AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,61

sur 138 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Le livre s'ouvre sur la projection du film de Fellini "La Dolce Vita", en février 1960. le prince Malo, aristocrate décadent, y tient un petit rôle...Un vent de liberté indécente souffle alors sur une Italie encore bien partisane des vieilles traditions.
Mais aujourd'hui, Malo n'est plus qu'un vieillard malade à l'article de la mort, et dans un dernier travail de mémoire, il confesse au prêtre Saverio les turbulences de sa vie ainsi que celles de cette Italie des années de plomb dont il connaît les exactions commises pendant vingt ans.
Dans son palais à la douce pénombre, il remonte le temps et révèle les complots politiques, les assassinats et les attentats, les trahisons et les secrets…

Avec « Dolce Vita », la romancière italienne Simonetta Greggio peint une vaste fresque politique et sociale de l'Italie, de 1959 à 1979, par laquelle elle énumère les sales affaires qui ont entachées le pays au fil du temps et dont l'écho perdure encore aujourd'hui.
Les Brigades Rouges, la loge maçonnique P2, l'assassinat d'Aldo Moro et de Pasolini, la chasse au communisme...autant de faits divers, de complots d'état et d'attentats qui défilent en vrac sous nos yeux en scénettes palpitantes mais néanmoins un peu obscures pour le non-initié peu adepte d'histoire italienne.

Découpé en plans-séquences, « Dolce vita » ne partage pas que son seul titre d'avec le film de Federico Fellini.
Il offre aussi une construction originale, très cinématographique, dans le montage des faits historiques. Un procédé qui passe sans transition (et sans souci de chronologie), d'un évènement à l'autre, un peu comme une caméra se déplace en travelling circulaire afin de donner un effet de mouvement et de dynamisme aux faits issus du réel. Elle revient ensuite se focaliser en gros plan sur l'élément fictionnel incarné par Malo, ménageant une sorte de respiration entre deux aveux d'affaires criminelles, pour de nouveau reprendre son balayage de l'espace national italien et son évocation des années 60/70.

Le côté documentaire de l'ouvrage se révèle être captivant, mais il faut toutefois le nuancer par le sentiment un peu frustrant de ne pouvoir que survoler les affaires abordées. Ces histoires de complots, d'échauffourées, d'actions militantes, d'accointances avec le crime organisé, etc…sont toutes extrêmement intéressantes, si bien que l'envie s'en savoir plus nous gagne, fatalement ; une envie qu'il nous faut abandonner et qui cause un certain dépit mitigeant la lecture.

En comparaison, l'histoire intime et fictionnelle de Malo et Saverio est nettement moins prenante ; elle aurait même tendance à plomber quelque peu l'ambiance générale et l'atmosphère trouble émanant de ces vieilles affaires d'état au relent de soufre. Quelque chose de statique émerge dans le face-à-face entre le vieillard et son confesseur, une sorte d'immobilisme qui – et bien qu'elle soit nimbée de poésie et de délicatesse - soumet le lecteur à un brin d'impatience, un empressement curieux de retrouver le climat délétère qui enveloppe les épisodes véridiques.

A mi chemin entre le roman et le document, « Dolce Vita » se révèle un peu en demi-teinte mais l'ouvrage a cependant le mérite de nous passionner pour l'histoire contemporaine de l'Italie et pour toutes les intrigues qui l'ont gangrénée au mépris de cette « douceur de vivre » chère à nos amis italiens…
Commenter  J’apprécie          471
2010 : le prince Emanuele, en fin de vie, appelle le jésuite Saverio pour se confier, raconter son existence tumultueuse.
Prétexte à Simonetta Greggio pour revenir sur toutes les affaires élucidées ou non, sur les nombreux scandales qui ont secoué l'Italie depuis cinquante ans.
Attentats, brigades rouges, meurtres, Aldo Moro, Berlusconi…. Tout et tout le monde y passe. Avec une grande importance accordée au film de Fellini
« Dolce vita ».
Roman de société, bien documenté, intéressant, mais à mon goût un peu décousu et manquant de puissance littéraire. D'un chapitre à l'autre, des faits sont racontés mais tiennent plus d'articles journalistiques que d'un véritable roman.
Ҫa m'a quand même permis de passer un bon moment en Italie
Commenter  J’apprécie          202
1960, La Dolce Vita de Federico Fellini est projeté en avant-première à Rome : ceux qui ne partent pas avant la fin huent copieusement. Et pourtant, pour ce que le film évoque, pour son parfum de scandale, le public se rue dans les salles et la Palme d'or vient le récompenser. Ce surprenant succès est à l'image du besoin de libertés qui va animer les années soixante et soixante-dix.

