La valse des arbres et du ciel

Elle avisa le tableau que Vincent m'avait offert.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle.
- Oh, c'est une toile qu'un ami peintre m'a donnée ce matin.
- Ce matin ?
- Hier ! Il le plaît ?
- C'est à la mode d'aujourd'hui, mais je trouve ça trop fouillis à mon goût. C'est peint à la six-quatre-deux, on ne reconnait aucune fleur.
- C'est parce que c'est un peintre impressionniste. Il peint ce qu'il ressent.

Il peint collé à la toile, sans observer le champ, comme s'il avait tout mémorisé ou qu'il savait déjà ce qu'il a l'intention de peindre. Quand il reprend de la peinture, il ne jette pas un regard à sa palette, en tout cas il ne bouge pas la tête. Je suis surprise de sa brusquerie. Il ne pose pas la peinture sur la toile avec délicatesse, come on le fait habituellement, mais avec nervosité, comme avait un fouet au bout de la main et qu'ils frappait le revêtement, il semble pressé, ses gestes sont saccadés.

C'est lui, qui chemine, sans se presser, indifférent à la morsure du soleil. Vêtu de sa veste bleue, d'une chemise blanche, d'un pantalon noir, protégé par son chapeau en feutre, il porte sur l'épaule un sac en tissu ; de la main gauche, il tient un chevalet de campagne et, sous le bras droit, une toile vierge. Il s'arrête en contrebas de la butte où je me trouve. Il contemple le champ, cale les pieds et pose la toile dessus. De son sac, il sort des brosses, une palette, des tubes de couleur.

Mon frère avait fait sienne l'arme des faibles, il avait appris la ruse ; le silence et le mensonge sont des défenses infranchissables.

il ne suffit pas de lever un regard éploré vers la lune pour que les vers tombent comme par miracle.

Cent ans après la Révolution, dans notre société française, l'égalité des citoyens est un pur mensonge et la devis inscrite sur le fronton de nos monuments un leurre

En vérité, nos actions sont dictées non par la recherche de la vertu ou de la justice mais par le seul bénéfice que nous en escomptons, il en est de même de nos regrets. p. 30 en poche

Quand une erreur ou un mensonge est publié deux fois, il devient une vérité impossible à rectifier.

Mon frère est bien élevé. Dans son lycée, il a compris que baisser la tête, rester anonyme et dans le rang, permet de vivre tranquille. Etre toujours poli, sourire et ne dire jamais ce que l'on pense évite bien des désagréments.

C'est ainsi qu'on agit en ce monde. Vous n'existez pas pour ce que vous faites, mais pour la place que vous occupez dans la société.