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4,19

sur 456 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une histoire de peau, de coeur, une histoire d'amour entre deux êtres que tout sépare. Elle, c'est George, intellectuelle parisienne. Lui, c'est Gauvain, marin pêcheur. Et puis, il y a leur rencontre, vous savez, celle qui vous fait dire « c'est lui, c'est elle que je veux, que j'attendais ». Alchimie des regards, fusion des corps, ils se désirent, se mangent, se délectent l'un de l'autre, ils se quittent, se retrouvent. Une histoire imbriquée dans d'autres histoires puisque George se veut femme libre, George a besoin d'histoires.

Les vaisseaux du coeur ce sont ces lignes veineuses qui traversent le corps jusqu'à l'orgasme, des lignes veineuses qui font descendre le coeur jusqu'au ventre, battements du désir, de l'amour, évanescence charnelle, dénuée de toute vulgarité, une histoire sensuelle, qui parle du plaisir, celui pour lequel on aime être amoureux.
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Je ne sais pourquoi j'ai longtemps confondu Benoîte Groult avec Françoise Giroud. J'imagine que ce qui les a réunies dans mon esprit c'est leur profil de grandes amoureuses, féministes par dessus le marché. De quoi me plaire, moi qui apprécie les femmes libres qui parlent d'amour sans chichis.

Bon mais là l'histoire est un peu cliché, la parisienne intellectuelle et féministe qui tombe dans les bras du rude marin pêcheur ça sent le déjà vu. J'ai lu une autre variante récemment qui m'a un tantinet agacée : l'ex-paysan qui s'éprend d'une styliste parisienne. Rien à faire, le choc des cultures, je trouve ça passablement ennuyeux.

Non mais pas ici, Gauvin aime George (sans s comme George Sand) et vice versa. Leur amour dure malgré des temps sans se voir, surmonte les obstacles de toute une vie. C'est intense, physique. Et c'est surtout tellement bien écrit, décrit, que cette presque vieille dame (Benoîte Groult a 68 ans quand elle publie les Vaisseaux) nous donne une vraie leçon d'amour.

Car Benoîte trouve les mots justes de la passion physique, du transport amoureux, de celui qu'elle définit comme : " cet extrême plaisir qui recule les limites de la vie et met au monde en nous des corps que nous n'imaginions pas. " Non sans humour et voluptueusement, elle nous embarque dans les tréfonds humains, ceux du désir dont souvent on ne sait ou n'ose parler.
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Voilà ce que, selon mes critères personnels, je désigne comme de la belle littérature érotique. Pas une once de pornographie, beaucoup de tendresse, une grande précision dans les descriptions sans pour autant nuire à la poésie du verbe et une approche subtile de la psychologie amoureuse.

George et Gauvain sont une femme et un homme parmi tant d'autres. Rien ne les prédestinait à s'unir, au contraire, tout concourrait à les séparer, et pourtant, par un canal mystérieux - une énigme depuis la nuit des temps -, c'est une passion des plus tenaces qui va s'acharner à les unir pour longtemps.

Une passion certes amoureuse mais avant tout sexuelle et assumée comme telle. Ce roman déborde d'érotisme, le sexe habite chaque ligne, ponctue chaque phrase. Avec la volonté de lui donner une saveur unique, Benoîte Groult décrit l'acte charnel avec précision mais sans aucune vulgarité, une prouesse d'écriture.

Ce roman parle de George, de Gauvain, deux êtres différents et pourtant reliés par un G majuscule, point d'ancrage dans le plaisir mutuel reçu et donné dans la joie et la sincérité, sans fausse pudeur ; centre de gravité du seul lieu - le lit - où ils peuvent s'accorder à la perfection pour vibrer au son d'une même musique, celle de leurs corps fusionnés.

