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sur 138 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le 3 février 1960 c'est la première à Rome de la Dolce Vita, ce très célèbre film de Fellini, très célèbre et très controversé. A l'automne 2010 le prince Emanuele Valfonda, 85 ans, s'en souvient encore, lui qui n'était alors qu'un tout jeune figurant dans ce fameux film. Il s'en souvient et le raconte à son jeune confesseur, le jésuite Saverio. Ces deux là pourraient être père et fils tellement les liens qui les rattachent sont étroits et mystérieux (nous apprendrons à la fin la vérité de la relation qui les lie). Mais si cette confession commence par le récit d'un tournage elle se poursuit bien au-delà. C'est à un véritable examen de conscience que se livre Emanuele Valfonda, comme le testament d'un enfant du siècle, un enfant gâté certes mais surtout le témoin privilégié des années 1959 à 1979 d'une Italie en pleine tourmente. Vingt années seulement et pourtant vingt années qui vont marquer à jamais toute l'histoire contemporaine de ce pays. Rappelez-vous, début des années 60 l'effervescence, les années d'émancipation, de libération, de création, de débauche et de luxure aussi. Mais très vite ces années là deviennent celles de la répression, de l'affrontement, les années de plomb, les années où s'affrontent dans un bain de sang les forces d'extrême droite et celles d'extrême gauche. Des années de confusion où tout se tricote dans une grande complexité, voir complicité, où interviennent pèle mêle politique, finance, croyance donc mafia, loge P2, Vatican et services secrets. L'enlèvement d'Aldo Moro, l'assassinat de Pier Paolo Pasolini, les attentats de Bologne et de Milan et bien d'autres événements et personnages sont ainsi relatés .

Ce livre parfaitement documenté, parfaitement romancé se dévore d'un seul souffle. Jamais peut être récit aussi plaisant à lire ( fantastiques personnages complexes et attachants d'Emanuele et de Saverio) ne nous aura autant éclairé sur cette période sombre de l'histoire italienne, ne nous aura permis aussi de comprendre l'Italie d'aujourd'hui, celle d'une douce agonie, celle de Berlusconi .
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Le prince Malo octogénaire au crépuscule de sa vie se confesse auprès de Saverio jeune jésuite. Témoin actif d'une période qui semblait plein de promesses et qui au contraire va plonger l'Italie dans des années de violences, d'attentats et de meurtres plus ignobles les uns que les autres. Simonetta Greggio réussit à la fois un roman mais aussi et surtout un travail historique remarquablement documenté. Elle montre témoignages, faits avérés à l'appui la collusion entre les poltiques, les groupes fascisants, la CIA, le rôle du Vatican et de la fameuse et secrète loge P2. Les drames qui ont secoué cette belle Italie sont relatés comme si une sorte d'impuissance s'abattait sur ce peuple tandis que les gouvernants se vautrent dans la volupté et la décadence. Les attentats, les brigades rouges, les meurtres de Pasolini ou d'Aldo Moro sont autant d'évenements qui nous mènent jusqu'au frasques Berluscoliennes. Une fresque foisonnante, passionnante et remarquablement contée.
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N°565 Avril 2012

DOLCE VITA 1959-1979 Simonetta GREGGIO. Stock

Le titre d'abord qui évoque un film mythique de Frederico Fellini sorti en 1960 dont on ne retient que le bain nocturne de Marcello Mastroianni et d'Anita Ekberg dans la fontaine de Trevi à Rome. Ce film qui rompt avec la tristesse et la pauvreté cinématographiques des années d'après-guerre, fit scandale dans cette Italie puritaine et l'Osservatore Romano menaça d'excommunication tous les spectateurs mais il obtint cependant la palme d'or à Cannes en 1960. Il parle de ce pays dans les années 50 et inaugure une écriture cinématographique   « fellinienne », faite de sketchs très en vogue à l’époque. Le synopsis est en effet composé d’épisodes, en apparence décousus, que sa longueur (2H46), le nombre des thèmes abordés et l'ambiance qu'il distille contribuent, à tort, à donner cette impression.

