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EAN : 9782020947787
128 pages
Seuil (03/05/2007)
3.15/5   127 notes
Résumé :
Qui était la femme peinte par Ingres dans La Dormeuse de Naples, dont il disait qu'elle était "déjà peinte", tant sa beauté était parfaite ? Où se trouve le tableau, disparu en 1814 ? Trois cahiers imaginaires nous invitent à mener l'enquête : une confession du peintre, hanté par le souvenir de son modèle, un manuscrit de Corot, qui a entrevu la toile dans un souterrain, et celui d'un peintre inconnu, ami de Géricault. Un roman envoûtant sur un des plus grands mystè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,15

sur 127 notes
A travers des manuscrits d'Ingres, de Corot et d'un ami de Géricault, c'est une véritable enquête qui est menée pour savoir ce qu'est devenue « La dormeuse de Naples », peinte par Ingres.
Un véritable ravissement que cette plongée dans le monde pictural du XIXème siècle.
On se sent dans l'intimité de ces trois hommes dans une ambiance italienne fort bien dépeinte.
J'adore ce genre de livre qui pousse à faire des recherches sur internet pour illustrer la lecture.
Adrien Goetz a réussi un coup de maître en mêlant si bien la fiction à la réalité.
Histoire et art se mêlent pour tenter vainement de résoudre ce mystère de la disparition du tableau.
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Maître de conférence en histoire de l'art à la Sorbonne, Adrien Goetz met son savoir au service d'une intrigue romanesque tournant autour d'un tableau, La dormeuse de Naples, d'Ingres.

Trois mémoires pour trois chapitres mènent une sorte d'enquête autour du devenir de ce fameux tableau. Ingres, Corot et un disciple de Géricault se succèdent pour raconter l'histoire de la création de la dormeuse et essayer de remplir les blancs concernant ce qu'il en est advenu.

Par-delà l'intrigue elle-même, Adrien Goetz parvient, dans un format très court, à faire ressentir l'esprit du monde artistique de ce XIXème siècle où les tenants du classicisme antique cédaient peu à peu devant le romantisme et les paysagistes.
D'ateliers en chemins agrestes italiens, on rencontre les grands noms qui resteront de ce foisonnement d'artistes : les trois cités plus haut mais aussi David, Delacroix, etc.

D'un point de vue littéraire, l'auteur s'efforce de trouver une tournure à la façon du XIXème siècle tout en donnant une voix différente à chacun de ses mémorialistes. Les piques entre peintres et écoles sont nombreuses - on se moque ainsi du bon père Corot vieillissant qui se couche comme les poules ou du côté provincial des soirées musicales d'Ingres et de son violon - mais du respect aussi.

Le roman aurait peut-être gagné à approfondir un peu plus certains aspects. D'un autre côté, sa concision évite l'écueil des longueurs didactiques. Une lecture pas forcément à graver dans le marbre mais qui offre un agréable moment et donne envie d'aller dans les musées retrouver les oeuvres dépeintes ici, et en découvrir d'autres. Qui sait, retrouver dans quelque collection perdue la fameuse Dormeuse de Naples... si tant est que ce tableau ait réellement existé.
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Jeune marié, Dominique Ingres s'installe à Naples et peint avec passion, même s'il désespère de saisir la beauté de la femme. « Un portrait de femme, c'est infaisable. Depuis cinquante ans, pour moi, c'est à en pleurer. » (p. 26) Un soir, dans une ruelle, il rencontre une femme d'une surprenante beauté qui accepte d'être son modèle. Commence alors la peinture de la dormeuse de Naples, toile tristement célèbre de l'artiste puisqu'elle a disparu. Pour Ingres, cette belle italienne est la perfection : « La promeneuse napolitaine m'avait paru sortie toute nue de mon cerveau. J'avais devant moi la seule femme qu'il me plaisait de peindre. Ma belle idéale. Tous les points de son corps appelaient ma ferveur. Si je l'avais peinte à loisir, on aurait vu en elle la femme parfaite, celle qu'on veut posséder toute entière. » (p. 28) Hélas, la belle idylle artistique s'éteindra brutalement et le tableau sera perdu.

