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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sous le regard de la lune, pleine et bleue, contemplant le silence, je me remémore la vie de Frère Jean. Il y a des vies que l'on n'oublie pas, comme des instants de bonheur venus éclaircir votre horizon. Frère Jean est là devant moi, dans sa robe monacale. Il est vieux maintenant, plus le genre à monter sur une échelle. Pourtant, il a encore la mémoire vive et les souvenirs douloureux. Oui l'amour fait mal. Il cogne, il frappe quand on ne l'attend pas. Il fait se poser des questions, puis il disparaît le jour, un jour, pour revenir chaque nuit, une vie.

Frère Jean me plonge dans ce monastère bénédictin près de Daegu, en Corée du Sud. Avec quelques moines allemands venus délivrer la parole de Dieu, il y sera question de foi et de choix, d'amour et de guerre, et beaucoup de silence. le silence et l'amour sont étroitement liés, comme la lune et le sourire d'une femme. A chaque livre ouvert, il y a ce silence et ce sourire. A chaque bière bue, il y a ce silence et ce sourire. Aujourd'hui une Paix Dieu brassée les nuits de pleine lune, pour communier avec Frère Jean, avec le sourire de cette femme qui a bousculé sa vie, avec ce monastère. Et avec la littérature.

Oh oh vertige de l'amour. La fidélité à Dieu. Yeah vertige de l'amour. Dieu avait mis un kilt. Et la Corée se déchire, se divise. La rouquine carmélite. Et mon errance littéraire dans les couloirs froids de ce monastère, l'coeur transi reste sourd, quelques bouteilles de vin à vider. En Corée.

Il y a des bouquins dont vous ne soupçonnez pas leur portée avant d'avoir tourné la dernière page. Comme pour les histoires d'amour. Au mot FIN, vous essayez d'ouvrir un nouveau chapitre de votre vie, comme pour les histoires d'amour, mais clairement vous vous en sentez incapable, parce que trop ancré en vous. "L'échelle de Jacob" est ce roman, avis totalement personnel, je ne parle toujours qu'en mon nom propre pour ne pas m'imposer dans la vie des lecteurs, qui marque une vie, la mienne. Il me rappelle d'ailleurs, dans le même registre - ce n'est peut-être donc pas un hasard, "Au col du mont Shiokari". Jamais je n'oublierai les mots de l'auteure, comme le sourire de cette femme ou le clair de lune qui illumine mes lectures comme mes musiques, mes nuits.
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Absolument sublime !
La couverture était douce et le résumé prometteur, mais je n'aurais pas cru que ce roman serait aussi beau.
L'écriture est magnifique, empreinte de douceur, de poésie et de retenue dans les sentiments.
L'histoire, bien que Coréenne, est à l'image des poupées russes, une intrigue principale donne naissance à une intrigue secondaire, qui elle-même nous entraîne dans une troisième histoire, laquelle permet de révéler des secrets en lien avec l'histoire principale.
L'auteur nous relate l'histoire d'un homme qui a fait le choix de s'engager auprès de Dieu, mais dont les convictions vont brutalement être remises en cause par un tsunami émotionnel.

Frère Jean est aspirant à la prêtrise dans un monastère en Corée du Sud.
C'est lui qui nous raconte un épisode de sa vie, survenu dix ans plus tôt.
En l'espace de quelques semaines, il va être confronté à la rencontre bouleversante avec une femme, à la mort de deux compagnons et à un secret de famille.
Le tout baigne dans une ambiance qui oscille sans cesse entre la sérénité qui règne au sein du monastère, et les vagues successives et dévastatrices qui ravagent le coeur et l'âme des personnages.
Certains éléments de l'Histoire de la Corée sont évoqués et apportent un éclairage nouveau à des tragédies personnelles.