2010, le vieux prince Emanuele Valfonda convoque dans sa villa de l'île d'Ischia son confesseur, Saverio, fils d'employés de la famille devenu prêtre après une jeunesse agitée. « Malo » ne cherche pas l'absolution : il veut faire le point, dire ce qui doit être dit et faire une révélation à Saverio. Ce dernier ne goûte pas cette longue évocation de souvenirs et entretient une animosité tenace – et étrange – à l'encontre du prince.

Le riche aristocrate raconte sa vie débridée : les nuits mondaines, les rencontres inouïes, les femmes, les drogues… et au final, on sent poindre la tristesse de n'avoir pas su voir ce qui en valait vraiment la peine.
Plus que son parcours, c'est celui de l'Italie qu'il tente de nous décrire : son histoire culturelle bien entendu – en commençant par le néoréalisme et ses égéries –, mais surtout l'histoire politique, celle de l'après-guerre et des années de plombs. Se croisent alors les Brigades rouges, la mafia, Aldo Moro, les organisations d'extrême droite comme Ordine nuovo, Giulio Andreotti, la troublante loge franc-maçonnique P2, Pier Paolo Pasolini, le Vatican, Silvio Berlusconi… pour ne citer que les plus connus.
C'est certainement un aspect difficile pour le lecteur qui ne maîtrise pas l'Italie des cinquante dernières années : les acteurs sont mentionnés rapidement, vont et viennent dans le récit, sans explications conséquentes. C'est à mon sens le problème de Dolce vita : ni roman ni document, le mélange des genres ne sert pas le projet de Simonetta Greggio. Journaliste, elle a, avec l'aide d'une documentaliste, enquêté et rassemblé une masse d'informations pendant deux ans. L'idée étant ensuite de dégager les liens malsains, les imbrications terrifiantes (le poids de la P2 par exemple), les manipulations, et de donner les versions officieuses – tellement plus convaincantes que les officielles – de maintes affaires (Moro, l'attentat de la gare de Bologne…).
Tout cela, en alternant avec les souvenirs plus intimes du comte, ceux plus rares de Saverio, et leurs échanges en 2010…

Malheureusement, cette construction ne fonctionne pas aussi bien que prévu : les aspects romanesques sont en définitive assez attendus (on se doute bien vite du genre de révélation que veut faire don Emanuele), et les aspects documentaires insuffisamment détaillés nous laissent sur notre faim. Ils ouvrent des pistes passionnantes mais passent trop vite à la suivante. J'aurais en fait préféré un pur ouvrage de journaliste, fouillé et étayé.
Ce roman hybride n'en reste pas moins passionnant pour les nombreux éléments qu'il nous livre, pour les innombrables anecdotes, les extraits des textes de Franca Rame, etc.

Il faut admettre une limite de taille à mon jugement un peu dur : l'Italie est un sujet que j'affectionne, et cette période tout particulièrement. Il est donc fort possible que mon insatisfaction viennent de là; et que le lecteur moins concerné y voie un texte dans l'ensemble très cohérent apportant une bonne vision d'ensemble. Il est aussi possible qu'il s'y perde totalement ! J'attends des avis de lecteurs…


Lien : http://monbaratin.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          30
Simonetta Greggio (cf. Les mains nues et La douceur des hommes !) dans une histoire de l'Italie, je m'attendais à une lecture fabuleuse... Mais ni roman, ni document, je me suis trouvée un peu perdue au milieu de personnalités italiennes qui m'étaient inconnues et dans un fouillis de "retours en arrière / temps présent"... Intéressant cependant mais tellement brouillon ! Peut-être me faudra-t-il le relire...
Commenter  J’apprécie          10
Une histoire de l'Italie des années 60 à 80 entrecoupée de l'histoire personnelle d'un vieux prince qui raconte sa vie à cette même période. Intéressant, d'une écriture fluide mais il m'a manqué ce quelque chose indéfinissable qui vous tient en haleine et vous empêche de lâcher le livre... A mon sens, les critiques sont trop élogieuses et on s'attend à un livre époustouflant d'où la déception : dommage !
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (295) Voir plus




{* *}