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4,06

sur 848 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La vie rêvée d'Ernesto G...Aurait tout aussi bien pu s'appeler "les 1001 vies de Joseph Kaplan".

Tout du long,nous suivons la vie de Joseph,médecin Pragois, ses voyages de Paris à Alger,et de ce bout de Tchécoslovaquie perdu.
Sous un nuage de fumée de cigarette,nous nous envolons au rythme d'un tango au bras de cet excellent danseur.
Mais la guerre et le communisme font leur oeuvre,séparent les familles et les amis,bousculent les vies en laissant des traces indélébiles.
Puis, apparaît ce fameux Ernesto G.,qui nous rappelle que nous sommes dans un roman historique,extrêmement riche et fouillé , merveilleusement bien rédigé.

Il m'a fallu plus d'un mois pour terminer cette brique , non pas parce qu'elle m'ennuyait,mais justement parce que je voulais en saisir toute la profondeur ,me nourrir de cette culture.
Si de prime abord ,ce roman commence lentement ,je ne peux que vous conseiller de vous accrocher car vous irez de surprise en surprise ,de découverte en découverte...Puis vous ne pourrez plus le lâcher!

Excellent second roman...Et je me félicite d'avoir acheté "Le Club des Incorrigibles Optimistes" que je ne tarderai pas à commencer!
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C'est avec beaucoup d'espoir que j'ai entamé ce livre, volontairement je n'avais rien lu sur le sujet pour avoir la surprise.
Les 140 premières pages ne m'ont pas emballée, nous faisons connaissance de Joseph et suivons le début de sa vie, puis sa vie de jeune homme, sa vie parisienne, ses conquêtes (nombreuses car il danse divinement bien), ses recherches dans le domaine médical. J'ai trouvé que c'était un peu trop lisse et pas très palpitant.
Nous suivons ensuite Joseph à Alger mais il faudra encore une petite centaine de pages pour que l'histoire décolle au moment où il doit fuir Alger au début de la guerre car il est juif. Pour moi tout a vraiment démarré à ce moment-là.

L'auteur même habilement roman et histoire, je me suis vraiment attachée à Joseph et à sa famille, à leurs vies. Les sujets traités sont variés, l'émancipation des femmes, le théâtre, le communisme, l'engagement. Les relations entre les personnages sont très fortes.
Ernesto dont il est question dans le titre n'apparaît que vers le dernier tiers du livre et pour moi c'est vraiment l'apothéose de cette histoire, une parenthèse romancée dans l'histoire d'un grand personnage. Je ne pouvais plus lâcher mon livre, je l'ai même terminé un soir de fatigue alors que je pensais m'endormir avant la fin.

Ne serait-ce les 140 premières pages je pense que j'aurais eu un vrai coup de coeur mais je n'en suis pas loin quand même. Mais je reconnais qu'il fallait bien faire connaissance avec Joseph et que tout se mette en place avant le vrai démarrage de l'histoire.
C'est très personnel je sais qu' Enna avec qui je fais une lecture commune a aimé dès le début.

Voici un livre que j'ai envie de faire aimer et je vais en parler autour de moi pour le prêter à mes amies.
Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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L'histoire est passionnante, avec ou sans grand H. La référence littéraire à Kafka s'impose mais pour en prendre aussitôt le contrepied. Fluidité, esprit, vivacité contre stagnation, attente et désespoir. le narrateur s'appelle Joseph K.

K Pour Kaplan, un nom juif. Il est né à Prague en 1910. Mais c'est l'anti K. car dans toutes les circonstances de vie il refuse vigoureusement l'absurdité. Il parle plusieurs langues et se retrouvera au grand cours de micro-biologie à Paris. Grand H pour Humaniste. Chevalier de la rationalité et de la science, il combat sans relâche pour le sens. Rebelle, il s'engouffre dans la vie de bohême à la recherche de l'inaccessible. Un amour qui lui été insufflé pour l'éternité par sa mère tanguant avec délices sur la musique de Carlos Gardel presque tous les soirs quand il avait huit ans. L'âge du petit Marcel. Elle succombe en 1918 à la terrible grippe espagnole.

Au fil des pages, on découvre le destin d'un personnage mythique, soutenu par sa dévotion au père resté dans la souricière de Prague. La griserie de la musique de Carlos Gardel est son viatique, sa madeleine, tant à travers ses luttes quotidiennes qu'à travers ses amours incandescentes. Jeune médecin, il ne s'engage pas dans la guerre d'Espagne mais combattra sur le terrain, la dysenterie, la malaria. La peste de Camus en live à Alger puis au bout de l'enfer des marécages algériens pour éviter de partager le chemin de ses frères vers les camps de concentration.

