L'échelle de Jacob

Aïe, voilà un livre que beaucoup ont aimé, dont les critiques m'ont convaincue de l'ajouter à ma PAL.
Juste après Barbara Kingsolver j'avais besoin d'un livre qui m'embarque, me séduise, et j'ai cru l'avoir trouvé.
J'ai beaucoup beaucoup aimé la première partie. Ce frère Jean si humain, les affres de Mickaël, la capacité de simple empathie d'Angelo, un trio attachant et convaincant. Seulement voilà, et je ne spoile pas puisque c'est dans le quatrième de couverture, il arrive malheur à Mickaël et Angelo, Jean se retrouve seul et alors là...
Est-ce parce que je ne suis pas catholique ? Est-ce parce-que j'ai passé l'âge des émois amoureux ? je ne sais, mais les atermoiements de frère Jean, ses amours d'adolescent attardé, voire l'image caricaturale donnée de la personne aimée, tout cela m'a assez rapidement lassée.
Quant aux longs récits de martyr, j'ai pensé à d'autres camps dans l'histoire, et non, vraiment, la transcendence par la foi et l'apologie de la souffrance, je n'adhère pas.

Avec son précédent roman "Nos jours heureux", Ji-Young Gong m'avait fait forte impression. Son roman m'avait bouleversée, et même émue aux larmes. Quand j'ai vu qu'un second roman de la même auteure était paru, je me suis empressée de le lire, non sans appréhension. J'ai tant aimé "Nos jours heureux" que j'en attendais beaucoup de "L'échelle de Jacob", peut-être même trop.

Comme je le craignais, ce nouveau roman est loin d'égaler la force émotionnelle du précédent. Du moins, c'est mon ressenti personnel. La thématique même du roman, la religion, me laissait d'ores et déjà penser que je ne me sentirai pas aussi impliquée émotionnellement. Étant athée, je dois avouer que je ne suis pas très friande des intrigues où la religion tient un rôle central.

Ma crainte s'est hélas confirmée au fil de ma lecture. J'ai pourtant bien apprécié la première moitié du roman. J'ai trouvé le personnage du frère Jean plutôt intriguant et touchant. L'auteure nous révèle ses failles avec subtilité. A travers ce personnage, elle amorce également une réflexion sur la religion et ses préceptes qui m'a semblé très pertinente, bien que je ne m'y connaisse pas du tout en la matière. Certains passages m'ont frappé par leur force. On sent que l'auteure est une femme engagée, qui n'a pas peur de s'attaquer à des sujets épineux. Après la prison et la condamnation à mort, elle s'attaque ici à la religion, vaste et périlleux sujet.

Si la première moitié du roman m'a intéressée, la seconde m'a ennuyée. En effet, l'auteure centre ensuite son intrigue sur la relation entre frère Jean et So-hui. Cette romance ne m'a guère touchée. J'ai trouvé qu'elle traînait en longueur et manquait d'émotion. Les personnages souffrent pourtant, mais je ne suis pas parvenue à compatir à leur malheur. Je dois avouer que je n'ai pas compris pourquoi ils se posaient autant de questions et ne vivaient pas leur vie, tout simplement.

La fin du roman est également plus ardue car l'auteure choisit d'axer son intrigue sur des faits historiques. Ne connaissant pas l'histoire de la Corée ainsi que celle de sa religion, j'avoue que j'ai eu du mal à suivre l'histoire. J'avoue avoir sauté quelques pages par endroits car je ne comprenais pas leur intérêt pour le roman. En fait, je suis complètement passée à côté de la dimension historique du livre. Trop de faits, trop de personnages.

Cette lecture est donc une grosse déception. Pour ne pas rester sur cette impression négative, je pense que je vais m'empresser de relire "Nos jours heureux"!