One More Chance

Il me prit dans ses bras pour me porter jusqu'au lit, puis il commença à retirer son T-shirt. Subjuguée, je regardai son torse apparaître lentement devant mes yeux. Il retira ensuite ses chaussures et commença à déboutonner son jean. J'étais tellement absorbée par le spectacle que, lorsqu'il arrêta son geste, je leva les yeux vers lui, presque avec impatience. Dans son regard, je ne vis aucune désir. Juste de la douleur. Je ne comprenais pas.
-Je crois que je vais garder mon jean, marmonna-t-il. Il faut qu'on dorme.
Il s'allongea à côté de moi, m'attirant contre lui pour me serrer.
-J'ai presque peur de fermer les yeux, avouai-je.
-Pourquoi?
Il se crispa légèrement contre et je penchai la tête en arrière pour voir son visage.
-Parce que j'ai peur que tout ça ne soit qu'un rêve et que, quand je vais me réveiller, tu ne sois plus là, admis-je en levant une main vers sa joue pour m'assurer qu'il était bien réel.
-Si tu te réveilles et que c'est un rêve, alors appelle-moi chuchota-t-il en m'embrassant la paume de la main. J'arriverai tout de suite. Je te le jure. Tu n'as qu'à m'appeler et je laisserait tout tomber pour être avec toi.

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)-C'est moi, mais bon tu t'en doutes bien. C'est le quarante-huitième message . . . Ce qui veut dire que ça fait quarante-huit jours que je n'ai pas vu ton visage. Que je ne t'ai pas serrée dans mes bras. Que je n'ai pas été ébloui par ton sourire. Je ne sais pas où tu es, Harlow. Je t'ai cherchée, pourtant. J'ai fait tout ce que j'ai pu? Où es-tu? Est-ce que tu écoutes mes messages au moins? Ta boîte vocale, c'est tout ce qu'il me reste. J'ai merdé. Vraiment. Appelle-moi, je t'en prie. Ou décroche, au moins. Un texto. Non appelle moi. Un texto ce serait trop dur. J'ai besoin d'entendre ta voix. De... Je dois te voir, Harlow. Je ne peux rien réparer tant que tu restes loin de...

BIIIIPP!


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— J’imagine que tu n’es pas d’humeur, mais j’appelais simplement pour prendre de tes nouvelles. Blaire m’a vaguement suggéré de le faire.
Blaire m’avait bel et bien pardonné. J’aurais voulu dire à Rush que tout allait bien, que je parvenais de nouveau à respirer normalement, sans cette douleur écrasante qui m’oppressait la poitrine en permanence, que je ne me sentais plus perdu et impuissant. Mais c’était impossible. La vérité, c’était que j’avais besoin de Harlow.
— Tu allais bien quand Blaire t’a largué ?
Ma question était purement rhétorique car, à l’époque, j’avais dû le forcer à sortir de chez lui à coups de pied au cul.
— Non. Tu es bien placé pour savoir dans quel état j’étais.
— Eh ouais…
Je n’avais pas vraiment compris ce qu’il vivait, mais tout était limpide, à présent. Après qu’on lui eut arraché la moitié du cœur, il avait dû continuer à vivre comme si de rien n’était, en s’agrippant à l’espoir que Blaire reviendrait un jour.
— Je suis désolé de t’avoir forcé à sortir de chez toi pour affronter le monde, vieux. Je ne savais.
Rush laissa échapper un petit rire dur.
— Ça m’a un peu aidé, quand même. Ne t’excuse pas. Rester sur mon cul toute la journée en pensant à elle ne me faisait pas le plus grand bien. Je n’avais même pas un boulot dans lequel me plonger chaque jour, comme toi.
— Tu lui as parlé ? demandai-je, malgré moi.
La moindre lueur d’espoir aurait fait l’affaire.
— Elle va bien. Elle est en sécurité. Elle a demandé de tes nouvelles. J’ai répondu que tu avais une tête de déterré et que ce n’était pas la grande forme.
Si elle écoutait mes messages, elle devait déjà être au courant, car je ne lui cachai rien de mon état. Je mettais mon âme à nu devant elle.
— Pourra-t-elle un jour me pardonner ? demandai-je, redoutant la réponse.
— C’est déjà fait. Elle n’est simplement pas encore prête à s’ouvrir de nouveau. Elle a pas mal de choses à régler, pour l’instant. Sa mère, Kiro, et puis ça… Donne-lui encore un peu de temps.
Si elle m’avait pardonné, alors pourquoi n’écoutait-elle pas mes messages ? Pourquoi ne décrochait-elle pas ?
— Dis-lui que je veux juste entendre le son de sa voix. Elle n’a pas besoin de me parler longtemps… Rien qu’une minute. Je veux lui dire que je l’aime. Que je suis désolé. Je… Je dois lui dire que j’ai besoin d’elle.
Rush resta un moment silencieux. N’importe qui d’autre en aurait profité pour se foutre de moi en voyant à quel point j’étais devenu vulnérable. Pas lui.
— Je le lui dirai. Va dormir. Appelle-moi de temps en temps. Blaire s’inquiète pour toi.
Je déglutis avec peine. Après nous être dit au revoir, je raccrochai et fermai les yeux, laissant des images de Harlow m’emplir l’esprit. C’était tout ce qu’il me restait, à présent.