Le deuxième chapitre est tenu par Corot qui, dans sa jeunesse, a aperçu le tableau et n'a eu de cesse de chercher le modèle, obsédé par la perfection de cette femme. Enfin, le dernier chapitre est écrit du point de vue d'un peintre anonyme, ami de Géricault qui a possédé le tableau et le dissimulait jalousement.

Ce roman est très court, mais l'ennui a largement le temps de s'installer. J'ai trouvé l'histoire parfaitement insipide et artificielle. S'agissant de tableau fantasmé, j'ai de loin préféré le chef d'oeuvre inconnu d'Honoré de Balzac. Je n'ai pris aucun plaisir à cette lecture qui n'a présenté, à mes yeux, aucun intérêt.
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Petite ballade dans l'univers des peintres de la première moitié du XIXème siècle.
Je suis bien étonnée que personne n'est lu ce livre, surtout les amateurs de peinture, alors comment vous faire envie ?

Ce texte assez court, une centaine de page au plus, se lit en trois parties, trois récits. Ingres et Corot au soir de leur vie, et un peintre inconnu, ami de Géricault , se remémorent un tableau « La Dormeuse de Naples » et les incidences qu'il a eu dans leur vie.

Grâce à ce fil d'Ariane, nous partons avec ces artistes dans leur voyage initiatique vers l'Italie, chacun exprimant l'apport de ce pays sur leur peinture, confrontant leur manière artistique aux autres mouvements de l'époque, s'exprimant sur leur choix, leurs oeuvres, et la société dans laquelle ils ont évolué, les ateliers dans lesquels ils ont travaillé. Tous posent un regard différent sur ses contemporains mais tous garde de ce tableau (à ce jour toujours disparu) un sentiment profond.

L'auteur Adrien Goetz est un écrivain français, auteur de plusieurs romans axés sur l'histoire de l'art. Son deuxième roman, La Dormeuse de Naples (2004), a reçu le prix des Deux Magots et le prix Roger-Nimier.
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Ce roman écrit sous forme d'enquête sur un tableau disparu d'Ingres présente trois carnets : celui d'Ingres, celui de Corot et le dernier par un artiste inconnu ami de Géricault.
Le point commun entre ces récits est le tableau disparu La Dormeuse de Naples : le premier l'a peint tout en se consumant de passion pour son modèle, tandis que les deux autres l'ont entraperçu à un moment de leur vie et n'ont jamais pu l'oublier.
Pour Ingres, son modèle a été une révélation : "La promeneuse napolitaine m'avait paru sortie toute nue de mon cerveau. J'avais devant moi la seule femme qu'il me plaisait de peindre. Ma belle idéale." et lui a fait connaître les affres de la passion.
Il se consume littéralement pour cette femme qu'il va peindre en Dormeuse de Naples mais également sur d'autres de ses toiles, tout comme elle laissera une trace indélébile sur toutes ses autres peintures et influencera ses portraits : "Elle, la seule qui ressemblât, à la perfection, à ce que je savais faire, la seule qui égalât mon imagination.".
J'ai beaucoup apprécié cette première partie, cette passion d'Ingres envers cette femme est clairement une transposition du mythe de Pygmalion tel que présenté dans l'oeuvre d'Ovide, sauf qu'au lieu de tomber amoureux d'une statue Ingres va tomber amoureux de sa Dormeuse.
Mais les allusions à la mythologie grecque ne s'arrêtent pas là car Orphée est aussi nommé : "Orphée fut le dieu des artistes, je ne l'imite qu'avec la modestie feinte qui me va si bien. Moi, Ingres, je survis à mes amours, je n'emporte rien avec moi. Mais je me retourne souvent.".
Ce lien avec la mythologie grecque est bienvenu car cette mythologie est également très présente en Italie, ce n'est donc pas un hasard puisqu'une bonne partie du récit se déroule dans ce pays.
Et c'est là aussi un élément qui m'a énormément plu car les évocations de Florence ou de Naples sont très vivantes et très fidèles aux atmosphères de ces villes que je connais pour y être allées, tout comme celle de Rome me semble fidèle à la réalité.
Comment pourrais-je ne pas succomber lorsqu'un livre évoque avec autant de justesse Naples ou la magnifique Florence et cite en référence sa splendide Galerie des Offices, musée dans lequel j'ai cru pleurer dans chaque salle devant tant de beautés exposées ?
Cette évocation si juste de l'Italie est le point fort de ce roman.
La deuxième partie consacrée à Corot m'a également interressée mais à un degré moindre que la première.
Là, il s'agit de la quête éperdue de Corot de revoir La Dormeuse de Naples, tableau qu'il a entraperçu à Rome lors d'une initiation dans une confrérie mystérieuse : "La Dormeuse pour laquelle je donnerais tous les paysages, les jardins Farnèse, le pont de Narni, le Pincio à la tombée du jour, la villa d'Hadrien à Tivoli, le petit Chaville, les étangs de Mortefontaine. Je donnerais même mes nuits sur la plage d'Ostie.".
C'est une vision différente de la peinture qui est amenée par ce peintre : "Qu'il attende ! Qui peindrait mes rêves ? Il faut bien que je m'en occupe.", mais les sensations provoquées par ce tableau sont tout aussi fortes.
D'ailleurs, autre mystère dans le mystère : le modèle de la Dormeuse est-elle morte ou encore vivante ? Ingres aurait-il été dupé ?
Une autre dose de mystère qui vient se greffer au tableau disparu mais si aisément visible car décrit par les yeux de deux de ses amoureux éperdus : Ingres et Corot.
Quant à la troisième partie, elle n'était à mon avis pas utile et n'apporte plus rien au récit ni au mystère.
Je m'y suis plutôt ennuyée, elle est trop calquée sur la deuxième partie et ne fait que répéter ce qui a déjà été dit sur un tableau fascinant mais disparu.

