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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents…dissidents !
C'est le cas d'Iegor Gran qui déterre les racines de son arbre généalogique en évitant la lourdeur qui accompagne souvent les romans du terroir familial, occasions redondantes de tuer le père, de révéler des errements érectiles ou de patauger dans le bon vieux temps.
Iegor Gran préfère décrire avec beaucoup d'humour la longue traque du KGB pour démasquer son père Abram Tertz, pseudonyme d'Andreï Siniavski, auteur clandestin de nouvelles peu respectueuses du régime soviétique et publiées en Occident. Les « services compétents » mettront tout en oeuvre pour débusquer cet "ennemi du peuple".
Le récit se déroule dans la Russie post stalinienne, dans les années 50-60, et permet de déborder les livres d'histoire pour rentrer dans le quotidien ubuesque de l'époque. Ici, on pourrait dire que la réalité dépasse la fiction si une fiction n'avait pas aveuglé la réalité pendant tant d'années.
Nourri d'archives familiales et après un important un travail de recherches, l'auteur garantit la véracité de tous les épisodes décrits dans le roman.
De la perquisition de son berceau, au « filet peu garni » offert à Youri Gagarine pour récompense de sa transhumance dans l'espace, de la projection clandestine de films de Fellini aux dénonciations de délateurs zélés, Iegor Gran nous immerge dans une société russe surréaliste.
Dans le roman, les agents du KGB ne sont pas présentés comme des tueurs sadiques mais comme des idéalistes zélés, soucieux de satisfaire leur hiérarchie pour obtenir quelques faveurs, et par ailleurs bons pères de famille. Ils sont présentés d'humeurs peu badines, des "Poutines" en gabardine qui chaussent des patins pour rentrer dans des appartements communautaires où la sexualité est considérée comme une maladie honteuse. Le régime, au menu unique, condamnait autant les instincts primaires que les admirateurs de Pasternak.
L'intérêt du roman réside beaucoup dans ses personnages. Mentions particulières pour cet écrivain et sa femme, fatalistes sur l'imminence de l'arrestation du mari, mais qui refusèrent de se complaire dans la tragédie et qui décidèrent de faire un enfant pour braver le destin.
L'auteur décrit très bien les tiraillements entre les envies naissantes de consommation qui agitent le pays des soviets, malgré les voyages organisés dans les goulags, et un endoctrinement qui impose de ne voir que ce qu'il est autorisé de croire.
La description des méthodes disproportionnées du KGB pour assurer un contrôle total de la population est passionnante. Après les purges staliniennes, la période est au dégel et le polit bureau patauge dans la raspoutitsa pour trouver la bonne mesure. La dépouille de Staline est retirée du mausolée de la Place Rouge mais rien ne doit pouvoir fissurer le bouclier idéologique contre le Corona Virus capitaliste. Quitte à se soigner à la vodka.
J'ai particulièrement apprécié le ton ironique de l'auteur. Iegor Gran est parfois traversé de vilaines pensées. Il en avait d'ailleurs fait un recueil délicieux. Elles sont aussi à l'origine de farces grinçantes et savoureuses dont je ne peux que conseiller la lecture : « L'écologie en bas de chez moi » ou « la revanche de Kévin ». Il n'a pas besoin de passer un test ADN pour s'assurer qu'il est bien le fils de son père. La causticité est ici héréditaire.
Il ne me reste plus qu'à relire le docteur Jivago. Jiva de ce pas de l'oie.
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« OBJET : Livre anti-soviétique
J'ai l'honneur de vous rendre compte des faits suivants :
Ce jour, le dimanche 15 mars 2020, je termine la lecture du roman Les services compétents du dénommé Iegor Gran, de son vrai nom Iegor Andreïevitch Siniavski, fils d'Andreï Siniavski, dissident soviétique.
Cet ingénieur a entrepris une carrière d'écrivain et s'est choisi un pseudonyme pour publier des romans écrits en français.
Cet homme est connu pour son humour noir, et suite à cette lecture, je ne peux que signaler l'irrespect et la légèreté avec laquelle il décrit l'URSS et la politique du camarade Nikita Khrouchtchev . »

Voici le rapport circonstancié que l'on pourrait écrire pour évoquer cet ouvrage et qui devrait être suivi d'une longue autocritique, puisque ce roman est excellent et que l'on prend un plaisir fou à le lire.

