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EAN : 9782823613674
304 pages
Editions de l'Olivier (02/05/2019)
3.66/5   74 notes
Résumé :
Tout n'est pas si facile dans l'" État ensoleillé " qu'est la Floride. Derrière les images de carte postale se cachent des situations souvent ambigües comme l'attestent les nouvelles de ce recueil.

On y croise une famille dont la vie se voit brutalement perturbée par la présence hypothétique d'une panthère, une femme qui, durant une tempête, reçoit la visite de fantômes venus de son passé, deux petites filles abandonnées sur une île qui doivent réinve... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Voici onze nouvelles fascinantes où la noirceur le dispute à l'ambiguïté au coeur de situations alarmantes et/ où fracassantes ..

La furie de la Nature sur fond de cataclysme naturel entraîne les héroïnes, dans une descente aux enfers hallucinante bien réelle: mères de famille fracassées , fillettes futées ou non, quelques hommes aussi....

Nous sommes en Floride : cyclones , raz de marée et tempêtes sévissent et font des dégâts à l'extérieur comme à l'intérieur.
Faune , flore, ouragans propres à cet état ensoleillé ( où tout n'est pas facile) précipitent le destin de ces personnages : petites filles abandonnées par une mère inconsciente sur une île ,qui doivent réinventer leur vie à l'état sauvage,
Père universitaire, un brin pervers et dérangé , amoureux inconditionnel des serpents et ennemi juré des noirs , peu sympathique au demeurant.
Errance d'une fille abandonnée , qui se blottit dans son refuge improvisé de dame pipi :«  Nettoyer lui procurait un sentiment semblable à ce qu'elle éprouvait dans sa vie d'avant , quand elle lisait des livres si prenants qu'elle ne voyait pas le temps passer. »
: «  Les mots étaient des espaces arrachés à la vie , chauds et rassurants . »

Famille dont la vie se voit brutalement perturbée par la présence hypothétique d'une panthère.

Femme qui reçoit la visite de fantômes venus de son passé durant une tempête .

Écrivaine floridienne de passage en Normandie pour écrire sur Maupassant ou encore une femme qui décide de devenir vagabonde ....
Nombre d'animaux domestiques ou sauvages peuplent ce récit : réinventés semblables à des images féeriques , aux aguets ou complètement en retrait , chiens , lézards , serpents, cygnes noirs , ibis, cafards , panthères en même temps que poussière , vent violent pluie ardente réduisent les humains à pas grand - chose ....
Sueur , sang et vomissements jaillissent des bouches ou des cheveux écrasés par la puissance impressionnante et infinie de cette Nature qui S'insurge ...

Même la lune , page 25, ne rit pas de nous , « Pauvres humains solitaires , car nous sommes bien trop petits et nos vies trop fugaces pour qu'elle remarque seulement notre présence ... »
L'écriture puissante , inspirée, ardente , emporte le lecteur dans des univers insoupçonnés de noirceur, de fracas, de bruit assourdissant .

Les mots sont déployés comme des abris , offrant des phrases de refuge à des personnages au bord du gouffre .....

La nature est sublimée par cette écriture flamboyante .
Elle donne un relief tout particulier à ces nouvelles où l'auteure revisite à sa manière l'état Ensoleillé de Floride ...
La langue est un brin crépusculaire ....

Lu dans le train , cet ouvrage écrasant m'a plu .
J'en ai presque oublié mes voisins ...grâce à cette puissance hallucinatoire.
Beauté un peu déjantée ....
Surtout si vous n'aimez pas les serpents (comme moi ) :: Attention.....Cette lecture n'est peut - être pas pour vous .....
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La Floride, « Sunshine State », ses centaines de kilomètres de plages paradisiaques bordées de cocotiers, ses parcs d'attraction démesurés, son soleil éclatant, une destination de rêve paraît-il.
Mais, à travers ces onze nouvelles, Lauren Groff ne nous offre pas un guide touristique vantant les bienfaits du climat de cet État et le bien-être de ses habitants, loin de là !
La carte postale est gâtée par le dérèglement climatique, par sa faune qui peut s'avérer anxiogène. Et la détresse intérieure des êtres humains qui y vivent, leur fragilité, leurs peurs face à l'insécurité qui rôde, sont les mêmes que partout ailleurs.