Ce roman fait non seulement beaucoup d'allusions au film mais lui emprunte aussi son montage puisqu'il se donne à voir, un peu comme une sorte de documentaire, racontant vingt ans de l'histoire de l'Italie. Cela commence par la sortie du film de Fellini et se termine par l'assassinat d'Aldo Moro, président de la   Démocratie Chrétienne, en mai 1978 même si on déborde un peu sur cette période). Entre ces deux dates, l'auteur mêle fiction et réalité à travers le personnage flamboyant mais un peu décati du prince Emanuele Falfonda dit   Malo  , vieux et jouisseur octogénaire au pas de la mort et de celui, un peu plus en retrait du prêtre Saverio, un jésuite à la jeunesse mouvementée qui conte, des années plus tard, son histoire un peu comme une confession. Pourtant,   Malo, qui a a participé au film de Fellini (mais juste un petit rôle, presque de la figuration),  ne cherche pas l'absolution, peut-être veut-il seulement la libération que lui procure la parole puisqu'il ne connaît pas le remords et exècre le repentir ? Cela peut passer pour un sourd combat du vice contre la vertu mais ce que veut Malo c'est surtout raconter sa vie dissolue, ses frasques, autant que révéler des secrets politiques dont il a été le témoin. La mort sera pour lui une délivrance mais il souhaite ardemment la compagnie de l’ecclésiastique pour ses derniers instants...

Pourtant, c'est moins son parcours personnel qui est ici évoqué que l'histoire de l'Italie, à la fois insouciante et ravagée par la violence. Tout y passe, les fascistes de Mussolini et les no-fascistes, les affaires de mœurs, les agressions et les attentats, les scandales financiers, les luttes à mort pour le pouvoir, les Brigades rouges, le meurtre d'Aldo Moro, le monde politique, la mort mystérieuse du réalisateur Pier Paolo Pasolini, les assassinats violents et suspects où chacun peut voir l'empreinte de la Mafia, invisible, mystérieuse et toujours meurtrière, la loge P 2, la CIA, les services secrets, mais aussi les intrigues sulfureuses immorales et hypocrites du Vatican, l'ombre inquiétante du cardinal Marchinkus, les blanchiments d'argent, la mort toujours controversée de Jean Paul 1° ... sans oublier le sacro-saint secret de la confession !

Cette histoire n'est pas exactement comme le titre le donne penser, une vie douce, à laquelle on associe volontiers ce pays qu'on voudrait romanesque. Au contraire, c'est la fois un récit plein de dépravations et de cynisme quand il s'agit de la vie de Malo et une chronique sombre où les luttes d'influence, qui bien souvent se terminent dans le sang, le disputent aux enquêtes bâclées, aux destructions de preuves par les pouvoirs publics eux-mêmes, aux coups d'état avortés, aux procès truqués, une classe politique manipulée, véreuse, minée par la corruption, aux prévarications de tous ordres ... Tout cela donne, et sans doute explique, le personnage grand-guignolesque de Silvio Berlusconi, autant que le naufrage économique que connaît actuellement ce pays-frère qui ne peut nous laisser indifférents.

L'auteur qui écrit directement en français, se livre ici à un remarquable travail documentaire autant que l’écriture d'une fiction dont la poésie n'est pas absente. Elle procède par petites touches pour tisser peu à peu ce roman bien écrit, qui se lit facilement, et, avec ses relents de scandale, passionnant du début à la fin. Elle présente son travail de dépouillement d'archives et de créateur de fiction en courts chapitres qui ne sont pas le résultat d'une enquête policière, même si on peut parfois regretter que certains d'entre eux aient la froideur d'une chronique judiciaire. Elle se rapproprie ce pays qui est aussi le sien, y jette un regard plein de tristesse et de nostalgie comme on évoque un âge d'or culturel disparu, fait notamment de grands noms du cinéma et de la la littérature mais aussi en déplore la déliquescence, un véritable gâchis où on a sciemment sacrifié l'espoir légitime dans un monde meilleur et confisqué la démocratie au profit de quelques-uns qui ne seront jamais inquiétés. L'auteur fait dire un de ses personnages cette phrases laconique qui résume bien tout cela   « Nous avons cru que nous allions changer le monde , et c'est le monde qui nous a changés. »

Ce fut un bon moment de lecture avec un plaisir particulier et tout personnel de l'insertion dans les phrases et les paragraphes d'expressions et de mots italiens.

