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3,15

sur 128 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'avoue que j'ai du mal à me sentir emballer par ce texte assez court – une centaine de pages – à mi-chemin entre le roman – il imagine ce que le tableau a pu devenir – et l'essai sur la peinture – en faisant intervenir Géricault, Delacroix et Corot. Il est vrai que je n'y connais pas trop en peinture – et en art en général – donc certaines allusions et élucubrations m'ont parues assez obscures. Néanmoins, il a réussi à éveiller ma curiosité, je me suis donc précipitée sur mon ordinateur pour retrouver les oeuvres évoquées. Ou comment transformer un roman en jeu de pistes.

En 1814, Ingres se trouve à Naples. Il y rencontre une jeune femme dans la rue, qu'il désire peindre. Cela devient le légendaire tableau de la Dormeuse de Naples, évoqué mais jamais retrouvé depuis les troubles italiens dus à la chute de Napoléon – la princesse Caroline, reine de Naples, est en effet obligée d'abandonner sa collection de tableaux. Goetz se fait donc le plaisir de partir sur les traces de ce tableau, nous faisant croiser de glorieux personnages tels Chateaubriand ou la princesse Caroline … Mais surtout il nous invite à un cours sur l'histoire de l'art au XIXe, et les relations entre le grand Ingres et tous ses successeurs, car, qu'ils l'aient admiré ou détesté, la peinture ne fut plus la même après Ingres.

Voici ensuite le célèbre Radeau de la Méduse de Géricault, avec le Noir Joseph qui est un personnage important du texte, puisque c'est à lui que Adrien Goetz confie le soin de révéler le secret de la Dormeuse de Naples.

« Tu vas voir, c'est tapé. » Mon cicerone écarta d'un coup le voile en tirant sur un cordon. le tableau, sans cadre, apparut, posé sur le damas pourpre. Ce fut la seule fois où je me suis trouvé devant La Dormeuse de Naples ; elle me parut prodigieuse. Elle était signée en petites lettres bleues ombrées de noir : J. A. D. INGRES FACIEBAT. »

Camille Corot est également l'un des narrateurs, il a entendu parler de ce tableau et le recherche activement. Toute sa vie, il mènera une quête amoureuse, celle du modèle et du tableau.

Enfin c'est au photographe italien Teodorico de prendre la parole, ami proche de Géricault qui fut longtemps soupçonné d'avoir conservé le tableau de son ennemi Ingres.

Quoiqu'il en soit, La Dormeuse n'a toujours pas réapparu, malgré l'enquête récente de Véronique Burnod (lire le Tableau disparu paru en 2006), qui va jusqu'à soulever l'idée que le tableau aurait été recouvert par un autre dessin … En attendant, l'énigme n'est pas résolue, et nous devons donc nous contenter d'un croquis dessiné de mémoire par Ingres, seule trace de cette mystérieuse Dormeuse, qu'Adrien Goetz a fait revivre durant une centaine de pages, nous entraînant dans un beau voyage italien.