En parlant de sexe, Benoîte Groult parvient à ne parler que d'amour et c'est juste, et c'est beau. Même si j'ai eu quelques difficultés à m'attacher à George que j'ai trouvée trop condescendante et infatuée de son importance, elle a fini par me séduire lorsqu'elle s'est découverte humble et impuissante devant l'absolu de l'Amour.

"Les vaisseaux du coeur" est un récit de voyages, de rencontres, d'aéroports, de parenthèses, de départs, de retours au port, de retrouvailles, de (ré)jouissances, d'abandons... imaginés par une auteure anticonformiste et très certainement féministe au sens noble du terme, c'est-à-dire qui place la femme à côté de l'homme sans chercher à le nier ou à l'abaisser pour le dominer à son tour, dans un esprit de revanche stérile.


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Dans la vie, les seuls engagements politiques de Benoîte Groult ont été liés à la cause des femmes, et c’est pour cela que j’avais tant apprécié la lecture de son autobiographie « Mon évasion ». A soixante-huit ans, elle décida d’écrire un roman d’amour fou basé sur le plaisir féminin. En sa qualité de jouisseuse de la vie, hédoniste, terrienne, lettrée, son roman (qui s’appuyait sur sa propre expérience-passion hors-mariage) ne pouvait que prendre cette orientation, celle d’une femme libre affranchie du « qu’en dira-t-on ? ».

Très peu de romancières avait osé pénétrer ce registre à l’époque (1988). Les mots crus n'y manquent pas, et ils ont profondément choqué lors de la sortie du livre. Après son succès « Ainsi soit-elle », elle dira avoir eu besoin d’une autre parole de liberté, plus individuelle. Alors saisie d’une longue expérience de la vie, du vécu de l’amour fou et de l’amour au quotidien, de la notion de durée, de l’attente, elle avait pu se saisir du mystère de la passion qui, même au temps des ordinateurs, des réseaux sociaux, reste magique, bouleversante, dévastatrice.

En prénommant Gauvain, du nom d’un chevalier du roi Arthur son personnage masculin, le marin breton errant sur les mers, elle a voulu rejoindre l’archétype de l’amour-passion, celui de Tristan et Iseult, de Roméo et Juliette, et d’autres qui sont de tous les temps. Après leur première nuit, Gauvain et George sont ensorcelés l’un par l’autre, comme s’ils avaient bu un philtre d’amour, comme Tristan. Et leur amour sera absolu, car ils n’ont rien à échanger, pas de contrat ni oral ni écrit, de services réciproques à se rendre, de vie sociale à mener. Leur relation restera intense, à condition de ne jamais s’inscrire dans le réel.

L’antagonisme des deux classes sociétales que les amants représentent est décrit avec justesse et profondeur. C’est la seule chose que j'y appréciée.
Ce roman que je considère davantage comme un brûlot que comme un chef-d’œuvre littéraire (bien qu’il soit parfaitement rédigé comme toujours avec Benoîte Groult) a été écrit pour éclairer un principe fondateur pour son auteur : il faut savoir être infidèle aux autres parfois pour ne pas l’être à soi-même.
« Ce livre est pétri de féminisme. Sans l’amour et la liberté dans l’amour, il manque une part du sens de la vie et une dimension de l’épanouissement d’une femme. Et c’est une histoire féministe, parce que, pour une fois, la passion n’entraîne pas de malédiction et que l’héroïne ne sombre pas dans la folie, le malheur ou le suicide, ET n’encourt pas de châtiment céleste … A la fin de l’histoire, c’est une femme qui a réussi sa vie et un peu plus que sa vie. » Benoîte Groult

Lien : http://justelire.fr/les-vais..
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George croit qu'elle sortira indemne d'une passion amoureuse et charnelle en préservant sa clandestinité. Elle ne souhaite pas s'établir avec Gauvin de peur que ce marin rustre ne trouve pas sa place dans sa vie de femme cultivée, où plutôt de peur qu'elle ne puisse plus l'aimer.
Alors ils se consument soit lors de retrouvailles fusionnelles qu'ils passent au bout du monde au gré des escales du marin, soit lorsqu'ils patientent loin l'un de l'autre.

