Le point de départ – un mauvais présage annoncé par une bohémienne – n'est pas sans rappeler
La Peau sur les os de Richard Bachman (alias
Stephen King), paru en 1984, la suite sera nettement moins tragique puisqu'il s'agit de
Laurent Gounelle, le chantre du bien-être « En phase avec les autres, en paix avec moi-même ».
D'évidence notre héros, Jonathan, n'est pas dans la meilleure phase de sa vie – il est séparé, galère au boulot et peine à régler ses factures, une situation des plus banales en somme - et ce n'est pas la prédiction d'une bohémienne qui va arranger les choses, quoi que ! Car une fois qu'on est descendu au fond, il n'y a souvent pas d'autre solution que de remonter à la surface, c'est même une loi physique. C'est donc ce cheminement vers la surface que s'attache à décrire l'auteur dans son style suffisamment dépouillé pour être facile à lire et faisant appel à nos sens (la brise bienfaisante, les parfums des jardins, les échanges autour d'une tasse de thé bienfaisante, etc).
Selon celui de nos trois cerveaux qui les domine (l'archaïque, le limbique et le néocortex), les uns s'agaceront de tant de bons sentiments, les autres s'extasieront devant ces évidences, d'autres encore resteront sur leur faim.
Personnellement je pense que l'adhésion à un livre dépend de notre état d'esprit au moment de la lecture et, si j'ai suivi le cheminement de Jonathan sans déplaisir, je me demande l'écho que ce genre de lecture peut trouver en nous ? D'autant que nous n'avons pas tous une tante Margie (Tiens ! Tiens, Margie/magie !). Pour ma part, je pense probable que ce qui nous éveille au monde et à ses (dys)fonctionnements, que ce qui est de l'ordre de la prise de conscience prend sa source dans nos propres expériences et dans notre propre capacité à aller au-delà des évidences servies par la société de consommation qui nous formate.
J'aurais aimé que l'auteur trouve une astuce pour inclure le cheminement de ce champion de tennis, victorieux second tel un
Poulidor chéri du public, dans l'histoire de Jonathan.