Hervé GAUTIER - Avril 2012.
http://hervegautier.e-monsite.com 

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Cela doit faire 10 fois que j'essaie d'écrire toute l'admiration que je porte à ce livre (lu il y a déjà quelques temps ) et à son auteur mais je me heurte à un mur. Par quel bout le prendre, le raconter? Allez, zou, tentons le spontané, je me lance.

Il est vrai que ce "roman" est difficile à résumer. Seul point un peu négatif, le prétexte fictionnel nous faisant suivre les derniers instants du prince Malo se confiant au jeune prêtre Saverio, procédé légèrement arbitraire voire maladroit pour dresser un portrait de l'Italie de la fin des années 50 jusqu'à la lisière des années 80 et de l'ascension de Berlusconi.
C'est là le vrai coeur du livre et sa terrible beauté, en faire le roman noir de l'Italie de ces années-là, entre corruption à tous les étages de la politique, éminences grises mafieuses ou vaticanes oeuvrant dans l'ombre, Brigades Rouges installant une peur durable à coups d'enlèvements, assassinats et attentats...

Mon tropisme italien me fait dévorer ces pages qui virent à la litanie sanglante dans un chaos géré de main de maître par l'auteur avec une clarté didactique et extrêmement documentée, où l'enchaînement des mauvaises décisions et des drames dessine le portrait d'un pays au bord de l'effondrement moral et politique, débordé par ses paradoxes, jusqu'à l'enlisement des sinistres années de plomb.
Tout ceci pourrait sembler rébarbatif comme un essai politique et pourtant, Simonetta Greggio finit d'emporter le morceau car nous sommes loin d'un article journalistique, avec un style implacable et parfois poétique, et une structure jouant sur les temporalités.

Le cauchemar de ces années est atroce mais passionnant, voire fascinant. Avec, en figures sacrifiées, en plus des anonymes, quelques artistes n'ayant pas voulu se taire (Pasolini, Franca Rame).
Je le redis, la plume de l'auteur est d'un didactisme éclairant, replaçant cette période dans l'histoire du pays, enfantée du fascisme et ouvrant la voie à l'Italie d'aujourd'hui. Un instant chaotique de plus dans les équilibres precaires et contradictoires de ce pays.

A noter, une suite qui s'attache aux années Berlusconi, du même auteur et tout aussi édifiante: Les Nouveaux Monstres. Ainsi qu'un roman, toujours de Greggio, inspiré du Monstre de Florence, fait divers mentionné dans Dolce Vita : Black Messie.

Et pour en finir sur ce thème, si comme moi cette période tourmentée vous passionne,
un film: Buongiorno Notte
et une série: Esterno Notte
tous deux de l'excellent Marco Bellocchio sur l'enlèvement et le meurtre d'Aldo Moro, tragédie symptomatique de cette époque.

