AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les Sept Plumes de l'aigle (55)

L'eau est une porte. Le vent, la pluie, la nuit, la neige, les pierres sont aussi des portes. Par n'importe laquelle de ces portes tu peux entrer dans la paix.
Commenter  J’apprécie          50
Comme je me laissais envahir par la tempête dans mon encoignure de muraille, mon compagnon m'a poussé du coude, il a désigné le ciel et il m'a dit : -regarde.
Un aigle planait sous les nuages. Son vol semblait erratique. J'avais l'impression qu'il se laissait porter par les courants.
-Quand tu sera venu au monde, chaque fois que le vent soufflera, pense à lui.
Commenter  J’apprécie          50
Qui se soucie de regarder un caillou ? On pousse devant soi quelques idées abstraites qu'on croit indiscutables. Un caillou ? C'est moins qu'une plante. C'est sans valeur. C'est chaotique. Et le passant va son chemin, cherchant un ami peut-être, ou le sens de la vie, ou la maison de Dieu. Tout était là pourtant, sur le bord de la route, dans ce morceau de roc effleuré d'un œil vague. Il aurait suffi de se pencher sur lui, et d'oser faire sa connaissance. Il aurait suffi de renoncer un instant à quelques certitudes, quelques suppositions. Il aurait suffi d'un peu d'oubli de soi, d'un rien d'amour.
Commenter  J’apprécie          40
"Il ne faut pas entrer dans le secret des êtres si on n'y est pas invité".
Commenter  J’apprécie          40
La vie est une amoureuse impitoyable. Elle seule connaît nos désirs véritables. Nous les ignorons souvent. Elle seule est imperturbablement fidèle.
Commenter  J’apprécie          40
Quand une femme aymara donne à manger à son petit, la première cuillerée de sa < masamora », sa soupe de maïs, est offerte à la « Pachamama », la vieille Terre Mère. Ainsi pénètre dans I'esprit de l'enfant l'évidence que cette boule céleste où nous avons vu le jour est vivante, qu'elle respire, sent, donne, prend, qu'elle a besoin d' être nourrie. Les Indiens ne soignent pas la terre parce qu'elle est malade, ils la soignent parce qu'elle est leur mère. IIs l'aiment; voilà tout. En vérité, les chamans n'apprennent rien d'autre que cela : entrer en relation intime avec la vie qui est en toute chose.

P.36
Commenter  J’apprécie          30
El Chura m'avait dit : Imagine là-haut au-dessus de ta tête un aigle à l'œil aigu, attentif, précis, froid. Tiens-toi lié à luo par un fil lumineux. L'aigle te voit. Il voit aussi ce qui t'entoure. Il voit ce que tu es, un être parmi d'autres, un être sur son chemin, charriant son histoire, ses peurs, ses croyances, son cœur, ses soleils et ses brumes, un être et sa version du monde ni plus ni moins tordue, ni plus ni moins exacte que celle des vivants qui bougent autour de toi.

Chacun a sa façon de voir, de ressentir, d'interpréter les choses. Souviens-toi de l'histoire du moine, du brigand, du peintre et de l'avare qui voyageaient ensemble. Ils ont trouvé refuge, un soir, dans une grotte. Le moine a murmuré : « La paix de cet endroit me rapproche de Dieu. » Le brigand, lui, a dit : « Quel repère idéal pour des malfaisants de ma sorte ! » « Ces ombres, ces lueurs, ces teintes sont l'expression de l'art le plus parfait qui soit », a pensé le peintre. L'avare : « Voici le lieu que je cherchais pour cacher mon trésor. » Aucun n'avait un aigle au-dessus de la tête. Si l'un deux avait eu ce veilleur attentif, il aurait pu se voir parmi ses compagnons, il aurait pu sortir de lui-même, il aurait pu rencontrer vraiment la grotte, son savoir, son histoire et ses rêves profonds. L'œil de l'aigle voit tout ce que tu ne peux pas voir, en bas, au ras des herbes. Il te décolle de toi-même. Il voit ce que tu penses, il voit aussi au-delà de ce que tu penses. Il voit, par exemple, que ton histoire dans ce monde n'est pas seulement celle que raconte ta tête. Elle sait beaucoup, ta tête, mais pas tout ! Ton corps sait autant qu' elle. Tu peux aussi demander à ton corps de te raconter sa propre version de ta vie. »

