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Ne tergiversons pas, cet auteur a assurément du talent et mon opinion en demi-teinte ne l'empêchera pas de dormir.

Ta mort à moi tente de retracer la vie de Marie-Maude Pranesh-Lopez, poétesse mondialement célèbre à la mort violente. Génie précoce, adolescente inadaptée,  fille décevante, mère absente, ayant vécu plusieurs vies en une, Marie-Maude court après le désastre en toute conscience afin de combler ce qu'elle appelle son "trou blanc", son angoisse et ses blessures.

Si la prose de Goudreault se lit avec un plaisir gourmand et qu'au début les pages défilent, intriguent, avec l'espoir d'avoir entre les mains un livre marquant, cette biographie dans le désordre sombre à mi-chemin dans le chaotique, au gré de ses allers-retours incessants et sur divers supports. L'agacement pointe le bout de son nez.
Sans être un tyran de la linéarité a tout prix, j'ai senti une confusion et un manque de structure dans ce parcours de vie éclaté.
Cette trajectoire qui se voudrait ludique, jubilatoire et sombre, déjantée et in fine émouvante m'a laissé totalement extérieur et froid. Tout cela m'a semblé vain, bien emballé mais vide. Une certaine dose de mystère, de zones d'ombres, n'est pas désagréable mais ici, j'ai eu plutôt l'impression d'un manque. On tourne autour de la vie de Marie-Maude (d'ailleurs personnage peu aimable en soi), mais peu de choses sont vraiment explicitées et développées, notamment sur son succès et la radicalité de ses écrits.

Pourtant, David Goudreault a du style, de nombreux adeptes et j'y retournerai peut-être.
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Surprenant dans sa forme et agréable à lire, bien qu'on ait parfois du mal à s'y retrouver dans tous ces changements d'époque. J'ai passé un excellent moment... Jusqu'à la route fin du livre où nous sont assénés dans ménagement tout un gâteau de débordements maladroits dont on se serait sans problème passés.
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Profondément émouvant.
Profondément troublant.
Profondément... Goudreault.
Un plaisir de suivre l'évolution de ses personnages, entre autres ceux de Marie-Maude et de Dolorès.

Lire David Goudreault est une expérience littéraire, un incontournable...
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Rendez-vous manqué pour moi avec Goudreault. Je n'ai jamais pu accrocher à ce récit étrange d'une femme laide et surdouée qui écrit de la poésie et qui devient très populaire mais qui se sent mal aimée et incomprise par le monde entier. Je n'ai pas compris où l'auteur voulait m'amener au travers tout ça et je n'ai pas réussi à m'attacher à aucun personnage. Je dois dire que j'avais plus aimé sa série La bête.

Le début de Ta mort à moi est tellement confus et chaotique que j'ai failli abandonner ma lecture après 75 pages. Et même si le récit devient plus clair par la suite, cette histoire m'a complètement laissée indifférente. La seule et unique raison qui a fait que j'ai terminé ma lecture, c'est grâce à l'écriture incroyable de Goudreault. Tout au long de ma lecture, j'ai noté des passages qui étaient d'une grande beauté et qui portaient à réflexion. Son écriture est si poétique que, pour un peu, j'entendais presque Goudreault slamer. Mais c'est tout ce qu'il me reste de cette lecture.
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Avant de m'attaquer au dernier pan de la trilogie de la bête, j'ai eu envie de prendre "une dose" de David Goudreault avec des personnages différents.
Elle fut savoureuse cette dose de mots. Une saveur absolument déroutante, atypique ! Bluffante ! David Goudreault joue avec ses lecteurs, maintient le suspense, jongle avec les mots, et il le fait diablement bien.

