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Citations sur Les yeux de Milos (107)

Les amantes comptaient moins que les tableaux que [Picasso] tirait de leur substance. Vivre, c’était donc oublier. S’inventer une transe, entretenir sa flamme jusqu’au bout
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Une femme qui vous attire est adorable quand elle approche, se livre sans peur au regard, qu'elle y manifeste un art pianoté que nul homme ne saurait égaler. Une grâce, une connaissance du jeu. C'est moi, tu peux regarder, je viens vers toi et te souris. Car aujourd'hui je t'accompagne. Je suis ta compagne.
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Les mouettes de Deauville ont un coefficient intellectuel supérieur à la moyenne. C'est climatique.L'énergie des marées, le vent salin.
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La végétation parfumée foisonnait autour du sentier minuscule. Dans une brèche, en contrebas, ils virent la rivière étincelante et verte. Une rivière, c'est plus joli que la mer, pansait Milos. C'est un corps. La mer sans limite vous égare, avec sa promesse de tempête et de naufrage. Il n'y a pas d'ouragan de rivière. La rivière est un corps de fille.
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- Le bonheur...dit Marine , c'est trop fragile, si on a le malheur d'y penser .
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Un jour, plongé dans le désespoir de refaire sans cesse ses toiles et de buter sur l’« impossible », [Monet] avoue : « j’ai peur d’être vidé, fini. ». Comme on le sent frère de De Staël, en ce paroxysme noir, sous le cimeterre d’un soleil parfait. Mais la plainte sempiternelle était un rite, un exorcisme qui maintenait Monet à son faîte, tandis qu’elle a détruit Nicolas.
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Françoise Gilot citant Picasso : « Quand je me suis rendu pour la première fois avec Derain au musée du Trocadéro, une odeur de moisi et d'abandon m'a saisi à la gorge. J'étais si déprimé que j'aurais voulu partir tout de suite ; Mais je me suis forcé à rester, à examiner ces masques, tous ces objets que des hommes avaient exécutés dans un dessein sacré, magiques, pour qu'ils servent d'intermédiaires entre eux et les forces inconnues hostiles. […]. Et j'ai alors compris que c'était le sens même de la peinture. Ce n'est pas un processus esthétique, c'est une forme de magie […], une façon de saisir le pouvoir, en imposant une forme à nos terreurs comme à nos désirs. Le jour où j'ai compris cela, je sus que j'avais trouvé mon chemin. »
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il entendit aussi Myriam évoquer le Minotaure, qu'elle reliait à Picasso, dont le château-musée était sis sur la corniche d'Antibes. Milos trouvait ce nom de peintre à la fois comique et mystérieux. Myriam l'admirait avec passion. Une autre fois, avec ses parents, ils passèrent le long de la même promenade qui dominait les murailles de la ville. Et, à côté du musée Picasso, ils regardèrent le dernier atelier de Nicolas de Staël, cette terrasse d'où il s'était jeté pour se tuer. Ils lui expliquèrent la chose avec le maximum de tact. Mais leurs mots ne parvinrent pas à réduire l'impact du fait brut. Alors Picasso et de Staël établirent dans son imaginaire une figure double, antagoniste et presque sacrée, inhérente à Antibes où il était né, au génie de la cité dont il ne savait s'il était bienfaisant ou secrètement maléfique. C'était une sorte d'envoûtement des possibles. (p. 11)
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Voilà le ravissement. Une enfilade de salles entières consacrées à William Turner. Ils plongent dans l’éblouissement. Des ciels d’or en fusion, reflètés dans l’effervescence des lacs et des mers. Des intérieurs de châteaux incandescents comme pour l’apparition de l’ange de l’Annonciation ou de Satan trismégiste. Des transparences de Venise, des glacis où la cité émerge à peine dans l’atmosphère nimbée qui distille l’essence de ses trésors . Un incendie rouge sang ravage le Parlement, dans un Vésuve de flammes. Le couchant resplendit de jaunes inouïs. Des flavescences émerveillées enveloppent les objets dissous. Ailleurs éclatent des cyclones de neige sur des naufrages noirs, des foudres rebondissent dans les nuées. Soudain, un train à tête ronde charbonne et rougeoie, lancé à toute vitesse dans la spirale fuligineuse de l’air. Le moindre motif est volatilisé. Les grands mythes, les héros et les dieux méconnaissables sont rendus à la pure peinture visionnaire, à des flux d’atomes, des tourbillons de feu.
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Ils retrouvaient leur lumière. Sans la mer. Une terre noble, un peu austère, celle de Cézanne, de Van Gogh,. Sauvage et cuite de rayons où les feuilles de figuiers offraient un vert gras, presque noir. Tout était beau à toucher, les contorsions des ceps, les écorces de chênes et les pans de lavande caressante, odorante, bleu vif, bleu de Staël.
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