Shakespeare est toujours là quelque part autour de moi, parfois plus près, parfois plus loin. Il s'était éloigné, puis revenu avec quelques relectures récentes. Et grâce à ce livre, il revient de plain pied, dans mon quotidien, ma vie, ma nécessité.
Dans
Will le magnifique,
Stephen Greenblatt entreprend de croiser les circonstances, les événements, les possibilités du lieu et du moment, à Stratford et Londres entre 1580 et 1616, et les poussées créatrices de
Shakespeare. Ni lettre, ni témoignage de ce que fut sa vie prviée pour comprendre ce qui amena
Shakespeare de Stratford à Londres pour devenir le plus grand écrivain de théâtre de tous les temps. Alors Greenblatt reprend les événements de l'époque : la Réforme, le règne d'Elisabeth, les grands procès ; il retrouve les connexions possibles avec
Shakespeare et ses proches, et pose ainsi les fondations de son oeuvre. La vie amoureuse de
Shakespeare est inconnue, si ce n'est son mariage avec Anne, qu'il délaisse rapidement pour aller à Londres. Les engagements religieux, plutôt catholiques de sa famille s'inscrivent aussi en toile de fond - partie très intéressante. Greenblatt formule des hypothèses, comprises comme telles, il conjecture, imagine, reconstruit. Ce livre est passionnant pour ce qu'il construit autour de l'oeuvre de
Shakespeare. Certaines conclusions sont hasardeuses peut-être. Soit. le livre propose aussi une autre lecture des oeuvres, une lecture plus personnelle, intime, mais où le lecteur peut encore tout imaginer.
Me voilà donc pressé de (re)lire les
Sonnets,
Venus et Adonis,
La nuit des rois,
le marchand de Venise,
Henry IV,
Othello,
Romeo et Juliette,
Macbeth, King Lear,
le conte d'hiver,
La tempête.