Je n'ai tout à fait été conquise par le personnage de George, même si son honnêteté, sa légèreté et son envie de vivre séduit. Mais l'auteure traverse ses ambiguïtés avec constance et couvre Gauvain d'un regard de tendresse. Son écriture est sûre, libre et elle nous entraîne dans son récit.
Lien : https://partagerlecture.blog..
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Aimer un marin, se faire aimer de lui.

Ce roman est accompli, il contient les explications sur les passions charnelles dévorantes, il parle de cette attirance physique et mentale à laquelle il ne sert à rien de résister longtemps, l'auteure livre des réflexions l'orgasme féminin sur sa recherche et le fait que cette béatitude rend heureux, amoureux.

Gauvain et George s'aiment, ils deviennent d'éternels amants. Ils ne vivront jamais ensemble, c'est impossible, chacun ayant ses obligations professionnelles. du coup ils ne connaissent pas les désagréments du quotidien. Chacune de leur séparations les remplies de plus d'ardeur pour leur prochain séjour ensemble. Les lieues de leurs idylles interdits sont ravissants, des îles paradisiaques, des endroits reculés. Il se consacre à l'amour physique sans cesse renouvelé défiant jusqu'à la blessure que laisse le temps qui passe. Ils s'offrent des parenthèses enchantées aux Seychelles ils découvrent d'autres paysages canons. C'est cela que raconte Benoite Groult c'est l'idylle des premiers instants, cette magie qui opère quand deux âmes s'offrent l'un à l'autre.

Ils s'offrent la parenthèse de sexe joyeux, de sexe célébré. Cela les libère des carcans de leur vie quotidienne laborieuse. Pourtant tous les éloignent. Ils appartiennent à deux mondes si différents. Elle est journaliste, conférencière, historienne dotée d'une éducation poussée. Lui, marin Breton vogue sur les océans pendant des mois à la recherche de la pêche miraculeuse, son intelligence est instinctive. Ils ne peuvent raisonner et voir le monde de la même manière. Un fossé culturel les sépare. L'envie les rapproche c'est ce qui est beau. Malgré l'âge qui avance, implacable, et laisse des traces, ils sont heureux de se retrouver après tant de mois de séparation.

Plusieurs passages m'ont amusés et sont bien senties de la part de l'auteure. Gauvain et George visite Disneyland en Floride, il y a quelques années. Elle, l'intello vomit ce factice et trouve ce parc ridicule. Lui le prolétaire admire tout cela et reste fasciné comme un enfant. Il n'a pas ce regard critique des gens éduqués. Dans ce couple il y a l'enfant et la savante. le prolo et l'intello, du coup plusieurs désaccords les divisent mais ils ont l'intelligence de passer outre pour continuer leur relation passionnée. Cette réflexion sur le caractère inauthentique des Etats-Unis m'a convaincu que nous avons effectivement plus de chance d'être Européen qu'Américain.


Ce roman possède quelques moments de lecture saisissant de vérité sur la vie de couple et la vie adultère.
Ce roman m'a plus. Il est peut-être destiné plus aux femmes.
Un roman dont on se souvient parce que l'auteure y décrit avec justesse la passion amoureuse, la passion pour l'autre.

