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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le portrait d'un aventurier de l'extrême

Habité par le projet fou de relier à pied l'Antarctique d'une extrémité à l'autre sur la trace d'Ernest Shackleton, Henry Worsley, ancien officier de l'armée britannique âgé de 55 ans, part seul et sans assistance afin de réaliser et achever le parcours avorté de son mentor lors de l'expédition Endurance un siècle plus tôt.
Fort de son expérience d'explorateur polaire et de sa préparation en vue de mener celle-ci, il se lance à l'assaut de tout ce blanc le 13 novembre 2015. Chaussé de skis de fond, sanglé dans un harnais de traction, il pousse sur ses bâtons pour avancer avec son traîneau de 147 kg.
1600 km à parcourir, de l'air qui se raréfie, des températures extrêmement basses, des crevasses... Ça fait rêver non ?

« L'homme se sentait comme un grain de poussière dans le néant gelé. Tout autour de lui, il voyait la glace s'étendre jusqu'aux confins de la Terre : de la glace blanche et de la glace bleue, des langues et des saillies de glace. Il n'y avait pas de créatures vivantes en vue. Pas un phoque ni même un oiseau. Rien, à par lui. » (Incipit)

Et c'est David Grann qui s'est emparé de cette histoire extraordinaire pour la restituer avec talent dans cet ouvrage. Écrivain journaliste, il nous livre un récit captivant dans son style journalist-unique, à l'instar de celui qui m'avait déjà séduite lors de la lecture de « La Note américaine ». Il mêle habilement les éléments pour dresser un portrait vivant et attachant de cet homme incroyable. On découvre non seulement son périple mais aussi son obsession de longue date pour Ernest Shackleton qu'il dresse au rang de héros, son attachement à étudier l'homme au-delà de l'explorateur au point de prendre ses décisions en songeant : « qu'aurait fait Shackleton à ma place ? ».
L'auteur se fait explorateur lui aussi, car il examine les raisons ayant poussé H. Worsley dans cette quête de l'extrême, ses motivations, son dépassement hors norme et cette obsession de Shackleton. le récit est passionnant d'un bout à l'autre, émaillé de nombreuses photos qui rendent le tout encore plus vivant.

J'ai aimé ce court récit que j'ai traversé d'une extrémité à l'autre, confortablement installée dans mon canapé, bien au chaud mais avec toutes mes pensées dans un ailleurs fait de blanc polaire et d'un homme doté d'une force admirable que je ne pourrai oublier. Il incarne le dépassement de soi à la puissance 10.

Un livre à la couverture magnétique, un récit inoubliable.

Merci @wooter pour cette belle recommandation de lecture faite à l'occasion d'un commentaire :-)
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En 2015, Henry Worsley, ancien officier de l'armée britannique, entreprend à cinquante-cinq ans la traversée pédestre de l'Antarctique, en solitaire et sans assistance. Ce n'est pas sa première expédition polaire, puisque, depuis toujours fasciné par Ernest Shackleton, il avait déjà relié à pied les deux extrémités du continent, en équipe, menant à bien ce que son prédécesseur n'avait pu terminer cent ans plus tôt. Réussira-t-il ce nouvel exploit que les plus grands spécialistes jugent inouï ?


A pied, sans ravitaillement en cours de route, sans chiens ni voile pour l'aider à tirer son traîneau sur les plus de mille six cents kilomètres de son périple, Henry Worsley part pour ce qu'il estime quatre-vingts jours d'épreuves, au travers d'un désert où les températures peuvent atteindre moins soixante degrés, les vents trois cent vingt kilomètres à l'heure, et où l'altitude moyenne de deux mille trois cents mètres s'accompagne de dénivelés abrupts parsemés de dangereuses et traîtresses crevasses. Y sévissent de terrifiants épisodes de whiteout, lorsque l'absence totale de visibilité dans un univers uniformément blanc fait perdre tout repère et jusqu'au sens-même de l‘équilibre. Survivre dans un tel environnement exige une condition physique, un mental et des capacités hors normes. Ce dont notre homme dispose comme personne…


