Lorsque votre père vous frappe, la douleur perdure bien plus longtemps que les bleus.
C’est comme ça. Il y a des accidents, et quand ça arrive, on ne se met pas à pleurnicher et à demander pardon comme si on y pouvait quoi que ce soit. Ce n’est pas comme ça que je conçois le sport.
Ceci est un roman, et toute erreur doit donc être nécessairement interprétée comme étant un acte de fiction.
C’est la faute à pas de chance. La chance, parfois elle est de ton côté, parfois pas.
C’est la vie, ça fait partie du sport, le joueur de football qui se brise le cou ou s’explose le genou, le boxeur qui finit avec le cerveau en compote, le pilote de Formule 1 qui se tue dans un accident, le skieur qui finit dans un ravin. C’est comme ça. Il y a des accidents, et quand ça arrive, on ne se met pas à pleurnicher et à demander pardon comme si on y pouvait quoi que ce soit. Ce n’est pas comme ça que je conçois le sport.
L’histoire de Joe Castle est une tragédie, un point c’est tout. C’est difficile à admettre, mais passé un moment il faut tourner la page.
Quand vient le moment de voter, les gens sont partagés. La population d’Izard County est blanche, presque sans exception, mais il y a encore pas mal de démocrates à l’ancienne, style Roosevelt. On les appelle les « démocrates électricité ».
Le joueur qui manifestait trop vivement sa satisfaction en restant sur la plaque à admirer la puissance de sa frappe, ou qui lançait la batte en l’air négligemment ou qui faisait le tour des bases au ralenti pour jouir du moment, bref le joueur qui faisait quoi que ce soit pour manifester sa joie insultait le lanceur. C’était absolument interdit. Le batteur avait gagné, il devait faire son tour le plus vite possible et retourner dans l’abri. Sinon, on lui faisait payer. Le joueur qui frimait, aussi peu que ce soit, se faisait allumer.
En tant que fils d’un alcoolique violent, je n’ai jamais été tenté par la boisson, et après une soirée arrosée au gin-citron et à l’eau-de-vie, je réalise l’étendue de ma sagesse.
Soyez prudent. Il faut la boire très lentement, pour commencer. À votre santé !
Je suis ses instructions. J’ai la sensation qu’on me passe les lèvres et la langue au chalumeau. Je m’efforce de n’en rien montrer et réussis à déglutir. Des flammes me déchirent l’œsophage avant que la dernière goutte n’atteigne mon pauvre estomac qui n’a rien demandé.