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4,06

sur 848 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Joseph Kaplan est un danseur fabuleux. La valse et le tango l'emmènent sur toutes les pistes. Dans ses bras, les filles les plus empotées deviennent des sylphides.
Mais Joseph n'est guère physionomiste. Quand il les croise ensuite dans la rue, il les dépasse sans les reconnaître.
Devenu médecin, il part pour Alger à l'Institut Pasteur. C'est là qu'il intègre un petit groupe composé de Maurice, Christine, Nelly. La vie est belle. Pourtant, la guerre arrive qui va faire voler son bonheur en éclats.
A travers les aventures de son personnage, Jean-Michel Guenassia nous fait traverser un siècle à toute allure. Fiction et Histoire avec un grand H se mêlent habilement. Né en 1910, Joseph nous emmène sur les pistes de danse des établissements de Paris. Il nous parle avec enthousiasme du tango et de Carlos Gardel. Il sillonne ensuite les quartiers d'Alger et fait de nous des habitués du Café Padovani.
Mais même dans cette ville, les juifs sont raflés. Dans les djebels, les habitants souffrent de la faim, triment comme des esclaves, meurent du paludisme. Loin de ses éprouvettes, Joseph est confronté aux dures réalités du terrain.
Dans les années 40, l'avortement est interdit. Les femmes qui ont recours aux « faiseuses d'anges » y laissent souvent la vie.
La Tchécoslovaquie existe encore. S'y rendre n'est pas une mince affaire. Quand Joseph arrive enfin à Prague, il y cherche en vain son père. Là aussi, la déportation a fait des ravages. La politique du pays est dangereuse. Les amis d'hier peuvent devenir des ennemis. Ces aimables voisins ne sont-ils pas des espions? Et quand on est emmené dans les geôles de l'État, on sait quand on y entre, jamais quand on en sortira, ni même si on en sortira un jour.
Mais quand apparaîtra Ernesto? Et qui est-il? Cette découverte est un moment fort du livre. Il vaut donc mieux ne pas lire la quatrième de couverture avant d'entamer ce gros roman, et surtout, ne pas consulter les avis des lecteurs qui vendent la mèche dans leurs commentaires et privent ainsi celui qui va entrer dans l'histoire du plaisir de la surprise.
Pas un temps mort dans cette formidable aventure qui nous fait faire des découvertes dans tous les domaines.
J'ai éprouvé une autre grande satisfaction. C'est celle d'avoir déjà lu « Le club des incorrigibles optimistes » et de pouvoir retrouver, dans ce deuxième roman, des personnages du premier. de me dire: « tout le monde se demande où a disparu untel et ce qu'il est devenu, et moi, je le sais! ».
J'ai éprouvé beaucoup d'admiration pour Joseph, capable de faire ce qui me paraît impossible: mettre les mauvais moments derrière lui et pardonner. Même âgé de cent ans, Joseph sait tirer un trait sur le passé et regarder vers l'avant.
Ce livre compte cinq cent trente-cinq pages, pourtant, j'en ralentissais la lecture parce que je n'avais pas envie de quitter Joseph et son univers.
Je peux donc dire que j'ai adoré et je le recommande chaudement.
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"La vie rêvée d'Ernesto G" est l'un de ces romans qu'on a du mal à lâcher. de la première à la dernière page, le lecteur n'a pas le temps de reprendre son souffle. Il faut qu'il sache ce qui arrive ou va arriver à Joseph, ce qu'il va advenir de ceux qui l'entourent, s'il retrouvera un tel, s'il se souviendra d'une telle ou aimera telle autre. Et bien sûr, il n'y a pas qu'au niveau des amitiés et des amours que l'histoire laisse des traces. Il y a L Histoire, avec un grand H ; la recherche médicale et ses avancées ; la politique et surtout les illusions et désillusions du communisme ; le féminisme et l'égalité.

Un siècle défile sous les yeux et les pages se tournent avec une vitesse déconcertante.

Bien sûr, il y a la rencontre avec Ernesto G ; mais cette dernière n'intervient qu'après 350 pages et si elle est épatante et importante, les 3 premiers quarts du roman ne sont pas en reste, loin de là. Ce n'est qu'un épisode parmi d'autres dans la vie de Joseph.

Un livre humain, vibrant qui fait écho à beaucoup de choses à l'intérieur de nous.

Dans la même veine que "Le club des incorrigibles optimistes", cette lecture déclenche la même force, le même attrait et dégage la même profondeur. Il y a une maîtrise incontestable de la narration et même un clin d'oeil d'un roman à l'autre comme un fil ténu...

Une belle réussite.