Accompagné d'appréciables photographies, le récit embraye directement au plus profond de l'aventure, instituant dès le début une tension qui ne va pas lâcher le lecteur. Henry Worsley est parvenu aux trois quarts de son trajet et, épuisé, il doute. Doit-il s'entêter ou rester fidèle à cette phrase qui a sauvé son cher Shackleton plusieurs fois : “Mieux vaut un âne vivant qu'un lion mort” ? La réponse attendra la fin du livre, le temps d'un arrêt sur image et d'un long flash-back, qui vont nous permettre de comprendre l'obsession d'Henry pour son héros, l'influence de ce dernier sur toute sa vie et sa carrière, et son inextinguible besoin de dépassement de soi. Ce sont ainsi deux fascinants aventuriers, séparés d'un siècle, que le récit nous fait rencontrer, dans une narration fascinante qui fait la part belle à leurs extraordinaires personnalités, autant qu'aux incroyables rebonds de leurs destins. Plongé depuis son fauteuil dans l'aventure la plus extrême, la plus dépaysante et souvent la plus étonnante, le lecteur captivé en prend plein les yeux. Il ne peut que frémir face au niveau d'engagement de ces hommes, constamment à la limite du point de rupture, et que leurs incursions répétées dans la zone rouge du danger exposent à l'inéluctable.


Les ultimes rebondissements du périple d'Henry Worsley ne seront finalement pas ceux auxquels, ni lui-même, ni le lecteur, pouvaient s'attendre. Après la trépidation et les sensations de l'aventure par procuration, ce dernier n'échappera pas à l'émotion et restera songeur face à la puissance de certains destins. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Le grand reporter David Grann (auteur de «La note américaine » et «La cité perdue de Z ») a choisi de raconter l'expédition incroyable et folle d'un officier de l'armée britannique, Henry Worsley, entreprise en 2015.
Cet homme a une obsession : traverser le continent Antarctique, exploit que n'aura pas réussi à accomplir, son héros, Sir Ernest Shackleton, le célèbre aventurier, en 1917.
Gann nous embarque littéralement dans cette aventure polaire.
Worsley va donc tenter ce défi: marcher avec de simples skis de fond, muni de bâtons, et tirant un traîneau de près de 150 kg sur une distance de plus de 1600 km, le tout sans assistance!!

Ce livre est fascinant, impossible à lâcher!
Et que dire de cette sublime couverture?!
Une réussite!
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1600 bornes en solo à trainer un traineau maousse de 150 kilos en plein désert de glace… Et moi qui me fait violence pour affronter le carrelage glacé et le froid polaire du congélo, pour l'interminable trajet de 3 mètres qui sépare les Magnums de mon canapé. Ne riez pas, je fais ça pieds nus, moi.

Comment résister à cet couverture au selfie extra de ce gaillard viril avec un barreau de chaise coincé dans le bec, une quenotte manquant à l'appel, et des lunettes solaires polaires old-school à souhait vissées sur une frimousse de bandit ?

Je n'ai pas poussé plus que ça l'exploration des faces Marketing du bouquin et j'ai bien fait, car la surprise n'en aura été que plus grande et plus éclatante.

Décidé à suivre de près les aventures de Ernest Shackleton qui était revenu dans les discussions mondaines depuis la découverte récente de l'épave de son bateau « Endurance », j'avais chopé chez Libretto son récit de cette quête de rejoindre le Pôle Sud, et puis l'overdose de descriptions de types de glaces et de coordonnées m'avaient un peu refroidi, j'ai du coup reposé le bouquin (L'Odyssée de l'Endurance) un poil suranné sur mes étagères pour échapper aux engelures.

Mais l'humanité du bonhomme m'a marqué, et je ne suis pas le seul à avoir été touché par l'aura, le charisme et le souci des autres du bonhomme.

David Grann, journaleux ricain de renom, va nous brosser le portrait attachant et admirable de gonze au cigare : le pédigrée est de qualité supérieure.

Henry Worsley, Cet élève sportif, puis militaire brillant est drogué au grand air et à l'aventure, il va devenir le fanatique le plus tapé de Shackleton et va se mettre en tête de relancer sa quête de l'extrême échouée un siècle plus tôt.
Je m'arrête la car David Grann fait sacrément le boulot mieux que moi pour décrire l'enfer blanc que va connaitre à plusieurs reprises ce héros soiffard invétéré du dépassement de soi. Cette histoire vraie est totalement dépaysante et vaut largement le détour car elle échappe avec habileté aux écueils des récits d'aventure anciens parfois désuets et manquant souvent de peps car freinés par une orgie de détails qu'un journaliste moderne et pragmatique comme l'auteur sait adroitement éconduire.

