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Cours d'histoire dans une classe de Terminale ES d'un lycée de banlieue : aujourd'hui, c'est Livio qui va faire l'exposé sur les autodafés perpétrés par les Nazis. Il a choisi le personnage de Magnus Hirschfeld, médecin et chercheur juif, qui avait créé un institut sur la sexualité, doté d'une bibliothèque imposante, et lutté pour les droits des homosexuels. Si Livio a choisi de parler de ce personnage pourtant peu connu, c'est qu'il se reconnaît en lui, et d'ailleurs cela devient de plus en plus clair au fur et à mesure de son exposé.

Dans cet extrait, Livio pense à ses parents qui ne le comprennent pas… L'auteure observe et dissèque les réactions des camarades de classe de Livio, du désintéressement au rejet de ce coming out. Parmi eux, Camille, la confidente et amie de Livio qui pourtant découvre comme les autres cet aspect du jeune homme discret.
Sur un sujet délicat, grâce au parallèle historique et au regard adolescent de Livio, Brigitte Giraud a écrit un livre ramassé, mais plein de tension. C'est fort bien fait, et pour un livre lu il y a trois semaines, le sentiment qu'il m'a laissé n'a fait que grandir, me conforter dans une appréciation positive, qui tient autant à l'écriture qu'au sujet.
J'ai une petite remarque concernant le point de vue. le style fluide mais parfois digressif, parfois aussi proche du langage parlé, laisse imaginer que le narrateur est l'un des élèves de la classe, mais une phrase comme : « Personne n'avait jamais parlé de sexualité à ces adolescents. » infirme cette hypothèse. Simple remarque de ma part, ce n'est pas gênant, et ce point de vue décentré accentue même l'intérêt porté à l'exposé de Livio et au devenir de l'adolescent au sortir de cette séance.
J'ai retrouvé avec curiosité, et plaisir, l'univers de Brigitte Giraud, après Nous serons des héros et L'amour est très surestimé.
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Lors de son exposé d'histoire sur les premiers autodafés nazis, Livio, 17 ans, décide de parler de Magnus Hirschfeld, médecin qui lutta pour le droit des homosexuels et de l'égalité hommes-femmes.
A travers cet exposé, Livio va se livrer, mettre une partie de lui dans ce qu'il dit et essaie de transmettre aux autres. Livio est homosexuel mais personne ne le sait, même pas Camille sa meilleure amie amoureuse de lui.

Enfin un roman de la rentrée littéraire que j'ai eu plaisir à lire. Malgré certaines digréssions et lourdeurs, on sent l'envie de Livio de dire tout haut ce qu'il cache au fond de lui. Un court roman qui nous apprend aussi qui était Magnus Hirschfeld.
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C'est la peur, l'anxiété, la tension.
La palpitation du coeur, les regards posés sur lui, les silences, les murmures, les non-dits.
Pour Livio, jeune garçon de 17 ans, c'est le jour du courage, celui de l'exposé.
Est-il trop timide pour s'exprimer devant ses camarades et sa prof d'histoire ? Est-il nerveux à l'idée de ne pas être assez bon pour retracer l'histoire de Magnus Hirschfeld, médecin juif allemand, premier sexologue de l'histoire et fondateur d'un Institut de sexologie dans l'Allemagne de l'Entre-deux-guerres, juste avant la montée du nazisme ?
Est-il là pour l'histoire avec un grand H ou son histoire à lui, Livio, jeune homme à la dérive, caché aux yeux des autres, aux yeux de ses parents, aux yeux même de sa « petite amie » Camille ?
En moins de 160 pages, Brigitte Giraud (Une année étrangère, Avoir un corps…) tire le portrait d'un monde de l'avant et de l'après, le nôtre et celui qui l'a précédé, comme un écho, une danse folle qui ne s'est jamais calmée.
Jour de courage, c'est l'exposé d'un gamin qui n'en peut plus de se taire, qui veut être ce qu'il a toujours été et faire un coming-out comme une leçon d'histoire, comme une leçon d'humanité, d'existence.