"La Dormeuse de Naples" d'Adrien Goetz propose trois variations sur un seul et même tableau aujourd'hui disparu en revisitant au passage les mythes d'Orphée et de Pygmalion, et si les deux premières ont éveillé mon intérêt la dernière n'a aucune utilité et vient alourdir le récit.
Mais au-delà du mystère entourant la disparition de ce tableau, j'ai surtout apprécié dans ce roman l'évocation de l'Italie à travers ses grandes villes artistiques : Naples, Rome et Florence.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Quand nous n'avions plus de couleurs, nous retournions en acheter à Rome avant de repartir. Je voulais saisir par l'étude tout ce qu'il y a de fugitif, les nuages, les ombres qui tournent sur les murs ; et la perspective aérienne, le sommet de l'art du paysage, car elle ne tient à rien. Faire voir que le ciel s'éloigne quant on regarde l'horizon. C'est simple à dire, mais prenez un pinceau et essayez donc.
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« Un portrait de femme, c’est infaisable. Depuis cinquante ans, pour moi, c’est à en pleurer. » (p. 26)
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« La promeneuse napolitaine m’avait paru sortie toute nue de mon cerveau. J’avais devant moi la seule femme qu’il me plaisait de peindre. Ma belle idéale. Tous les points de son corps appelaient ma ferveur. Si je l’avais peinte à loisir, on aurait vu en elle la femme parfaite, celle qu’on veut posséder toute entière. » (p. 28)
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Depuis cette rencontre, je ne suis plus tout seul à l'atelier. Dans la pièce voisine, se cache une jolie fille qui entre et sort à mon gré. C'est la Folie, mon invisible compagne, dont la jeunesse est éternelle et dont la fidélité ne lasse pas.
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« L’étude ou la contemplation des chefs-d’œuvre de l’art ne doit servir qu’à rendre celle de la nature plus fructueuse et plus facile : elle ne doit pas tendre à la faire rejeter car la nature est ce dont toutes les perfections émanent et tirent leur origine. » (p. 11)
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