Un peu comme une langue collée a un poteau givré, je n'ai pu me séparer de ce bouquin qu'une fois celui-ci terminé, les doigts et le coeur réchauffé par l'histoire d'un homme extraordinaire à la détermination d'acier pour qui la persévérance semble être le maitre-mot, incrusté et indélébile, avec toutefois suffisamment de jugeote et d'empathie pour en faire quelqu'un de formidable.
Conté de bien belle manière avec ce qu'il faut d'informations et de photos pour faire vivre au mieux une atmosphère qu'on imagine qu'extrême, cette lecture intense en émotion me hantera, un moment.

Si ce petit billet (de cinq) peut vous pousser vers cette oeuvre de l'auteur de la célèbre La note américaine, alors je n'aurai surmonté le froid de mon congélo, et je n'aurai pas taché ce bouquin de chocolat (blanc of course, on reste dans le thème) pour rien.

Moufles et glaces fortement conseillées pour la lecture de cette aventure.
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Extraordinaire histoire de Henry Worsley, militaire britannique dont le modèle depuis l'enfance est Ernest Schackelton (1874 1922) qui entreprit la traversée de l'Antarctique et renonça près du but pour sauver son équipage. Henry Worsley, dont un ancêtre faisait partie de l'expédition, rééditera cet exploit avec 2 autres descendants de l'équipe. Il fit une autre expédition et reliera à nouveau le pôle sud. Puis à la retraite, il partit en solitaire, mais cette fois, il échouera alors que sa traversée arrivait à son terme et hospitalisé, mourra au Chili d'une septicémie en janvier 2016. Véritable aventurier du XXI ème siècle, modèle de volonté, d'abnégation et de générosité. Histoire vraiment incroyable que David Grann porte à notre connaissance. Des photos et des cartes illustrent ce livre remarquable.
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Sir Ernest Shackelton, voilà un influenceur qui de nos jours tiendrait la dragée haute à tout ceux qui fleurissent et fanent tout aussi vite sur les réseaux. Explorateur polaire du début XXème il a marqué l'Histoire par son charisme, sa générosité et son engagement hors du commun qui ont donné à ses échecs plus de gloire que mille victoires. Pour permettre au lecteur de mieux comprendre cette fascination que Shackelton peut exercer, David Grann nous en fait un court portrait en début d'ouvrage qui plante fidèlement le personnage, même s'il ne saurait remplacer la lecture de l'Odyssée de l'Endurance toujours disponible aux éditions Phébus dans les meilleures librairies.
Parmi ses illustres influencés il y a Henry Worsley, petit fils de Franck Worsley compagnon de la première heure de Shackelton. Commando de marine dans l'armée britannique il est happé dès sa jeunesse par les valeurs et le caractère de l'explorateur qui ont ruisselé de génération en génération jusqu'à lui.
Ce livre retrace le parcours d'Henry Worsley. Comment fasciné par Shackelton, Worsley s'est totalement identifié à son modèle. Comment parallèlement à une carrière militaire très engagée et glorieuse il a cultivé les valeurs de Shackelton faisant de la question « Que ferait Shacks ? » un préambule à toute situation inextricable. Comment marcher dans les pas de son mentor en refaisant ses deux expéditions de 1909 et 1915, et surtout en les menant à bout, lors de leurs centenaires respectifs s'est imposé comme un aboutissement aussi logique que vital. Comment il a repris ce flambeau abandonné en 1922 en Géorgie du Sud suite à une crise cardiaque.
On se laisse rapidement entrainé par ce récit très prenant qui se termine tragiquement puisque même GPS, Gore-tex et autre téléphone satellite n'ont su empêcher l'Antarctique d'avoir, cent après, encore une fois le dernier mot.
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En 2015, Henry Worsley laisse derrière lui femme et enfants pour se lancer dans une expédition risquée : la traversée à pied de l'Antarctique en solitaire. Cet ancien militaire n'en est pas à son coup d'essai : fasciné par les exploits d'Ernest Shackleton, grand explorateur du Pôle Sud, il a déjà mis à plusieurs reprises ses pas dans les siens, notamment lors d'une traversée du continent en équipe. Mais cette expédition, au cours de laquelle il devra traîner seul son équipement sur plus de 1600 kilomètres, est un défi inédit, qui le confrontera à ses propres limites.
The White Darkness, sous ses airs de récit d'aventure traditionnel mêlant une évocation des paysages sublimes de l'Antarctique à des portraits d'hommes à la force d'âme phénoménale, se révèle plus profond et plus émouvant que prévu. C'est que David Grann n'y élude ni la part de folie destructrice qui entre dans le désir de se mesurer à cette ultime frontière qu'est le Pôle, ni le coût de ces aventures pour ceux qui, la peur au ventre, attendent à l'autre bout du globe qu'un père ou un mari rentre, en espérant que cette fois ce soit pour de bon.
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Dans The White Darkness, on se dit que l'enfer est glacé et non pas brûlant. On y croise des hommes habités par "des petites voix intérieures " qui les poussent à se fixer des objectifs d'exploration toujours plus ambitieux. L'Antarctique est leur terrain d'aventures.
Ils éprouvent et repoussent leurs limites physiques, et surtout mentales. C'est une véritable épopée glacée, dont les hommes continuent le chant d'une génération à l'autre.
Ce livre, c'est le récit de la genèse de cette passion qui habite littéralement Henry Worsley. Sa carrière militaire, son mariage d'amour, ses deux enfants adorés ne suffiront jamais à son bonheur : Il vit pour et par l'Antarctique, inspiré depuis l'enfance par l'explorateur Shackelton.
C'est aussi une incroyable histoire de transmission. On suit deux équipes, l'une au début du XXème siècle, l'autre du XXIème, menée par Henry Worsley. Les seconds sont les descendants des premiers, ils veulent terminer, cent ans après leurs ancêtres, "une entreprise familiale restée inachevée". En 1909, le britannique Shackleton a dû en effet renoncer à atteindre le Pôle Sud pour sauver ses hommes. En 2009, Leurs descendants reprennent le défi, repartent sur les pas des pionniers de l'Antarctique. Ils sont trois, ils ne se connaissent pas, et ils sont déterminés à former une équipe pour atteindre cet objectif ! Un récit palpitant que j'ai relu aussitôt après l'avoir refermé, pour retourner une 2ème fois en Antarctique, cette "toile blanche sur laquelle chacun cherche à imprimer sa marque". Gros coup de coeur pour ce livre de David Grann.
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« The White Darkness », derrière cet oxymore se cache le récit du périple hors normes d'un aventurier en quête du dépassement de soi : Henry Worsley.
Sur les traces de son héros, Ernest Shackleton (1874-1922) qui tenta une traversée de l'Antarctique en 1908, mais qui dut se résigner et faire demi-tour. Une décision qui sauva la vie aux 20 membres de l'expédition. Un exemple de leadership qui est régulièrement cité dans les ouvrages de développement personnel.
Afin de commémorer cette tentative, Worsley, accompagné des descendants de cette traversée avortée, va monter une expédition en 2008, soit 100 ans après Shackleton.