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Il y a une musique et une poésie dans la course du temps que décrit Greggio qui a une rémanence une fois le livre achevé. Pourtant les personnages ne sont pas si attachants que ça; mais leur histoire et celle de toute l'Italie l'est. Société perdue ou décadente qui voit avec le temps partir toute forme de résistance. Il y a du sexe, de la perversion, des stars, des filles et des garçons à la dérive à travers le témoigne du prince Valfonda recueilli par son confesseur Saviero. On y attaque l'Eglise, les média, les politiques, l'aristocratie, la valetaille. Personne n'échappe à la critique, car cette Italie qui tombe est l'oeuvre et la responsabilité de chaque Italien. Il reste cette musique triste, un requiem qui appartient à notre monde contemporain, dérisoire, sans grandeur, mais terriblement humain. Alors ouvrez ce livre, goûtez ces mots.
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Avec ce roman original (et très cinématographique dans sa construction), Simonetta Greggio réussit à nous donner un aperçu de ce que furent les années de plomb en Italie sans toutefois nous noyer dans les détails historiques et en gardant une trame narrative intéressante.
Des souvenirs du prince Malo, figurant dans le film de Fellini qui fit scandale, à l'examen des bouleversements qu'a connu l'Italie à l'aube des années 1960, on devine qu'une relation particulière unit le narrateur à son confesseur, Saverio, témoin et auditeur souvent réticent de l'évocation d'une vie scandaleuse.
Comme toujours, la prose de Simonetta Greggio est des plus agréables, douce et rythmée, bercée d'images évocatrices, mais cette fois, elle offre au lecteur un regard sur l'Italie, sans concessions, sans facilité. Ça pourrait être une pensée de sociologue ou d'historien adoucie par l'effet romanesque et c'est en tout cas très réussi ! Il me tarde de lire la suite, où, à n'en pas douter, les années Berlusconi seront racontées avec la même objectivité !
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Affaires de moeurs, scandales, brigades rouges et de l'enlèvement d'aldo moro jusqu' à l'avénènement de Berlusconi , La Dolce Vita nous dresse un panorama de 40 ans de vie Italienne pour nous donner les clés et comprendre l'Italie d'aujourd'hui.
Le prince Malo nous raconte son histoire, la fin d'un régne et d'une artistocratie déchue dans un pays qui ne cesse de régler ses comptes avec lui même
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« le théâtre doit être ce que le théâtre n'est pas. »

Simonetta Greggio pourrait très bien reprendre la fameuse citation de Pietro Paolo Pasolini à son compte en en modifiant deux mots : le roman doit être ce que le roman n'est pas.

Et pour le coup, c'est réussi ! Ce roman a tout de l'incroyable fresque romanesque sans en respecter le moindre code. On ne cesse de s'interroger : Dolce Vita : 1959-1979 est-il une peinture ? Une pièce de théâtre ? Une série de tableaux sagement alignés dans une galerie d'art ? Un ensemble de sketchs arbitrairement choisis ? Un objet littéraire non-identifié comme on se plait à dire aujourd'hui ? Je ne sais. Toujours est il que c'est passionnant.

Un vieil homme, le Prince Malo, est à l'article de la mort. Réfugié sur l'île d'Ischia avec le jésuite Saverio, il confesse son histoire douce-amère : celle d'un enfant gâté et débauché, d'une aristocratie décadente et d'une fin de règne qui n'en finit pas pour un pays qui jamais ne sut régler les comptes avec son passé. Entre les lèvres de Malo, les mots filent et s'échappent. Tout y passe : les années de plomb, les affaires de moeurs, les scandales financiers, les attentas à la bombe, les enlèvement, le meurtre d'Aldo Moro, le début des intrigues Berlusconiennes, les manoeuvres au Vatican...

Avec Dolce Vita, la romancière italienne Simonetta Greggio dépeint une vaste fresque politique et sociale de l'Italie de 1959 à 1979, énumérant, les unes après les autres, toutes les sales affaires qui ont entaché le pays et continuent de le salir aujourd'hui. Des Brigades Rouges à la loge maçonnique P2 en passant par le meurtre de Pasolini, autant de faits divers que Simonetta Greggio nous livre en de plus ou moins longues scénettes, toutes plus truculentes et passionnantes les unes que les autres, déposées en vrac, sous nos yeux. Si certaines semblent un peu obscures pour une non-initiée, piètre connaisseuse de l'histoire Italienne après le XVIème siècle comme moi, elles témoignent d'une infinie richesse, d'un véritable travail de journaliste d'investigation et d'un remarquable art de la narration.

Le roman couvre vingt années. Vingt petites années au cours desquelles la face de l'Italie change du tout au tout. Après l'effervescence des années 60, années de liberté, d'émancipation, de débauche et de luxure parfois, viennent la répression, les affrontements constants entre les forces d'extrême gauche et les néofascistes, et la confusion la plus totale. La mafia traite avec les services secrets américains, le Vatican mouille dans les pires scandales financiers et de moeurs, Bologne et Milan meurent sous les bombes artisanales, dans des bains de sang.

