Sous le signe du danger - Pour sauver celle que j'aime encore

pour sauver celle que j'aime encore :

Cette fois, elle le fixa droit dans les yeux.
— Tu en tires une conclusion ?
Oui, une conclusion centrée sur Marcel et le désignant comme étant à l’origine de ce désastre.
— Non.
— On le dirait cependant.
Voilà ce qui arrivait quand on était amoureux d’une femme intelligente. Elle s’exprimait sans détour et vous ne pouviez éluder les sujets sensibles. Elle décelait chaque nuance et établissait chaque connexion. C’était stimulant, toutefois dans ce cas précis, c’était également un problème. Il préférerait résoudre l’énigme et recueillir les indices. Parce que, s’il impliquait Marcel et se trompait, il perdrait peut-être Jana. 

Pour sauver celle que j'aime encore

— Le serpent préfère les lézards aux humains. Nous sommes totalement en sécurité.
— Est-ce mal d’espérer qu’il soit mort ?
Elle s’agrippa encore plus à lui, passant son bras sous le sien et marchant sur son pied.
— Pas d’une mort violente, tué par un chasseur de serpents, s’ils existent, précisa-t-elle. Non, plutôt mort de vieillesse. Quoi qu’il en soit, j’ai absolument besoin qu’il ait cessé de respirer.
Son babillage lui donna envie de sourire mais il n’osa pas.
— Tu vas bien ?
— Je n’aime pas les serpents.
Ils avaient plutôt eu du mal à communiquer ces derniers temps. Toutefois, il avait parfaitement saisi ce point.
— Nous le balancerons plus loin et nous le laisserons en paix.
— Et si jamais il a des amis ou qu’il vit là dans une sorte de ville pour serpents ?
Bien que la perspective de Jana lui sautant dans les bras ne le gênât pas, la façon dont elle claquait des dents était autrement dérangeante.
— Je déteste les serpents.
— Message parfaitement reçu. 

Pour sauver celle que j'aime encore :

Elle songea au poids qu’il portait et aux horreurs qu’il gardait pour lui. Il répétait toujours que c’était pour lui épargner de les entendre et pour ne pas les revivre. Pour la première fois, elle comprenait.
— Je t’aime.
Les mots lui échappèrent. Non que ce fût un secret ou une récompense qu’il devait gagner. Elle l’aimait à chaque minute de chaque jour et, frôlant la mort, elle avait besoin qu’il le sache.