Les Services compétents désignent ici les services du KGB, où travaille le lieutenant Ivanov, qui traque le mystérieux Abram Tertz, qui fait publier en France dans les années 60 par une non moins mystérieuse filière des nouvelles fantastiques mettant à mal l'image de l'URSS.
L'habileté de Tertz et de ses amis est telle qu'il faut bien six années aux Services compétents pour démasquer l'écrivain subversif, André Siniavski, époux de Maria Rozanova, parents de Iegor Gran.

Ce qui frappe c'est le sujet du roman, traité avec beaucoup de recul, d'ironie, de second degré, d'apparente légèreté , qui fait rire et sourire.
C'est le récit de la traque de celui qui publie en France, des surveillances quotidiennes, c'est l'évocation des informateurs, des agents qui devinent, analysent, connaissent les individus mieux qu'eux-mêmes, savent prévoir, devancer, du martèlement des valeurs de la Mère Patrie, c'est le rappel de l'incessante comparaison avec l'Ouest décadent, et des tentatives pour ouvrir un peu le pays via Intourist, tout en colmatant les brèches que cette ouverture pourrait causer au sein de la nation…
Bienvenue dans le pays de Monsieur K, nouveau visage de l'URSS .
Les Services compétents racontent donc la censure, les pénuries, la répression, malgré le déboulonnage de Staline et la fin du culte de la personnalité. Si Staline est mort en 1953, la répression en Hongrie a eu lieu trois ans plus tard, l'Affaire Pasternak en 1958, les pays satellites de l'Europe de l'Est ne doivent surtout pas quitter le giron soviétique, ni les dissidents donner une image négative de la nation.

Ce très bon roman satirique offre des pages d'anthologie. Je mets une citation pour conclure en espérant qu'elle vous donnera envie de le lire. Il a été difficile de choisir, on voudrait citer des chapitres entiers du livre (avec mention spéciale pour les cadeaux octroyés à Youri Gargarine ou le passage sur Maurice Thorez).

« Tout de même, comment ose-t-on écrire dans la presse capitaliste que la liberté soviétique est couci-couça alors qu'on a ce Huit et demi qui est projeté en veux-tu en voilà, en plein centre de Moscou? Un film qui donne l'occasion aux intellectualisants d'affiner leur complexe de supériorité sans défendre aucun des enseignements de Lénine.
Khroutchtchev non plus n'a rien compris au film.
Après qu'un jury international lui a décerné le premier prix au Festival de Moscou, on s'est affolés dans les cénacles: comment montrer ce film aux citoyens alors que Mastroianni est à l'évidence contaminé par l'idéologie bourgeoise, tandis que l'art que pratique Fellini est à l'opposé du réalisme socialiste?
Tel un savant fou et altruiste, Khroutchtchev décide de tester le poison sur lui-même. On lui organise une séance privée. Le brave homme s'endort au bout de vingt minutes. Huit et demi est jugé soporifique et inoffensif.
Soulagement pour tout le monde: si le numéro Un est sorti indemne de la projection, le citoyen lambda ne risque rien. »
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J'ai lu "Z comme zombie" que j'avais vivement apprécié. J'ai donc voulu découvrir un peu plus cet auteur et j'ai suivi les conseils d'Anne-Sophie (dannso) - merci ! - et j'ai emprunté ces "services compétents".
Je me suis régalée du début à la fin. Grinçant, glaçant mais avec une bonne dose d'ironie et d'humour ! Et un style vivifiant....
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Mon dernier livre traitait de la Chine communiste des années 90. Hasard des lectures, avec ce livre, je suis partie dans l'URSS communiste des années 60. Pas un roman ici, un récit, celui de la traque d'un dissident qui publie à l'Ouest des textes subversifs (à peu près aussi subversifs que le "Docteur Jivago" de Pasternak, interdit à l'époque !). Ce dissident est le père de l'auteur. Ce père va être arrêté quand son fils avait 9 mois. Quand il reverra son fils, celui-ci aura 7 ans....
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J'ai aimé les remarques pince sans rire, la description des "services compétents" (le fameux KGB....), et puis les récits des victimes de ce système ou au contraire les récits de ceux qui huilent cette machine de surveillance constante. Et puis la vie quotidienne faite de manques, de débrouillardises.... Une peinture fidèle, intelligente et si drôle !
Ce livre est vraiment savoureux !
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A la fois jubilatoire par son humour grinçant et glaçant par sa description d'un régime totalitaire, ce roman décrit l'enquête mené pendant 6 ans par « les services compétents » ou KGB sur un, puis deux écrivains qui ont l'audace de publier des écrits qui ne sont pas dans la ligne du parti dans des magazines ou maisons d'édition occidentaux. Ces textes remettent en cause l'idéal communiste soviétique, péché insupportable pour les fervents partisans du régime.
J'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture, dont l'auteur manie à merveille l'ironie. Sa description de l'URSS de Kroutchev est pleine d'anecdotes, nous permettant d'entrevoir ce que pouvait être la vie à cette époque. le ton reste léger, il évoque les privations, les queues pour acheter tout et n'importe quoi, le système d'informateurs mis en place par le KGB, le respect de l'autorité et de la pensée unique. Il n'en est pas moins effrayant : comment vivre dans un pays où l'on doit se méfier de tous, où la liberté d'expression n'est qu'un mot, où la pensée est unique, où l'état a tous les droits et le citoyen aucun ?
Une lecture instructive aussi : quelques points d'histoire abordés que je ne replaçais pas dans ce contexte, tel que le scandale de la parution du « Docteur Jivago » ou l'exposition américaine de 1959 à Moscou.
Un dernier mot : l'auteur est le fils de l'écrivain qui sera finalement arrêté au terme de l'enquête et fera presque 6 ans de camp.
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Je suis complètement bluffée par ce récit satirique grinçant dans lequel Iegor Gran nous raconte l'enquête du KGB sur son propre père, le dissident soviétique Andre Siniavski qui sous un pseudonyme écrivit et réussit à faire publier en Europe ses histoires et essais jugés antisoviétiques, pour lesquels il fut finalement arrêté et envoyé en camp de travaux forcés au milieu des années 1960. Gran a choisi de raconter cette histoire du point de vue du Lieutenant Ivanov, l'agent des «services compétents» chargé de l'enquête, un bon petit communiste zélé qui traque avec conviction tant les étudiants revendeurs de jeans, que les profs qui diffusent les films de Fellini en cachette, que les poètes subversifs... L'humour de ce récit est corrosif et jouissif, malgré la gravité du sujet, quel plus bel hommage l'auteur pouvait-il rendre au courage de ses parents que cette satire remarquable d'un régime dévastateur et absurde.
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"Roman" dit la couverture, et pourtant on croirait lire le résultat d'une enquête très poussée de l'auteur. Car il a non seulement puisé dans son histoire familiale (il est le fils du dissident Andreï Siniavski, dont l'ouvrage raconte la traque dans l'URSS de Krouchtchev puis de Brejnev) mais s'est aussi beaucoup documenté sur l'époque.

