Ne vous fiez pas à la quatrième de couverture (tentante, il faut bien l'admettre) qui peut vous faire penser au célèbre
Ne le dis à personne, d'
Harlan Coben.
C'est l'erreur que j'ai faite…
J'ai supposé que
Six ans à t'attendre, de
Delphine Giraud, pouvait être un premier roman intéressant, à la frontière du thriller et du roman sentimental. D'autant que ce sont les Editons Fleuve qui se sont lancées dans l'aventure… ce qui est a priori un gage de qualité…
Eh bien je me suis lourdement trompée !
Tout d'abord, le style : c'est plat et scolaire, digne de la mémérisante Collection Harlequin – tout un monde d'évasion.
Pour exemple (excusez-moi, je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager mon enthousiasme) :
« - C'est bien toi ?
- Oui, c'est bien moi. Je n'ai pas changé. Je suis toujours le même. Je me suis juste perdu en chemin. »
« Leur effusion devient brûlante, et il sait avec certitude que rien ne saura éteindre le feu dévorant de leur passion. »
Voilà, voilà… Consternant, non ?
Je vous fais grâce des coquilles et – oui, nous pouvons le dire, des fautes d'orthographe et de grammaire (mais que font les correcteurs ?).
Quant au fond du roman : c'est plat, là aussi.
Les personnages sont de véritables caricatures, complètement clichés. Ils s'appellent « mon frère », « mon ami » ou encore « petite soeur » à longueurs de dialogues… c'est extrêmement pénible à lire. Et on n'est pas dans un film de gangsters, je vous l'assure !
Les situations sont rocambolesques et n'ont aucune crédibilité.
Au-delà de tout cela, j'ai aussi été très gênée par le fait que, dans ce roman, les « gentils » sont de bons Vendéens aux yeux clairs et le méchant n'est « pas de chez nous ». le méchant (attention, spoil !), c'est Chang Li : il a « la peau jaune » et il assaisonne ses plats de « Nuoc Mam qui pue ». C'est plutôt moche, même si on vomit la dictature du politiquement-correct.
Pour conclure, n'achetez pas ce livre – et surtout, surtout ne le lisez pas* !
*Sauf si (rayez les mentions inutiles) :
Vous êtes puni.
Vous êtes masochiste.
Vous avez perdu un pari.
Vous êtes profondément suicidaire.
Vous êtes profondément déprimé.
Vous êtes profondément amnésique.
Vous n'avez rien d'autre sous la main – même pas un prospectus de la Maison Borniol.