Il m'a fallu 1 nuit pour me fixer sur la note que j'allais mettre à ce Grangé dans mon échelle de saveur des thrillers. Et quelle nuit ! Avec cette histoire et son final, J'hésitais entre 9 et 10. Au final, ce sera donc 10 - chef d'oeuvre - et à partir de maintenant si je dois conseiller un titre pour découvrir l'auteur ce sera celui-là !
3 parties distinctes, dont un procès au milieu (inédit pour Grangé !) qui permet de se détacher de l'enquête de terrain de la 1ere partie pour s'attarder sur les arguments d'une défense déstabilisante dans nos propres convictions. Ça m'a même donné envie de lire du
Grisham pour approfondir le genre sur un livre entier !
Sur le fond du livre et son "héros", ça faisait longtemps que je n'avais pas autant douté sur le jugement d'un personnage principal dans un thriller : d'habitude, je me range facilement derrière lui et j'appuie ses convictions ou ses doutes, mais là, je ne serai jamais allé aussi loin que lui et j'aurai abandonné la piste qu'il suit assez rapidement ou, au contraire, accéléré aux moments où il doutait. Ça change, et dans le bon sens !!
L'enquête sur Sobiersky, tueur-repenti devenu artiste-peintre, est rapide et ultra violente dans un monde artistique, où la peinture et le sexe se croisent et se décroisent. Je ne peux (très, très) malheureusement pas juger de la qualité des recherches de Grangé sur le monde du sexe, mais ça me semble totalement crédible et flippant de savoir qu'il existe des personnes aussi décalées sur ce plan-là. Mais bon, si ça se trouve quelqu'un qui lit mon avis est-il adepte, qui sait ! (Un MP pour se denoncer ? ^_^)
Quant à la 3e partie, elle est géniale, dans le sens "qui tient du génie". Je pense que cette fin est une des plus réussies que j'ai rarement lues dans un thriller (hors celles de
Thilliez, dont les fins sont plutôt axées sur des doubles-sens et énigmes, plus cérébrales).
Le maitre du thriller horrifique, c'est bien Grangé ! Les quelques questions en suspens après le procès trouvent leur réponse alors que tout semblait bien ficelé. Franchement, ma nuit m'a porté vers ce 10 et je trouve que c'est largement mérité. Monsieur Grangé, vous me faites flipper, et vous le faites bien !