Citations sur La valse des arbres et du ciel (183)
En vérité, nos actions sont dictées non par la recherche de la vertu ou de la justice, mais par le seul bénéfice que nous en escomptons, il en est de même de nos regrets.
Note de l'auteur
Marguerite Gachet est décédée à Auvers en 1949, à l'âge de quatre-vingt-un ans, en emportant son secret. Vincent van Gogh est venu à Auvers-sur-Oise pour se faire soigner par son père, le docteur Paul Gachet.
Il y est resté soixante dix jours, du 20 mai au 29 juillet 1890, jour de sa mort brutale, à l'âge de trente-sept ans.
Pendant cette courte période, Van Gogh a peint soixante quinze toiles.
Vincent a peint Marguerite de façon certaine à deux reprises.
Si plusieurs témoins rapportent l'existence d'une relation amoureuse entre eux, il n'en existe aucune preuve.
mais quand on voit les bords de Seine tels que les ont peints les impressionnistes et ce qu'ils sont devenus, nous ne pouvons qu'être atterrés de la destruction systématique de ce qui était si beau.
- Vous en connaissez beaucoup, vous, des couples d'amour qui dure longtemps ?
Alors, peu importe le temps qui nous sera donné, ce temps que nous aurons ensemble, nous serons heureux et c'est cela l'important non ?
j'aime le voir dormir, il semble si tranquille, il sourit, sa lèvre inférieure bouge, peut être me parle t-il dans son rêve, puis je me couche à ses côtés, je veille à ne pas le réveiller, c'est à peine s'il s'en rend compte, il me laisse un peu de place sur le lit minuscule, et nous restons blottis l'un près de l'autre.
Vincent me dit qu'il fait attention, mais je me demande à quoi ; à ce moment là, il perd la tête, geint, crie, tremble et oublie.
T'inquiète pas, mon petit tournesol, t'inquiète pas. (dit il)
Je me suis couchée dans mon lit, le coeur tambourinant encore, je savais qu'à cet instant précis, Vincent pensait à moi, avec autant de force que moi, et que nous étions liés l'un à l'autre par ce qui unit ceux qui s'aiment et se donnent l'un à l'autre sans calcul ni esprit de retour, uniquement pour le bonheur, et parce que c'est le destin.
Il avait le souffle court, j'ai senti son bras qui m'attirait vers lui, il m'a embrassée, sous le porche qui ne nous abritait ni de la pluie ni du vent, je l'ai pris dans mes bras et je l'ai serré contre moi, comme je n'avais jamais serré personne.
Ce baiser a été un bonheur infini, j'ai eu l'impression d'être un oiseau qui s'envole très haut dans le ciel.
J'ai renié Dieu depuis longtemps, je le maudis chaque jour de ma vie et je le maudirai jusqu'à mon dernier souffle.
[...]
Peut-être que Vincent l'a entrevu, mais je ne le crois pas.
Vincent a peint ce monde de façon bien plus belle que lui ne l'a créé.
La violence faisait partie du quotidien des femmes qui n'obéissaient pas au doigt et à l'oeil aux ordres de leur maître, qui se cabraient ou contestaient ses décisions et, sauf à avoir tué son épouse sous les coups, l'homme bénéficiait d'une quasi-impunité devant les tribunaux en invoquant le droit de correction que la nature et la loi lui attribuaient en sa qualité de chef de famille ; le père bénéficiait sur ses enfants de la même toute-puissance tant qu'ils n'avaient pas quitté le domicile familial. (p. 222)