C'est un livre parfaitement documenté que nous livre la brillante Simonetta Greggio, un roman qui se dévore d'un seul tenant, un livre infiniment plaisant. L'écriture est vive, emportée, parfois orale, intempestive, cinématographique. On entend les coupes de champagne tinter, les balles s'enfoncer dans les coeurs, les rires et les larmes s'entrechoquer. Et l'on se sent un peu privilégié aussi,
d'en avoir appris un peu,
d'en avoir appris beaucoup.
Lien : http://www.mespetiteschroniq..
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"Que disais-je ? La Dolce Vita, l'Italie d'alors ... " (page 63)

L'Italie des années 1960 et 1970, c'est celle des Brigades Rouges, de l'assassinat d'Aldo Moro, de la loge P2, de la Dolce Vita, de Pier Paolo Pasolini, des derniers guépards, de la libération sexuelle, des premières mini-jupes, des derniers feux de l'aristocratie oisive et licencieuse, et des débuts du féminisme. Simonetta Greggio nous y entraîne dans un vertigineux tourbillon (dont l'ambition n'est pas sans rappeler le non moins bon Waltenberg).

La forme, d'abord, surprend. le récit alterne en effet la confession de Malo, prince mourant à Ischia en 2010, et les instantanés et les tableaux de cette Italie de la Dolce Vita, le tout sans fil chronologique bien défini. de fait, j'ai eu un peu de mal à m'adapter à ce rythme qui me désorientait au départ, mais c'est lui qui donne son originalité et son côté "cadavre exquis" au livre.

On replonge ainsi dans une ambiance, depuis les orgies des dandys de la noblesse romaine qui donnent ses notes légères au début du livre, jusqu'au climat de plus en plus tendu et oppressant des années 1970, des attentats et des assassinats politiques qui révèlent des connexions dangereuses entre le pouvoir politique, les services secrets, les loges maçonniques douteuses, l'Eglise et la mafia.

Davantage récit que roman, voilà un livre d'atmosphère, qui donne envie d'approfondir cette période (avec l'Affaire Aldo Moro de Leonardo Sciascia, par exemple, ou en découvrant Pasolini) et de s'y replonger (d'ailleurs l'auteur nous y invite avec sa filmographie et sa discographie).

Fascinants fantômes et troublants mystères italiens ...

"Vous savez, un jour, par le plus grand des hasards, je me suis retrouvé dans un hôtel de Belgrade à la fin de la guerre des Balkans, et tout d'un coup il m'a semblé comprendre plein de choses. Comme si mes yeux se dessillaient. Comme si toutes ces choses que je savais, soudain, commençaient à avoir un sens. le hall et le bar grouillaient d'hommes d'affaires, de journalistes, de commerçants, de mafieux, de gardes du corps, de prostitués femmes et hommes, de représentants d'organismes humanitaires catholiques, juifs et islamistes, de vrais méchants armés de gros pistolets. C'était bizarre, on ne savait pas qui était qui. Et ce n'était pas si important, après tout. J'ai pensé voilà, l'Italie, c'est ça." (pages 238-239).
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Construit comme un film, avec des flash-back, ce livre "d'investigation" se veut le roman noir de l'Italie dans la période 1959-1979; dans le désordre: affaires de moeurs, Brigades Rouges, mort de Pasolini, scandales finaciers, assassinats politiques, Vatican. N'en jetez plus !!!
l'ouvrage pullule d'indications, d'anecdotes et se retrouvent à des dégrés divers aussi bien Bardot, Mastroianni, Malaparte que la Loge P2 ou des personnages bien moins recommandables.
Mais ce n'est pas qu'un livre d'histoire ou d'enquêtes sur des périodes que, nous Français, nous maîtrisons moins bien (je me suis surpri à chercher qui étaient les personnages cités dans le livre).
C'est aussi un vrai roman tournant autour de 2 films majeurs de cette époque: la Dolce Vita de Fellini et le Guépard de Visconti.
L'ouvrage donne les clefs de l'Italie d'aujourd'hui, celle de Berlusconi le tragicomique puis Savini l'inquiétant à travers les confessions d'un jouisseur.
A la fois terrifiant, un superbe travelling sur un pays qui désarme l'autrice voire la désenchante sans qu'elle n'arrive à se départir de son amour profond.
Si on aime ce genre d'ouvrage, à découvrir séance tenante.
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