2 très belles lectures sur 2 romans écrits, un sans faute !
Lien : http://isabelle-passions.ove..
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Au coeur du roman, un homme, Joseph. Né à Prague au début du XXe siècle, ce médecin va traverser le siècle et ses crises... et le lecteur est invité à le suivre.
Etudiant à Paris à l'institut Pasteur sous le Front Populaire et la guerre d'Espagne, partisan d'une société plus juste, notre héros est un bourreau de travail qui danse superbement. Et fait craquer les filles.
Après ses études, il obtient un poste à l'institut Pasteur d'Alger. Il y passe les années de la guerre et y rencontre Nelly et Christine, deux actrices qui veulent changer le monde, et Maurice, qui veut simplement devenir riche. Ces années ne coulent pas douces et tranquilles, bien au contraire, mais je vous laisse le plaisir de la lecture.
A la Libération, Joseph retourne à Prague. Il y fonde une famille. Et l'on découvre la vie en Tchécoslovaquie derrière le rideau de fer. Et l'on rencontre enfin le Ernesto du titre. C'est un patient de Joseph Kaplan. Un patient plus connu sous un autre nom (que je ne soufflerai pas non plus). A ce moment, on suit plus la fille de Joseph, Helena, que Joseph lui-même.
Le roman se termine après la chute du rideau de fer. C'est peut-être l'un des moments les plus durs du livre. Celui où l'on s'aperçoit de la fausseté des relations, que l'on comprend la méfiance. Bref, j'ai eu l'impression de revoir La vie des autres.

Malgré le style très voire trop simple de ce roman, je l'ai beaucoup apprécié. On accompagne volontiers Joseph même si l'on s'étonne de son fatalisme. Une histoire touchante, aux personnages attachants, qui nous entraîne au coeur de l'histoire du XXe siècle.
Lien : http://pralinerie.blogspot.f..
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C'est dans une famille pragoise où l'on est médecin de père en fils que naît, à l'aube du 20ème siècle, le jeune Joseph Kaplan. A 10 ans, le jeune garçon perd sa mère, emportée par une pneumonie. Il reste seul avec Edouard, son père, qui l'envoie à Paris pour se spécialiser en biologie.
Cet amoureux de Carlos Gardel séduit, malgré lui, les jeunes femmes sous le charme de ses talents de danseur.
Cette passion pour le tango le poursuivra toute sa vie de l'Algérie à son retour en Tchécoslovaquie où il se consacrera à la recherche et à la guérison de ses malades.
Comme pris dans un tourbillon, Joseph va traverser avec une forme de distance par rapport à ses amis, aux femmes de sa vie et à sa famille, un siècle marqué par l'avènement des grandes idéologies et les désillusions qu'elles ont engendrées. La science passe avant un engagement politique forcément décevant. « Il ne supportait plus l'optimisme gluant de ce catéchisme socialiste qui les ensevelissait dans une tombe collective » écrit l'auteur.
En mêlant personnages réels, dont le magnifique Che lui aussi assailli par le doute, et de fiction, Jean-Michel Guenassia montre, avec son grand talent de conteur et son sens du romanesque, combien le quotidien et l'intime peuvent être marqués par une Histoire qui ballotte les êtres.

EXTRAIT
N'ayons pas peur d'être heureux tout seuls.

Lien : http://papivore.net/litterat..
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Il y a une seule chose que je n'ai pas comprise , c'est le titre : l'insertion du Che dans l'ouvrage n'intervient qu'à la 3ème partie, mais le héros, le vrai, c'est Joseph : Joseph dont on découvre la vie de tout jeune homme jusqu'à ses 100 ans passés. Joseph dont on suit les recherches biologiques de l'institut Pasteur à Alger puis en Tchéquie... dont on aime les femmes avec lui, Joseph qu'on serre avec nous quand à son tour il étreint ses enfants, Joseph dont les chagrins se partagent...
Outre le style (agréable), les personnages (bien campés, attachants), on assiste à un véritable cours d'histoire du 20ême siècle sous des regards que nous n'avons pas l'habitude de croiser : la deuxième guerre mondiale vue d'Afrique du Nord, le communisme vu de Prague etc, et bien sûr, Che Guevara qu'on découvre sous un faux nom dans la dernière partie (et après qq recherches, tous les renseignements donnés sont exacts)
Vraiment très intéressant!
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Comme je vais avoir du mal à parler de ce roman, ce gros roman de 535 pages que j'ai dévoré sans voir le temps passer... Ce roman à l'écriture fluide, simple, facile (sans être simpliste) nous fait voyager à travers le 20ème siècle, entre Paris, Alger et le bled et Prague et même indirectement en Amérique du Sud.

Ce roman riche nous fait passer d'un événement historique à un autre, de la deuxième guerre mondiale au communisme sans que ce soit pesant du tout car ce qui compte vraiment dans ces histoires ce sont les personnages et leurs relations les uns aux autres et les répercussions de la grande Histoire sur leurs vies.

Je ne veux pas trop en dire car quand je l'ai commencé, je ne savais rien sur le contenu (je voulais le lire car j'avais déjà eu un coup de coeur pour "Le club des incorrigibles optimistes") et j'ai plongé dans la vie de Joseph Kaplan que l'on voit évoluer, grandir, murir au milieu de ses amis, ses amours, sa famille, ses passions, "ses" pays... (Ernesto G est bien un personnage du roman mais il n'arrive pas avant les alentours de la page 400...)