Une mère, complètement irresponsable, peut y abandonner ses fillettes de quatre et sept ans dans un bungalow, sur une île au beau milieu de l'océan.
Un couple à la dérive peut décider de s'isoler, avec ses deux enfants, dans une cabane retirée, au coeur d'une forêt où une panthère a été aperçue non loin. Lorsque le mari doit filer pour contraintes professionnelles, l'hypothétique présence du fauve n'est pas forcément la seule source de danger.
Le soir venu, pour faire taire son énervement et son angoisse, une femme à l'équilibre fragile doit arpenter son quartier pas très sûr dans le nord de cette Floride. Au crépuscule, les fenêtres éclairées laissent voir la vie des voisins, pas forcément plus sereine que la sienne.
Une prof stagiaire n'y a plus les moyens de payer son loyer, l'avis d'expulsion engendre une nouvelle sans-abri, comme ailleurs. Sur les plages, sa solitude, sa faim et la recherche des moindres pièces de monnaie. Ici, en Floride, la perte de tout représente le même vide. La misère est partout.
Le vide, c'est aussi la solitude d'une femme regardant un cyclone. Dans la tourmente, tout en regardant les bourrasques charrier les objets arrachés du sol, elle sent la présence des hommes aimés, des fantômes pour combler le vide oppressant.
Une autre femme s'alarme des récifs coralliens qui meurent. Son anxiété épuise son entourage et elle-même, car comment avancer lorsque plusieurs signes sonnent la chute inévitable ?
La Floride peut être aussi fuie l'été par une écrivaine qui désire aller sur les pas de Guy de Maupassant, espérant trouver du réconfort en France. Mais fuir la chaleur n'empêche pas de traîner sa tristesse, son coeur lourd, sa lassitude.

Ces textes sont tous marquants, sans exception, écrits d'une plume irréprochable et accrocheuse. Ils ne sont pas optimistes, peut-être juste réalistes ?
La fragilité de l'être humain face aux intempéries fait ressortir leur fragilité intime. Cyclones, tempêtes, déluges ou chaleur étouffante viennent torturer un peu plus des êtres en proie à leurs tourments. Pour certaines, les symptômes du changement climatique viennent s'ajouter à leurs angoisses. La vue d'une doline peut alors être synonyme de l'effondrement plus général à venir.
La chaleur féroce contraste avec la froideur ressentie face aux constats du monde actuel.
La faune est omniprésente. Si les marécages sont peu à peu asséchés pour élargir les zones bétonnées, les moustiques, alligators et mocassins d'eau restent en lisière. Les serpents, eux, crocs à l'affût, peuvent être croisés à tout moment mais ils ne sont pas les uniques prédateurs. Les hommes laissent aussi leurs sales empreintes dans certains quartiers au point qu'une jeune femme demande à son mari :
« Dis-moi, tu crois qu'il existe encore des gens bien en ce monde ?
Oh oui, a-t-il répondu. Des milliards. le problème c'est que les méchants font beaucoup trop de bruit. »
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Un rendez vous manqué avec cette auteure. Vu qu'il s'agit de nouvelles, j'ai persisté dans ma lecture en espérant qu'une sortirait du lot.
Ça n'a pas été le cas, ce n'est tant le style de l'auteure c'est plutôt une question d'affinité non trouvée ou de mauvais moment pour lire ce recueil de nouvelles.
Je suis sûre qu'il plaira à d'autres.
Heureusement, ma lecture suivante a été un coup de coeur Nous rêvions juste de liberté de Henri Loevenbruck.
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Ayant réussi à m'habituer à l'écriture de Lauren Groff avec Les furies il y a quelques mois, je ne crains plus rien, et j'ose même récidiver avec ce recueil de nouvelles paru au printemps. J'ajoute qu'une telle couverture sur le présentoir des nouveautés de la bibliothèque est impossible à ignorer !
Dès les premières lignes, ce qui me frappe tout de suite, c'est le style. La première citation et ses « hautes paraboles frétillantes » illustre parfaitement ce goût de l'auteur pour les images inédites et les hyperboles. Dans le même mouvement, elle peut être très concise et décrire l'événement marquant de toute une vie en trois phrases sèches, créer et faire vivre un personnage en deux lignes, faire se télescoper des mots que rien n'a jamais rapprochés. Bref, un style auquel on devient facilement dépendant, et très bien rendu par la traduction.