Vous souhaitez un texte littéraire, au style travaillé, tout en délicatesse, tout en finesse, de la tendresse, un agréable moment mélodieux ? Vous aimez le romantisme ? Vous désirez du romantisme ? Ce roman est pour vous.
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Ce livre, écrit par une féministe notoire, n'a pas pris une ride.
Je continue pourtant à me demander comment une passion sexuelle peut durer quarante ans, entretenue seulement par quelques séjours ensemble.
Sont-ce les souvenirs qui continuent à l'entretenir, voire à la magnifier?
Les vaisseaux du coeur sont , pour moi, une histoire d'amour inoubliable.
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Gauvain et George forment un couple atypique.
Il est marin breton, sans éducation. Elle est fille de bourgeois parisiens, ses études supérieures la mèneront à l'enseignement universitaire de l'histoire.
Mais un soir de 1948, elle a 20 ans, ils découvrent leur désir réciproque. Si leur vie prend des trajectoires à mille lieues l'une de l'autre, un attachement fort les reliera pendant des années.
En creux, l'autrice pose la question de la définition de l'amour, du couple et de la place du désir dans l'expression des sentiments.
Écrit à la fin des années 1980, on peut imaginer que le roman a été perçu comme cru car il décrit, avec habileté mais sans fausse pudeur, des relations charnelles dans les détails les plus anatomiques. Aujourd'hui, on est admiratif de la justesse des mots pour décrire les émotions et l'attraction du désir.
Cette histoire d'amour non conventionnelle est magnifiquement écrite. Donnant la parole la plupart du temps à George, elle partage avec le lecteur la profondeur et la complexité de la pensée d'une femme des années 1950, 1960 et suivantes à propos de sa sexualité et de ses sentiments amoureux.
C'est puissant et passionnant.
PS : ne ratez pas l'avant-propos de l'autrice, c'est une excellente mise en bouche, si j'ose dire…
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Merci à Rabanne grâce à qui j'ai découvert ce roman. Je ne connaissais pas Benoite Groult malgré mon intérêt pour les femmes écrivains, surtout celles qui apportent à l'édifice féministe. J'entends par "féministe" une femme capable de mener sa vie, en assumant ses choix et son indépendance d'esprit, et non de mener un combat contre les hommes.

Et bien, ce roman est une véritable bulle d'oxygène, un vent de liberté et surtout une très belle histoire d'amour passionnel portée par ce couple improbable que tout sépare socialement.

J'ai beaucoup aimé la fluidité de la narration de Benoite Groult, la manière dont elle vous embarque avec son récit joliment écrit, à la fois romanesque, poétique et cru. Ce n'est jamais mièvre, irréaliste ou enjolivé, c'est simplement la vie telle qu'elle peut se présenter parfois.

L'évolution de l'héroïne au gré du temps et des âges apporte de la maturité et donne du relief à cette histoire d'amour étonnamment intemporel. Cela montre que l'amour survit au temps qui passe en s'adaptant, que la passion peut subsister au prix de choix souvent difficiles à assumer (le manque, l'absence, le mensonge).

J'imagine sans mal qu'à sa sortie dans les années 70, ce roman ait provoqué quelques remous tant la femme est montrée telle qu'elle est, sous toutes ses formes, à la fois amante, mère, femme active, épouse, amie.
De ce point de vue, c'est pour moi un roman d'une grande modernité qui repousse les limites de la féminité. J'ai ressenti une grande fierté d'être une femme en refermant ce livre.
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J'ai vu la semaine passée la pièce "LES VAISSEAUX DU COEUR" , une adaptation du best-seller de la célèbre romancière Benoîte Groult et se joue depuis le mardi 4 février 2014 au Théâtre du Petit Montparnasse avec Josiane Pinson et l'excelllent Serge Riaboukine .

Voici une excellente adaptation de ce best-seller de la célèbre romancière Benoîte Groult que l'actrice, Josiane Pinson, a adapté au bout d'une lutte de plus de deux ans pour faire aboutir le projet...

on ne peut que saluer le texte audacieux, publié en 1988, et qui avait pas mal fait parler de lui à l'époque, et qui parle de désir, de sexualité, mais aussi d'une histoire d'amour peu banale entre un marin breton et une intellectuelle parisienne. Une histoire d'amour impossible qui rassemble deux êtres trop différents et pourtant fait l'un pour l'autre..Une histoire qui nous ballade.entre émotion, rire, sourire et tendresse...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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