C'est un roman résolument humain qui raconte la vie des gens ordinaires qui traversent des moments historiques extraordinaires. J'ai aimé les personnages, les histoires, le style (et les petites pointes d'humour pince sans rire de l'auteur qui s'égrainent au fil du texte.)

p 27 : "En vérité, Joseph était affligé d'un handicap qui le gênait énormément, il n'était pas physionomiste. un vrai talon d'Achille."

p 32 : "Mon Dieu, protégez-nous des femmes au nez retroussé qui ont un petit cul tout rond, perchées sur des talons hauts et maquillées comme des actrices de cinéma."

p 361 : "Il ne supportait plus l'optimisme gluant de ce catéchisme socialiste qui les ensevelissait dans une tombe collective. Intolérable aussi la foi obligatoire en un avenir radieux, l'interdiction d'émettre le moindre doute pour ne pas passer pour une traitre et le devoir de s'extasier sur les réussite d'un régime dont il ne voyait que les échecs."

p 423 : "Ce dont les exploités ont besoin, c'est de pouvoir nourrir leur famille sans mourir au travail, de se soigner et d'éduquer leurs enfants gratuitement, la liberté d'expression viendra plus tard. Elle est surtout utilisée par nos ennemis pour nous attaquer.

Tu te trompes complètement Ramon. C'est aussi important de se sentir libre que de manger à sa faim."
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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J'avais entendu dire que "La vie rêvée d'Ernesto G." était moins bien que "Le club des incorrigibles optimistes", mais il n'en est rien. J'ai pris un grand plaisir de bout en bout. Nous suivons Joseph, danseur hors pair sur fond de tango argentin et médecin humaniste, de Prague à Paris avec les tensions internationales et la montée du nazisme, puis de Paris à Alger pendant la seconde guerre mondiale, pour revenir en Tchécoslovaquie aux heures les plus noires de la répression communiste, pour finir à notre époque.

Ernesto Guevarra n'apparait qu'au dernier quart du livre. Lui qui était déjà un héros mythique prend encore du galon en amoureux transi dont le destin tragique sera scellé par une histoire d'amour ... Que demander de plus romantique ?

Et ces petits clins d'oeil au livre précédent "Le club des incorrigibles optimistes" avec Maurice et Pavel, personnages somme toute secondaires, que l'on retrouve ici.

Le style est fluide et nous embarque dans un roman foisonnant dans un contexte historique souvent difficile. Un roman comme je les aime. Un très bon conseil de lecture.
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Après le club des incorrigibles optimistes, Guenassia nous livre le passionnant parcours du Dr Kaplan et quelques clins d'oeil à son premier roman. C'est juste un peu long à se mettre en route, mais l'intérêt augmente ensuite de page en page. C'est une histoire dans L Histoire, et là l'auteur est magistral. Un excellent moment de lecture, bravo !
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Un livre palpitant à travers le XXe siècle et un personnage Joseph Kaplan. Sa vie est tellement romanesque et si réaliste à la fois dans ce XXe siècle qu'il traverse si mouvementé. Aucune période ne lui sera épargnée.
En effet, son enfance est marquée par la première guerre mondiale, puis en Algérie, il vit la Seconde Guerre Mondiale, il n'est pas sur le théâtre des opérations mais il est tout de même fortement impacté, sa vie est comme mise entre parenthèses. Enfin, il retourne à Prague et se retrouve enfermé dans ce pays, une véritable prison physique et mentale. Mais dans ces péripéties, il va construire sa vie et celle-ci aussi est faite de bouleversements. On se dit que cet homme ne connaît aucun répit.
Pourtant on n'est pas du tout dans le pathos, car le personnage possède une grande force, il ne se laisse jamais abattre et c'est ce qui fait qu'on a beaucoup de compassion pour lui mais jamais de pitié. C'est un roman très beau, on se trouve vraiment emporté dans ce tourbillon, on va d'événement en événement, et les retournements de situation ne s'arrêtent pas. Mais tout cela est écrit avec beaucoup de simplicité.
J'oubliais de parler d'Ernesto G., pour moi c'est un peu l'incompréhension pour le choix du titre, car ce personnage est intéressant et son rôle est important mais il ne vient que très tardivement, au point même qu'on ne l'attend plus. Ce bémol personnel n'enlève rien à ce livre fabuleux ! A lire !
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Un très beau roman,simple comme son héro qui une fois centenaire raconte sa vie faite de choix ou plutôt de circonstances qui lui ont fait connaitre
des régimes différents selon les époques:la seconde guerre, le colonialisme,le communisme.A chaque époque de sa vie on a l'impression que les événements coulent sur lui sans le mouiller.C'est ce regard qui est intéressant et aussi la plume de l'auteur qui nous entraine dans cette merveilleuse histoire qui pourrait aussi être celle d'un homme très connu ;;; mais là je laisse le suspens.
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