Ce roman est atrocement émouvant mais sans aucune niaiserie, les protagonistes semblent ballotés par l'Histoire, comme de vulgaires pions, mais les choix qu'ils feront, parmi lesquels celui d'accepter la mort ou de choisir une certaine forme de vie, leur confèrent une dignité et une force incroyable.
Nul besoin d'être croyant pour se plonger dans ce roman, même si la plus grande partie se déroule au sein des murs du monastère.
J'ai beaucoup aimé découvrir ce qu'impliquaient la foi et l'engagement auprès de Dieu, confrontés aux passions des hommes et aux réalités politiques et sociales d'un pays.

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Voilà un roman bien complexe, il renferme quasiment plusieurs romans à lui tout seul. Il y a d'abord l'histoire de Frère Jean et son questionnement sur la vie au monastère et son engagement auprès de Dieu. Il y a ensuite sa romance avec So-hui et l'histoire de la Corée. Tout ça s'emboîte pour donner L'échelle de Jacob, un roman dense et riche qui demande du temps. C'est une lecture qui ne se dévore pas au contraire il s'agit de ce genre de roman qu'il fait prendre le temps de lire pour l'apprécier à sa juste valeur.

C'est ici ma première rencontre avec l'auteure coréenne, sans doute plus connu en France pour Nos jours heureux (que je n'ai pas encore lu d'ailleurs !) et je dois dire que je suis conquise par sa plume qui est magnifique. Pleine de pudeur comme beaucoup d'écrivains asiatiques, pleine de poésie, on pourrait relever un tas de citation tant son écriture est belle. le livre est documenté, elle nous raconte l'histoire de la Corée, la pauvreté, les coutumes en toile de fond de l'histoire de Frère Jean.

Frère Jean justement est un personnage très attachant qui nous raconte son histoire. Il se livre sur sa vie au monastère, son engagement, ses doutes parfois et sur son histoire d'amour avec So-hui que j'ai eu du mal a cerner.
"- Vous ne voulez voir les religieux que comme des êtres en manque de relations sexuelles. Franchement, cette idée m'offusque. Un homme amoureux d'une femme et qui lui jure fidélité est un héros romantique, tandis que nous, qui faisons serment de consacrer notre existence à la recherche de la vérité et donc à Dieu, sommes toujours considérés comme un objet d'étude et de curiosité, le symbole même de l'interdiction et de l'inhibition sexuelles, et je déteste cette réalité. "

La vie monacale est magnifiquement décrite, l'auteure a su trouver les mots justes pour la décrire.
"Pour expliquer la vie au monastère, il faut avant tout mentionner le silence. Pendant mes années passées ici, j'ai appris que le silence n'était pas seulement le calme ou l'absence de bruit. Au contraire, il s'agit plutôt d'une écoute très attentive. le silence est nécessaire pour percevoir le bruit au-delà du bruit, la sensation au-delà de la sensation."

C'est un très beau roman qui mérite d'être davantage connu et il me tarde maintenant de lire Nos jours heureux.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Cette lecture a été fascinante.
De prime abord, une romancière sud-coréenne, écrit tout un roman sur une abbaye bénédictine habitée entre autres de prêtres allemands.
On l'aura compris, on ne va pas faire dans du simple.
Elle met en scène un héros, anti-héros, Jean, et sa mémoire. Cela autorise un recul nécessaire afin de mettre à distance tous les drames et toutes les tragédies dont l'auteure veut nous rappeler l'existence.
C'est un livre fascinant dans les questions qu'il pose sur les déchirures, les séparations, les abandons, les fuites. Tout en se déroulant majoritairement dans une abbaye, et si la religion est prégnante, le roman raconte l'histoire de Jean, d'un être humain, un être vivant au milieu de décombres, ceux de l'histoire de la Corée, ceux de sa famille, ceux de ses amis, de ses amours.
La romancière magnifie, sublime les ruines d'une vie et transmet une force, une envie de vivre au-delà de ces dévastations morales.
Magnifiquement tragique et paradoxalement empli de vie et d'espoir.
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Un livre magnifique et complexe à plusieurs tiroirs que l'on ne souhaite plus quitter.


