Si récemment, j'ai adoré certains romans jeunesses comme « The mysterious benedict society » avec ses différents niveaux de lecture, son univers original, ses personnages atypiques et que j'ai beaucoup aimé « The Duff », force est de constater qu'en revanche «
Qui es-tu Alaska » ne m'a pas du tout convaincue…
Je pense qu'une partie du problème vient du fait qu'après avoir entendu autant d'éloges sur ce roman (que ce soit en France ou outre Atlantique), je m'attendais à un véritable feu d'artifice d'émotions, à pleurer toutes les larmes de mon corps, bref, mes attentes étaient indubitablement démesurées face à ce qu'on est en droit d'espérer d'un livre « jeunesse ».
L'histoire est divisée en deux parties : avant et après avec une sorte de décompte des jours encadrant un mystérieux évènement. On suit les « aventures » du jeune Miles, un adolescent qui a pris la décision de quitter le cocon familial pour intégrer un pensionnat. Miles est un garçon apparemment solitaire, aux parents surprotecteurs, qui n'a pas vraiment d'amis et en quête « d'aventure ». Lors de son arrivée au pensionnat, il fait entre autres la connaissance de son colocataire, Chip, surnommé le colonel. Ce dernier lui présentera la belle, excentrique et mystérieuse Alaska dont il va tomber amoureux, ainsi que Takumi. Avec ses nouveaux amis, Miles partira en quêtes de nouvelles expériences.
Autant se le dire, je ne suis jamais parvenue à entrer complètement dans l'histoire, à m'attacher à un personnage en particulier. Bien qu'ayant eu leur âge il n'y a pas si longtemps que ça, je n'ai réussi à me reconnaître en aucun des protagonistes. Si je peux cautionner en partie la conduite d'Alaska dont l'histoire personnelle a su me toucher, le comportement des autres adolescents m'a véritablement insupporté. Leur allure blasé et pseudo rebelle qui fume, qui boit et défie l'autorité sans raison valable m'a agacée de bout en bout.
Et je dois dire qu'en matière de personnage exaspérant, le narrateur, Miles, atteint des sommets. Ce dernier fait preuve d'une niaiserie sans borne à certains moments et se révèle totalement apathique, à se laisser entraîner et influencer par ses camarades. Et les exemples ne manquent pas : accepter sans hésiter la première cigarette qu'on lui tend alors qu'il n'a jamais fumé de sa vie (ça fait tellement plus cool, vous comprenez) ; sauter sur la jeune Lara parce qu'on lui a dit qu'il devait se trouver une petite amie (et sincèrement je me demande ce qu'elle peut lui trouver)… et j'en passe. Bref, un personnage qui n'a pas une once de personnalité ni de jugeote alors autant dire que suivre ses « aventures » (quoique je ne vois pas trop où est l'aventure là dedans) dans ce pensionnat ne m'a pas vraiment captivée…
Quant à la jeune, belle et mystérieuse Alaska, si à première vue elle aurait pu relever le niveau, certains aspects de sa personnalité m'ont néanmoins déplus. Certes, Alaska a de la personnalité, elle est passionnée par la littérature et c'est aussi une vraie féministe… Autant de points qui m'ont séduite à son sujet et c'est de loin le personnage qui m'a le plus intéressé et le plus intrigué. Et pourtant, là encore, je trouve que l'auteur ne fait que juste l'effleurer. On ne la découvre qu'à travers les yeux de Miles et finalement on ne saura que peu de choses sur elle. Sans compter qu'elle incarne aussi le cliché du canon de beauté qui a tous les garçons à ses pieds et que de ce point de vue, c'est (pour reprendre le style d'écriture de
John Green) 1) pas franchement original et 2) franchement agaçant.
Bref, passé la mise en place de l'intrigue, il y avait beaucoup de longueurs à mon goût. Je ne doute pas que certaines personnes aient pu s'attacher aux personnages et apprécier les petites bagarres entre clans, les blagues idiotes sur fond de vie à l'internat… internat qui soit dit en passant m'a semblé totalement invraisemblable. On a l'impression qu'il y a à peine trois, quatre adultes, les ados étant quasiment livrés à eux-même (rien à voir avec ma vie d'interne au lycée). Toujours est-il que pour ma part, je en me suis en rien reconnue dans ces adolescents et pour être parfaitement franche, la seule chose qui me « tenait en haleine » durant la première partie était de savoir ce qui allait se passer ce fameux jour. Et encore… force est de constater que même sur ce point, le roman pâtit de certaines faiblesses. En effet, l'intrigue est trop prévisible à mon goût. Je m'attendais à ce « grand évènement » même si je n'avais pas idée des circonstances exactes. Cette tragédie qui constitue le point culminant du récit n'a donc pas suscité en moi l'impact émotionnel que l'auteur devait espérer au moment de la rédaction de ce roman. Quant à la deuxième partie, là encore je me suis rapidement lassée, ayant bien vite élucidé les derniers « mystères » qui pouvaient subsister.
Concernant l'écriture, j'ai trouvé que l'auteur était un peu trop ambitieux quant aux desseins de son livre, comme s'il avait voulu écrire un roman qui se voudrait philosophique et porteur d'un message fort à coup de citations et de réflexions sur la vie mais dont le résultat se révèle décevant à cause d'un style assez insipide. En dépit de certaines remarques sarcastiques de la part de ses personnages qui rythmaient un peu le récit et de certaines scènes qui pouvaient prêter à sourire, son écriture (ou du moins la traduction française) est loin d'être transcendante selon moi.
Je reconnais que mon avis est loin d'être dithyrambique mais je ne peux pas cacher pas ma stupéfaction à entendre tant d'éloges sur ce livre (qui a d'ailleurs reçu un prix). Mon opinion n'engage que moi, comme toujours mais en ce qui me concerne, je trouve que «
Qui es-tu Alaska ? » n'est pas à la hauteur de sa notoriété autant dans son intrigue, dans le message qu'il veut porter que dans l'écriture. Ce livre ne m'a pas bouleversé, et ne me laissera pas un souvenir impérissable. J'envisage tout de même de lire un autre livre de
John Green afin de me forger une opinion plus construite sur cet auteur. Peut-être que «
Qui es-tu Alaska ? » n'était pas le bon livre pour moi, que ce n'est ici qu'un rendez-vous manqué.
Je dois aussi avouer que, si je n'avais pas tant entendu parler de ce livre, je ne l'aurais jamais lu de moi-même. Que ce soit la couverture (qui prend cependant tout son sens après avoir lu le livre) ou le résumé, ce livre ne me tentait pas plus que ça. Comme quoi, parfois il faut savoir se fier à ses intuitions…
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