C’est comme ça. Il y a des accidents, et quand ça arrive, on ne se met pas à pleurnicher et à demander pardon comme si on y pouvait quoi que ce soit. Ce n’est pas comme ça que je conçois le sport.
Lorsque votre père vous frappe, la douleur perdure bien plus longtemps que les bleus.
C’est la vie, ça fait partie du sport, le joueur de football qui se brise le cou ou s’explose le genou, le boxeur qui finit avec le cerveau en compote, le pilote de Formule 1 qui se tue dans un accident, le skieur qui finit dans un ravin. C’est comme ça. Il y a des accidents, et quand ça arrive, on ne se met pas à pleurnicher et à demander pardon comme si on y pouvait quoi que ce soit. Ce n’est pas comme ça que je conçois le sport.
Le joueur qui manifestait trop vivement sa satisfaction en restant sur la plaque à admirer la puissance de sa frappe, ou qui lançait la batte en l’air négligemment ou qui faisait le tour des bases au ralenti pour jouir du moment, bref le joueur qui faisait quoi que ce soit pour manifester sa joie insultait le lanceur. C’était absolument interdit. Le batteur avait gagné, il devait faire son tour le plus vite possible et retourner dans l’abri. Sinon, on lui faisait payer. Le joueur qui frimait, aussi peu que ce soit, se faisait allumer.
Soyez prudent. Il faut la boire très lentement, pour commencer. À votre santé !
Je suis ses instructions. J’ai la sensation qu’on me passe les lèvres et la langue au chalumeau. Je m’efforce de n’en rien montrer et réussis à déglutir. Des flammes me déchirent l’œsophage avant que la dernière goutte n’atteigne mon pauvre estomac qui n’a rien demandé.
Pour moi, jouer au baseball était un vrai plaisir quand mon père n’était pas là. À cause de son emploi du temps, il assistait rarement à mes matches, et c’était un réel soulagement. Quand il était là, en revanche, je n’avais plus envie de jouer. Il me sermonnait en me conduisant sur le terrain, m’aboyait dessus pendant le match et, pire que tout, me démolissait sur le chemin du retour.
J’adorais quand les Mets étaient en déplacement. Mon père n’était pas là et le calme régnait à la maison, c’était agréable. Dès qu’il réapparaissait, en revanche, l’ambiance changeait du tout au tout. C’était un homme égocentrique, taciturne, qui avait rarement un mot aimable pour quiconque. Sur le terrain, il donnait rarement le meilleur de lui-même, mais c’était toujours la faute des autres – le coach, ses coéquipiers, les propriétaires de l’équipe, les arbitres.
Le baseball, c’est super, mais c’est encore mieux quand on gagne !
Ceci est un roman, et toute erreur doit donc être nécessairement interprétée comme étant un acte de fiction.
C’est la faute à pas de chance. La chance, parfois elle est de ton côté, parfois pas.