Une histoire ordinaire
Livio prend donc l'estrade devant sa prof, Mme Martel, qui s'attend surtout à un énième exposé de la barbarie nazi, du premier autodafé allemand et à une indignation confortable, inscrite dans la routine du programme.
Mais Livio n'est pas là pour ça, Livio est là pour établir un parallèle, entre lui et ce personnage allemand qu'il a découvert et qui l'a tant aidé, ce Magnus Hirschfeld tellement en avance sur son temps que le temps l'a rattrapé et a fini par l'exiler, le profaner, le museler.
Livio est homosexuel.
Mais ça, il n'y a que lui qui le sait. Personne d'autre n'en a la moindre idée… et de toute façon, qui veut le savoir ? Pas Camille, sa petite amie désignée qui veut l'aimer, qui a besoin de l'aimer mais qui refuse de voir qu'il ne l'aime pas comme elle. Pas ses parents, ses parents qui ne comprennent pas, ses parents italiens qui n'aiment déjà pas parler de leur propre passé, du Duce et de ces temps fascistes où une famille peut ne pas être « un seul bloc ».
Pas le monde extérieur où Livio voit, entend des choses qui le terrifient, des Tchéchènes que l'on incite à tuer leurs enfants gays, des Manif pour tous qui se battent contre ceux qui s'aiment.
Et puis, bien sûr, il y a l'ordinaire, le terrible ordinaire que pointent Livio et Brigitte Giraud. Ces réunions de familles où l'on mime des expressions et où « pédé comme un phoque (ou est-ce un foc ?) » devient une humiliation dans l'humour comme on brûle des livres sans comprendre que l'on brûle des hommes déjà.
Jour de courage, c'est l'expression d'une nature qu'on dit aujourd'hui permise mais qui se retrouve, encore et encore, sous les jugements et le silence.
C'est le constat que l'histoire tourne en boucle, déraille, que le sexe dérange, toujours.

L'importance du discours
Pourtant, durant cet exposé, Livio fait preuve de plus de courage que l'ensemble de ses camarades réunis, plus de courage que sa prof qui reste bien gentiment dans les cases de ce qui est permis ou non.
C'est une épreuve physique, comme une réponse à Goebbels sur son estrade lorsqu'il brûlait des livres. Sauf que Livio, lui, essaye de construire non de détruire. Il rencontre alors l'incompréhension, la moquerie, l'insulte…et pire le silence. La majorité silencieuse.
Jour de courage montre l'importance des mots, du discours, la puissance du parler. Cet exposé, c'est une façon de montrer l'importance de l'Histoire et de ce que l'on peut en tirer, des ravages de l'oubli, des victimes d'un Holocauste que l'on aurait mis de côté, les handicapés et les pédés, ces gonzesses, ces pédales, que l'on dénigre encore au détour d'un match de foot avec son père pour faire comme tout le monde, pour paraître normal, intégré.
Ici, le didactisme du récit correspond à celui d'un exposé, d'un travail scolaire, mais qui s'égare, qui fait des écarts, qui rappelle ce dont il est communément admis de parler dans notre société et ce qui embarrasse plus, ce qu'on préfère passer sous silence. Dans ces 160 pages, Brigitte Giraud dissèque les émotions d'un jeune homme qui s'effeuille devant son monde à lui, sa classe toute entière, qui dit tout, se met à nu, mais pas n'importe comment, par la connaissance, par le savoir.
L'arrivée pourtant n'est pas celle qu'il espérait. Elle n'est ni la libération ni la consécration d'une vie passée à se planquer. Tout lui revient en pleine face, la haine et l'intolérance se découvrent à leur tour et, comme son héros historique, Livio disparaît, lassé des autres ou simplement lucide.
Peut-être est-il trop tard de toute façon, peut-être a-t-il toujours été trop tard ?

Ce Jour de courage virevolte à travers les flammes de l'Histoire, à travers le drame de l'intolérance et de la haine de l'autre, de l'oubli et de la bêtise érigée en valeur de rassemblement. Portrait d'un monde qui brûle et d'un adolescent incandescent qui brille avant de se volatiliser, le récit-exposé de Brigitte Giraud ressemble à un tour de force, un rappel du mal qui nous ronge en silence.
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Dans ce court roman de la rentrée littéraire d'août 2019 Brigitte Giraud traite avec une grande sensibilité du thème de l'autodafé associé à celui de l'homophobie. Dans "Jour de courage" elle rapproche les deux sujets en donnant la parole à Livio qui doit faire un exposé devant ses camarades de terminale au lycée. le jeune homme va s'embarquer dans l'aventure des premiers autodafés de l'histoire du nazisme en proposant à sa professeure d'histoire de raconter la vie du médecin juif-allemand Magnus Hirschfeld. Cet homme avait créé la première organisation au monde luttant pour la dépénalisation de l'homosexualité et ce dès 1898. Il a innové en étant le premier à étudier la sexualité humaine sur des bases scientifiques.
Livio rappellera l'hostilité des nazis à l'encontre de Hirschfeld, le passage à tabac dont il fut l'objet et l'incendie des bibliothèques de l'institut de sexologie que ce dernier a fondé à Berlin.
Cet exposé est particulièrement brillant (trop?) et on comprend vite que Livio parle aussi de lui et fait une sorte de coming out voilé.