Un roman à trois voix intéressant, mais qui pêche selon moi par un style sans passion, sans poésie, heurté qui m'a empêché de prendre un réel intérêt à cette lecture, malgré son originalité.
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Ce roman écrit sous forme d'enquête sur un tableau disparu d'Ingres présente trois carnets : celui d'Ingres, celui de Corot et le dernier par un artiste inconnu ami de Géricault.
Le point commun entre ces récits est le tableau disparu La Dormeuse de Naples : le premier l'a peint tout en se consumant de passion pour son modèle, tandis que les deux autres l'ont entraperçu à un moment de leur vie et n'ont jamais pu l'oublier.
Pour Ingres, son modèle a été une révélation : "La promeneuse napolitaine m'avait paru sortie toute nue de mon cerveau. J'avais devant moi la seule femme qu'il me plaisait de peindre. Ma belle idéale." et lui a fait connaître les affres de la passion.
Il se consume littéralement pour cette femme qu'il va peindre en Dormeuse de Naples mais également sur d'autres de ses toiles, tout comme elle laissera une trace indélébile sur toutes ses autres peintures et influencera ses portraits : "Elle, la seule qui ressemblât, à la perfection, à ce que je savais faire, la seule qui égalât mon imagination.".
J'ai beaucoup apprécié cette première partie, cette passion d'Ingres envers cette femme est clairement une transposition du mythe de Pygmalion tel que présenté dans l'oeuvre d'Ovide, sauf qu'au lieu de tomber amoureux d'une statue Ingres va tomber amoureux de sa Dormeuse.
Mais les allusions à la mythologie grecque ne s'arrêtent pas là car Orphée est aussi nommé : "Orphée fut le dieu des artistes, je ne l'imite qu'avec la modestie feinte qui me va si bien. Moi, Ingres, je survis à mes amours, je n'emporte rien avec moi. Mais je me retourne souvent.".
Ce lien avec la mythologie grecque est bienvenu car cette mythologie est également très présente en Italie, ce n'est donc pas un hasard puisqu'une bonne partie du récit se déroule dans ce pays.
Et c'est là aussi un élément qui m'a énormément plu car les évocations de Florence ou de Naples sont très vivantes et très fidèles aux atmosphères de ces villes que je connais pour y être allées, tout comme celle de Rome me semble fidèle à la réalité.
Comment pourrais-je ne pas succomber lorsqu'un livre évoque avec autant de justesse Naples ou la magnifique Florence et cite en référence sa splendide Galerie des Offices, musée dans lequel j'ai cru pleurer dans chaque salle devant tant de beautés exposées ?
Cette évocation si juste de l'Italie est le point fort de ce roman.
La deuxième partie consacrée à Corot m'a également interressée mais à un degré moindre que la première.
Là, il s'agit de la quête éperdue de Corot de revoir La Dormeuse de Naples, tableau qu'il a entraperçu à Rome lors d'une initiation dans une confrérie mystérieuse : "La Dormeuse pour laquelle je donnerais tous les paysages, les jardins Farnèse, le pont de Narni, le Pincio à la tombée du jour, la villa d'Hadrien à Tivoli, le petit Chaville, les étangs de Mortefontaine. Je donnerais même mes nuits sur la plage d'Ostie.".
C'est une vision différente de la peinture qui est amenée par ce peintre : "Qu'il attende ! Qui peindrait mes rêves ? Il faut bien que je m'en occupe.", mais les sensations provoquées par ce tableau sont tout aussi fortes.
D'ailleurs, autre mystère dans le mystère : le modèle de la Dormeuse est-elle morte ou encore vivante ? Ingres aurait-il été dupé ?
Une autre dose de mystère qui vient se greffer au tableau disparu mais si aisément visible car décrit par les yeux de deux de ses amoureux éperdus : Ingres et Corot.
Quant à la troisième partie, elle n'était à mon avis pas utile et n'apporte plus rien au récit ni au mystère.
Je m'y suis plutôt ennuyée, elle est trop calquée sur la deuxième partie et ne fait que répéter ce qui a déjà été dit sur un tableau fascinant mais disparu.

"La Dormeuse de Naples" d'Adrien Goetz propose trois variations sur un seul et même tableau aujourd'hui disparu en revisitant au passage les mythes d'Orphée et de Pygmalion, et si les deux premières ont éveillé mon intérêt la dernière n'a aucune utilité et vient alourdir le récit.
Mais au-delà du mystère entourant la disparition de ce tableau, j'ai surtout apprécié dans ce roman l'évocation de l'Italie à travers ses grandes villes artistiques : Naples, Rome et Florence.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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J'ai lu ce roman dans le cadre d'une bibliographie consacrée aux tableaux inspirants. Apparemment "La Dormeuse de Naples" a inspiré à Adrien Goetz trois monologues sans trop de distinction ni de passion plutôt que l'enquête palpitante présentée sur la quatrième de couverture.
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Une bonne idée de partir d'un tableau pour le lien à travers trois artistes peintres de trois époque différente. Un court roman semi-historique que l'on peu croire vrai. Construit comme une enquête que l'on suis d'une semaine à l'autre dans les journaux. C'est beau de voir l'émotion des peintres eux-mêmes. Habituellement c'est plus la réaction de visiteur face aux tableau. Un bon moyen pour créé l'attention sur trois peintres majeur à découvrir où à redécouvrir.
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Un joli livre qui nous parle d'un tableau du peintre Ingres qu'il aurait peint à Rome et qui aurait disparu mais pas pour tout le monde car Corot lui l'aurait vu ainsi qu'un autre peintre, ami de Géricault. Cette histoire un peu étrange nous est contée à trois voix : celle d'Ingres, celle de Corot et celle de cet ami peintre. le milieu des peintres et de leurs modèles au XIXe siècle nous est subtilement restitué. Je me suis malgré tout un peu ennuyé dans cette lecture.
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C'est très finement écrit entre réalité et imagination de l'écrivain. Il arrive à nous captiver avec des peintres finalement peu connu pour certain et un tableau que personne ne semble jamais avoir vu !
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L'oeuvre d'Ingres est ici une toile où l'artiste atteint l'expression parfaite de son amour pour une Napolitaine, oeuvre qui s'égarera dans les soubresauts de la Révolution.
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La Feuille Volante n° 1253
La dormeuse de NaplesAdrien Goetz – Éditions le passage.