La forme, un récit éclaté, polyphonique, déconstruit, des chapitres désordonnés, mais jamais je ne me suis perdue. D'ailleurs « La vie n'a pas de sens, c'est le récit qu'on en fait qui lui en donne. Quelle idiotie de prétendre raconter quoi que ce soit de pertinent si on demeure figé dans la rigidité linéaire ! Les romans, les biographies et les récits devraient tous s'écarter de ce formalisme mensonger. La vérité passe par l'éclatement des chapitres et des strophes dans un désordre ne répondant qu'à un souci de compréhension, d'intelligibilité, de cohérence. La ligne droite est un injustifiable détour. »

Le fond : un livre sur les écorchés en errance, le deuil (il « y a des deuils qui nous habitent longtemps »), notre société, la littérature et le travail de l'écrivain, la vie. Sur la liberté. Soyons libre « de tout gâcher, d'éblouir, de décevoir, d'aimer, de s'enfuir, libre de mourir ».

Pas envie d'en dire plus, pour garder la surprise intacte à ceux qui souhaiteraient ouvrir ce livre. Juste peut-être qu'il y a cette jeune fille talentueuse, avec sa « vie de funambule unijambiste progressant sur un fil barbelé », ce génie qui incarne pleinement cette liberté, et un biographe qui nous donne la vision de sa réalité.
C'est ingénieux, subtil, philosophique, terrifiant aussi.

« Combien d'enfants se sont pendus au bout des liens d'attachement qu'ils n'ont jamais eus ? »

David Goudreault, merci !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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J'ai su dès les premières pages que j'avais affaire à un genre d'OVNI. En même temps c'est pour ça que je le voulais.

Marie-Maude vient au monde avec un frère jumeau, Victor-Hugo. Étrange de se prénommer Victor-Hugo !? Ah mais c'est que Dolores, leur mère, est totalement amoureuse de la langue française, elle s'y voue corps et âme.

On apprend rapidement que Marie-Maude est laide, égocentrique et fonctionne de façon totalement atypique. Elle est aussi extrêmement intelligente.

J'ai aimé cette drôle d'histoire durant laquelle j'avais l'impression d'entendre la voix du narrateur me conter l'étrange parcours de Marie-Maude, observée comme à travers un microscope, comme s'il s'agissait d'une étrange bestiole, presque étudiée sous le prisme d'une analyse scientifique.
La façon dont c'est raconté m'évoque le compte-rendu de l'étude d'un spécimen déconcertant, énigmatique et jamais vu.

On suit donc Marie-Maude et Victor-Hugo son frère jumeau, enfant souffreteux et sans intérêt selon elle. Les parents, Abhijat l'autosatisfait narcissique et Dolorès la douloureuse qui porte si bien son nom, couple en perdition, qui ont oublié de continuer à s'aimer.
Et elle grandit au sein de cette famille dysfonctionnelle avec une grande indifférence pour tout ce qui les concerne.

Marie-Maude n'a pas de sentiments, c'est l'impression qu'elle donne, d'être incapable d'aimer.

La chronologie décousue m'a beaucoup déroutée, l'histoire va d'avant en arrière sans vraiment que ça soit clair, je m'y suis un peu perdue.
Évidemment c'est voulu, mais pourquoi ?.. peut-être parce que la vie de Marie-Maude est elle-même décousue.
Néanmoins j'ai adoré l'état d'esprit ironique et séditieux qui règne tout le long de cette lecture.

À la toute fin, que j'ai trouvé bouleversante et déroutante, j'ai eu l'impression d'avoir fait une course de fond à travers la vie de Marie-Maude, du Québec au Laos. Je l'ai ressentie comme une étrange expérience.

Lien : http://mechantdobby.over-blo..
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J'ai été subjugué par ce livre à différents niveaux. D'abord cette étrange biographie d'une non moins bizarre poétesse surprend par son originalité avec des personnages complètement atypiques, engoncés dans leurs délires, avec des parcours qui frôlent l'irréalisme mais qu'on se plaît à imaginer. Ébloui aussi par la maîtrise de l'écriture qui m'a envoûté autant dans les passages strictement narratifs que dans les épisodes dramatiques ou même carrément comiques; on sent que le poète n'est jamais loin car il s'amuse à jongler avec les mots tous azimuts. La construction est aussi inhabituelle, l'auteur faisant alterner le récit biographique avec des passages du journal d'adolescence de son héroïne tout en entrecoupant de courtes notes scientifiques sur la santé mentale et de ce qu'il nomme « réflexions préliminaires » où il sa fait parfois polémiste. Ce mélange des genres aurait pu mal tourner, mais au contraire il confère une profondeur supplémentaire au bouquin.

