable fait dans la nuance, ce qui est un exercice de haute voltige, extrêmement scabreux.
C'est difficile pour un auteur de lire normalement, mais quand je referme l'Arlésienne, éblouie et je l'avoue, un peu jalouse de certains bons mots ou formules que j'aurais voulues miennes, c'est que l'écrivain, derrière, dans l'ombre, a fait son boulot, du putain de vrai boulot, du chiadé, de l'artisanal!
Alors, voilà, j'espère à vous tous qui lirez cette chronique, vous avoir donné envie de découvrir cet auteur et à toi Henri Girard, j'ai envie de dire: Chapeau l'artiste!
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J'ai adoré cette histoire qui fait l'effet d'une caresse sur la joue de l'enfant qu'on a été, quelle que soit l'époque d'ailleurs même si ce roman éveillera surement davantage de souvenirs pour la génération qui précède la mienne.
On peut penser que l'hommage au Club des Cinq d'Enid Blyton,omniprésent,lui plairait surement beaucoup et les quelques passages choisis de cette célèbre série replongent en un claquement de doigts le lecteur dans l'ambiance de ces aventures de jeunesse,lues parfois,entre autres livres, sous la couette avec une lampe torche pour les acharnés(il y a prescription,on peut le dire maintenant sans craindre l'autorité parentale).
Un retour en enfance plutôt émouvant, des similitudes trouvées entre les héros du club des six et leurs brillants prédécesseurs,tant au niveau des personnalités que dans les façons d'aborder l'aventure.
Bien joué Henri Girard!
Et autour des enfants il y a,comme toujours en Girardie,des personnages ordinaires et pourtant rendus hors du commun par sa plume,toujours profonde, subtile et poétique,parfois tendre,parfois beaucoup moins parce que dans Les secrets du club des six,il y a des histoires de famille,des tiroirs secrets qu'on force,il y a des gens comme tout le monde,que l'on trouve partout,à toutes les époques,bourrés de défauts et de qualités(voire bourrés tout court)...Et un passé pas toujours glorieux qui ressurgit pour certains.
Un petit coup de coeur pour Nourrice,cette campagnarde attachante au giron protecteur qui incarne à elle toute seule l'abnégation, la sagesse,la simplicité,la générosité,le bon sens.
Les petits secrets percés en appelant d'autres,on se plaît à imaginer une suite car s'il y a une chose qu'on n'aime pas dans ce livre,c'est d'en tourner la dernière page.
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J'avais entendu pas mal de bien sur ce roman, par le biais d'autres chroniques. Et autant dire que je n'ai pas été déçue. Ayant baignée une grande partie de mon enfance dans les célèbres histoires du Club des Cinq, j'ai tout de suite été séduite par le concept de ces enfants qui essayent de s'identifier à eux et de vivre leurs aventures.

Mais ce récit va bien plus loin que ça. On voit ces enfants grandir, si différents les uns des autres, se déchirer, devenir des adolescents qui s'éloignent parce que la vie en a décidé de la sorte, mais qui se rattachent à ce Club qui les réunissait si souvent...
Lien : http://landofbooks-chronique..
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Nous voilà plongés en 1960, dans un village de campagne profonde où nous suivrons les aventures d'un groupe d'enfants qui reformeront, à l'instar des héros de la collection rose, un club, fruit de l'imaginaire en culotte courte. Impossible de passer à côté de la relation avec le club des cinq d'Enyd Blyton dont l'auteur ne se cache pas, au point de l'inviter dans son roman.
Les héros grandiront, les personnalités s'affirmeront. le lien entre eux, même s'il évolue, les unira toujours, les aidant à percer les secrets des adultes, des filiations et des naissances, quand viendra l'adolescence… C'est là que s'arrête le lien avec Enyd Blyton.

L'auteur donne à ses personnages plus de relief, les étoffe, ne s'arrête pas à une simple ombre chinoise des romans du siècle dernier à la couverture cartonnée dont il reste de nombreux exemplaires dans des caisses remisées au grenier.
Chaque personnage, quel que soit son âge ou son évolution au fil des pages, possède un fort tempérament, nous pousse à la tendresse et l'attachement. Chacun y va de son caractère, de ses rêves, de ses blessures, de ses échecs ou de ses victoires, de la relation à l'autre… Les enfants tiennent aussi bien leur rôle que les adultes.
Une mention particulière pour le père du jeune Michel, Victor Côtel, un taiseux comme on dit, mais surtout une figure directement sortie du fin fond des campagnes, brute, charpentée, avec du fumet et une croûte brune… oui, un vrai camembert ce Victor !

Ce roman s'adresse à tous les âges, chacun fera sa propre lecture, y trouvera son compte. Une simple histoire de gamins pour les uns, une chronique bien trempée de nos campagnes au mitan du siècle dernier.

Pour son cinquième roman, sans compter les nouvelles, Henri Girard a revisité le genre avec talent, l'a agrandi. Chaque opus nous embarque dans un nouvel univers, de nouveaux personnages. Un point commun : l'humanité qui transpire entre les lignes, une prose qui flirte avec la poésie, une écriture simple et imagée ouverte à tous. Car cet auteur a le sens de l'image, non pas celle de la description cinématographique affligeante de certains, mais celle provoquée par le sens des mots, leur juxtaposition et le ricochet qui en résulte.

J'avais déjà été enchanté par Jubilé (trop vite épuisé…), paru en version papier en 2005 aux éditions de l'Arganier (en numérique aux éditions du Préau, disponible ici). J'attendais avec plaisir de retrouver cet auteur à travers ses mots, comme j'ai plaisir à le croiser, trop rarement, lors de séances de dédicaces. Je n'ai pas été déçu.

Lecteurs, réveillez votre âme d'enfant, enfilez une culotte courte et des baskets, et partez à l'aventure des mots de Henri.
Lien : http://dominiquelin.overblog..
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