J'aime bien la façon dont Brigitte Giraud aborde les tourments adolescents d'un jeune homme homosexuel avec cet exposé suivi quasiment en temps réel. Pour autant j'ai trouvé qu'il y avait quelque chose d'inabouti dans ce roman. On sait dès le départ que Livio a disparu après son exposé mais sans aucune piste sur ce qu'il a pu devenir. La fin n'est pas convaincante mais l'idée principale basée sur des faits historiques reste intéressante.

Ce livre m'a été offert au pique-nique de l'été organisé par Babelio que je remercie vivement.

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Roman court au final un peu abrupt, "Jour de courage" est le récit de l'acte de courage que va oser accomplir Livio en dévoilant à toute sa classe de manière détournée son homosexualité.

Il mêle tout à la fois l'exposé de Livio avec ses digressions et ses réflexions, les réactions des élèves et notamment de Camille, sa meilleure amie, amoureuse de lui, l'attitude de la professeure d'histoire mais aussi des bribes de la vie du jeune homme et des tourments par lesquels il est passé.

Le texte est dense et quelque peu étouffant, offrant peu de place à la respiration. Il reflète parfaitement le bouillonnement dans la tête de Livio.
Avec ce parallèle fait entre Magnus Hirschfield et Livio, on prend conscience du chemin restant à parcourir aujourd'hui encore pour que l'homosexualité soit acceptée,

J'aurais aimé en apprendre un peu plus sur le personnage principal et que ses derniers échanges soient moins implicites.

Il résulte de ce livre un sentiment pesant de tristesse et de gâchis
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Récit long et fastidieux d'un coming out en forme d'exposé sur les recherches allemandes sur la sexualité... Livio, le personnage principal et auteur de l'exposé, vient par des moyens détournés exposer son mal-être et l'impossibilité de dire, tout simplement, les choses. Même sa meilleure amie semble tomber des nues. La prof, au fond de la salle, écoute et ne dit rien...
Mouais, bon, j'ai trouvé cette lecture, heureusement rapide, bien palote par rapport à la profondeur possible du sujet. Et ennuyeuse, car, concrètement, il ne se passe absolument rien...
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J'étais comme les élèves de la classe de terminale de Livio au début de son exposé, je ne connaissais rien de l'histoire de Magnus Hirschfeld. Une heure d'exposé dans la classe de Madame Martel pour raconter l'histoire de ce juif allemand et homosexuel dans les années 30 au moment de la montée du nazisme. “Hirschfeld était à la sexualité ce que Freud était à la psyché et Einstein à la science” nous dit Livio qui en profite, en filigrane, pour livrer un secret trop lourd à porter sur sa propre sexualité devant une classe médusée. Au cours de son brillant exposé, il va bien au-delà pour faire réfléchir son auditoire sur ce que peuvent vivre les minorités, quelles qu'elles soient face à la bien-pensance et la bassesse des hommes dans un milieu donné et à une époque donnée. Sans parler de la solitude de celui qui n'ose aborder le sujet avec ses parents ou sa meilleure amie Camille mais qui, un jour de courage, va pouvoir se livrer en public.
Avoir le courage de Livio force le respect et l'admiration.
A l'heure de cette coupe du monde de football au Qatar, si décriée, entre autres par rapport aux droits LGBT+, cette lecture prend un sens tout particulier, comme si l'on n'apprenait toujours rien des leçons de l'histoire.

Merci à @Fanny1980 pour son judicieux conseil de lecture.

Challenge Riquiqui 2022.
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Livio est un lycéen en terminale ES dans un lycée de la banlieue lyonnaise. Ses parents ne sont pas très à l'écoute, son père est contremaître et sa mère travaille dans une boutique de vêtements. Sa meilleure amie s'appelle Camille et est secrètement amoureuse de lui.
Un jour, en cours d'histoire, Livio va faire un exposé qui va changer sa vie. Il va parler d'autodafés en Allemagne et d'un homme appelé Magnus Hirschfeld, qui est à l'origine de la création d'un établissement de sexologie dans les années 1920-1930. L'exposé est pour lui un prétexte pour parler de son homosexualité.
Moi qui en général aime beaucoup les romans de Brigitte Giraud, pour son style et la subtilité de ses histoires, là je dois avouer que j'ai été déçue.
Je n'ai pas trouvé l'exposé très intéressant, trop de détails et j'avais l'impression d'être à un cours d'histoire. En revanche, j'ai aimé le portrait de Livio qui n'est hélàs pas assez développé . Dans ces passages là j'ai retrouvé le style de Brigitte Giraud et son analyse psychologique des adolescents très fine. J'aurais préféré que l'exposé tienne moins de place.
J'attends son prochain roman.
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Il y a des livres qui nous tombent dessus un peu par hasard, dont on découvre l'existence par un de ces étranges enchainements de circonstances que la vie nous réserve parfois, et dont on se dit ensuite, une fois lus, qu'on ne pouvait pas y échapper, que les lire était comme une obligation, une évidence. Jour de courage en fait assurément partie.