Ces nouvelles, bien entendu, ont presque toutes pour cadre la Floride, et cet état, sous la plume de Lauren Groff, y est humide, poisseux, habité par une faune hostile, étrange et peu accueillant. Qu'il s'agisse d'une jeune femme qui devient sans abri, de deux petites filles laissées sur une île, d'un jeune homme qui se retrouve seul dans sa grande maison entourée d'étangs, d'une femme qui voyage en solitaire à Salvador de Bahia, ou d'une autre qui emmène ses deux jeunes enfants en Normandie où elle veut écrire sur Maupassant, il est souvent question de peur et aussi de solitude, dans ces histoires. L'auteure montre d'où surgissent ces peurs, dans quel terreau germe cette solitude.

Fait assez rare pour un recueil de nouvelles, je les ai aimées toutes autant les unes que les autres, une seule m'a un peu laissée de côté. Globalement, j'ai apprécié dans chaque texte la manière de mettre à nu les personnages, et la tonalité assez sombre, mêlée d'une pointe de malice et de beaucoup d'imagination. Si vous avez aimé Les furies, je vous recommande Floride !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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FLORIDE de LAUREN GROFF
11 nouvelles assez sombres, essentiellement des femmes ou des jeunes filles au bord de là rupture.
Elle hurle, alors, après dîner elle laisse les enfants à son mari qu'elle aime et va se promener dans le quartier, mesure l'évolution des immeubles, des gens, celui qui la siffle, le psy qui s'est pris une balle dans la jambe et qui boîte pour avoir couché avec la femme de son patient…
Il est né dans une maison entourée de 40 hectares de marécages, son père ne s'intéresse qu'aux serpents, ils peuplent la maison, sa mère n'en peut plus, Jude reste avec son père qui ne veut pas vendre quelque hectares à l'université qui veut s'agrandir…
Les deux soeurs se retrouvent sur une île, abandonnées. Les parents leur avaient dit qu'ils revenaient puis Mélanie et Smokey, mais même le chien était parti, alors la survie avait commencé…
Lui emplissait la porte de toute sa présence, elle c'était la reine du chaos, quand il s'absente deux jours pour s'occuper d'appartements dévastés par le cyclone, elle doit s'occuper des enfants…
Le cyclone arrive, elle est seule, son mari est mort, ordre d'évacuation, elle repense à lui, à son amant, elle descend boire le vin à la cave, elle reste…
Les avis d'expulsion s'entassent, elle repense à ces dizaines de milliers de dollars dépensés en futilité, elle va dormir dans sa voiture…
Elle pense continuellement aux serpents qui vous guettent, son mari en a trouvé une pelletée en plantant un arbre dans le jardin…
Elle ne supporte plus la chaleur qui lui donne des boutons, elle part en Normandie avec ses enfants pour écrire sur Maupassant, un vieux projet…
Elle n'en peut plus d'attendre que son mari lui téléphone alors que les coraux blanchissent, comme elle…
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critiques presse (5)
LaPresse
01 juillet 2019
Dans chaque texte de Floride, les bouleversements de l'environnement font écho aux tourments intérieurs des protagonistes [...] Avec sa plume sensible et nerveuse, Lauren Groff nous a conquise, encore une fois.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeJournaldeQuebec
27 juin 2019
Peu importe la raison, les héros et les héroïnes qui habitent ce recueil traversent tous des moments difficiles et en quelques paragraphes, Lauren Groff nous permet chaque fois de cerner, voire de palper leur détresse.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeMonde
20 juin 2019
L’ambivalence des sentiments qu’elle éprouve à l’égard de sa région inspire à l’auteure américaine onze splendides nouvelles à la tonalité apocalyptique.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Telerama
31 mai 2019