Mais "Roman", parce que le point de vue est principalement celui du tchékiste qui dirige l'enquête, un certain lieutenant Ivanov. Parce que les temps sont moins brutaux, cet enquêteur est presque dépeint comme un brave type, notamment par son désir d'enfant, un peu abruti par l'endoctrinement et croyant faire le bien. Protéger des individus et idées dévoyés la marche vers la société idéale, voilà sa vie. Et sans la sauvagerie des années Beria / Staline qui viennent de se terminer, même si les années de goulag et condamnations à mort continuent à tomber.

Et donc, sans haine ni violence, l'auteur nous fait revivre la poursuite de ses propres parents du point de vue du chasseur. On se demande si le portrait de sa mère, femme d'un courage invraisemblable, est aussi romancé que les pensées qu'il attribue à son chasseur. En tous cas, on est là face à une femme admirable ou à une émouvante manifestation d'amour filial.

Pour ne rien gâcher, le livre est écrit d'un ton badin, dans une langue simple et belle. Plus une profusion de personnages secondaires vite évoqués ou davantage fouillés, tous intéressants. On se demande là encore la part de la documentation et celle du "Roman" : par exemple, le "Monocle" a-t-il réellement existé ?

En tous cas, invention ou relation, c'est un livre fascinant.
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URSS, début des années 60. Les « Services compétents » sont au travail comme au bon vieux temps de Staline. Ce terme désigne les fonctionnaires en charge de la sécurité intérieure, affectés à la lutte contre les activités antisoviétiques et plus particulièrement ici dans le domaine culturel. Et il y a du pain sur la planche : après la parution à l'Ouest du "docteur Jivago", voilà qu'un certain Abram Tertz y fait publier un brûlot opposé à la doctrine officielle sur la création artistique. Intolérable !
On va suivre alors l'enquête des fonctionnaires chargés de mettre la main sur ce Tertz.
Iegor Gran en profite pour nous faire le tableau cocasse d'un régime en voie de décomposition, mettant en scène des situations plus loufoques les unes que les autres.
A la lecture, on s'amuse, on rit beaucoup - jaune ? Sur la fin le ton se fait plus grave, car il s'avère que Iegor Gran a un rapport très intime avec cette affaire. Je n'en dis pas plus. Superbe !
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Nature, chasse, pêche, et tradition, sont des thèmes de ce récit : nature humaine, chasse à l'homme, pêche aux informations, et tradition (soviétique) de la délation. Rien à voir donc avec ce parti politique français réactionnaire créé à la fin des années 1980, centré sur son nombril et défenseur des pires aspects de nos traditions (une religion…).