Le résumé m'avait beaucoup plu mais je m'attendais, sans forcément comprendre pourquoi, à un roman gentillet sur un thème fort :

" Lors d'un exposé en cours d'histoire sur les premiers autodafés nazis, Livio, 17 ans, retrace l'incroyable parcours de Magnus Hirschfeld, ce médecin juif-allemand qui lutta pour l'égalité hommes-femmes et les droits des homosexuels dès le début du XXe siècle. Homosexuel, c'est précisément le mot que n'arrive pas à prononcer Livio : ni devant son amie Camille, dont il voit bien qu'elle est amoureuse de lui, ni devant ses parents. Magnus Hirschfeld pourrait-il parler pour lui ? Sous le regard interdit des élèves de sa classe, Livio accomplit alors ce qui ressemble à un coming out.

Deux histoires se mêlent et se répondent pour raconter ce qu'est le courage, celui d'un jeune homme prêt à se livrer, quitte à prendre feu, et celui d'un médecin qui résiste jusqu'à ce que sa bibliothèque de recherche soit brûlée vive. À un siècle de distance, est-il possible que Magnus Hirschfeld et Livio se heurtent à la même condamnation ? "

Le tout début m'a conforté dans mon idée préconçue : c'est bien écrit mais gentillet, cette histoire d'un adolescent qui profite d'un exposé en cours d'histoire pour parler de sa propre homosexualité, c'est sympathique mais ça ne va pas forcément m'emmener très loin.

Là où l'auteur fait preuve d'un véritable talent d'écriture, c'est que le rythme et la tension montent progressivement. Au fur et à mesure que Livio avance dans son exposé, qu'il raconte l'histoire du premier autodafé nazi qui a touché un institut de la sexualité engagé pour l'égalité des droits, que ce soit pour les femmes ou pour les homosexuels, il se dévoile lui aussi de plus en plus. Il s'expose, au sens premier du terme, au regard de ses camarades.

J'ai été véritablement happé par le double récit, celui de Livio faisant son exposé dans la salle de classe et celui de l'autodafé annoncé. J'ai dévoré les dernières pages, impatient de découvrir le fin mot de l'histoire.

En terminant ce roman, j'ai eu très vite deux pensées. La première, c'est qu'il s'agit d'un très grand livre, dont la qualité d'écriture – à la fois par le style et par le rythme et l”intérêt du récit – m'a surpris et captivé. La seconde, c'est que son titre a été magnifiquement choisi. Ce n'est pas toujours le cas, mais ce Jour de courage reflète parfaitement le contenu du roman, avec toutes les interprétations que chacun pourra en faire.
Lien : https://zerojanvier.fr/2019/..
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Jour de courage nous montre combien il est difficile de faire son coming out pour un élève de terminale. Livio, le personnage principal réussit à le faire, lors d'un exposé, en cours d'histoire, sur les premiers autodafés nazis, qui avalaient la pensée des auteurs, soit disant pour purifier la langue allemande.
L'élève retrace le parcours de Magnus Hirschfeld, ce médecin juif allemand qui se bat pour les droits des homosexuels, être homosexuel n'était ni un vice, ni un crime, ni même une maladie. Pourtant, en Allemagne, comme en Italie, les gays étaient considérés comme des sous hommes, exilés menottés, surveillés par la police et soumis à des traitements dégradants. Ils étaient arrêtés et torturés. On les embarquait vers des destinations sordides. Pour échapper à cette barbarie, Magnus Hirschfeld s'était exilé définitivement.
Même si, deux histoires se répondent pour raconter la petite histoire et la Grande Histoire; Je considère ce livre comme un documentaire. Je perçois très peu le roman. C'est un historique de l'évolution de l'homosexualité qui pourrait servir de point d'appui pour faire un exposé sur ce thème. Brigitte Giraud m' a permis de comprendre l'itinéraire de Magnus Hirschfeld et le fonctionnement de son institut de sexologie.
A un siècle de distance, Magnus et Livio se heurtent à la même condamnation
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