Avant d'être un roman, c'est un tableau qui représente une femme nue endormie dans une pause lascive, peint par Ingres pour Joachim Murat, Roi de Naples, quelques années avant « La grande odalisque » réalisée par le même artiste pour Caroline Murat et qui fit scandale, l'un des tableaux étant le pendant de l'autre. Or « la dormeuse de Naples » a disparu en 1815 lors de la chute du royaume de Naples, le pillage du palais royal et le rétablissement des Bourbons. Pour sa réalisation Ingres s'est inspiré autant de la Renaissance que de la statuaire antique.
Cette disparition qui reste toujours un mystère pour les historiens de l'art, a librement inspiré notre auteur pour ce roman. Adrien Goetz s'approprie effectivement cet épisode pour mener une sorte d'enquête, mais sous la triple personnalité d'Ingres, de Corot, d'un ami de Géricault. Il imagine qu'Ingres vieillissant, comblé d'honneurs, se remémore sa rencontre dans Naples avec une femme pauvre d'une étonnante beauté qui accepte d'être son modèle. Bien entendu, avant même de la peindre il en tombe éperdument amoureux et cela laisse évidemment la place au fantasme le plus échevelé et même au délire, mais elle ne devient pas pour autant sa maîtresse même s'il l'évoque comme une séductrice. L'auteur nous décrit le vieux peintre solitaire, meurtri par la perte de son tableau et la mort de son modèle, désenchanté de tout, qui règle même quelques comptes avec ses contemporains au sujet de la peinture et du sens qu'ils ont de l'esthétique et surtout qui regrette Naples et sa jeunesse, qui voudrait bien retrouver cette ville incognito pour y mourir tant sa nostalgie est grande. Puis vient le tour de Corot, également vieux et semble-t-il préoccupé par la vie après la vie (il est beaucoup question d'indulgences). Selon lui il n'appréciait guère Ingres mais confesse au lecteur tout l'effet que lui a fait le tableau… et le modèle, bien qu'il fût plutôt attiré par la peinture des paysages..Quant au troisième intervenant, nous ne saurons rien de lui, sinon qu'il est Italien établi en France comme propriétaire terrien, peintre amateur, « élève de Géricault » comme il aime à se qualifier lui-même, mais en fait un simple rapin devenu photographe. Chacun d'eux, entre affirmations convaincantes et déclarations intimes teintées d'une bonne dose d'extravagance, prétend avoir revu le tableau disparu autant qu'avoir croisé ou connu celle qui a servi de modèle, sujet passionnant s'il en est, ce qui laisse la place à pas mal de commentaires inspirés autant par le souffle de l'histoire que par celui de l'imagination. C'est en fait un ouvrage pas le moins du monde historique selon l'aveu même de l'auteur.
J'ai lu ce court roman fort bien écrit et documenté comme un hymne à la beauté de la femme, ce qui n'est pas pour me déplaire, mais en revanche je me suis un peu ennuyé à l'évocation de « aventures » de ce tableau, de ses modèles supposés et de ces trois protagonistes. Il est vrai qu'il reste un mystère encore aujourd'hui et se prête évidemment à tous les fantasmes. Cet ouvrage a au moins permis de réveiller la mémoire et l'oeuvre d'Ingres et, à titre personnel, de m'inviter à méditer sur la « vérité littéraire » .

J'avais déjà croisé Adrien Goetz avec « Le coiffeur De Chateaubriand » (La Feuille Volante n°510) que j'avais peut-être mieux aimé. 

© Hervé GAUTIER – Juin 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Adrien Goetz a rêvé et imaginé la dormeuse de Naples. Il lui crée une histoire et une destinée. Au travers de trois voix successives celle de Ingres lui même, celle de Corot et enfin celle d'un ami de Géricault. Il nous laisse imaginer une peinture et un model fascinants, ceux duquel on ne peut détourner le regard. La réaction de ces trois artistes l'illustrent. La peinture les hantent tous. Ingres comme Corot cherchent à la revoir avant de mourir tandis que Géricault l'aurait possédé mais ne la garderait que pour lui refusant que tout autre regard que le sien se pose dessus. Certes, tout cela est inventé, mais Adrien Goetz n'est il pas lui aussi fasciner pour écrire ce livre. Il nous convie à le suivre dans sa recherche fantasmée de la peinture et nous le suivons avec plaisir alors qu'il fait revivre le XIXème siècle.
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Petit livre sur un tableau perdu et mythique d'Ingres, articulé en 3 parties avec des peintres différents. Plaisant à lire, mais léger comme une bulle de champagne.
Il persiste beaucoup d'inconnues autour de ce tableau; et il existe un autre livre sur le même sujet par Véronique Burnod en 2006, "Le tableau disparu".
Lien : http://pasiondelalectura.wor..
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