A la fin de la guerre, héros de résilience, il emmène Christine l'artiste de ses rêves vers Prague, la terre de ses origines, pour se retrouver captif dans l'étau du sinistre bloc de l'Est. Retour sur l'enfermement du Château. Description clinique du système. Il rencontre Ernesto G. un personnage encore plus énigmatique qui fait Roman dans le roman et Rêve au creux du système totalitaire. le statut de réfugié politique confère aux êtres un parfum d'exception, symbolise le courage, le rêve de changement et la puissance de l'amour. On retrouve tout au long du livre le souffle épique du « Club des incorrigibles optimistes ». Et puis cette pirouette, ce personnage qui nous rappelle bien quelque chose : « J'ai reconnu son pardessus inimitable en chevrons clairs, façon Humphrey Bogart années cinquante. Il y a des hommes qu'on mesure à leur façon de marcher. Pavel Cibulka, l'orthodoxe, le partisan, le roi du grand écart idéologique et des blagues à deux balles, altier et fière allure, avançait sans se presser. Je l'ai dépassé. Il avait épaissi et ne pouvait plus fermer son manteau. Ses cheveux blancs en bataille lui donnaient un air d'artiste. » . Tiens le revoilà, Pavel ! Les deux romans se touchent. Etincelles de bonheur. « Pavel avait fui la Tchécoslovaquie depuis près de trente ans et vivait en France dans des conditions précaires. Il avait échappé in extremis à la purge qui avait emporté Slansky, l'ancien secrétaire général du parti communiste et Clementis, son ministre des Affaires étrangères dont il était un proche collaborateur. Ancien ambassadeur en Bulgarie, auteur d'un ouvrage de référence, La Paix de Brest-Litovsk: diplomatie et révolution, dont aucun éditeur parisien ne voulait, Pavel était gardien de nuit dans un hôtel à Saint-Germain-des-Prés où il vivait dans une petite chambre au dernier étage. Il espérait retrouver son frère aîné qui avait gagné les États-Unis à la fin de la guerre et attendait un visa qui lui était refusé à cause de son passé. »

Revenons à « La vie rêvée d'Ernesto G » (Mystère…) Les personnages féminins sont tous très fouillés et forment au fil de la lecture une mosaïque d'un idéal féminin révolutionnaire, enfin libéré du joug des siècles, prêt à vivre tous les éblouissements, prêt à changer le monde. L'amitié, est une autre trajectoire lumineuse qui soutient la voilure généreuse de cette oeuvre dont les personnages ne cessent d'attacher. Sous le charme de la bohême se cache une morale courageuse, la haine de la duperie, de l'oppression, de l'hypocrisie, du pouvoir autoproclamé, du non-droit, de la censure, de la manipulation. L'observation rigoureuse d'entomologiste examine ce 20e siècle tumultueux et dévoile le monde communiste d'alors digne de celui d'Orwell. Cela n'empêche pas la verve romanesque, l'intelligence de l'écriture, la fluidité et la richesse de la langue pour le plaisir évident du lecteur qui ne lâche pas sa provende d'une ligne. A moins d'écouter comme le narrateur « Volver » de Carlos Gardel en boucle. Un motif qui souligne le rythme du roman et résonne comme sa phrase ultime.
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Bon, j'ai craqué. Non, je n'ai pas pu attendre la sortie en poche pour découvrir le nouveau bijou de Jean-Michel Guenassia. Mais je ne regrette absolument pas ce petit supplément financier ! Quel régal.

Mes trajets pour aller au travail n'étaient pas assez longs pour épancher ma soif de découverte. Mais que va-t-il se passer ensuite ? le lecteur partage le quotidien d'une famille sur plusieurs générations. Entre guerres, histoires d'amour, disparitions, fêtes et larmes, on ne peut qu'aimer assister aux aventures des Kaplan.

J'ai adoré retrouver certains personnages de son précédent roman, le club des incorrigibles optimistes. le lien est subtil, léger. Ceux qui n'ont pas lu le premier peuvent lire le second sans problème !

J'ai tellement aimé cette lecture que j'en ai oublié de trouver LA citation parfaite !