La petite histoire :

Frère Jean se trouve à un moment charnière de sa vie. Il se remémore alors l'année de ses vingt-huit ans lorsqu'il partageait le quotidien de moines bénédictins en Corée du sud. L'année qui va tout bousculer qui va lui faire connaître les tourments de l'amour et remettre en question son engagement à quelques mois de prononcer ses voeux.

Loin d'être une simple histoire d'amour l'autrice lève un voile sur des pans d'histoire de la Corée et notamment sur un épisode de la guerre entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Ainsi, en décembre 1950, le commandant d'un navire américain a pu sauver des milliers de coréens en lançant une échelle de corde qui leur permit de monter à bord.

Puis, l'on découvre l'histoire de frère Thomas, un moine allemand et à travers lui l'histoire du monastère quand il se trouvait encore à Deokwon en Corée du Nord.

Mon ressenti :

Un livre d'une grande richesse dans lequel il fait bon se plonger. On y ressent la douceur et la paix d'un monde hors du monde qui parfois est secoué de grandes tragédies mais qui survit grâce à une foi inébranlable. N'allez pas vous imaginer que l'autrice est aveuglée ou niaise car elle n'épargne pas ces hommes en robe, elle les rend humain mais leurs choix interrogent. L'écriture est magnifique, tout en retenu, en poésie, en douceur.

Le livre est de plus parsemé de citations qui interpellent. C'est beau, c'est dense, c'est terriblement émouvant. Frère Jean est une âme pure auquel on s'attache très rapidement et qu'on ne souhaite plus quitter.

Puis, le voile est levé sur certains événements historiques ravageurs à travers des drames personnels et le coeur se serre un peu.

Un livre diablement beau !
Lien : https://depuislecadredemafen..
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"L'échelle de Jacob", Gong Ji-young.
Il est des livres qui sont touchants et qui portent des messages positifs, édifiants. Ce roman en fait partie et son style à la fois léger et au langage riche mène facilement le lecteur sensible vers de multiples cieux. Il y a tout d'abord une culture intéressante, transcrite à travers cette histoire; celle de la partition de la Corée après la seconde guerre mondiale, du déferlement du communisme extrémiste et de l'avènement des dictatures tant au nord qu'au sud. L'histoire aussi du développement, en ces années de guerres, d'occupations et de barbaries, des congrégations de moines Bénédictins et des relations entre l'Allemagne et le Pays du Matin Calme. Il y a aussi la poésie de la description des paysages, situations et personnages, qui même en n'étant point sujet à la synesthésie donne aisément à vivre et ressentir au sein de ce roman.
Mais le thème de ce roman est l'Amour, le véritable Amour. Nous suivons le personnage principal, frère Jean, et deux de ses compagnons de noviciat, dans leur abbaye bénédictine en Corée du Sud de nos jours. le sort, destin, Dieu, hasard, (peu importe, non ?) fera qu'ils devront faire face à des situations qui les amèneront à s'interroger profondément sur la nature de cet Amour. Amitiés, amour filial, désirs, tentations, attentes, ..., pertes, souffrances, tourments, tous ces thèmes sont abordés avec clarté et intelligence, mais contexte de l'oeuvre oblige, à la lumière de la culture chrétienne.
Quelques bonnes phrases, pêchées ça et là :
"Qu'est-ce qui fait le plus souffrir les êtres humains? C'est le doute".
"En général la souffrance nous rend égoïste, alors qu'on peut parfois mieux la dépasser en consolant les autres qu'en étant soit même consolé"
"L'amour arrive tel un orage, sans prévenir; il vient comme ça, un peu comme une rafale surgissant de nulle part quand on se repose, assis à flanc de montagne pendant une randonnée. On dit que c'est à nous de le choisir ou pas. Mais si on peut le refuser, c'est que ce n'est sans doute pas de l'amour, à peine un souffle de vent".
"Par nature, l'amour n'est pas quelque chose de capricieux, car une fois qu'il est là, il ne disparait jamais. La tristesse se dilue, la souffrance finit aussi par être plus diffuse et ne laisser qu'une trace."

Et pour s'accorder avec la douceur de ce livre, un bon Jukro noir Coréen à la saveur si chocolatée
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