Je l'ai fait. J'ai demandé à l'aigle d'interroger mon corps. Et savez-vous ce que mon corps a répondu ? Il a dit : « Quelle sottises d'imaginer l'âme séparée de moi ! L'âme est le temple de la mémoire. Comment entrer dans l'âme, sinon par le de sentir ? Et comment entrer dans le sentir, sinon par les portes du corps ? » Voilà ce que mon corps a dit à l'aigle. Et moi, ce jour là, j'ai appris où était le vrai secret : dans l'attention de l'aigle. Elle seule permet de percevoir les choses dans leur nudité simple, de se nourrir de tout, d'entrer en amitié avec tout ce qui vient, avec tout ce qui est, les herbes, les poissons, les montagnes, la terre. Eux aussi ont leur joie et leur douleur, leur histoire, leur idée de Dieu, leur version du monde. Qui peut être assez fou pour penser que la Terre est une boule inerte ? Elle est vivante, elle a ses espérances et ses poussées de fièvre, elle parle, il suffit de vouloir l'écouter pour l'entendre. Demandez à l'aigle de prendre assez de hauteur pour embrasser la Terre, et demandez à la Terre de vous raconter son histoire depuis que les hommes bougent sur elle. Peut-être l'entendrez-vous se soucier de nous, s'effrayer de nos guerres et pleurer de ne pas savoir quel mal elle nous a fait pour que nous l'aimions si peu. »
Commenter  J’apprécie          30
- Don Sebastian, pourquoi Dieu m'aimerait-il si je ne fais pas ce que je dois pour cela ?
- Parce qu'il ne sait rien faire d'autre. Il ne sait rien faire d'autre qu'aimer.
Commenter  J’apprécie          30
La conscience carrée est très utile pour fabriquer des trains, des routes, des avions, des villes, des médicaments, des canapés, des systèmes increvables. Mais elle est ainsi faite qu'elle ne veut pas goûter, elle veut comprendre. Elle ne veut pas jouer, elle veut travailler. Elle ne veut pas de l'inexprimable, elle veut des preuves. Elle ne veut pas être libre, elle veut être sûre. Elle doit être respectée, elle a des droits, et des pouvoirs. Mais veille à ne pas lui laisser tous les droits, ni tous les pouvoirs. Veille à ce qu'une porte reste toujours ouverte dans un coin de ta conscience carrée. Il faut que tu puisses sortir dans le jardin.
Commenter  J’apprécie          30
L'intellect voudrait que la vie ne soit qu'une énigme,
alors qu'elle est un mystère.
Demandez à la vie à quoi elle sert, elle ne vous répondra pas. Elle ignore tout de nos philosophies, elle ne sait pas ce que signifie le mot "néant". Comment pourrait-elle comprendre ? La vie vit pour vivre. Elle n'est qu'une force qui va, gratuite, sans questions et sans cesse donnée. Libre à vous de l'épouser, de la voir comme elle est, de l'aimer simplement pour le bonheur d'aimer. Et si vous ne voulez pas d'elle, que lui importe, elle passera sans vous !
Je connais des gens qui prennent la vie en horreur sous l’étrange prétexte que le monde leur déplaît- comme si le monde et la vie étaient sortis jumeaux du même ventre ! Le monde n’est que le lieu où la vie s’aventure. Il est rarement accueillant. Il est même parfois abominable. Mais la vie ! L’enfant qui apprend à marcher, c’est elle qui le tient debout. La femme qui apprend les gestes de l’amour, c’est elle qui l’inspire. Et le vieillard qui flaire devant lui les brumes de l’inconnaissable, affamé d’apprendre encore, c’est elle qui tient ses yeux ouverts. Elle est dans la force de nos muscles, dans nos élans du cœur, nos poussées de sève, notre désir d’être et de créer sans souci de l’impossible. « Impossible est impossible ! » voilà ce que dit la vie.
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (676) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les écrivains et le suicide

    En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

    Virginia Woolf
    Marguerite Duras
    Sylvia Plath
    Victoria Ocampo

    8 questions
    1720 lecteurs ont répondu
    Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}