En vertu des articles 167 à 177 du Code pénal… »...Le Réalisme socialiste... dossier administratif II-8-1959-Esprit-C...
l'écrivain russe
Andreï Siniavski père de Gran, après une traque incessante et de tous les instants, tombe sous le coup de la loi et direction la Sibérie. C'est son histoire que publie
Iegor Gran avec beaucoup d'humour, un peu de rancoeur et dans le fond quelque colère.
Passionnante chasse au déviationniste par
Iegor Gran qui a choisi le «parti d'en rire» d'ailleurs qu'aurait-il pu faire d'autre ?
Pour le suivre il va nous falloir intégrer la cellule « des services compétents » qui ne brillent pas par la pertinence de leurs enquêtes mais qui, néanmoins, obtiennent des résultats grâce à leurs mouchards et des milliers de petites surveillances à tous les niveaux: la société russe est un millefeuille bureaucratique et collaborationniste elle fait d'innombrables rapports insignifiants mais c'est bien le diable quand on n'en tire pas quelque chose.
Iegor Gran va nous entraîner dans la vie quotidienne et concrète du russe moyen et d'autres plus rustiques: la propagande communiste omniprésente, la surveillance ininterrompue du citoyen, le quotidien du camarade enquêteur, le fanatisme décérébré et complaisant, les dénonciations de voisins ou collègues, des faits divers qui ont asticoté l'URSS comme Penkovsky ou qui ont tout simplement marqué l'histoire, Gagarine, Soyouz, les amitiés artistiques occidentales .
La Russie c'est un peu «le crabe sans la mayonnaise» comme disait Francis Blanche mais lorsqu'il pince ça fait mal et puis le crabe c'est aussi une terrible maladie !
Une société pyramidale où « de la baleine à la sardine et du poisson rouge à l'anchois dans le fond de l'eau chacun dîne d'un plus petit que soi... »toujours d'après Francis Blanche
Un livre informateur mais très rigolard et on sent quand même quelques piques antisoviétiques et une certaine antipathie de Gran envers ce beau pays protecteur de ses administrés : on se demande bien pourquoi!
On appréciera le courage de « pa Siniavski/Gran » qui sait qu'il va tomber, qui sait qu'il est surveillé mais qui continue sur sa lancée. Chapeau ! « Ma Siniavski/Gran » n'est pas triste non plus !
Merci Iegor pour cette leçon d'optimisme, de bonne humeur et l'empathie que vous avez pour les cons
... car c'est dur d'aimer les cons...