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Citations sur La valse des arbres et du ciel (183)

Comment avais-je pu ? Comment avais-je osé ? C’était le plus grand peintre de notre époque, le plus novateur, et moi, petite prétentieuse, je lui donnais la leçon, comme un maître à un élève, moi qui suis incapable de dessiner une rose ou une pomme. Je me suis crue autorisée à lui dire cela parce qu’il n’était rien, un pauvre peintre obscur à qui personne n’avait jamais acheté le moindre tableau et à qui personne n’en achèterait jamais. S’il avait été connu, je ne me serais pas permis de le juger. C’est ainsi qu’on agit en ce monde. Vous n’existez pas pour ce que vous faites, mais pour la place que vous occupez dans la société. Et j’étais, comme les autres, un mouton de Panurge, incapable d’exprimer un peu d’originalité et de sortir de l’ornière. On excuse souvent les bêtises en raison de l’âge, et c’est vrai, je n’étais qu’une péronnelle ; son talent aurait dû me sauter aux yeux, mais j’étais aveugle, comme tous mes contemporains, et j’aurais dû me taire. Me taire et admirer. Profiter du bonheur qui m’était donné de côtoyer un génie pareil, de vivre à ses côtés, de l’entendre s’exprimer, et de la chance inouïe de le voir peindre. Combien de fois a-t-il été repoussé, méprisé par des médiocres, et quel trouble a-t-il dû ressentir face à ces mauvais traitements, se demandant probablement pour quelle raison on ne lui rendait pas justice ? Quel doute aussi, quelle angoisse ? Et qu’elle devait être grande, sa force de caractère, pour tenir avec autant de fermeté sur le chemin qu’il s’était fixé et ne pas céder aux assauts répétés des bornés dans mon genre. Ou alors, il devait être habitué à ces affronts, et il s’en moquait. J’ai le sentiment qu’il s’était forgé une carapace, il était totalement habité par sa peinture, c’était la seule chose qui l’intéressait et rien d’autre ne l’atteignait. Il savait la valeur de son art, que c’était d’une force jusque-là inconnue. Ses tableaux n’étaient pas forcément beaux au sens où on l’entendait à cette époque, mais ils étaient d’une puissance et d’une nouveauté qui allaient créer une autre beauté et renvoyer les autres dans les poubelles de l’art.
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J’ai obtenu mon baccalauréat avec les félicitations du jury et maintenant je me morfonds. Chaque journée est plus monotone que la précédente. Il n’y a rien pour égayer mes jours, aucune espérance, si ce n’est de finir bourgeoise confite dans son salon à surveiller si la bonne a bien astiqué les meubles ou préparé un repas suffisant pour contenter l’individu que mon père me proposera d’épouser. Dans mon intérêt, bien sûr. Mais comme par hasard, celui vers qui me poussera mon désir arrangera sacrément les siens.
Il n’existe qu’une échappatoire : m’enfuir comme une voleuse, et je devine que mon destin sera difficile quand j’aurai commis cette folie. Si je reste, je mourrai, c’est sûr. Lentement, l’idée insensée du voyage en Amérique s’est imposée comme une planche de salut. Malgré les obstacles innombrables que je pressens, cette entreprise paraît pleine d’espoirs, mais pleine de menaces aussi. Serai-je assez forte pour les surmonter ou me feront-elles trébucher ? Je n’ai d’autre possibilité que d’aller plus avant dans cette voie ou de me résigner à accepter mon sort. Ces deux années vont être interminables. Aurai-je la force de tenir ? De faire bonne figure ? Ou viendra-t-il à bout de ma résistance ? Je n’imagine pas échouer et alors devoir renoncer à tout, peut-être me marier avec Georges, ou un autre, ou rester vieille fille et pourrir sur pied.
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Dès que mes lèvres avaient touché les siennes, je m'étais sauvée, comme une bécasse qui a ouvert par mégarde la porte de l'enfer et qui a peur d'être consumée sur le champ...
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« Vous connaissez l'Amérique, Vincent ? Vous en avez entendu parler, vous avez lu les articles dans les journaux. La société est nouvelle, tout y est possible ; pour les gens comme nous, c'est le continent de l'espoir, les règles qui nous entravent sur cette terre de nantis ne sont pas de mise là-bas, il n'est pas obligatoire d'être bien né pour réussir, il n'y a pas de familles installées qui commandent les autres, pas de places réservées à leurs enfants, chacun doit gagner la sienne, c'est le territoire de la liberté, ce n'est pas un mot en l'air comme ici, c'est la loi pour tous, il suffit d'avoir du courage, de travailler, et chacun récolte le fruit de sa peine, peut nourrir sa famille et élever ses enfants dignement. »
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Ceux qui avancent dépassent toujours ceux qui les regardent passer.
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-Ce qu'on dit de moi, en bien ou en mal ne m'intéresse pas. Ceux qui avancent dépassent toujours ceux qui les regardent passer.
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Revendiquer la propriété d'une toile n'a pas de sens quand on a le privilège de l'avoir en face des yeux : celui qui la possède est celui qui la regarde
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En verité, nos actions sont dictées non par la recherche de la vertu ou de la justice mais par le seul benefice que nous en escomptions, il en est de même de nos regrets.
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C`est ainci qu`on agit en ce monde. Vous n`existez pas pour ce que vous faites, mais pour la place que vous occupez dans la société.
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N'aie pas peur de te mettre en danger, de te casser la figure et de souffrir. Trouve ton chemin seule, tu n'as besoin de personne pour être peintre, regarde ce que tu as à l'intérieur de toi. Et si tu ne vois rien, s'il n'y a rien, arrête de peindre.
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