N'hésitez plus, ouvrez ce roman !
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J'ai été emballée par le récit, le style, les intrigues, les ambiances, les personnages, les périodes historiques. J.M. Guenassia décrit fort bien, entre autre, les méfaits du communisme dans un pays qui m'est cher : la Tchécoslovaquie que j'ai connue, jeune adulte, dans les années 60. Ce récit haletant est rare. J'ai repris ma critique pour mettre 5 étoiles au lieu de 4, mais je n'ai pas trouvé la manipulation à faire!!
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C'est un monument que nous offre Jean-Michel Guenassia, auteur que je ne connaissais pas.
J'avais bien repéré « le club des incorrigibles optimistes » mais n'avais pas été tentée de me le procurer.
La première partie de cet ouvrage évoque d'abord la vie de Joseph, militant politique qui préférera la vie légère à l'engagement. Etudiant-chercheur en microbiologie, Tchèque juif, son destin prendra un virage inattendu lors de la 2ème guerre mondiale grâce à la vigilance de son chef de service.
Dans cette Tchécoslovaquie communiste certains « disparaissent » sans prévenir, s'évanouissent dan la nature, l'ami Pavel, la femme amante Christine. Que deviennent-ils ?
Et puis ce titre qui évoque Ernesto ! Mais qui est donc ce type ?
Il a fallu que j'arrive au moins à la 340ème pages pour piger un peu de qui il s'agissait ! Et si ce n'est l'indice de ce jeune argentin qui part en moto avec un copain
pour un périple à la découverte du mode de vie de ses contemporains je me serais posée la question jusqu'à ce que la vérité se fasse jour.
Et le voilà qui se retrouve dans ce sanatorium dirigé par Joseph, le narrateur centenaire, assistée de sa deuxième femme Tereza, de sa fille Héléna.
Et c'est ce moment de la vie du Che, période réelle mais romancée par J.-M Guenassia mais à laquelle nous sommes conviés.
La chute nous laisse « pantois ».
Amour d'enfance, amitié, trahison. Comment se protégere et sauver sa peau dans un régime totalitaire.

Carlos Gardel et son « Volver » nous accompagne tout au long de cet ouvrage que je recommande vraiment à tous. Ci dessous une vidéo de Carlos Gardel, cliquez pour la lire sur Tou Tube.
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Je viens de refermer ce livre et je n'ai pas envie d'attendre pour vous dire à quel point je l'ai aimé. Il pourrait aussi s'intituler « La vie rêvée de Joseph ou d'Helena »
Car chacun des principaux personnages était un idéaliste.
Joseph, jeune médecin tchèque quitte la Tchécoslovaquie qui commence à sentir aigre en 1920 pour Paris où il sera adulé comme danseur, il va y vivre les années folles faites d'amour, de musique et de sorties toutes les nuits mais sa passion c'est la Recherche et entré à l'Institut Pasteur, il va tout donner, c'est une période heureuse. L'institut Pasteur lui propose un poste intéressant à Alger, il y court et découvre le soleil d'Alger la Blanche, ville heureuse en ces temps là, on danse, chante, s'aime jusqu'à la déclaration de la guerre et surtout l'arrivée des nazis. Joseph est juif, pour le sauver son supérieur l'envoie dans un désert introuvable où se trouve une « annexe » de l'Institut et pendant 3 ans, complètement seul et démuni il va poursuivre ses recherches. Les indigènes meurent du typhus, il essaie de les soigner.
Retour glorieux à Alger après le départ des nazis. Ses amis, amours sont toujours là, la belle vie reprend mais la peste est arrivée et tue des milliers de gens et les médecins sont impuissants.
Son père lui manque, il n'a aucune nouvelle et décide donc de retourner à Prague avec Christine, la seule femme aimée. C'est la période de l'enthousiasme communiste, ils vont participer aux manifestations l'espoir au coeur mais,le désenchantement arrivera. La délation, la surveillance continue, les agents du Parti sont partout et font des rapports sur les moindres gestes de chacun et l'on ne peut plus quitter le pays. Il y a la main-mise du KGB partout.
Joseph, maintenant père de 2 enfants et médecin chercheur réputé va se voir confier dans un sanatorium en cours construction un seul malade
(Très malade), Ramon Benitez avec pour mission obligatoire de lui redonner vie. Je vais m'arrêter là car vous découvrirez la suite de plus en plus passionnante et aussi le désenchantement total. Dans ce seul livre, l'auteur nous a permis de vivre les années folles à Paris, la vie heureuse que l'on menait à Alger et malheureusement l'ère post stalinienne à Prague.
Je vous recommande très chaleureusement ce roman, il est passionnant.
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Un livre superbe qui nous fait traverser l'Europe et L Histoire dans la peau d'un jeune Tchèque, amoureux de la danse, des jeunes femmes et plein de l'insouciance de la jeunesse.