En somme c'est un lecture qui m'a grandement impressionné autant sur la forme que sur le fonds. Un peu dans la veine des contes philosophiques, Goudreault nous sert ici des considérations inspirantes sur la nature humaine à travers un livre qui se lit par contre très facilement. Hors normes, intense et jouissif, on est bien loin de l'amusante trilogie de « La bête », ses précédents romans. C'est un livre que je compte relire un jour, ce qui dans mon cas est vraiment exceptionnel.
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Chef d'oeuvre ! Très bien écrit, très intéressant, rythme varié, structure originale. Certains trouveront le roman sombre, c'est vrai, ce n'est pas joyeux.
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Auteur
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Mais d'où cette histoire peut-elle bien venir ? de l'imagination de D. Goudreault ? Ou bien il a rencontré, connu, une femme semblable à Marie-Maude, l'héroine de son roman ?

On sait qu'il existe des êtres humains hors norme, extrêmement intelligents et pas vraiment faits pour vivre dans notre monde... Mais là, Marie-Maude est une personne tellement originale, extravagante dans son comportement, libre et indépendante n'ayant rien à faire de ce que pense les autres, "un monstre d'égocentrisme", qu'on peut se demander d'où elle vient... Ses parents sont pourtant des gens assez ternes, quoique, ce que l'on découvrira sur le comportement de sa mère dans la deuxième partie du livre, est plutôt étonnant (provoquer sciemment de gigantesques embouteillages dans Montréal...)

D'abord Marie-Maude est laide, très laide ; quand on raconte l'histoire d'une petite fille, elle est rarement aussi vilaine. Et elle sera laide toute sa vie... Ensuite, si elle est hyper brillante, elle est incapable de faire preuve d'empathie et ses rapports avec les autres constitueront des montagnes d'incompréhension !
Elle a un frêre jumeau, Victor-Hugo, qui malheureusement se noie accidentellement ; toute l'histoire de la famille en est bien sûr bouleversée pour toujours. Après une enfance et une adolescence interminables pendant lesquels elle s'ingénie à faire de la vie de ses parents un enfer, elle devient écrivaine, produisant une oeuvre unique, un recueil de poèmes universellement connu et admiré, lui assurant des revenus conséquents. Un seul amour vrai dans sa vie, un camarade de classe, Marc-André, l'autre, le père de son enfant, une erreur... qu'elle fuira très vite en partant très loin.

L'écriture est vive et intéressante : humour, mots qui sonnent justes, formules qui claquent ; malgré le côté un peu sombre de l'histoire, on se surprend à lire le sourire aux lèvres ; "Abhijat n'aurait jamais cru qu'il lui serait aussi pénible d'accoucher. Sa femme traversait un dur moment elle aussi (p 17).
La construction - excellente - du récit, faite de chapitres courts correspondants à des moments précis de l'existence de Marie-maude et des réflexions de son biographe, est un savant mélange chronologique ; le biographe, qui essaie de faire comprendre aux lecteurs qui fut cette petite fille coléreuse, insatisfaite, seule mais lucide sur le fait qu'un "trou blanc" la ronge...

Un livre puzzle intelligent, bien écrit et bien construit, rapportant régulièrement le contenu du journal de Marie-Maude, ces chapitres-là commençant par "Maudit journal"...
Encore une preuve de l'extraordinaire vitalité de la création littéraire du Québec !

Premières phrases : " J'ai eu la chance de ne jamais en avoir. J'ai pu me défaire et me parfaire à partir de rien, de moins que rien même. Je mérite une pause. Je laisse dans ces pages tous les doutes et les secrets qui m'ont broyé l'âme, tout ce que j'ai dû supporter pour en arriver là, ici, en paix, enfin. Des légions d'imbéciles osent affirmer que le chemin est plus important que la destination. Ils ne connaissent rien des routes escarpées que les femmes de ma race doivent arpenter. le souffreteux de Nietzsche s'acharnait à répéter que tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ; quelle connerie !"
Lien : https://www.les2bouquineuses..
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