N'ayant pas lu la 4e de couverture, ni compris le sens de la photo de couverture de l'édition Folio, pendant plusieurs dizaines de pages j'ai cru lire un roman (je n'avais pas remarqué l'absence de ce mot en début d'ouvrage), et même un bon roman.
La découverte du caractère biographique de ce récit a souligné ses qualités : il s'agit d'un très bel hommage de l'écrivain Iégor Gran à son père André Siniavski, injustement condamné à plusieurs années de travaux forcé pour avoir froissé les autorités soviétiques. L'injustice ne réside bien sûr pas dans le fait qu'il n'aurait pas commis ce qui lui était reproché par ces autorités, mais dans l'interdiction même faite aux intellectuels de s'exprimer.

Merci à C. pour ce cadeau, et bravo pour le choix. 😘
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Voici une histoire vraie racontée avec facétie par un écrivain talentueux.  

L'auteur raconte la traque dont son père a été l'objet pendant six ans, dans l'URSS post-stalinienne,  en tournant en dérision et ridiculisant la mesquine méticulosité des services secrets du KGB et de ses fonctionnaires totalement dévoués à la cause du communisme universel et farouches accusateurs de l'impérialisme occidental, cause de tous les maux des classes populaires. 

Au moment d'entamer ce livre, je suis d'une ignorance quasiment totale du régime dit de "dégel" des années soixante et ne suis pas de prime abord attirée par l'histoire du communisme, mais une instagrammeuse le recommande chaleureusement et voilà que l'envie de le lire me titille.  Merci à @escaledulivre.

C'est drôle, j'ai ri et pourtant ça fait froid dans le dos.

C'est truffé d'anecdotes sardoniques sur le conditionnement, le bourrage de crâne, l'oppression et la répression des hommes et des femmes russes.

L'auteur raconte au passage des événements historiques sur un ton délicieusement ironique, dont entre autres l'exploit de Youri Gagarine, et particulièrement les ridicules récompenses récoltées lors de son retour sur la planète terre. 

On ne peut que saluer le courage des intellectuels russes de l'époque qui, se sachant espionnés, en sursis, courant le risque de condamnations iniques à de lourdes peines, continuaient à publier des écrits antisoviétiques, en trouvant toutes les astuces et les personnes de confiance, malgré les moyens efficaces, "les services compétents", tissant patiemment une toile dans laquelle il était impossible de ne pas se prendre.

Que dire de plus ? Lisez ce livre, sa lecture est édifiante, effrayante, l'humour omniprésent est caustique et n'enlève rien au caractère tragique des situations. 

Quel exploit de nous démontrer que ce qui peut paraître d'énormes absurdités à nous les occidentaux a effectivement et littéralement existé !

Chapeau Monsieur Iegor Gran !  Et vos parents : des Héros !

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"Dans une société du futur libérée du joug occidental capitaliste" un pamphlet clandestin venu de France circule sous le manteau. le caractère antisoviétique du brûlot écrit sous pseudonyme ne fait aucun doute.
Telle une rumeur la diffusion de l'article est une menace intolérable pour les Services compétents, le redoutable KGB. de 1959 à 1965 la section II sera en charge de l'enquête multipliant informateurs, interrogatoires, filatures, fausses pistes. Suspicion et espionnite aiguë, le train-train quotidien des fidèles serviteurs du régime.
L'auteur multiplie les angles de vue, celui de l'enquêteur zélé acquis corps et âme à la cause, celui de l'auteur anonyme dans la seconde partie, celui d'un informateur, et, en embuscade permanente, les commentaires railleurs du narrateur couchant noir sur blanc le ressenti des "héros" soviétiques en équilibre permanent sur le fil rouge de la doxa officielle. Un jeu du chat et de la souris entre le KGB, l'éditeur parisien et les auteurs anonymes narguant avec roublardise les fins limiers du régime.
Un texte direct et décalé qui va à l'essentiel sans fioritures et qui fait penser à une bande dessinée carburant à l'humour noir.
Sur fond de Kolyma et de lutte face à l'invasion naissante des valeurs décadentes de l'Occident le texte décrit un régime paranoïaque et borné lancé dans une partie dérisoire perdue d'avance pour chacun.
Ouvrage délicieusement efficace et réel sur un écrivain subversif.
A lire sans hésitation.
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