Au programme de cette immersion dans ces « ténèbres blanches » : des éléments d'une dureté qui éprouvent, aussi bien les corps que les âmes. Entre les vents violents (pouvant aller jusqu'à 300 km/heure), les risques d'engelures, de chutes dans des crevasses, la faim qui ronge et les kilos perdus par les marches quotidiennes et cette sensation de solitude au milieu de ce désert de glace. À la vue de ces éléments, on se rend compte de l'exploit accompli par Worsley et ses coéquipiers en 2008.
Un exploit qu'il tentera de réitérer, seul, en 2015. Mais je laisse le soin au lecteur d'en découvrir l'issue.

Ce récit, narré par David Grann (La cité perdue de Z) se révèle être un de mes coups de coeur de ce début d'année 2023. Un récit pourtant court (155 pages).
Tout comme les skippers en mer, les alpinistes solistes… les explorateurs polaires partagent cette soif de dépassement de soi, d'éprouver les limites du corps et de l'esprit, de s'élever au-dessus de la monotonie et du confort de la vie quotidienne.. Car ce qui compte dans ce genre d'exploit, c'est le voyage et non la destination !
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" Ils gravitent le glacier, leurs traîneaux semblables aux ancres de navires traînées sur le plancher de l'Océan "
Sur les pas d'Ernest Shackleton, Henri Worsley réalise deux expéditions dans l'immensité blanche de l'Antarctique.
Un récit au rythme des crampons sur la glace, où l'abnégation et le mental peuvent vous conduire à la réussite ou à la Mort.
Coup de coeur!
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