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Dernier tome IV.
CYTOMEGALOVIRUS : (détail) : CMV - Synonyme : Herpesvirus hominis 5, HHV5. Virus de la famille des Herpesviridae, agent de la maladie des inclusions des cytomégaliques. Il persiste très longtemps dans l'organisme (glandes salivaires, lymphocytes B surtout). On la trouvé chez des sujets atteints en particulier de sarcome de Kaposi et du sida.
Voilà pour le décryptage médical.
Ce tout petit journal de bord est écrit lorsque Hervé Guibert se retrouve hospitalisé.
Je ne sais pas où il a été admis à l'époque mais c'est l'horreur complète. Malheureusement, à ce jour, ces situations sont à l'ordre du jour.
Un mot me vient à l'esprit : stupeur !

Lu en avril 2019 / Points : Prix : 5 €.
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Ce journal restitue la souffrance personnelle de l'auteur, mais aussi sa protestation.J'ai aimé la concision volontaire du style, sec comme un coup de trique. Hervé Guibert a un sens aigu de l'inhumain ,il le débusque et le décrit sans fioritures. Atteint d'une maladie opportuniste alors qu'il lutte depuis des mois contre le SIDA, il passe brusquement dans l'univers des malades à temps plein. Son corps est doublement attaqué, par le virus, et par les techniques invasives qui doivent lutter contre l'agresseur.
L'écriture est comme une lutte contre la montre, avec la menace de perdre la vue , donc de ne plus pouvoir écrire.
Transformé en corps nu livré à la médecine,,dépouillé de des insignes "civils" et individuels, et menacé d'être affublé d'une chemise ouverte pour traverser tout l'hôpital afin de subir des examens, il refuse tout net et va frapper à la porte de ce service en tenue de ville, son chapeau sur la tête. Sidération du manipulateur radio, mais confirmation que "la chemise n'avait aucune utilité, que l'humiliation".
Quiconque a eu à lutter contre la déshumanisation créée par certaines pratiques archaïques lors de prises en charges hospitalières, remerciera Hervé Guibert d'avoir su les isoler et les décrire de cette façon .A la fois exutoire,revanche et catharsis, l'écriture lui permet aussi de recouvrer sa dignité humaine.
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J'ai toujours trouvé que la forme du journal convenait particulièrement bien à l'expression de la souffrance, et surtout à celle qui gravite autour des hôpitaux. C'est en lisant et adorant Une femme, d'Annie Ernaux, que je m'en suis rendue compte.
La souffrance morcelle, cisèle, fait rompre le fil. Et elle maintient dans une habitude d'écriture.
Cytomégalovirus est un ouvrage qui témoigne du courage, mais aussi de la peur presque ineffable face à la mort. C'est un hymne à l'humanité et à la dignité.
L'écriture est sincère, tour à tour cynique, altruiste et toujours directe.
Extrêmement émouvant.
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Emouvant ! Témoignage d'un journaliste qui est mort du sida .
J'ai beaucoup aimé ce livre qui nous montre sans complaisance ce qu'il nous arrive lorsque nous sommes malades , dépendants des infirmiers et des médecins , alors que peu de temps auparavant , on était en bonne santé .
La déchéance de ce corps encore jeune est effroyable , malgré ça , l'auteur ne fait jamais de voyeurisme .
Un témoignage très émouvant sur cette sale maladie .
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Un livre nécessaire, mais qu'on n'a pas vraiment envie de réouvrir.
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Guibert décrit avec beaucoup de lucidité le milieu hospitalier. Il décrit avec intelligence les pratiques des soignants aussi diverses que leur nombre avec pour conséquence, souvent, l'inconfort du malade.
Pour se rassurer, il suffit de dire que c'était il y a plus de vingt ans...
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Très court, trop court. Ce journal d'hospitalisation sent un peu l'inédit, publié un mois à peine après la mort de Guibert, par une édition du seuil qui, comme toutes les autres, ne crache jamais sur une publicité gratuite, aussi macabre qu'elle soit.
Une fois cela dit, on peut commencer à regarder un peu en profondeur.

Tout d'abord c'est Guibert. Ce n'est pas simplement pour jeter un nom comme cela, c'est que cela implique une distance par rapport à lui-même, comme un humour et un esthétisation de tout.
C'est Guibert et si cela ne garantis pas une haute qualité (c'est bien inférieur à mes lectures précédentes de lui), cela sous-entends que ce journal d'hospitalisation ne sera pas qu'un enchaînement factuel de détails déprimants.

Guibert devient pointilleux, il devient humain, et cela en devient presque étrange.

Après, au milieu des plaintes il y a aussi cela:

"C'est peut-être très beau une veine qui éclate : un jaillissement qui en met partout, un sang d'artifice bien rouge, un bouquet de sang. Dès que j'y pense, mon sang se met à bouillonner dans les tubulures de plastique. Non, ce n'est pas un éclatement de la veine, mais un reflux de sang.

Et rien que pour ces quelques lignes, cela vaut le coup.
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J'admire l'homme plus que ses oeuvres (sauf les dernières écrites en partie sur sa maladie), pour la lucidité dont il a fait preuve dès le début de la maladie et au travers des étapes de celle-ci.

Il écrit : "Jai peut être fait la connaissance aujourd'hui, de la chambre dans laquelle je vais mourir". Par delà ses souffrances physiques, il y a ce qui pour moi représente la plus grande : la souffrance morale. de voir non seulement son délabrement physique, mais de savoir ce qu'il adviendra plus tard, mais toujours à court terme : le délitement de ses facultés intellectuelles avant de sombrer dans la démence.

Sur son hospitalisation, il note tout, car tout lui parait important et nous constatons avec lui, l'indigence des services hospitaliers, l'indifférence des infirmières qui parlent aussi forts de jour comme de nuit, sans se rendre compte tellement elles sont habituées à la maladie et à la mort, que le patient aimerait bien lui aussi se reposer. Avec lui, nous entendons les cris de douleur de ceux pour lesquels il n'y a plus grand chose à faire. Et comme lui, J'aimerai avoir la volonté de conserver ma dignité envers et contre tout et tous si un jour j'étais atteint d'un mal incurable.

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Un vrai journal d'hospitalisation. Un récit pesant, haché où transparait la souffrance, le malaise et les questions existentielles. Hervé Guibert y met toute son énergie pour ne pas baisser les bras et croire que tout est encore possible.
Parfois au fil des pages, une marque de tendresse, un sourire complice ou un trait d'humour. Mais l'ensemble reste profondément douloureux.
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Tombée dessus par hasard, et donc un retour dans le passé des années sida.
Bouleversant mais sans pathos. Ça donne malgré tout, envie de lire la prose de Hervé Guibert. (archives Apostrophe à voir pour écouter l'auteur)
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