Quand la nature en furie fait écho à la descente aux enfers d’êtres fracassés. Une noirceur sublimée par l’écriture ardente de Lauren Groff.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeSoir
27 mai 2019
Après « Les furies », la romancière américaine plonge ses dix héroïnes en Floride. Un état poisseux, humide, où la désolation n’est pas que climatique.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Elle est déconcertée de découvrir que Paris est devenu en quelque sorte floridien, avec toute cette humidité, ces stucs roses et la cellulite qui dépasse des shorts. Il fait dix degrés de plus qu'il ne devrait, et le bruit et la lumière sont plus violents que dans son souvenir. Elle a toujours pensé que Paris serait l'endroit où se réfugier quand éclateraient les guerres climatiques qu'elle voit inexorablement poindre à l'horizon. Une cité d'eau entourée de champs, tempérée, contenue. Mais peut-être ne reste-t-il plus aucun refuge possible ; peut-être que sur une planète chaude, les endroits seront tous aussi néfastes les uns que les autres, partout le désert et la faim, même ici.
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Sa fille grandit, blonde et robuste à l’image de sa mère, dépourvue du génie de Jude pour les chiffres : elle préférait la musique et la littérature. Il en fut très content. Elle saurait aimer avec plus de modération, en affichant davantage ses émotions. Il avait beau ne pas la cajoler comme sa mère autrefois, il pensait être malgré tout un bon père : il ne la frappait jamais, ne la laissait jamais seule à la maison, et il lui disait à quel point il l’aimait en lui donnant tout ce qui selon lui pourrait lui faire plaisir. C’était un père calme, mais il était certain qu’elle connaissait la profondeur de son cœur.
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On attendait. Le Monsieur Météo à la télé imitait le tourbillon du cyclone en un mime courageux et inepte. Toutes les autres créatures terrestres s'étaient aplaties, enterrées. De ma fenêtre, je guettais, capitaine à la barre, quand la première bourrasque a atteint les chênes à l'autre bout de l'étang et a balayé l'eau. Elle a fait frissonner ma pelouse, mon jardin et secoué comme des cloches les courgettes qui n'étaient pas encore cueillies. Puis le vent a frappé la maison. Allez, vas-y lui ai-je crié. Á moins que ce ne soit encore une de ces choses que j'ai seulement murmurées au cours de ma vie absurde.
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Le temps se moque que vous tombiez en dehors de sa sphère. Il continuera sans vous. Il ne peut pas vous voir ; il s'est toujours montré aveugle aux humains, à toutes nos tentatives de l'arrêter, taxonomie, nettoyage, rangement, ordre. Même cette petite maison avec ses angles parfaitement calculés, ses veines de tuyaux et de câbles n'était guère plus durable que les marques laissées par notre râteau ce matin-là dans la poussière, que le temps avait déjà effacées.
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"... car le temps est impassible, plus animal qu'humain. Le temps se moque que vous tombiez en dehors de sa sphère. il continuera sans vous. Il ne peut pas vous voir; il s'est toujours montré aveugle aux humains, à toutes vos tentatives de l'arrêter, taxonomie, nettoyage, rangement, ordre."
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Videos de Lauren Groff (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lauren Groff
Le dimanche 22 novembre 2020, François Groff, de la librairie le Livre et la Tortue, présente sur le journal de 13h de TF1, le nouveau roman de Gilles Marchand, REQUIEM POUR UNE APACHE (éditions Aux forges de Vulcain).
Pour en savoir plus sur ce roman : https://www.auxforgesdevulcain.fr/collections/fiction/requiem-pour-une-apache/
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