Comme dans tous ses romans,
Serena Giuliano fait se côtoyer le beau et le moins beau, la joie et la tristesse, la vie et la mort...
Le sujet principal de felicità est le deuil et la reconstruction. Ca aurait pu faire un roman triste, un peu déprimant, mais au contraire c'est vivant, parfois léger et drôle, souvent touchant.
Parce qu'à côté de ce thème souvent tabou qu'est la mort brutale d'une jeune femme, on y parle mariage, amour, amitié... On y croise un chien qui n'aime pas trop marcher, des copines un peu fofolles, des amants cachés... Bref, la mort devient le prétexte pour parler de la vie, et c'est réussi.
La période compliquée qu'est le deuil n'en est pas pour autant édulcorée ni sous-estimée. Mais en alternant le récit de la reconstruction de Valentina après la mort de sa meilleure amie, avec les emails qu'elle envoie à sa filleule orpheline de maman, et avec les anecdotes croustillantes de son activité d'organisatrice de mariage,
Serena Giuliano ne s'attarde pas sur le deuil et la tristesse. Il est là, la narratrice essaie de faire avec... comme dans la réalité en fait.
Et puis il y a l'Italie. le roman se déroule entre la froide et brumeuse Milan, les rives magiques et romantiques du lac de Côme, et la chaleur étouffante de la Sicile.
Ce n'est toutefois pas le roman le plus italien de l'autrice (pour moi,
Mamma Maria reste le plus réussi de ses livres sur ce point), et j'ai parfois regretté que les décors et les ambiances ne soient pas un tout petit peu plus développés.
Mon autre regret à cette lecture est qu'elle est vraiment très courte... Les chapitres de quelques pages sont certes faciles et rapides à lire, mais il m'a manqué un peu plus de profondeur. J'aurais aimé par exemple que le métier de Valentina soit davantage exploité (on ne suit au final que deux couples, trois si on compte le chapitre "bonus"), ou la relation avec sa filleule (elles se voient 2 ou 3 fois dans tout le roman).
L'écriture de
Serena Giuliano est fluide, chantante, très agréable à lire... si bien que la suivre pendant une centaine de pages de plus ne m'aurait pas du tout dérangée, bien au contraire !