Une écriture fluide sur l'ensemble des thèmes abordés, une vision presque neutre des remous historiques et politiques... Une évasion garantie !
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Prague, Paris, Alger en fond de décor. Un héros qui vivra cent ans (jusqu'en 2010) entouré de femmes magnifiques et fantasques et d'une famille qui survivra aux persécutions politiques et à la folie des hommes . Et, cerise sur le gâteau, l'apparition du Tche au troisième acte. Que demander de plus, ça c'est du roman!
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Après l'échec de sa mission au Congo en 1966, Ernesto Guevara séjournera plus de 4 mois à Prague. Sa présence est clandestine car il se méfie des services secrets tchèques. Atteint de paludisme, souffrant d'asthme chronique, ne pesant alors plus que 48 kgs, c'est un homme à l'agonie qui arrive à Prague. Personne ne sait pourquoi il s'est réfugié dans cette ville dont le climat n'est pas le plus approprié pour se refaire une santé avant de se lancer dans le projet fou en Bolivie.
A cette question nul aujourd'hui ne peut répondre, sauf Jean-Michel Guenassia qui a imaginé, avec tout le talent qu'on lui connaît, une uchronie dans laquelle il propose sa version des faits....

Si plusieurs histoires s'imbriquent les unes dans les autres dans ce roman, le fil conducteur est Joseph Kaplan, un centenaire qui retrace tous les événements de sa vie. Né en 1910 à Prague, il connaîtra tour à tour la Première Guerre Mondiale, la Révolution Russe, la Guerre d'Espagne, la Seconde Guerre Mondiale, l'avènement du Communisme et sera témoin de la chute du Mur dont il dira, lui qui fut élu député au parti communiste tchécoslovaque, qu'elle a été l'écroulement de la pire dictature de tous les temps, du plus grand mensonge de l'histoire de l'humanité.
Chez les Kaplan on est médecin de père en fils, Joseph sera donc médecin mais il a une passion qui lui tient à coeur, il aime danser, danser pour séduire. Tout ce qu'il fait, il le fait avec sérieux et assiduité. Brillant étudiant de médecine, il l'est tout autant quand il évolue sur la piste de danse où il est passé maître ès-tango, sur les notes langoureuses des chansons de Carlos Gardel, son dieu. Devenu médecin-biologiste, il quittera Prague pour Alger où il devra vivre caché dès les premières rafles de juifs. Il apprendra à s'adapter aux conditions difficiles, à soigner avec des moyens précaires, il apprendra à aimer son prochain. En 1945, il quittera Alger avec Christine, une jeune femme féministe avant l'heure, qui prône l'égalité et les idées pacifistes. de retour à Prague, il sera missionné par les hautes autorités politiques du Pays, de soigner secrètement le Che en 1966.
Le roman s'articule autour d'un trio, Joseph, Christine, l'amour de sa vie et Helena, sa fille pour qui Enersto G. aurait peut-être abandonné la lutte armée, par amour.

Merci à l'auteur pour ce grand plaisir de lecture renouvelé après le Club des Incorrigibles Optimistes, paru en 2009. Jean-Michel Guenassia est un conteur extraordinaire, qui sait nous faire ressentir de l'empathie pour ses personnages jetés dans le hasard des tourments de l'histoire. Il s'approprie l'histoire sans la trahir et nous livre une fresque captivante du XXème siècle, teintée d'un idéal communiste déchu.

Il écrit : « « Il y a deux façon d'écrire l'Histoire : dans l'action, au moment où elle s'accomplit, ou à tête reposée, longtemps plus tard, avec le recul du temps, quand les passions sont apaisées. le point de vue est alors si différent qu'on se demande comment ces faits ont pu avoir lieu, on a du mal à en comprendre les acteurs, leurs motivations, leur inconscience. Tous les Tchèques se sont posé cette question, se sont interrogés sur les raisons de leurs choix. La plupart n'ont trouvé qu'une seule réponse : à cette époque, nous étions sincèrement convaincus d'avoir raison et on ne savait pas ce qui allait se passer. Après coup, c'est plus facile d'être lucide, on a eu accès à des témoignages, des archives, et on connaît le résultat du match. »


Lien : http://Dominique84.over-blog..
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